LU88060A1 - Machine de percage d'un trou de coulee d'un four a cuve - Google Patents

Description

MACHINE DE PERÇAGE D'UN TROP DE COULEE D'UN FOUR A CUVE

La présente invention concerne une machine de perçage d'un trou de coulée d'un four à cuve, conçue pour la mise en oeuvre du procédé de la tige perdue dans lequel, apres avoir obturé le trou de coulée avec une masse de bouchage, on enfonce dans celle-ci, avant son durcissement complet, une tige métallique et on extrait celle-ci au moment voulu en vue de l'ouverture du trou de coulée. Ladite machine comprend un affût avec un appui à l'avant de l'affût, un appui coulissant à l'arrière de l'affût et une pince montée de façon coulissante sur l'affût et déplaçable le long de celui-ci.

Les machines utilisées jusqu'à présent pour la mise en oeuvre de ce procédé de la tige perdue sont en principe des foreuses classiques, c'est-à-dire conçues pour travailler avec une mèche de forage, qui ont toutefois subi des adaptations et modifications appropriées pour la mise en oeuvre du procédé. L'organe de travail de ces machines doit comporter un mandrin avec une pince d'accouplement pour la tige et, surtout, un puissant percuteur pneumatique bi-directionnel pour déployer l'énergie nécessaire à l'introduction et à l'extraction de la tige de perçage perdue.

Le plus souvent on se préserve sur ces machines aussi la possibilité de pouvoir utiliser une foreuse avec une mèche, soit pour reformer ou déplacer le trou de coulée, soit pour travailler avec une mèche classique lorsque le procédé de la tige perdue ne peut être utilisé pour une raison ou une autre.

Or, un percuteur puissant, comme on l'utilise sur ces machines, n'est pas sans inconvénients. D'abord, il impose d'importantes sollicitations et vibrations au matériel notamment à la pince d'accouplement avec la tige, qui est soumise de ce fait à une usure rapide. Il est aussi extrêmement bruyant, et ne remplit souvent pas les normes de plus en plus sévères visant une réduction du niveau sonore en milieu industriel.

La demande de brevet EP 0 379 018 permet de remédier partiellement à ces inconvénients en proposant un procédé astucieux d'extraction de la tige en plusieurs phases par un mouvement de va-et-vient d'une pince sous l'action d'un vérin hydraulique silencieux. Le percuteur pneumatique qui, certes, ne doit plus être bi-directionnel car il n'est plus utilisé pour l'extraction, est, néanmoins, toujours nécessaire pour une mise en place efficace et rapide de la tige de perçage.

Les inconvénients du percuteur pourraient inciter à la suppression de la percussion lors de la phase d'introduction. On pourrait par exemple envisager de soumettre l'organe de travail à un moyen d'entraînement plus puissant pour faire avancer l'organe de travail accouplé à la tige le long de l'affût en direction du trou de coulée et pour faire pénétrer ainsi en force et sans vibrations la tige dans la masse d'obturation semi-durcie. Malheureusement cette tentative n'est pas envisageable, car, vue la longueur de la tige, une poussée plus puissante, sans percuteur, risque de provoquer d'abord un flambage de la tige et ensuite son blocage définitif dans une position partiellement enfoncee dans la masse en cours de durcissement rapide.

Une solution plus ingénieuse est suggérée dans le brevet luxembourgeois No 87 915. Ce brevet propose une pince bi-directionnelle dont le mouvement alternatif de va-et-vient engendré par voie hydraulique est utilisé aussi bien pour l'introduction que pour l'extraction de la tige de perçage. Cette proposition semble donc être la solution optimale dans la mesure où elle permet de se passer du percuteur bruyant et destructeur de la pince. Un désavantage de cette machine est que la pince bidirectionnelle et les moyens qui l'actionnent opèrent toujours dans la région avant de l'affût. Or, cette region est une zone à risques d'éclaboussures lorsque le jet en fusion s'échappe du trou de coulée après l'extraction de la tige.

