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PROCEDE DE PREPARATION DE COMPOSES CETONIQUFR
AROMATIQUES,
La présente invention a pour objet un procédé de préparation de composés cétoniques aromatiques.
L'invention concerne plus particulièrement la préparation de 1-[2'- méthoxynapht-6'-yl]-but-2-én-3-one qui est un produit intermédiaire utilisable pour la préparation de 1-[2'-méthoxynapht-6'-yl]-butan-3-one.
La 1-[2'-méthoxynapht-6'-yl]-butan-3-one représentée par la formule suivante :
est décrite dans FR-A-2 407 907, comme un agent anti-inflammatoire et/ou analgésique utilisé par exemple pour le traitement des rhumatismes et des affections arthritiques.
Il existe de nombreuses voies d'accès à la 1-[2'-méthoxynapht-6'-yl]-butan-
3-one au départ de 2-formyl-6-méthoxynaphtalène et en particulier un certain nombre font intervenir un composé halogénoaromatique. Le 2-bromo-6-méthoxynaphtalène ou bromonéroline est un produit qui peut être utilisé comme matière première de choix dans la synthèse du 2-formyl-6- méthoxynaphtalène.
Ainsi, on a mentionné l'obtention d'un rendement de 80 % de 2-formyl-6- méthoxynaphtalène, par réaction de l'orthoformiate d'éthyle sur le magnésien de la bromonéroline [H. Lapin, Chimia. Abstr JJ 141 -3 (1964)].
Bien que le rendement soit assez bon, ce procédé souffre de plusieurs inconvénients. Il comporte plusieurs étapes, préparation du magnésien, formylation et hydrolyse ce qui complique sa mise en oeuvre et il est difficilement transposable à l'échelle industrielle. Une autre voie d'accès à l'aldéhyde selon EP-A-415524 consiste à faire réagir le N-bromosuccinimide avec le 2-méthyl-6-méthoxynaphtalène, en présence d'un initiateur radicalaire (aza/sσbutyronitrile) conduisant à une dibromation du groupe méthyle. L'intermédiaire dibromé est soumis à une hydrolyse ce qui permet d'obtenir de l'ordre de 12 % d'aldéhyde.
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Cette méthode de bromation radicalaire n'est pas très industrielle et ne donne pas des rendements réactionnels satisfaisants.
Il est également décrit dans IL-A-93474, un procédé d'obtention de 2-formyl-
6-méthoxynaphtalène, à partir de 2-bromo-6-méthoxynaphtalène, par hydroformylation catalysée par un catalyseur comprenant un sel de l'acide formique, un composé du palladium et une résine échangeuse de cation
(Amberlyst® A26).
Le rendement obtenu est de 63 % mais la durée de la réaction est longue (20 h) et il y a formation d'un sous-produit, l'acide 2-méthoxynapht-6-oïque qu'il faut éliminer.
Les différents procédés décrits ne sont pas compatibles avec une exploitation industrielle.
Par ailleurs, toutes les méthodes connues transitant par le 2-formyl-6- méthoxynaphtalène demeurent longues et coûteuses. La présente invention a précisément pour but de proposer un procédé permettant d'obvier ces inconvénients.
Il a maintenant été trouvé et c'est ce qui constitue l'objet de la présente invention, un procédé de préparation d'un composé cétonique aromatique à partir d'un composé aromatique porteur de deux atomes d'halogène et d'un groupe électro-donneur situé en position ortho de l'un des atomes d'halogène caractérisé par le fait qu'il consiste à faire réagir ledit composé avec une α-cétooléfine, en présence d'hydrogène et en présence d'une base et d'un catalyseur comprenant au moins un élément du groupe VIII de la classification périodique des éléments, ledit élément étant complexé avec au moins un agent de coordination ou ligand.
Conformément au procédé de l'invention, on a trouvé un procédé permettant de transformer un 1,6-dihalogéno-2-méthoxynaphtalène et plus particulièrement le 1 ,6-dibromo-2-méthoxynaphtalène, en 1 -[2'-méthoxynapht-6'- yl]-but-2-én-3-one et en 1-[2'-méthoxynapht-6'-yl]-butan-3-one.
