L'invention concerne un procédé de mise en place d'un poteau de clôture, un
procédé pour démonter un poteau ainsi mis en place, un poteau et un kit
comprenant un tel poteau, ainsi qu'une clôture comprenant un tel poteau.
On connaít déjà des poteaux de clôture, notamment des documents
FR 2 429 309 et FR 2 568 615 issus de la demanderesse.
Un tel poteau comprend tout d'abord une embase comportant un manchon dont
la partie inférieure est destinée à être insérée dans le sol, et dont la partie
supérieure dépasse au-dessus du niveau du sol.
Ce poteau comprend également un piquet destiné à être engagé à force autour
de la moitié supérieure du manchon. A cet effet, le piquet est creux et présente
une forme intérieure complémentaire de la forme extérieure du manchon, et des
dimensions adaptées.
La partie supérieure du manchon représente par exemple un tiers ou la moitié
de la hauteur totale du manchon, de sorte à permettre un bon maintien du
poteau sur l'embase. En outre, des bossages sont prévus sur la face extérieure
de la partie supérieure du manchon pour assurer le coincement du piquet sur
l'embase.
Ce type de poteau donne généralement satisfaction, notamment du fait de sa
simplicité de mise en place.
Toutefois, ces poteaux ne sont pas prévus pour être démontables, puisque le
piquet est engagé à force autour du manchon. Dans l'hypothèse où l'on pourrait
néanmoins désolidariser le piquet du manchon, il n'en resterait pas moins que la
partie supérieure du manchon dépasserait au-dessus du sol. Ceci pourrait
s'avérer gênant pour le passage d'engins, ou même dangereux pour les
personnes se déplaçant à proximité des embases insérées dans le sol.
Or, dans certains domaines d'application, le besoin de disposer de poteaux
faciles à mettre en place mais également faciles à démonter existe. On peut
citer notamment le cas des poteaux utilisés pour clôturer les vignobles : pendant
la période où le raisin pousse et mûrit, il est souhaitable de clôturer le vignoble,
tandis que lors des vendanges, ou pour l'entretien des vignes en dehors des
périodes actives, il est avantageux que le vignoble ne soit pas clôturé pour que
des machines puissent facilement y accéder.
L'invention a pour but de résoudre les problèmes précités.
A cet effet, et selon un premier aspect, l'invention concerne un procédé de mise
en place d'un poteau de clôture comprenant d'une part une embase comportant
un manchon creux ouvert au moins à son extrémité supérieure et d'autre part un
piquet apte à coopérer avec le manchon, ledit procédé comprenant les étapes
consistant à enfoncer l'embase dans le sol de sorte que le manchon soit
sensiblement vertical et que l'extrémité supérieure de l'embase affleure
sensiblement le sol, et à insérer le piquet à l'intérieur du manchon.
Selon un deuxième aspect, l'invention se rapporte à un procédé pour démonter
un poteau ainsi mis en place, ledit procédé comprenant les étapes consistant à
retirer le piquet du manchon, prévoir un moyen d'obturation apte à coopérer
avec le manchon, et insérer le moyen d'obturation à l'intérieur du manchon.
Selon un troisième aspect, l'invention concerne un poteau de clôture
comprenant :
- une embase comportant un manchon creux ouvert au moins à son extrémité
supérieure, l'embase étant destinée à être enfoncée dans le sol de sorte que
le manchon soit sensiblement vertical ;
- un piquet apte à coopérer avec le manchon ;
dans lequel le piquet est agencé pour que sa partie inférieure puisse être
insérée de façon amovible à l'intérieur du manchon, l'embase étant agencée
pour pouvoir être enfoncée dans le sol de sorte que son extrémité supérieure
affleure sensiblement le sol.
Le piquet présente par exemple une face extérieure de forme complémentaire à
la forme de la face intérieure du manchon, et de dimensions inférieures, de
sorte que le piquet peut coulisser à l'intérieur du manchon sans coincement.
Selon un quatrième aspect, l'invention concerne un kit comprenant un tel poteau
et un moyen d'obturation apte à coopérer avec le manchon lorsque le piquet
n'est pas inséré dans le manchon, ledit moyen d'obturation comportant une tige
agencée pour pouvoir être insérée de façon amovible à l'intérieur du manchon
et une paroi supérieure apte à obturer l'extrémité supérieure du manchon.
Enfin, selon un cinquième aspect, l'invention concerne une clôture comprenant
au moins un poteau tel que précédemment décrit et un grillage associé audit
poteau.
Les autres caractéristiques de l'invention résultent de la description qui suit de
modes de réalisation, description effectuée en référence aux figures annexées
dans lesquelles :
- la figure 1 est une vue en perspective éclatée d'un poteau courant selon
l'invention, comprenant notamment un piquet et une embase ;
- la figure 2 est une vue en élévation, depuis l'arrière, de l'embase de la
figure 1 ;
- la figure 3 est une vue de côté de l'embase de la figure 1 ;
- la figure 4 est une vue en coupe transversal du piquet de la figure 1 ;
- la figure 5 est une vue en perspective éclatée d'un poteau d'angle selon
l'invention.