Une solution qui élimine ce désavantage est suggérée par le brevet luxembourgeois No 88 029. La machine proposée par ce brevet est caractérisée en ce que le premier vérin est monté lui-même de façon coulissante sur l'affût et qu'il est déplaçable le long de celui-ci sous l'action d'un second vérin hydraulique. L'extraction de la tige n'est plus réalisée par un mouvement alternatif de va-et-vient de la pince, mais par un mouvement continu de recul de celle-ci sous l'action combinée des deux vérins hydrauliques. La pince est ainsi dégagée de la zone à risques d'éclaboussures à l'avant de l'affût avant que le jet en fusion ne s'échappe du trou de coulée. De plus l'extraction est plus rapide, étant donné qu'elle est realisee par un mouvement continu et n'implique plus de va-et-vient de la pince. L'introduction de la tige de perçage dans le trou de coulée est par contre réalisée de la même manière que celle proposée par le brevet luxembourgeois No 87 915; c'est-à-dire que la pince effectue un mouvement alternatif de va-et-vient sous l'action du premier vérin, après que celui-ci ait été avancé en position opérative par le second vérin.

Cette solution du brevet luxembourgeois No 88 029 donne entière satisfaction en ce qui concerne le fonctionnement. Malheureusement elle conduit cependant a une augmentation appréciable de la longueur hors tout de la machine, ce qui est plus que gênant vue la pénurie d'espace disponible autour du four à cuve.

De plus la superposition de deux vérins entraîne des bras de levier importants dans la transmission des forces, ce qui signifie nécessairement des pressions de contact très importantes au niveau des organes de coulissement.

Le but de la présente invention est de proposer une machine de perçage d'un trou de coulée d'un four à cuve, conçue pour une mise en oeuvre du procédé de la tige perdue de façon analogue à celle réalisée avec la machine du brevet luxembourgeois No 88 029, mais qui se distingue par une longueur hors tout sensiblement égale à la course utile pour l'extraction de la tige et qui élimine la superposition ou juxtaposition de deux vérins.

Pour atteindre cet objectif la présente invention propose une machine de perçage d'un trou de coulée du genre de celle définie dans le préambule qui a les caractéristiques définies dans la première revendication.

Selon la caractéristique principale de la présente invention on utilise un vérin de course C qui agit par l'intermédiaire d'un multiplicateur de course sur une pince coulissante le long de l'affût pour lui conférer une course 2C.

Il convient d'abord de noter que la machine selon la présente invention permet d'appliquer le procédé d'introduction et d'extraction de la tige proposé dans le brevet luxembourgeois n° 88 029.

Ainsi l'introduction de la tige de perçage dans la masse de bouchage est réalisée de la façon suivante:

Après avoir enfilé la tige de perçage à travers la pince et l'avoir solidarisée à un appui coulissant à l'arrière de l'affût, on amène la pince ouverte à une certaine distance L de l'avant de l'affût, on ferme la pince et on fait avancer la tige à l'aide de la pince d'une longueur L pour l'enfoncer dans la masse de bouchage, on ouvre ensuite la pince et on ramène ladite pince ouverte de nouveau à la distance L de l'avant de l'affût, on ferme la pince et on fait avancer la tige d'une seconde longueur L. Ce mouvement de va-et-vient de la pince sur ladite distance L est répété jusqu'à ce que la tige soit enfoncée de la longueur souhaitée dans le trou de coulée.

Il est à noter que ladite distance L est déterminée pour éviter un flambage de la tige lors de son introduction. L'extraction de la tige de perçage est réalisée de la façon suivante:

Après avoir solidarisé l'extrémité de la tige avec la pince se trouvant à l'avant de l'affût celle-ci est retirée par la chaîne, dégageant ainsi la tige de perçage en un mouvement continu du trou de coulée.

Il est clair que pour pouvoir réaliser l'extraction de la tige en un mouvement continu par la pince, il faut que la course de celle-ci sur l'affût corresponde approximativement à la longueur de la tige.

