BE393672A

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Publication number: BE393672A
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Description

Tissu élastique, et procédé et dispositifs pour sa fabrication.

Cette invention est relative aux tissus élastiques tels que ceux employés pour la confection des corsets, cein- tures, ventrières et confections orthopédiques, notamment, qui doivent leur élasticité aux fils de gomme ou caoutchouc entrant dans leur composition.

En dehors des tricots élastiques qui ne sont pas à proprement parler des tissus, on ne connaissait jusqu'à présent en fait de tissus élastiques que ceux tissés sur des métiers spéciaux, en bandes relativement étroites ex- tensibles dans le sens de la longueur. Dans ces tissus, les fils de gomme forment la chaîne et, de ce fait, ils subis- sent au cours du tissage une tension continuelle qui en ré- duit l'élasticité et qui subsiste dans le tissu achevé.

Ceci se manifeste par la tendance du tissu à se froncer et par le retrait des fils de gomme de la chaine de part et d'autre de l'entaille lorsqu'on coupe transversalement le tissu. Si un fil de chaîne casse pendant le tissage, il se rétracte de même et forme un défaut du tissu. Aussi limite- t-on le nombre des fils de chaîne pour réduire les risques de défauts et il s'ensuit qu'on ne fabrique ces tissus élas- tiques qu'en petite largeur, au maximum 0,35 m. environ, ce qui convient mal pour leur emploi en confection.

La présente invention a pour objet un tissu élasti- que qui peut être tissé en toute largeur sans inconvénient, comme un tissu ordinaire, et dans lequel l'élasticité du fil de gomme demeure entière. En outre, ce tissu se prête au tissage en toute croisure ou armure et on peut donc assor- tir son dessin à celui des tissus non élastiques avec les- quels on l'emploiera en confection.

Ces résultats sont atteints, suivant l'invention, en formant à l'aide du fil de gomme non plus la chaîne, mais la trame du tissu, ce qui permet d'une part d'étendre la largeur de celui-ci sans autre limite que celle de la largeur du métier, et d'autre patt de soulager le fil de gomme de la tension supportée par la chaîne, laquelle peut être formée de fils de coton, de soie ou de toute autre matière textile appropriée.

Il peut sembler surprenant que l'on n'ait pas jus- qu'à présent tissé le fil de gomme en trame dans les tissus élastiques. Toutefois, si cette solution parait simple à première vue, sa réalisation présente certaines difficultés qui l'ont probablement fait écarter par ceux qui auraient pu l'essayer. En effet, s'il est assez facile d'éviter que la

traction de la navette entraînant le fil de trame à travers le métier ait pour effet de tendre le fil élastiquement, il est moins aisé de remédier à la tension résultant du refou- lement du fil de trame dans le tissu par le battant du mé- tier. Cette tension, si on la laisse se produire dans le fil de trame élastique, provoque un retrait du tissu en lar- geur au sortir du métier et une sorte de crépage peu agréa- ble à l' o eil .

Conformément à l'invention, pour éviter toute tension du fil de trame en gomme lors du coup de battant, on fait en sorte que chaque fil de trame forme sur une lisière du tis- su, ou sur les deux lisières, une boucle qui constitue une réserve destinée à être lâchée au coup de battant pour com- penser la tension du fil serré dans la chaîne par le battant.

La formation de cette boucle s'obtient d'une manière simple en faisant passer le fil, à l'une ou aux deux extrémités de la course de la navette, autour d'un organe de cueillage qui retient la boucle de fil pendant la course suivante de la navette et lâche cette boucle lors du coup de battant.

On emploie de préférence comme organe de cueillage une tige rigide ou aiguille sensiblement parallèle à la li- sière du tissu placée sur le trajet de la navette, et ani- mée d'un mouvement de monte-et-baisse qui l'amène alternati- vement au-dessus et en-dessous de la trajectoire de la na- vette pour cueillir la boucle de fil. Il est nécessaire que l'aiguille ait aussi un mouvement de va-et-vient afin de lâcher la boucle en reculant lors du coup de battant.

Le double mouvement de l'aiguille cueilleuse peut être produit au moyen d'un levier oscillant portant l'aiguil- le et actionné par une came préférablement profilée en forme

de rognon dont l'axe de rotation est situé plus bas que l'axe de pivotement du levier.