Le poteau 1 comprend une embase 2 et un piquet 3 réalisés par profilage d'un
matériau métallique puis galvanisés. Le poteau « courant » (correspondant aux
sections droites de clôture) est représenté sur les figures 1 à 3, tandis que le
poteau « d'angle » (lorsque la clôture forme un angle) est représenté sur la
figure 5.
L'embase 2 comporte un manchon 4 creux, de section transversale
sensiblement carrée, définissant un axe A, et présentant une paroi avant 5, une
paroi arrière 6 et des parois latérales 7, 8. Le manchon 4 est formé par profilage
d'une plaque initialement plane dont deux bords opposés sont rapprochés et
soudés pour former la paroi arrière 6.
La partie extrême inférieure 9 du manchon 4 est aplatie de sorte que les parois
avant 5 et arrière 6 soient sensiblement jointives, ce qui conduit à la formation
d'une fente 33 entre les bord opposés précités de la plaque à partir de laquelle
est réalisé le manchon 4. Au voisinage de son extrémité inférieure 10, le
manchon 4 comporte un orifice 11.
A titre d'exemple, le manchon 4 peut présenter une hauteur de 50 à 70 cm, une
section dont la longueur du côté est comprise entre 2 et 3 cm, et les parois 5, 6,
7, 8 peuvent présenter une épaisseur de l'ordre de 2 mm. La hauteur de la
partie extrême inférieure 9 peut être de l'ordre de 10 cm.
L'embase 2 comporte également au moins une plaque 12 métallique fixée au
manchon 4 par soudage. Le rôle de cette plaque 12 est d'assurer un meilleur
ancrage de l'embase 2 dans le sol.
L'embase 2 courante comporte une unique plaque 12 présentant la forme d'un
trapèze symétrique et fixée sur la face extérieure de la paroi avant 5 du
manchon 4, sensiblement parallèlement à la paroi avant 5, de façon centrée par
rapport à l'axe A. La plaque 12 est fixée de sorte que les bases du trapèze
soient sensiblement orthogonales à l'axe A du manchon 4, la grande base 13 du
trapèze étant située au-dessus de la petite base 14, et à une faible distance de
l'extrémité supérieure 15 du manchon 4.
Dans l'exemple représenté, la grande base 13 du trapèze est située au-dessous
de l'extrémité supérieure 15 du manchon 4, à une distance voisine de 1 cm, et
la hauteur entre la grande base 13 et la petite base 14 du trapèze est voisine de
25 cm. Les longueurs des grande et petite bases du trapèze sont
respectivement de 25 et 15 cm.
L'embase 2 d'angle comporte deux plaques 12a, 12b sensiblement identiques,
rectangulaires ou trapézoïdales. Chaque plaque 12a, 12b est pliée à angle droit
suivant une ligne de pliage 16 sensiblement parallèle à l'axe A du manchon 4,
de sorte à former deux ailes sensiblement rectangulaires ou trapézoïdales. Une
aile d'une plaque 12a est soudée sur la face extérieure de la paroi avant 5 du
manchon 4, et une aile de l'autre plaque 12b est soudée sur la face extérieure
de la paroi arrière 6. Les plaques 12a, 12b forment ainsi, en vue de dessus,
sensiblement une croix, et assurent donc un bon ancrage de l'embase 2 dans
toutes les directions horizontales. Les plaques 12a, 12b sont fixées au
manchon 4 de sorte que l'extrémité supérieure 17a, 17b de chaque plaque soit
située à une faible distance de l'extrémité supérieure 15 du manchon 4, par
exemple à 1 cm en dessous.
Comme illustré sur la figure 4, le piquet 3 présente, en section transversale, la
forme générale d'un U comprenant une base bombée vers l'extérieur,
correspondant à la paroi avant 18 du piquet 3, et deux branches correspondant
aux parois latérales 19, 20 du piquet 3. Le piquet définit ainsi un axe B. La partie
médiane de chaque branche du U est incurvée vers l'intérieur, de sorte que le
piquet 3 présente une gorge 21 et deux bourrelets longitudinaux 22 dans
chacune de ses parois latérales 19, 20. De plus, la partie extrême de chaque
branche du U est repliée vers la branche en regard (les extrémités des branches
étant écartées l'une de l'autre), formant ainsi deux portions 23a, 23b d'une paroi
arrière partielle du piquet 3.
La forme et les dimensions du piquet 3 sont adaptées à la forme et aux
dimensions du manchon 4 pour permettre leur coopération.
Le piquet 3 présente, sur sa paroi avant 18, des linguets 24 prédécoupés et
préformés au cours du profilage du piquet 3. Les linguets 24 sont destinés à
l'accrochage et au maintien des fils d'une clôture et sont répartis sensiblement
régulièrement le long de la paroi avant 18 du piquet, la partie inférieure 25 du
piquet (environ un quart de la hauteur totale du piquet) étant dépourvue de
linguets. Un bavolet coudé, non représenté, peut également être prévu pour
coopérer avec la partie extrême supérieure du piquet 3 et permettre
l'accrochage d'un couronnement de grillage.
On décrit à présent le procédé de mise en place du poteau 1.