Si on voulait donc réaliser ce mouvement d'extraction par un vérin unique sans multiplicateur de course, celui-ci devrait en conséquence avoir une course égale à la longueur de la tige. Vu que ce vérin doit être nécessairement monté derrière la pince, la longueur hors tout d'une telle machine serait égale à plus de deux fois la longueur de la tige. Or le vérin de la présente invention doit avoir une course qui correspond seulement à la moitié de la longueur de la tige. Même en choisissant un multiplicateur de course qui ne peut agir que devant le vérin on aurait donc une longueur hors tout de la machine au maximum égale à 1,5 fois la longueur de la tige.

Une exécution préférentielle de la présente invention propose un multiplicateur de course particulièrement simple et robuste, qui est donc spécialement adapté pour être utilisé dans l'environnement rude et pollué d'un four à cuve. Ce multiplicateur contient en effet comme seuls éléments un chariot mobile installé de façon coulissante dans l'affût et une chaîne.

De plus par un arrangement astucieux du vérin et du chariot sur l'affût on arrive à réduire la longueur hors tout de la machine à approximativement la longueur de la tige utilisée dans le procédé.

Un autre avantage de la présente invention est la simplicité avec laquelle la commande des différents mouvements de la pince peut se faire. Grâce à un vérin d'une conception ingénieuse on arrive en effet à réaliser cette commande à l'aide de seulement trois conduites hydrauliques. Il sera en outre apprécié qu'il ne faut aucun commutateur de fin de course sur la machine pour réaliser le circuit de commande du mouvement de la pince.

Il convient aussi de remarquer que grâce au multiplicateur de course la vitesse de la pince est le double de la vitesse du vérin. Naturellement la force que doit produire le vérin pour faire avancer la pince est aussi égale à deux fois la force de réaction que rencontre la pince. On peut donc jouer sur la pression d'alimentation du vérin pour augmenter sensiblement la vitesse en charge de la pince sans pour autant augmenter la consommation de fluide hydraulique du vérin. La vitesse à vide de la pince est de toute façon le double de la vitesse à vide d'une pince raccordée à un vérin qui a les mêmes dimensions et qui fonctionne sous la même pression d'alimentation du fluide hydraulique. Ceci est un avantage substantiel surtout pour l'opération d'introduction de la tige. En effet, le temps utilisé pour les retours successifs de la pince à une distance L de l'affût est divisé par deux. D'autres avantages et caractéristiques ressortiront de la description détaillée de modes de realisation avantageux, présentés ci-dessous, à titre d'illustration, en référence aux dessins annexés dans lesquels: - la Figure 1 montre une coupe longitudinale à travers une machine selon la présente invention, en préparation pour l'introduction d'une tige dans la masse de bouchage; - la Figure 2 montre une coupe identique, juste avant le premier mouvement d'introduction de la tige; - la Figure 3 montre une coupe identique, juste après le premier mouvement d'introduction de la tige; - les Figures 4, 5 et 6 montrent des coupes à travers une exécution préférentielle d'un vérin utilisé dans la présente invention, chaque Figure montrant une position différente du vérin;

Toutes les Figures comportent les mêmes chiffres de référence pour désigner les mêmes pieces.

Pour la description de la construction de la machine on se réfère aux Figures 1 à 3. L'ossature de la machine de perçage est constituée par un affût 20. Cet affût est par exemple supporté de manière classique et connue à l'extrémité d'un bras porteur (non représenté). Ce bras porteur peut pivoter autour d'une console pour déplacer la machine de perçage entre une position de garage et une position opérative et vice versa. L'affût 20 peut par exemple être formé de deux poutres parallèles 20a, 20b réunies entre elles. Sur les Figures on ne voit que la poutre 20a, la poutre 20b ayant été enlevée pour montrer plus de détails. Les deux poutres 20a et 20b comportent, sur leur face intérieure, deux rails 22 et 24 disposés face à face. Seul le rail 22 est montré sur la Figure 1.