Plus précisément, on part d'un substrat aromatique portant deux atomes d'halogène et d'un groupe électro-donneur situé en position ortho de l'un des atomes d'halogène. Il sera désigné par la suite, par composé halogénoaromatique. Par atome d'halogène, on entend plus particulièrement, un atome de chlore, de brome ou de fluor.
Dans l'exposé qui suit de la présente invention, on entend "par composé aromatique", la notion classique d'aromaticité telle que définie dans la littérature,
notamment par Jerry MARCH, Advanced Organic Chemistry, 4eme édition, John Wiley and Sons, 1992, pp. 40 et suivantes.
Dans le présent texte, on entend par "groupe électro-donneur", un groupe tel que défini par H.C. BROWN dans l'ouvrage de Jerry MARCH - Advanced Organic Chemistry, chapitre 9, pages 243 et 244 (1985).
Le composé halogénoaromatique de départ peut être symbolisé par la formule générale (I) :
(I) dans laquelle :
- A symbolise le reste d'un cycle formant tout ou partie d'un système carbocyclique ou hétérocyclique, aromatique, monocyclique ou polycyclique portant au moins un groupe R électro-donneur,
- X représente un atome d'halogène, - n représente le nombre de groupes électro-donneurs et est au moins égal à 1 ,
- m représente le nombre total d'atomes d'halogène et est au moins égal à 2.
L'invention s'applique notamment aux composés aromatiques répondant à la formule (I) dans laquelle A est le reste d'un composé cyclique, ayant de préférence, au moins 4 atomes dans le cycle, de préférence, 5 ou 6, éventuellement substitué, et représentant au moins l'un des cycles suivants : . un carbocycle aromatique, monocyclique ou polycyclique, . un hétérocycle aromatique, monocyclique ou polycyclique comportant au moins un des hétéroatomes O, N et S,
On précisera, sans pour autant limiter la portée de l'invention, que le reste A éventuellement substitué représente, le reste :
- d'un composé monocyclique, carbocyclique, aromatique, tel que par exemple, le benzène ou le toluène,
- d'un composé polycyclique, condensé, aromatique, tel que par exemple, le naphtalène, - d'un composé polycyclique, non condensé, carbocyclique, aromatique, tel que par exemple, \'o-, le p- ou le tπ-phénoxybenzène,
- d'un composé polycyclique, condensé, carbocyclique, partiellement aromatique, tel que par exemple, la tétraline,
- d'un composé polycyclique, non condensé, carbocyclique, partiellement aromatique, tel que par exemple, l'o-, le p- ou le m-cyclohexylbenzène,
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- d'un composé monocyclique, hétérocyclique, aromatique, tel que par exemple, la pyridine, le furane, le thiophène,
- d'un composé polycyclique, condensé, aromatique, partiellement hétérocyclique, tel que, par exemple, la quinoléïne ou l'indole, - d'un composé polycyclique, non condensé, aromatique, partiellement hétérocyclique, tel que, par exemple, les phénylpyridines, les naphtylpyridines,
- d'un composé polycyclique, condensé, partiellement aromatique, partiellement hétérocyclique, tel que par exemple, la tétrahydroquinoléïne,
- d'un composé polycylique, non condensé, partiellement aromatique, partiellement hétérocyclique, tel que par exemple, \'o-, m- et p- cyclohexylpyridine.
Dans le procédé de l'invention, on met en oeuvre préférentiellement un composé aromatique de formule (I) dans laquelle A représente un noyau benzénique ou naphtalénique. Le composé aromatique de formule (I) peut être porteur d'un ou plusieurs substituants.
Le nombre de substituants présents sur le cycle dépend de la condensation en carbone du cycle et de la présence ou non d'insaturations sur le cycle.
Le nombre maximum de substituants susceptibles d'être portés par un cycle, est aisément déterminé par l'Homme du Métier.
Dans le présent texte, on entend par "plusieurs", généralement, moins de 4 substituants sur un noyau aromatique.