On peut utiliser pour la fabrication du nouveau tis- suelasttique un métier à tisser ordinaire simplement muni d'un dispositif cueilleur de boucles tel que celui qui vient d'être décrit.

Le dessin annexé montre à titre d'exemple comment l'invention peut être réalisée.

Fig. 1 représente en grandeur naturelle un fragment de la lisière d'un tissu élastique conforme à l'invention,
Figs. 2 et 3 sont des vues schématiques montrant en perspective, dans deux positions différentes, le dispositif cueilleur de boucles et une partie du métier, ces vues étant prises de l'avant du métier, et
Figs. 4 et 5 sont des vues de côté, également sché- matiques, du dispositif de cueillage dans les deux mêmes positions, ces vues étant prises de l'intérieur du métier.

Dans le tissu élastique 1 représenté sur la fig. l, le fil de trame 2 montré en pointillé est un fil de gomme guipé de coton par exemple, tandis que la chaîne du tissu (représentée en 3 sur les Figs. 2 et 3) est formée de fils de coton ou autre textile comme celle d'un tissu ordinaire.

Le tissu élastique 1 est donc extensible perpendiculairement à sa lisière 4, dans le sens de sa largeur qui peut être par exemple de 1,40 m. ou plus, ou moins. Au-delà de la li- sière 4, chaque fil de trame 2 en gomme forme une boucle 5 dont le rôle est d'éviter la tension de ce fil en compensant son retrait comme ce sera expliqué en détail ci-après.

Le métier sur lequel on tisse le tissu élastique 1, comporte un dispositif cueilleur de boucles comprenant une

longue aiguille 6 montée en équerre à l'extrémité d'une ti- ge 7, fixée elle-même perpendiculairement à un levier 8 qui peut osciller sur un axe 9 porté par le bâti du métier. Par un galet 10 monté à son extrémité libre, ce levier 8 repose sur une came 11 en forme de rognon dont l'arbre 12 situé en contrebas de l'axe 9 est actionné par le mécanisme du métier dans le rapport de 2 à 1, au moyen d'engrenages 13, 14. Un ressort de traction 15 agit sur le levier 8 pour le mainte- nir en contact avec la came.

Comme l'indique le dessin, ce dispositif de cueilla- ge est monté dans le métier à côté du battant 16 actionné par le plateau-manivelle 17 et la bielle 18. Une des boites à navette 19 du battant est visible, et la navette est in- diquée par 20 sur les Figs. 2 et 3.

Sur la Fig. 2, la navette 20 entraînant le fil de gomme 2 s'est déplacée de gauche à droite du métier et est arrivée dans la boite 19 de droite, en passant sous l'ai- guille 6 soulevée au maximum par la came 11. Pendant que le battant 16 recule, la came tourne en présentant sa face con- vexe au galet du levier 8 qui descend d'abord lentement puis rapidement et entraîne l'aiguille 6 en arrière dans sa po- sition la plus basse (Figs. 3 et 5), où elle s'efface dans une rainure 21 du battant. A ce momeht, la navette 2o est chassée de droite à gauche et passe au-dessus de l'aiguille en laissant autour de la pointe de celle-ci une boucle de fil 5a (Fig. 3).

Tandis que le battant 16 avance pour refouler le fil 2 dans le tissu, la face concave de la came 11 relève lentement l'aiguille portant la boucle 5a, ce qui évite le

tiraillement du fil 2 entraîné par la navette, puis quand cette dernière est rentrée dans la botte 19 de gauche le battant fait tomber la boucle 5a de l'aiguille en même' temps qu'il frappe le tissu. Une partie de la réserve de fil cons- tituée par la boucle 5a rentre dans le tissu pour compenser la tension du fil 2 serré dans la chaîne 3 par le battant.

L'autre partie forme une petite boucle 5 à la lisière du tis- su, ainsi qu'on l'a indiqué ci-dessus.

Entretemps, l'aiguille 6 a été soulevée complètement par la came 11 et est prête à laisser passer sous elle la navette lancée de nouveau de gauche à droite à travers la chaîne 3.