La référence 26 désigne une tige de perçage, encore appelée tige perdue, pour le procédé décrit ci-avant. Cette tige 26 est portée, à l'avant de la machine, par un appui qui peut par exemple être un appui coulissant, du type décrit dans le brevet GB 2 216 827.

On peut cependant aussi utiliser un appui fixe du genre proposé par la demande de brevet européen EP 0 064 644. Un tel appui est repéré par la référence 28 sur les Figures. Cet appui comporte deux volets montés à l'avant de l'affût 20 et pouvant pivoter entre une position ouverte facilitant l'engagement et la saisie de la tige 26 en vue de l'extraction de celle-ci, et une position dans laquelle ils définissent entre eux une ouverture de passage et de support de la tige 26. Les deux volets constituent donc un appui et forment en même temps un bouclier de protection contre les éclaboussures provenant du jet du trou de coulée. A l'arrière, la tige 26 est supportée par un deuxième appui qui peut suivre le déplacement de la tige. Il s'agit par exemple d'un accouplement 30 solidaire d'un organe de travail 32. Cet organe de travail est alors supporté par un chariot coulissant librement le long de l'affût 20, par exemple sur des glissières montées sur les semelles des poutres 20a et 20b.

Cet organe de travail 32 comporte de manière classique, une foreuse et un percuteur et n'est normalement pas utilisé dans le procédé de la tige perdue. Sa présence se justifie pour pouvoir forer, le cas échéant, un trou de coulée avec une mèche classique. Il s'ensuit que si le forage classique n'est pas nécessaire, ou que ce forage peut être effectué d'une autre manière, l'organe de travail 32 peut être en principe supprimé. Il est alors remplacé par un simple appui coulissant qui suit le mouvement de la tige 26 assurant ainsi son support à l'arrière.

La référence 34 est une pince, par exemple une pince bi-directionnelle du genre proposé par la demande de brevet luxembourgeois No 87 915 ou dans sa demande de brevet d'addition No 88 020. Cette pince 34 est supportée par un chariot 36 monté par exemple sur des glissières solidaires des semelles des poutres 20a et 20b.

Sur l'affût 20 est monté un vérin hydraulique 42, dont la course C correspond approximativement à la demi-longueur de la tige 26. Ce vérin comprend un corps 43 fixé suivant les règles de l'art en 46 à l'affût 20 et un tige de piston 68 reliée en 45 suivant les règles de l'art à un multiplicateur de course. Il est à noter que lorsque la tige de piston 68 est complètement dégagée du corps 42 le vérin a une longueur approximativement égale à la longueur de la tige 26.

Théoriquement on pourrait choisir un multiplicateur de course i) qui est d'une construction simple et robuste, ii) qui peut être facilement intégré dans l'affût 20 et iii) qui permet d'obtenir une longueur hors tout de la machine qui peut être limitée, en principe, à la longueur de la tige 26. Un multiplicateur de course qui remplit ces trois conditions est décrit ci-apres a titre d'exemple uniquement.

Ce multiplicateur de course préférentiel comprend un chariot 50 coulissant, par exemple à l'aide de patins (non représentes) dans les rails 22 et 24 montes sur les flancs intérieurs des poutres 20a et 20b formant l'affût 20. Ce chariot 50 comporte à son extrémité avant une roue 54 et à son extrémité arrière une roue 56. Ces deux roues 54 et 56 servent à tendre une chaîne sans fin 52 qui est fixée par son brin supérieur à l'affût 20. On notera que ce point de fixation de la chaîne 52 à l'affût 20, repéré sur les Figures 1 à 3 par la référence 58, se situe approximativement à mi-longueur de 1'affût. La course du chariot 50 est par conséquent bien centrée sur l'affût 20. Le brin inférieur de la chaîne est rendu solidaire du chariot 36. Il va être apprécié que ce chariot 36 n'est plus soumis à des moments importants dûs à des bras de levier excessifs dans la transmission des forces.