Le noyau aromatique porte au moins un groupe électro-donneur mais l'invention n'exclut pas d'autres substituants. Des exemples de substituants sont donnés ci-dessous mais cette liste ne présente pas de caractère limitatif.
Le reste A peut être éventuellement porteur d'un ou plusieurs groupes électro-donneurs qui sont représentés dans la formule (I), par le symbole R et dont les significations préférées sont définies ci-après :
- les radicaux alkyle linéaires ou ramifiés ayant de préférence de 1 à 6 atomes de carbone et encore plus préférentiellement de 1 à 4 atomes de carbone,
- le radical phényle,
- le groupe hydroxyle,
- les radicaux alkoxy R-j-O- dans lesquels R-| représente un radical alkyle linéaire ou ramifié ayant de 1 à 6 atomes de carbone et encore plus préférentiellement de 1 à 4 atomes de carbone ou le radical phényle,
- les groupes -N-(R2)2 dans lesquels les radicaux R2 identiques ou différents représentent un atome d'hydrogène, un radical alkyle linéaire ou ramifié ayant de
1 à 6 atomes de carbone et encore plus préférentiellement de 1 à 4 atomes de carbone ou un radical phényle,
- les groupes -NH-CO-R2 dans lesquels le radical R2 a la signification donnée précédemment,
- l'atome de fluor.
Lorsque n est supérieur ou égal à 2, deux radicaux R et les 2 atomes successifs du cycle aromatique peuvent être liés entre eux par un radical alkylène, alcénylène ou alcénylidène ayant de 2 à 4 atomes de carbone pour former un hétérocycle saturé, insaturé ou aromatique ayant de 5 à 7 atomes de carbone. Un ou plusieurs atomes de carbone peuvent être remplacés par un autre hétéroatome, de préférence l'oxygène. Ainsi, les radicaux R peuvent représenter un radical méthylènedioxy ou éthylènedioxy.
Encore plus préférentiellement, on choisit les composés de formule (I) dans laquelle le ou les radicaux R représentent un atome d'hydrogène, un groupe hydroxyle, un radical alkyle ayant de 1 à 4 atomes de carbone, un radical méthoxy, un radical méthylène dioxy ou éthylène dioxy.
La présente invention s'applique tout particulièrement aux composés halogénoaromatiques monocycliques ou polycycliques avec des cycles pouvant former entre eux un système orthocondensé répondant à la formule fl') :
P (r) dans ladite formule (D, les symboles R, X, identiques ou différents, ont la signification donnée précédemment ; p représente un nombre égal à 0 ou 1 ; m' et n', identiques ou différents, sont égaux à 0, 1 ou 2.
Lorsque le composé halogénoaromatique est monocyclique (p = 0), les deux atomes d'halogène sont en position 2,4 par rapport à un groupe électrodonneur en position 1.
Lorsque le composé halogénoaromatique est bicyclique (p = 1), les deux atomes d'halogène sont en position 1 ,6 et un groupe électro-donneur est en position 2.
Parmi les composés halogénoaromatiques polycycliques, l'invention s'applique tout particulièrement aux composés de formule (l'a) :
(R) 'n'
(X) m (X) m' (l'a)
6 dans laquelle :
- X représente un atome d'halogène, de préférence, brome ou chlore,
- R représente un groupe électro-donneur,
- n' représente le nombre de groupes électro-donneurs dans le système naphtalénique et est au moins égal à 1 ,
- m' représente le nombre d'atomes d'halogène par cycle et est au moins égal à 1.
Les composés préférés répondent à la formule (l'a) dans laquelle au moins l'un des noyaux benzéniques du système naphtalénique est porteur d'au moins un groupe électo-donneur. Ainsi, n' est égal à 1 ou 2, de préférence, égal à 1.
Les composés préférés répondent à la formule (l'a) dans laquelle m' est égal à 1 ou 2, de préférence égal à 1.
Les composés halogénoaromatiques mis en oeuvre préférentiellement dans le procédé de l'invention sont le 2,4-dibromogaïacol, le 2,4-dibromoan isole, le 2,4-dibromométhylènedioxybenzène, le 1 ,6-dibromo-2-méthoxynaphtalène.
