L'invention a pour objet un dispositif de protection de l'avant des
pieds, spécialement adapté au port de chaussons de danse classique mais
applicable également à des chaussures de sport, particulièrement de patinage
artistique, et couvre également des chaussons ou chaussures équipés de tels
dispositifs.
On sait que les exercices sur pointes provoquent chez les danseuses
classiques, notamment à l'avant du pied, certaines douleurs et même des
blessures, telles que cors, ampoules, callosités, durillons, oeils de perdrix,
ongles incarnés, ou hématomes.
Ces inconvénients sont considérés comme inévitables et les
danseuses les atténuent en plaçant à l'avant du chausson des protections en
coton ou en laine, ou encore des pansements qu'elles appliquent directement
sur la partie blessée, ou en prévision d'une blessure potentielle.
Ces protections présentent cependant l'inconvénient d'être assez
inefficaces, car elles peuvent se déplacer et les pansements peuvent
facilement être arrachés au cours des mouvements du pied de la danseuse,
notamment lorsqu'elle s'exerce sur pointes, ou de ceux d'un patineur lorsqu'il
effectue des sauts.
En effet, si la danseuse dispose, par exemple du coton ou de la
mousse, au fond de la pointe, avant d'enfiler son pied dans le chausson, de
manière à recouvrir les zones sensibles de l'avant du pied, ces coussins
protecteurs peuvent se déplacer dès que la danseuse commence à danser et
se tassent rapidement au fond de la pointe.
Le pied ne peut donc pas s'adapter vraiment à la forme de la pointe et
reste relativement mobile dans le chausson, ce qui engendre des frottements
lorsque la danseuse est en mouvement et peut causer des blessures.
Par ailleurs, les matières telles que coton, laine ou mousse dans
lesquelles sont réalisées les protections, s'usent et se dégradent rapidement, et
sont souvent irritantes pour la peau.
Il faut noter, par ailleurs, que l'empeigne du chausson de danse doit
être à la fois légère et suffisamment rigide pour permettre à la danseuse de se
dresser sur la pointe. Cette rigidité tend à augmenter le risque de blessure, en
particulier par frottement, et, d'autre part, est difficile à maintenir du fait que
l'empeigne a tendance à se déformer à l'usage. Sa durée de vie est, par
conséquent, assez limitée et il en résulte une dépense assez importante,
simplement pour le renouvellement des chaussons.
Depuis longtemps, on a cherché à résoudre de tels problèmes, en
proposant divers dispositifs de protection qui, généralement, sont constitués
d'un embout en forme de pièce évidée qui s'enfile sur l'avant du pied de façon
à s'interposer entre les orteils et la face interne, relativement rigide, de
l'empeigne.
Par exemple, le brevet des Etats-Unis n°1,744,122, déposé en 1928,
proposait déjà un embout de protection constitué d'un matériau élastique
susceptible d'absorber les chocs, tel que du caoutchouc, de l'éponge, du liège
etc.
Vers la même époque, le brevet des Etats-Unis n°1,996,083 proposait
d'utiliser la fourrure.
De tels dispositifs n'apportaient pas les résultats escomptés et
permettaient, tout au plus, d'atténuer la douleur ressentie sur l'instant, mais non
d'agir préventivement, ni d'éviter les problèmes médicaux liés à la pratique de
la danse classique évoqués précédemment.
Depuis quelques années, on a développé, pour la pratique de
certains sports comme le ski ou le patinage, des matières relativement
modelables qui durcissent par la suite, de façon à se conformer au profil du
pied en s'interposant entre celui-ci et l'empeigne rigide de la chaussure.
On a cherché à adapter un procédé de ce type aux chaussons de
danse et le document EP-A-0 136 415 décrit, par exemple, un embout dont la
paroi contient une masse modelable enfermée entre deux feuilles résistantes,
l'ensemble étant recouvert d'une couche de protection en cuir ou matière
synthétique.
Un tel embout est assez coûteux et peut s'user rapidement.
On a aussi proposé, dans le document US-A-5,129,165, de remplacer
l'embout par une pâte modelable à base de silicone, associée à un agent
durcisseur, qui est simplement appliquée sur les orteils, avant d'enfiler le pied
dans la chaussure. La pâte se conforme ainsi, vers l'intérieur au profil du pied
et, vers l'extérieur, à celui de l'empeigne et durcit ensuite dans cette forme.