On notera aussi que dans la présente exécution on a arrangé le vérin 42, le chariot 50 et le chariot 36 de façon que, lorsque la tige de piston 68 est entièrement rétractée, le vérin 42 et le chariot 50 soient superposés sur la moitié arrière de l'affût et le chariot 36 se trouve à l'endroit qui correspond à la fin de course arrière de la pince 34. Cet arrangement est particulièrement avantageux car i) la longueur hors tout de la machine est sensiblement égale à la course de la pince 34 et ii) en fin d'opération d'extraction de la tige, lorsqu'il y a risque d'éclaboussures, le chariot 36, le chariot 50 et la tige de piston 68 sont en position rétractée par rapport à l'avant de l'affût.

On comprendra facilement que, lorsque le chariot 50 est déplacé d'une distance X dans une première direction, chaque point du brin inférieur de la chaîne 52 subit un déplacement 2X par rapport a 1'affût dans ladite premiere direction. Ce déplacement 2X se décompose plus exactement en un déplacement relatif X dudit point de la chaîne par rapport au chariot 50 qui s'ajoute à un déplacement relatif X du chariot 50 par rapport à l'affût.

Il est entendu que la chaîne pourrait bien sûr être remplacée par des câbles, mais ceci augmenterait la hauteur constructive du chariot 50 car le diamètre d'enroulement des câbles doit être choisi sensiblement plus grand que celui d'une chaîne. On pourrait aussi connecter deux multiplicateurs de course en série de façon à diminuer davantage la longueur du vérin 42. Ceci n'aurait cependant aucune influence sur la longueur hors tout de la machine car l'affût qui doit porter la tige 26 doit de toute façon avoir la longueur de celle-ci.

On va maintenant décrire le fonctionnement de la machine pour introduire la tige 26 dans le trou de coulée et pour l'en extraire. De préférence la tige 26 est chargée dans la machine lorsque celle-ci se trouve dans la position de garage et lorsque la pince 34 occupe une position à l'arrière de l'affût comme montré à la Figure 1. Le chargement est réalisé en enfilant la tige 26 a travers la pince 34 ouverte dans l'accouplement-support 30 solidaire de l'organe de travail 32.

Lorsque la tige 26 est en place selon la Figure 1, le vérin est actionné et la tige de piston 68 sort pour faire avancer la pince 34, qui est entièrement ouverte, dans une position A selon la Figure 2. La pince 34 n'étant pas activée, elle peut glisser librement par rapport à la tige 26 qui est maintenue dans l'accouplement 30 de l'organe de travail 32.

En principe il serait possible d'avancer la pièce 34 dans ladite position opérative A selon la Figure 2 avant de charger la tige 26, mais il est plus facile d'engager la tige lorsque la pince 34 occupe une position à l'arrière de l'affût selon la Figure 1. A partir de la position de la Figure 2 on peut entamer le processus d'introduction de la tige 26 dans la masse du trou de coulée. Cette opération s'effectue en principe de la même manière que celle proposée par la demande de brevet luxembourgeois No 87 915. A cet effet, le vérin 42 et la pince 34 sont activés simultanément, ce qui a pour effet i) de fermer la pince 34 et ii) de la déplacer de la position A de la Figure 2 vers la position B de la Figure 3 par une sortie supplémentaire d'une longueur L/2 de la tige de piston 68. Ce mouvement fait avancer la tige d'une longueur L qui pénètre par son extrémité avant dans la masse de bouchage et par son extrémité arrière entraîne l'organe de travail 32. Arrivé dans la position B il faut i) ouvrir la pince 34 et ii) la faire reculer par une rétraction de la tige de piston 68 du vérin 42. Pendant ce mouvement de retour la tige 26 reste immobile, étant donné que la pince 34 est ouverte et peut ainsi coulisser le long de la tige 26.

Lorsque le chariot 36 passe sur son chemin de retour dans la position A il faut que i) la pince 34 se ferme et ii) la tige de piston sorte de nouveau d'une longueur L/2 pour faire déplacer la pince 34 vers la position B de la Figure 3 et enfoncer la tige 26 d'une longueur L dans la masse de bouchage. Ce va-et-vient de la pince 34 entre la position A et la position B est ensuite répété autant de fois que nécessaire pour introduire la tige 26 de la longueur voulue dans le trou de coulée.