Dans un premier temps, l'embase 2 est enfoncée dans le sol à l'aide de moyens
mécaniques légers (du type marteau piqueur), le manchon 4 étant déplacé
sensiblement verticalement, parallèlement à son axe A. La forme aplatie de la
partie extrême inférieure 9 du manchon 4, ainsi que la plaque 12, 12a, 12b - qui
est sensiblement verticale lors de ce mouvement - facilitent cet enfoncement.
En outre, la partie extrême inférieure 9 aplatie évite l'entrée de terre dans le
manchon 4.
L'embase 2 est enfoncée jusqu'à ce que l'extrémité supérieure 15 du
manchon 4 affleure sensiblement le sol ou le dépasse suffisamment peu pour
ne pas gêner le passage de piétons ou de machines. L'extrémité supérieure 15
du manchon 4 peut également être située légèrement au-dessous du niveau du
sol.
Dans un deuxième temps, la partie inférieure 25 du piquet 3 est insérée
manuellement à l'intérieur du manchon 4, l'axe B du piquet 3 étant alors
sensiblement aligné avec l'axe A du manchon 4, et la paroi avant 18 du piquet 3
étant adjacente à la paroi avant 5 du manchon 4.
Les dimensions extérieures de la section en U du piquet 3 sont inférieures aux
dimensions intérieures de la section du manchon 4, de sorte que cette insertion
ne se fasse pas à force et ne provoque pas de coincement. Ainsi, le piquet 3
peut être aisément désengagé du manchon 4, et le poteau 1 est facilement
démontable.
Le linguet 24a inférieur du piquet 3 est agencé pour coopérer avec l'extrémité
supérieure 15 du manchon 4, car il est en saillie par rapport à la paroi avant 18
du piquet 3, et ne peut de ce fait être inséré à l'intérieur du manchon 4. Ainsi, il
vient en butée sur l'extrémité supérieure 15 du manchon 4, et définit la position
maximale d'insertion du piquet 3 à l'intérieur du manchon 4.
La longueur d'insertion du piquet 3 dans le manchon 4 est suffisante pour
assurer un bon maintien du piquet 3. De ce fait, il n'est pas nécessaire de
prévoir sur le manchon des bossages coopérant avec le piquet (ou la disposition
réciproque). Si de tels bossages sont néanmoins prévus, ils ne visent pas à
coincer le piquet, ce dernier devant pouvoir être facilement retiré du manchon.
Plusieurs poteaux 1 identiques sont ainsi placés sur le terrain à clôturer
(poteaux d'angle et poteaux courants, selon les cas, avec l'embase
correspondante).
A tous les poteaux 1, ou seulement à une partie d'entre eux, peut alors être
associé au moins un moyen de maintien dont une partie extrême est apte à être
fixée au piquet 3 et dont l'autre partie extrême est apte à être fixée au sol.
Le moyen de maintien d'un poteau 1 courant comprend deux jambes de
force 26 placées dans un plan sensiblement parallèle au plan de la plaque 12,
en oblique. La partie extrême supérieure 27 de la jambe 26 est fixée au
piquet 3, et la partie extrême inférieure de la jambe 26 est repliée, de sorte à
former une patte 28 fixée au sol au moyen d'une broche d'ancrage 29.
Le moyen de maintien d'un poteau 1 d'angle comprend en plus une troisième
jambe 26 orthogonale aux deux autres, associée à l'arrière du piquet 3.
Enfin, le grillage est mis en place sur les poteaux 1, les fils du grillage étant
accrochés dans les linguets 24, et situés dans un plan sensiblement parallèle à
la plaque 12 (cas d'un poteau 1 courant). Puisque le linguet inférieur 24a assure
le positionnement vertical du piquet 3, tous les piquets 3 sont positionnés de la
même façon dans le manchon 4, et, en conséquence, les fils du grillage sont
bien parallèles au sol.
Lorsque l'on souhaite démonter les poteaux 1, on enlève tout d'abord le grillage,
puis on retire chaque piquet 3 du manchon 4 correspondant. L'embase reste
enfoncée dans le sol mais n'est pas gênante car elle ne dépasse pas du sol ou
très peu.
Il peut être souhaitable de boucher le manchon 4 pour éviter l'entrée d'éléments
non désirés dans le manchon (eau, terre, végétaux, etc.).
A cet effet, un moyen d'obturation 30 est prévu (voir figure 1). Le moyen
d'obturation 30 comporte une tige 31 dont la section transversale est similaire à
celle du piquet 3 (voir figure 3) et une paroi supérieure 32 apte à obturer le
manchon 4. Ainsi, comme le piquet 3, le moyen d'obturation 30 peut être inséré
de façon amovible à l'intérieur du manchon 4 et, en particulier, être facilement et
rapidement retiré lorsque l'on souhaite à nouveau insérer un piquet 3 dans une
embase 2.
Au cas où de l'eau viendrait tout de même à pénétrer dans le manchon 4, celle-ci
serait évacuée à la partie extrême inférieure 9 du manchon 4 via la fente 33 et
l'orifice 11, de sorte à éviter l'apparition de rouille.