La présente invention a trait à un ensemble pour le conditionnement et la
distribution sous pression d'un produit, notamment cosmétique, pouvant être par
exemple sous forme d'un spray ou d'une mousse. L'invention vise tout
particulièrement les dispositifs du type comportant un propulseur maintenu séparé
du produit à distribuer, notamment via une poche à parois souples, ou un piston
mobile.
Dans le domaine de la cosmétique, certains produits, à distribuer notamment sous
forme d'un spray ou d'une mousse, contiennent un gaz liquéfié. Pour de tels
produits, il est parfois nécessaire de les conditionner séparément du propulseur
destiné à les maintenir sous pression. Pour ce faire, le produit peut être
conditionné dans une poche à parois souples, en communication avec une valve,
laquelle est surmontée en général d'un bouton poussoir pour l'actionnement de la
valve. Le gaz propulseur est conditionné dans un volume formé entre la surface
extérieure de la poche et la paroi intérieure d'un corps extérieur, généralement de
forme cylindrique. Le remplissage en gaz propulseur de ce volume, se fait via une
valve de remplissage disposée en général dans le fond du corps extérieur.
Alternativement, le produit est maintenu séparé du gaz propulseur au moyen d'un
piston, apte à coulisser en appui étanche contre la surface intérieure du corps du
dispositif. Le piston peut être introduit dans le dispositif via un fond rapporté du
corps extérieur.
Un tel système nécessite, pour obtenir "l'écrasement" souhaité de la poche, par
affaissement des parois, ou pour obtenir l'avancée requise du piston, que la
pression exercée par le propulseur soit, pendant toute la durée de vie du dispositif,
c'est à dire depuis la première utilisation jusqu'à la dernière, supérieure à la
tension de vapeur du produit. Une situation inverse pourrait produire un gonflage
de la poche, pouvant aller jusqu'à son éclatement, ou le recul du piston à l'intérieur
du corps cylindrique.
Une première solution consisterait à utiliser comme propulseur un gaz comprimé.
Cette solution nécessiterait, pour avoir une pression suffisante en fin d'utilisation
du dispositif, une pression initiale très importante, éventuellement incompatible
avec les législations dans ce domaine. En outre, dans le cas d'un récipient en
matériau thermoplastique, la variation de pression qui serait générée entre la
première utilisation et la dernière, serait préjudiciable à la performance globale du
dispositif.
Une autre solution consiste à utiliser comme propulseur, un gaz liquéfié,
notamment un Butane, un Propane, ou un Diméthyl-Ether. Un gaz liquéfié est un
gaz comprenant à la fois une phase liquide et une phase vapeur au dessus de la
phase liquide. Cette solution, quoique satisfaisante du point de vue de la
pressurisation qu'elle permet, n'est pas sans inconvénients. En effet, lorsque le
corps extérieur du dispositif est translucide ou transparent (notamment pour
permettre la visualisation de la quantité de produit restant à utiliser), les
consommateurs voient du liquide se "balader" librement dans le volume situé
entre la poche souple et le corps extérieur du dispositif. Ceci est perçu
négativement par les consommateurs, lesquels imaginent que la poche n'est pas
tout à fait étanche, et/ou qu'ils ne seront pas en mesure d'utiliser la totalité de ce
pourquoi ils ont payé.
Le brevet US-A-5 256 400 décrit l'utilisation d'un organe rigide formant un réseau
de pores en un matériau polymérique, dans lequel est emprisonné un gaz
comprimé, dissout dans un solvant, de manière à augmenter la quantité de gaz
comprimé pouvant être disposé dans le récipient à pressuriser.
La demande de brevet EP-A 0 569 590 suggère également de dissoudre un gaz
comprimé dans un agent de sorption de manière à augmenter la quantité de gaz
comprimé pouvant être disposé dans un récipient à pressuriser.
Aussi, est-ce un des objets de l'invention que dé fournir un dispositif, notamment
du type précité, et permettant de résoudre en tout ou partie les problèmes
évoqués précédemment en référence aux dispositifs conventionnels.
C'est en particulier un objet de l'invention que de pouvoir réaliser un tel dispositif
avec un corps extérieur, au moins en partie translucide ou transparent, et dans
lequel la phase liquide ne soit pas visible de façon sensible depuis l'extérieur.
D'autres objets encore apparaítront dans la description détaillée qui suit.
Selon l'invention, ces objets sont atteints en réalisant un dispositif pour le
conditionnement et la distribution sous pression d'un produit, notamment
cosmétique, comprenant un récipient au moins en partie translucide ou
transparent, délimitant deux compartiments séparés l'un de l'autre de manière
étanche, un premier compartiment, en communication avec une valve équipant le
dispositif, et contenant le produit à distribuer sous pression et un second
compartiment contenant un propulseur sous forme d'un gaz liquéfié, un organe de
rétention étant prévu à l'intérieur du second compartiment et étant apte à
emprisonner la phase liquide du propulseur, ledit organe de rétention ayant au
moins une portion perméable à la phase gazeuse dudit propulseur.