Pour extraire la tige du trou de coulée, l'affût 20 est déplacé vers le trou de coulée. La pince bi-directionnelle 34 est amenée par le vérin 42 à l'avant de l'affût, c'est à dire en position B. Lorsque l'affût est correctement positionné, l'extrémité libre de la tige 26 s'engage à travers la pince 34 qui est ouverte. Le circuit d'alimentation de la pince 34 est ensuite inversé de manière que la pince 34 se ferme. Maintenant le vérin 42 peut retirer le chariot 36 supportant la pince 34 vers l'arrière et extraire ainsi la tige du trou de coulée.

Il est à remarquer que cette fois-ci le passage du chariot 36 à la position A de la Figure 2 ne provoque pas de relâchement de la pince et d' inversion du mouvement du vérin, mais que l'extraction se poursuit d'un seul coup, jusqu'à ce que le vérin 42 soit complètement rétracté.

La présente invention propose cependant aussi une variante intéressante pour l'opération d'extraction qui permet d'utiliser l'accouplement 30 de l'organe de travail 32. On notera que ceci a été jugé impossible jusqu'à présent car il est bien connu que l'organe de travail 32 n'est normalement pas dimensionné pour transmettre un effort de traction important à la tige 26.

Dans cette variante l'accouplement 30 est alors nécessairement une pince conçue pour l'extraction de la tige, par exemple une pince du genre de celle décrite dans la demande de brevet européen EP 0 379 018, et la pince 34 peut être une pince uni-directionnelle, conçue pour l'introduction de la tige 26. La pince 34 est laissée ouverte et l'extrémité libre de la tige 26 la traverse pour être agrippée par l'accouplement/pince 30. Lors de son retour en arrière la pince 34 ou son chariot 36 prend directement appui sur l'accouplement 30 et pousse ainsi l'organe de travail 32 devant soi. Vu que la transmission de l'effort de traction se fait directement sur l'accouplement 30 et non sur l'organe de travail 32, ce dernier n'aura à supporter aucun effort. Il précédera simplement la pince 34 et l'accouplement 30 lors de leur mouvement de recul. Cette variante astucieuse apporte en premier lieu des avantages constructifs. Ainsi la construction de la pince 34 devient plus facile car elle ne doit comporter qu'une seule paire de mâchoires. De plus elle ne doit être raccordée qu'à un seul circuit hydraulique.

On remarquera en outre que le chariot 36 supportant la pince 34 et ledit organe de travail 32 peuvent être solidarisés, par exemple, par l'intermédiaire de deux crochets situés de chaque côté de l'outil de travail et pouvant s'engager manuellement ou automatiquement avec des tenons situés latéralement sur ledit chariot 36. Ainsi l'organe de travail 32 n'a pas besoin d'un propre système d'entraînement sur l'affût 20 pour effectuer par exemple un forage avec une mèche classique. Si l'organe de travail 32 n'est cependant pas utilisé il sera de préférence bloqué à l'arrière de l'affût.

Il sera particulièrement apprécié que la présente invention propose aussi un vérin qui permet de simplifier fortement la commande automatique de l'enchaînement de ces différents mouvements. Ce vérin sera étudié à l'aide des Figures 4, 5 et 6.

Sur ces trois Figures on voit le vérin 42 avec son corps 43 et sa tige de piston 68. Le corps 43 comporte une première chambre 60, de section constante, comprenant une extrémité fermée avec une ouverture 72 pour une première conduite hydraulique et une extrémité ouverte près de laquelle est disposée une ouverture 74 pour une seconde conduite hydraulique. Une deuxième chambre 62 prolonge de façon coaxiale la première chambre 60, mais a une section légèrement plus grande que cette dernière. Elle est munie d'une ouverture 76 pour une troisième conduite hydraulique dans son extrémité fermée qui est opposée à ladite première chambre 60.