Conformément au procédé de l'invention, on fait réagir le composé halogénoaromatique répondant préférentiellement à la formule (I) ou (D ou (l'a) avec une α-cétooléfine qui peut être symbolisée par la formule générale (II) :
O
Ro (II) dans laquelle :
- R0 représente un atome d'hydrogène, un groupe benzyloxycarbonyle ou un groupe alkyloxycarbonyle.
Dans la formule (II), R0 peut représenter un groupe alkyloxycarbonyle, la partie alkyle comprenant de 1 à 12 atomes de carbone, de préférence, de 1 à 4. Le composé répondant à la formule (II) mis en oeuvre préférentiellement dans le procédé de l'invention est la méthylvinylcétone ou la 3- [benzyloxycarbonyl]-but-3-én-2-one.
Intervient dans le procédé de l'invention un catalyseur qui est de préférence, sous la forme d'un complexe.
A titre de catalyseurs, on peut utiliser pour la mise en oeuvre du procédé selon l'invention, un métal noble finement divisé, du groupe VIII de la classification périodique des éléments tel que le palladium, le rhodium et l'iridium, ou leurs sels d'acides minéraux ou organiques.
Le métal préféré est le palladium. Toutefois, les autres métaux, bien qu'étants moins actifs, peuvent présenter un intérêt significatif en raison du prix élevé du palladium.
Les dérivés du palladium conviennent tout particulièrement bien au procédé de l'invention.
Comme exemples spécifiques de dérivés du palladium, on peut citer les carboxylates tels que notamment les acétates, propionates, butyrates ou benzoates de palladium (II), le chlorure palladeux.
On peut également utiliser des complexes des sels minéraux ou organiques du palladium avec la phosphine.
Dans ce dernier cas, ce complexe est généralement réalisé in situ entre le dérivé du palladium et la phosphine présente. Mais on peut également préparer ledit complexe extemporanément et l'introduire dans le milieu réactionnel. On peut alors rajouter ou non une quantité supplémentaire de phosphine libre. Lesdits agents de coordination sont avantageusement des dérivés hydrocarbonés des éléments de la colonne V.
Lesdits dérivés hydrocarbonés des éléments de la colonne V dérivent de l'état de valence III de l'azote telles les aminés, du phosphore telles les phosphines, de l'arsenic telles les arsines et de l'antimoine telles les stibines. Ils sont avantageusement choisis parmi les dérivés hydrocarbonés des éléments de la colonne VB de préférence de période supérieure à la 2e, du phosphore tels que les phosphines.
On fait appel avantageusement à des phosphines aliphatiques, cycloaliphatiques ou arylaliphatiques ou à des phosphines mixtes, aliphatiques et/ou cycloaliphatiques et/ou arylaliphatiques et/ou aromatiques.
Ces phosphines sont notamment celles qui répondent à la formule générale (III) :
R4
I Rj- P— R5 (III) dans laquelle les symboles R3, R4 et R5, identiques ou différents, représentent :
- un radical alkyle ayant de 1 à 12 atomes de carbone,
- un radical cycloalkyle ayant de 5 ou 6 atomes de carbone,
- un radical cycloalkyle ayant de 5 ou 6 atomes de carbone, substitué par un ou plusieurs radicaux alkyle ayant 1 à 4 atomes de carbone, alkoxy ayant 1 ou 4 atomes de carbone,
- un radical phénylalkyle dont la partie aliphatique comporte de 1 à 6 atomes de carbone,
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- un ou deux des radicaux R3, R4 et R5, représentent un radical phényle ou un radical phényle substitué par un ou plusieurs radicaux alkyle ayant 1 à 4 atomes de carbone ou alkoxy ayant de 1 à 4 atomes de carbone. A titres d'exemples de telles phosphines, on peut citer non limitativement : la tricyclohexylphosphine, la triméthylphosphine, la triéthylphosphine, la tri-π- butylphosphine, la triisobutylphosphine, la tri-tetf-butylphosphine, la triphénylphosphine, la tribenzylphosphine, la dicyclohexylphénylphosphine, la diméthylphényl-phosphine, la diéthylphénylphosphine, la di-tet - butylphénylphosphine. Parmi les bases utilisables, il convient de citer les aminés tertiaires et plus particulièrement celles répondant à la formule générale (IV)
N - (R6)3 (IV) dans laquelle :
- les radicaux R^, identiques ou différents, représentent des restes hydrocarbonés ayant de 1 à 20 atomes de carbone, tels que des radicaux alkyle, cycloalkyle, aryle ou hétérocyclique ;
- 2 radicaux R0 forment ensemble et avec l'atome d'azote un hétérocycle ayant 4 à 6 atomes.