Ainsi, la phase liquide du gaz propulseur est retenue à l'intérieur de l'organe de
rétention de sorte qu'au travers des parois transparentes ou translucides du
récipient, il n'est pas possible de voir de liquide à l'état libre. Le consommateur ne
voit alors, au travers des parois transparentes ou translucides, que le premier
compartiment disposé à l'intérieur du premier, et dont le volume diminue au fil des
utilisations.
De plus, à l'état liquéfié, une seule goutte de gaz suffit à pressuriser le récipient,
ce qui limite les inconvénients touchant à l'environnement, et liés à l'utilisation de
certains gaz "nocifs" dont les inconvénients sont rappelés dans le brevet US-A-5
256 400 discuté ci-avant.
En outre, la phase liquide ne vient sensiblement pas au contact du moyens
séparant les deux compartiments, qu'il s'agisse d'une poche à parois souples ou
d'un piston mobile. De même les contacts entre la phase liquide du propulseur et
le corps du récipient sont localisés principalement à la zone en regard de l'organe
de rétention. Il en résulte que l'on réduit de manière sensible les risques de
dégradation des matériaux utilisés dans de tels dispositifs, en particulier pour la
réalisation des moyens séparant de manière étanche les deux compartiments.
Le propulseur peut être un hydrocarbure, notamment un butane, un propane, un
Chloro-Fluoro-Carbone (CFC), un Fluoro-Carbone ou un Diméthyl-Ether.
Selon un premier mode de réalisation, le premier compartiment est délimité par
une poche à parois souples. Une telle poche peut être formée d'un complexe
comprenant éventuellement une couche en métal, notamment en aluminium, et au
moins une couche en un matériau thermoplastique, notamment en polyamide, en
polyéthylène ou en polypropylène. Les parois de la poche sont aptes à s'affaisser
au fil des distributions, sous l'effet de la pression régnant à l'extérieur de la poche.
Alternativement, le premier compartiment est séparé de manière étanche du
second par un piston mobile. Le piston est apte à coulisser en appui étanche
contre la surface interne du récipient, délimitant ainsi un volume supérieur
contenant le produit à distribuer, et un volume inférieur contenant le gaz
propulseur.
De préférence, le récipient est de forme cylindrique ou sphérique. De préférence,
ledit organe de rétention est disposé dans le fond du récipient.
Des moyens, notamment sous forme d'une butée peuvent être prévus pour
immobiliser l'organe de rétention à l'intérieur du récipient. Alternativement, l'organe
de rétention peut être collé ou soudé dans le second compartiment. D'autres
moyens d'accrochage peuvent encore être envisagés.
L'organe de rétention peut être formé à partir d'un bloc de mousse à cellules
ouvertes ou semi ouvertes, d'un feutre, d'une membrane poreuse située à
distance du fond du récipient, ou d'un fritté. A titre d'exemple, on utilise une
mousse de polyuréthanne du type de celle commercialisée par la société
RECTICEL® sous la référence POTTSCORER 430®. A titre d'exemple encore,
l'organe de rétention est réalisé en silicone. La configuration de l'organe de
rétention, notamment ses dimensions, ses caractéristiques d'absorption, sont
choisies en fonction du volume maximal de liquide qu'il doit contenir. On évitera en
particulier que l'organe de rétention soit complètement saturé en produit, ce qui en
réduirait de façon significative sa capacité à retenir effectivement le liquide qu'il
contient.
Le récipient extérieur peut être formé en matériau thermoplastique. A titre
d'exemple, on peut utiliser un polyéthylène téréphtalate (PET), un polyéthylène
naphtalate (PEN), un polybutadiène (PBT), ou un mélange de tels matériaux.
De façon avantageuse, le produit disposé à l'intérieur du premier compartiment
peut contenir un gaz liquéfié, de manière à former lors de la distribution via la
valve, une mousse, un gel, une crème, notamment de soin, un lait ou un spray. A
titre d'illustrations, le produit est une mousse à raser, un spray déodorant, une
crème de soin, ou un produit d'application capillaire, notamment un spray coiffant,
une laque, ou une mousse coiffante.
L'invention consiste, mises à part les dispositions exposées ci-dessus, en un
certain nombre d'autres dispositions qui seront explicitées ci-après, à propos
d'exemples de réalisation non limitatifs, décrits en référence aux figures annexées,
parmi lesquelles :
- la figure 1 illustre un premier mode de réalisation du dispositif selon
l'invention , et
- la figure 2 illustre un second mode de réalisation du dispositif selon
l'invention.
Tel que représenté à la figure 1, le dispositif 1 selon l'invention comprend un
récipient extérieur 2, cylindrique. Le récipient 2 est formé d'un matériau
thermoplastique transparent, tel qu'un PET/PEN. Sur une extrémité du corps du
récipient 2, est montée une valve 3, équipée d'un bouton poussoir 4 pour
l'actionnement de la valve et la diffusion du produit, notamment sous forme d'une
mousse ou d'un spray, via un orifice de sortie 5. Un orifice d'entrée de la valve est
en communication liquide avec une poche à parois souples 6, formée d'un
complexe thermoplastique/métal, et dans laquelle est disposée le produit P à
distribuer, éventuellement en mélange avec un gaz liquéfié.