La tige-piston comprend trois parties coaxiales entre elles, à savoir : une tête de piston 64 ajustée dans la première chambre 60, un segment intermédiaire 66 de section légèrement inférieure a la tete de piston 64 et de longueur légèrement plus grande que la longueur de la deuxième chambre et une tige de prolongement 68 de section légèrement inférieure audit segment intermédiaire 66. Cette tige 68 prolonge ladite tige-piston vers l'extérieur, à travers l'extrémité fermée de ladite deuxième chambre 62.

Dans la deuxième chambre 62 est ajusté un deuxième piston 70 qui peut coulisser sur la tige de prolongement 68.

On notera que : - la Figure 4 correspond à la position du vérin de la Figure 1, c'est à dire la pince est en position arrière extrême sur l'affût, cette position sera notée ci-après position 0; - la Figure 5 correspond à la position du vérin de la Figure 2, c'est à dire la pince est en position A à une distance L de l'avant de l'affût, prête à enfoncer la tige de la longueur L; - la Figure 6 correspond à la position du vérin de la Figure 3, c'est à dire la pince est en position B de l'affût, c'est à dire en position avant extrême.

Les différents mouvements sont obtenus comme suit : i) pour faire avancer la pince de la position 0 vers la position A : - la conduite 72 sera sous pression - la conduite 74 sera raccordée au réservoir - la conduite 76 sera fermée.

On remarquera que le piston coulissant 70 constitue une butée intermédiaire pour éviter l'avancement de la tige piston au delà de la position qui correspond à la position A de la pince. Cette position ne doit donc pas être définie par un commutateur en fin de course. ii) pour faire avancer la pince de la position A vers la position B : - la conduite 72 sera sous pression - la conduite 74 sera raccordée au réservoir - la conduite 76 sera raccordée au réservoir iii) pour faire reculer la pince de la position B vers la position A : - la conduite 72 sera raccordée au reservoir - la conduite 74 sera raccordée au réservoir - la conduite 76 sera sous pression XV ) pour faire reculer la pince de la position B vers la position 0 : - la conduite 72 sera raccordée au réservoir - la conduite 74 sera sous pression - la conduite 76 sera sous pression

On remarquera que la conduite 76 est sous pression pour garantir le retour du piston coulissant 70 dans la position qu'il occupe dans la figure 4.

Il sera apprécié que la présente invention propose une machine qui, par sa conception astucieuse et ses multiples avantages par rapport à l'état de la technique de machines comparables, apporte certainement un progrès technique substantiel en ce qui concerne l'application pratique dudit procédé de la tige perdue et contribue notamment à une meilleure protection de l'environnement par un fonctionnement quasi silencieux.

Claims (13)

1. Machine de perçage d'un trou de coulée d'un four à cuve, conçue pour la mise en oeuvre du procédé de la tige perdue dans lequel, après avoir obturé le trou de coulée avec une masse de bouchage, on enfonce dans celle-ci, avant son durcissement complet, une tige métallique (26) et on extrait celle-ci, au moment voulu, en vue de l'ouverture du trou de coulée, ladite machine comprenant un affût (20), avec un appui (52) à l'avant de l'affût (20), un appui coulissant (30), à l'arrière de l'affût (20) et une pince (34), montée de façon coulissante sur l'affût (20) et déplaçable le long de celui-ci, caractérisée en ce qu'un vérin (42) de course C agit sur cette pince (34) par l'intermédiaire d'un multiplicateur de course pour la déplacer sur une distance 2C le long de l'affût.

2. Machine selon la revendication 1, caractérisée en ce que ledit multiplicateur de course comprend un chariot (50) coulissant sur l'affût (20) et tendant entre une roue avant (54) et une roue arrière (56) un chaîne sans fin (52) qui est fixée avec un premier brin à l'affût (20) et en ce que le vérin (42) est relié audit chariot (50) et la pince (34) au second brin de la chaîne (52).