Plus particulièrement : - les symboles R^ représentent un radical alkyle ayant 1 à 10 atomes de carbone et de préférence 1 à 4 atomes de carbone ou un radical cyclopentyle ou cyclohexyle ou un radical pyridinyle ;
- 2 radicaux R0 forment ensemble et avec l'atome d'azote un cycle pipéridine ou pyrrolidine. A titre d'exemples de telles aminés, on peut citer la triéthylamine, la tri-n- propylamine, la tri-tr-butylamine, la méthyldibutylamine, la méthyldicyclohexylamine, l'éthyldiisopropylamine, la N,N-diéthylcyclohexylamine, la diméthylamino-4 pyridine, la N-méthylpipéridine, la N-éthylpipéridine, la N-t> butylpipéridine, la 1 ,2-diméthylpipéridine, la N-méthylpyrrolidine, la 1,2- diméthylpyrrolidine.
Toutefois, la base peut être également une base minérale forte ou un sel d'acide relativement faible ou un mélange des précédents.
C'est ainsi que les carbonates, les bicarbonates, les phosphates et les hydrogénophosphates, surtout ces derniers donnent de bons résultats. L'ion HP04 " est particulièrement favorable. On peut également citer comme anions donnant de bons résultats les anions sulfates, les anions acétates, les anions trifluoroacétates.
Pour ce qui est des différents réactifs et substrats, ils sont mis en oeuvre dans les quantités précisées ci-après.
La quantité d' -cétooléfine mise en oeuvre exprimée par le rapport molaire α-cétooléfine/composé halogénoaromatique varie avantageusement entre 1 et 3 et est choisi préférentiellement entre 1 ,2 et 1 ,5.
La quantité de catalyseur exprimée en moles d'atomes de métal ou en moles de dérivé métallique par mole de composé halogénoaromatique de formule (I) ou (D ou (l'a) peut varier dans de larges limites.
Ainsi, elle peut être comprise entre 10"5 et 10*1 mole/mole et de préférence entre 10"4 et 10'2 mole/mole.
La quantité de phosphine libre et/ou sous forme de complexe avec le catalyseur, est telle que le rapport molaire phosphine/métal noble du catalyseur soit au moins égal à 1.
Le rapport phosphine/métal noble peut atteindre des valeurs aussi élevées que 10.000.
Un rapport phosphine/métal noble compris entre 1 et 1.000 est en général très convenable. Il est de préférence, choisi entre 1 et 100.
En ce qui concerne la base, on précise la quantité mise en oeuvre dans le cas d'une aminé tertiaire mais ces valeurs peuvent être transposées par l'Homme du Métier à toute autre base.
La quantité d'aminé tertiaire utilisée doit être suffisante pour neutraliser l'hydracide libéré par la réaction.
En outre, la concentration en aminé tertiaire dans le milieu doit être au moins de 2 moles par litre pendant la durée de la réaction. II n'y a pas de limite supérieure critique à la quantité d'aminé tertiaire, qui peut donc être utilisée en large excès par rapport à la quantité théoriquement nécessaire à la neutralisation de l'hydracide formé.