L'adjonction du dispositif de cueillage décrit ne change rien au fonctionnement du métier. Le réglage de la position de l'aiguille 6 peut se faire avec toute la pré- cision désirée, l'aiguille étant réglable axialement sur la tige 7 qui est elle-même réglable axialement et angulaire- ment sur le levier 8. Quoique, en général, un seul disposi- tif de cueillage et, par conséquent, la formation de bou- cles 5a d'un seul côté du tissu suffisent pour éviter la tension de la trame de gomme dans les tissus les plus lar- ges et les plus serrés, il va de soi que le métier peut com- porter deux de ces dispositifs, un de chaque côté, pour for- mer des boucles aux deux lisières du tissu.

Bien entendu, l'invention n'est pas limitée aux détails d'exécution décrits et représentés à titre d'exem- ple, et on ne sortirait pas de son cadre en y apportant des modifications.

Claims

- REVENDICATIONS - --------------------------- 1.- Tissu élastique composé de fil de gomme et de fil textile, caractérisé en ce que le fil de gomme consti- tue la trame du tissu.

2. - Tissu élastique suivant la revendication 1, ca- ractérisé en ce que dans le tissu achevé, le fil de gomme constituant la trame est exempt de tension.

3.- Tissu élastique suivant la revendication 2, ca- ractérisé en ce qu'il présente d'un seul ou des deux côtés de petites boucles formées au-delà de la lisière par le fil de gomme constituant la trame.

4. - Procédé de fabrication de tissu élastique sui- vant l'une ou l'autre des revendications précédentes, con- sistant à tisser le fil de gomme comme trame dans une chafne de fils textiles, de préférence sans qu'il soit tendu élas- tiquement par le mouvement de la navette.

5. - Procédé suivant la revendication 4, caractérisé en ce que pour éviter toute tension du fil de gomme lors du coup de battant, on forme dans ce fil sur une ou les deux lisières du tissu, une boucle constituant une réserve de fil destinée à être lâchée au coup de battant pour compen- ser la tension du fil élastique serré dans la chaîne par le coup de battant.

6. - Procédé suivant la revendication 5, caractérisé en ce qu'on forme la boucle dans le fil de gomme en faisant passer le fil, à l'une ou aux deux extrémités de la course de la navette, autour d'un organe de cueillage qui retient la boucle de fil pendant la course suivante de la navette et lâche cette boucle lors du coup de battant. <Desc/Clms Page number 8>

7.- Procédé suivant la revendication 6, caractérisé en ce qu'on fait passer la navette alternativement en-des- sous et au-dessus de l'organe de cueillage animé d'un mou- vement de monte et baisse pour cueillir la boucle de fil de gomme, et d'un mouvement de va-et-vient pour lâcher cette boucle au coup de battant.

8. - Procédé suivant la revendication 7, caractérisé en ce que le mouvement de montée de l'organe de cueillage garni de la boucle de fil de gomme est lent pour éviter la tension du fil entraîné par la navette à travers la chaîne.

9. - Dispositif de cueillage pour la réalisation du procédé suivant la revendication 6, comprenant une tige ou longue aiguille disposée sensiblement parallèlement à la li- sière du tissu, sur le trajet de la navette, et portée par un levier oscillant commandé par une came qui agit sur l'ex- trémité libre du levier et dont l'axe de rotation est situé en contrebas de l'axe d'oscillation du levier.

10.- Dispositif suivant la revendication 9, caracté- risé en ce que la came est sensiblement en forme de rognon et profilée de façon à soulever lentement le levier et l'ai- guille au début de leur mouvement de montée.

11.- Dispositif suivant la revendication 9, caractéri- sé en ce que l'aiguille est montée en équerre sur une tige portée par le levier, et est réglable axialement sur cette ti- ge qui, à son tour, est réglable axialement et angulairement sur le levier.

12. - Métier à tisser, caractérisé en ce qu'un dispo- sitif de cueillage suivant l'une ou l'autre des revendications précédentes, est monté à côté¯,du battant et est actionné par le mécanisme du métier dans le rapport de 2 à 1. <Desc/Clms Page number 9>

13.- Procédé et dispositifs pour la fabrication de tissu à trame élastique, en substance comme c'est dé- crit ci-dessus avec référence au dessin annexé.