L'autre extrémité du récipient 2 est fermé par un fond concave 7, dans lequel est
disposée une valve de remplissage 8 (par exemple au moyen d'une aiguille). Dans
le fond, est disposé un bloc de mousse à cellules ouvertes 9, lequel est immobilisé
axialement au moyen d'une collerette annulaire 10 formée par le corps du
récipient 2 du dispositif. Ainsi, un volume 11 est formé entre la surface extérieure
de la poche à parois souples 6, et la surface interne du corps du récipient
extérieur 2. A l'intérieur de ce volume 11, est disposé le bloc de mousse à cellules
ouvertes 9, lequel contient la phase liquide d'un gaz liquéfié, notamment un iso-butane,
destiné, en se vaporisant au dessus du bloc de mousse 9, à exercer une
pression suffisante sur les parois externes de la poche 6, de manière à en
pressuriser le contenu P.
Le montage du dispositif 1 selon le mode de réalisation qui vient d'être décrit peut
se faire de la manière suivante : Après réalisation, notamment par extrusion
soufflage du corps du récipient 2, un cylindre de mousse 9 est descendu dans le
fond du récipient, jusqu'à ce qu'il se positionne derrière la collerette annulaire 10.
Ensuite, la valve 3, solidaire de la poche souple 6, est montée sur l'extrémité
ouverte du récipient 2. Le bouton poussoir 4 peut alors être positionné sur la tige
de valve.
On retourne ensuite le dispositif 1, et on introduit, via la valve de remplissage 8, la
quantité nécessaire de gaz liquéfié, lequel est absorbé et retenu dans les cellules
ouvertes du bloc de mousse 9. En fonction de la pression à l'intérieur du volume
11, le gaz liquide se vaporise au dessus du bloc de mousse 9, et se répartit tout
autour de la poche souple 6, exerçant ainsi une pression uniforme sur ses parois.
Le produit P contenu dans la poche est ainsi pressurisé de manière adéquate. A
chaque actionnement de la valve 3, via le bouton poussoir 4, le produit P sort sous
pression, notamment sous forme d'un spray ou d'une mousse. A chaque
distribution de produit P, la pression régnant dans le volume 11 diminue, ce qui
provoque la vaporisation d'une quantité correspondante de gaz liquéfié contenu
dans le bloc de mousse 9, et le maintien d'une pression adéquate tout au long de
la durée de vie du produit. Ainsi, au travers du corps transparent du récipient,
l'utilisateur ne voit sensiblement pas de liquide contenu librement dans le volume
11. En effet, l'essentiel du gaz liquide est retenu dans les cellules ouvertes du bloc
de mousse 9. De ce fait, le liquide ne vient pas au contact des parois de la poche
6, ni au contact des parois du corps 2 du récipient.
Après remplissage du gaz propulseur, un cache 12, non transparent, peut être
rapporté à l'extérieur du récipient 2, en regard de la partie avoisinant le fond du
dispositif, de manière à masquer le bloc de mousse 9. Un tel cache peut être
monté à force, collé, soudé ou vissé.
Le mode de réalisation de la figure 2 se distingue du mode de réalisation
précédent, principalement dans ses moyens qui permettent d'isoler le
compartiment supérieur 21 contenant le produit à distribuer sous pression du
compartiment inférieur 22 contenant le propulseur. En effet, à l'intérieur du corps
du récipient 2, est monté un piston 20, mobile axialement, en appui étanche contre
les parois intérieures du récipient 2. Ainsi, le piston 20 sépare de manière étanche
un volume supérieur 21 contenant le produit à distribuer P, et en communication
avec la valve 3, d'un volume inférieur 22, contenant un bloc de mousse à cellules
ouvertes 9. De la même manière que pour le mode de réalisation précédent, le
bloc de mousse à cellules ouvertes 9 contient un gaz liquéfié qui, en se vaporisant
dans le volume 22 permet de pressuriser le produit P contenu dans le volume
supérieur 21, via le piston 20. Le fond 7 est un fond rapporté, fixé notamment par
soudage ou collage, et comporte également une valve de remplissage 8 pour
l'introduction du gaz liquéfié dans le bloc de mousse 9. De la même manière que
pour le mode de réalisation précédent, la phase liquide du gaz est contenue
essentiellement à l'intérieur du bloc de mousse, et donc, de ce fait, n'est pas
visible depuis l'extérieur du récipient transparent 2.
Dans la description détaillée qui précède, il a été fait référence à des modes de
réalisation préférés de l'invention. Il est évident que des variantes peuvent y être
apportées sans s'écarter de l'esprit de l'invention telle que revendiquée ci-après.