Pour maintenir la concentration en aminé tertiaire, au moins égale aux valeurs limites indiquées précédemment, pendant toute la durée de la réaction, la quantité d'aminé engagée doit être calculée de telle façon qu'en fin de réaction, la concentration soit au moins égale à ces valeurs. On peut également ajouter une quantité d'aminé tertiaire supplémentaire au fur et à mesure du déroulement de la réaction, afin de compenser la quantité d'aminé consommée par la neutralisation de l'hydracide. La température réactionnelle est avantageusement comprise entre 50 et
250°C, et de préférence entre 100 et 200°C.
La réaction se déroule sous pression d'hydrogène allant d'une pression légèrement supérieure à la pression atmosphérique jusqu'à une pression de
10 plusieurs centaines de bar. Avantageusement, la pression d'hydrogène varie de 0,1 à 10 MPa (1 à 100 bar) et de préférence de 1 à 5 MPa (10 à 50 bar).
On peut utiliser des mélanges oléfine/H2 présentant différents rapports molaires des deux gaz. Généralement, le rapport molaire oléfine/H2 varie entre 0,1 et 10.
Le procédé selon l'invention est conduit en phase liquide. On peut faire appel à un solvant inerte dans les conditions de la réaction de l'invention. Ainsi, on peut utiliser des hydrocarbures aliphatiques ou cycloaliphatiques saturés tels que l'hexane ou le cyclohexane, ou aromatiques tels que le benzène, le toluène, les xylènes ; des esters tels que le benzoate de méthyle, le téréphtalate de méthyle, l'adipate de méthyle, le phtalate de dibutyle ; des esters ou éthers de polyols tels que le diacétate de tétraéthylèneglycol ; des éthers cycliques tels que le tétrahydrofurane ou de dioxane.
La concentration du composé halogénoaromatique de formule (I) ou d') ou (l'a) mis en oeuvre dans le solvant peut varier dans de très larges limites, jusqu'à la saturation dans les conditions opératoires. Généralement, il n'est pas économiquement intéressant d'utiliser moins de 5 % en poids de composé halogénoaromatique par volume de solvant.
De manière générale, la concentration en poids de composé halogénoaromatique par volume de solvant est comprise entre 5 % et 50 % et de préférence entre 10 % et 40 %.
En pratique, on peut mettre en oeuvre le procédé selon l'invention en introduisant dans un autoclave inerte le composé halogénoaromatique de formule (I) ou d') ou (l'a), l'aminé tertiaire, le catalyseur, la phosphine, l'α- cétooléfine de formule (II) et le solvant, puis, après les purges habituelles, en alimentant l'autoclave avec une pression adéquate d'hydrogène ; le contenu de l'autoclave est ensuite porté sous agitation à la température convenable jusqu'à ce que l'absorption cesse. La pression dans l'autoclave peut être maintenue constante pendant la durée de la réaction grâce à une réserve de mélange gazeux, qui l'alimente à la pression choisie.
En fin de réaction, l'autoclave est refroidi et dégazé. Le mélange réactionnel est récupéré.
Un simple lavage de la phase organique par une solution acide diluée, de préférence, une solution aqueuse d'acide chlorhydrique diluée (par exemple de 5 à 20 % en poids), permet d'éliminer les traces d'aminé.
La cétone obtenue peut être purifiée, notamment par recristallisation dans un hydrocarbure aliphatique, de préférence, l'hexane ou l'heptane.
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Le procédé peut être mis en oeuvre en discontinu ou en continu comme indiqué précédemment en recyclant le catalyseur, la phosphine et l'aminé tertiaire.
Conformément au procédé de l'invention, on obtient essentiellement la 1-[2'- méthoxynapht-6'-yl]-but-2-én-3-one qui est un produit intermédiaire utilisable pour la préparation de 1 -[2'-méthoxynapht-6'-yl]-butan-3-one.
Cette dernière peut être obtenue d'une manière classique, telle que par exemple par hydrogénation catalytique effectuée en présence d'un catalyseur au palladium. On peut se référer pour plus de détails notamment à EP-A-0003643.
Les exemples qui suivent illustrent l'invention sans toutefois la limiter. Dans les exemples, on définit le taux de conversion et le rendement obtenu. Le taux de conversion (TT) correspond au rapport entre le nombre de substrat transformées et le nombre de moles de substrat engagées.