3. Machine selon la revendication 2, caractérisée en ce que la chaîne (52) est fixée à l'affût approximativement à mi-longueur de celui-ci, en ce que le chariot (50) et le vérin (42) sont tous les deux superposés lorsque le vérin (42) est rétracté.

4. Machine selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisée en ce qu'elle est équipée d'un système de commande pour l'introduction de la tige (26) dans la masse de bouchage, ledit système de commande provoquant: a) un mouvement alternatif de la pince (34) sur l'affût (20) entre une position B qui correspond à l'avant de l'affût (20) et une position A qui est située à une distance L de la position B; b) une fermeture de la pince (34) lorsqu'elle passe de A vers B; c) une ouverture de la pince (34) lorsqu'elle passe de B vers A.

5. Machine selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisée en ce que ledit vérin 42 comprend une première chambre (60) de section constante, comprenant une extrémité fermée avec une ouverture (72) pour une première conduite hydraulique et une extrémité ouverte près de laquelle est disposée une ouverture (74) pour une seconde conduite hydraulique, une deuxième chambre (62) prolongeant de façon coaxiale la première chambre (60) mais ayant une section légèrement plus grande que cette dernière et munie d'une ouverture (76) pour une troisième conduite hydraulique dans son extrémité fermée qui est opposée à ladite première chambre (60), une tige-piston comprenant trois parties coaxiales entre elles à savoir, une tête de piston (64) ajustée dans la première chambre (60), un segment intermédiaire (66) de section plus petite que ladite tête (64) et de longueur légèrement plus grande que la longueur de la deuxième chambre (62), une tige (68) de section plus petite que ledit segment intermédiaire (66) qu'elle prolonge à travers l'extrémité fermée de la deuxième chambre (62) vers l'extérieur, un piston (70) ajusté dans la deuxième chambre (62) et coulissant sur ladite tige (68).

6. Machine selon la revendication 5 caractérisée en ce qu'un mouvement alternatif de la pince (34) est obtenu en mettant alternativement les conduites (72) et (76) sous pression et en reliant les conduites qui ne sont pas sous pression à un réservoir.

7. Machine selon la revendication 5 ou 6, caractérisée en ce que l'avancement de la pince (34) vers une position intermédiaire est obtenu en mettant la conduite (72) sous pression, en reliant la conduite (74) à un réservoir et en fermant la conduite (76).

8. Machine selon l'une quelconque des revendications 5 à 7, caractérisée en ce que le recul de la pince (34) de l'avant de l'affût (20) vers l'arrière de l'affût (20) est obtenu en mettant les conduites (74) et (76) sous pression et en raccordant la conduite (72) a un reservoir.

9. Machine selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisée par un organe de travail monte de façon coulissante sur l'affût (20) et comprenant un accouplement (30) pour fixer la tige (26).

10. Machine selon la revendication 9, caractérisée en ce que cet organe de travail (32) comprend une foreuse et un percuteur.

11. Machine selon l'une quelconque des revendications 9 et 10, caractérisée en ce que la pince (34) peut être solidarisée dudit organe de travail (32), ce dernier étant alors entraîné par la pince (34), elle-même entraînée par le vérin 42 via ledit multiplicateur de course.

12. Machine selon l'une quelconque des revendications 1 à 11, caractérisée en ce que la pince (34) est une pince bi-directionnelle pouvant être utilisée pour agripper la tige (26) aussi bien lors de l'opération d'extraction que lors de l'opération d'introduction de celle-ci.

13. Machine selon l'une quelconque des revendications 9 à 11, caractérisée en ce que la pince (34) est une pince uni-directionnelle pouvant etre utilisée pour agripper la tige (26) lors de l'opération d'introduction de celle-ci, et en ce que l'accouplement (30), solidaire dudit organe de travail (32), est une pince pouvant être utilisée pour agripper la tige (26) lors de l'opération d'extraction de celle-ci, et en ce que lors du mouvement de recul la pince (34) prend directement appui sur l'accouplement (30) pour pousser l'organe de travail (32) devant soi.