Le rendement (RR) correspond au rapport entre le nombre de moles de produit formées et le nombre de moles de substrat engagées.
Exemple 1 Dans cet exemple, on prépare la 1-[2'-méthoxynapht-6'-yl]-but-2-én-3-one à partir du 1 ,6-dibromo-2-méthoxynaphtalène.
Dans un autoclave en HB de 125 ml, on introduit successivement :
- le 1 ,6-dibromo-2-méthoxynaphtalène (3,16 g - 10 mmol),
- la triphénylphosphine (655,0 mg - 2,5 mmol), - la méthylvinylcétone (1 ,05 g - 15 mmol),
- le diacétate de palladium (112,0 mg - 0,5 mmol),
- le toluène anhydre (20 ml)
- puis la triéthylamine (2,02 g - 20 mmol) préalablement distillée et dégazée.
Le réacteur est purgé à trois reprises, par 10 bar d'hydrogène puis pressurisé à 25 bar à 25°C.
La température est ajustée à 150°C et la contre-pression à 40 bar ; l'avancement de la réaction est suivi par consommation du mélange gazeux. Après quatre heures d'agitation, la consommation est stabilisée. On arrête le chauffage et on refroidit l'autoclave. Le mélange réactionnel est filtré sur fritte (porosité = 4), le bromhydrate de triéthylamine (3,62 g) est lavé à deux reprises par 15 ml de toluène, séché sous pression réduite (15 mm de mercure) permettant d'obtenir 3,23 g d'un solide blanc gris.
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Le filtrat concentré à l'évaporateur rotatif, conduit à un liquide jaune qui se solidifie lentement à température ambiante.
La masse obtenue est 2,35 g après séchage sous pression réduite dans un dessiccateur chauffant (10 mm de mercure, 50°C). Le solide (brut réactionnel) est analysé par chromatographie liquide haute performance à gradient. Les résultats obtenus sont les suivants :
- π1 ,6-dibromo-2-méthoxynaphtalène = 100 %
- rendements dosés :
RR2-méthoxynaphtalène = 3ι8 % RRi -[2'-méthoxynapht-6'-yl]-but-2-én-3-one = 55 %
Exemple 2
Dans un autoclave en HB2 de 125 ml, on introduit successivement :
- le 1 ,6-dibromo-2-méthoxynaphtalène (3,16 g - 10 mmol), - la triphénylphosphine (131 mg - 0,5 mmol),
- la méthylvinylcétone (1 ,05 g - 15 mmol),
- le diacétate de palladium (24 mg - 0,1 mmol),
- le toluène anhydre (20 ml)
- puis la triéthylamine (2,22 g - 22 mmol) préalablement distillée et dégazée. Le réacteur est purgé à trois reprises, par 10 bar d'hydrogène puis pressurisé à 25 bar à 25°C.
La température est ajustée à 150°C et la contre-pression à 40 bar ; l'avancement de la réaction est suivi par consommation du mélange gazeux.
Après quatre heures d'agitation, la consommation est stabilisée. On arrête le chauffage et on refroidit l'autoclave.
Le mélange réactionnel est filtré sur fritte (porosité = 4), le bromhydrate de triéthylamine (3,65 g) est lavé à deux reprises par 15 ml de toluène, séché sous pression réduite (15 mm de mercure) permettant d'obtenir 3,51 g d'un solide blanc gris.
Le filtrat concentré à l'évaporateur rotatif, laisse un liquide jaune qui se solidifie lentement à température ambiante.
La masse obtenue est séchée sous pression réduite dans un dessiccateur chauffant (10 mm de mercure, 50°C).
Le solide (brut réactionnel) est analysé par chromatographie liquide haute performance à gradient. Les résultats obtenus sont les suivants : " π1 ,6-dibromo-2-méthoxynaphtalène = 100 %
- rendements dosés :
RR1-[2'-méthoxynapht-6'-yl]-but-2-én-3-one = 58 % RR1-[2'-méthoxynapht-6'-yl]-butan-3-one = 5 %