On réalise ainsi un tampon protecteur adapté à la forme du pied qui
permet de répartir les charges sur l'ensemble des orteils, l'utilisateur ayant la
possibilité d'améliorer le profil de ce tampon en ajoutant ou en retirant de la
matière.
De tels dispositifs restent cependant relativement rigides et limitent,
voire empêchent, le contact intime du pied avec le sol. Il en résulte une
diminution des perceptions tactiles du pied avec le risque de perturber la
gestuelle de la danseuse lorsqu'elle évolue sur pointes.
De ce fait, généralement, les danseuses préfèrent se passer de
protection ou utilisent les techniques habituelles, malgré leurs insuffisances.
L'invention apporte, au contraire, une solution, notamment préventive,
à tous ces problèmes grâce à un nouveau dispositif de protection
particulièrement efficace qui présente, en outre, l'avantage d'être simple,
durable et facile d'emploi.
Conformément à l'invention, le dispositif de protection comprend, un
embout réalisé en une matière élastiquement déformable, à la fois molle et
dense, ladite matière étant suffisamment élastique pour permettre un
enfilement amovible, à chaque usage, de l'embout avec extension du bord
périphérique et étirement, dans toutes les directions de la paroi de l'embout, de
façon que celle-ci soit appliquée élastiquement sur toute la partie avant du
pied, en dépassant, sur chaque côté, l'articulation métatarso-phalangienne, la
matière constituant la paroi étant, en outre, suffisamment molle pour que la
face interne de l'embout épouse à chaque instant le profil de l'avant du pied en
suivant de légères variations de celui-ci, et suffisamment dense pour maintenir
sans tassement un coussin d'amortissement élastiquement compressible entre
chaque partie de l'avant du pied et l'empeigne de la chaussure, la paroi de
l'embout se comportant ainsi comme une seconde peau faisant corps avec
toute la partie avant du pied en conservant la souplesse de celui-ci à l'intérieur
de la chaussure tout en maintenant un contact permanent, vers l'intérieur avec
le pied et, vers l'extérieur avec la face interne de l'empeigne.
De façon particulièrement avantageuse, la matière constituant
l'embout présente un degré de dureté ne dépassant pas 15 en unité Shore-A.
D'autre part, la matière constituant l'embout sera, avantageusement,
assez élastique pour qu'une partie élémentaire supporte, sans risque de
déchirure, un étirement longitudinal d'au moins 5 fois sa longueur et, de
préférence, de l'ordre de 7 fois sa longueur.
Dans un mode de réalisation préférentiel, la matière constituant
l'embout selon l'invention est un élastomère siliconé à alvéoles ouvertes. Il est
possible, en effet, de réaliser un tel élastomère présentant à la fois le degré de
dureté, la densité et les qualités d'élasticité requises.
De plus, les élastomères siliconés, en particulier de type médical ou
alimentaire, présentent l'avantage d'être hypoallergéniques, biocompatibles,
stérilisables et chimiquement neutres.
Par matière biocompatible, on entend, au sens de l'invention, une
matière tolérée par l'organisme.
L'utilisation d'élastomères siliconés pour la réalisation d'un embout
selon l'invention permettra donc d'éviter toute irritation de la peau, ainsi que
tout risque d'allergie ou de maladie de peau, ces problèmes apparaissant de
façon plus marquée encore lorsque, par exemple, les danseuses ne portent ni
bas ni chaussettes, comme cela est souvent le cas pour les danseuses
professionnelles.
Par ailleurs, un tel embout en élastomère siliconé, ou une autre
matière synthétique ayant les qualités requises, doit pouvoir être lavé après
chaque usage.
Le lavage peut être effectué à la main ou en machine à laver le linge,
de préférence à une température inférieure ou égale à 60°C, et mieux à 40°C.
En cas de lavage en machine de l'embout, et notamment avec du linge, il est
toutefois préférable d'utiliser un sac protecteur adapté au lavage en machine
afin d'éviter tout frottement avec le linge, qui risquerait éventuellement
d'endommager l'embout.
L'utilisation d'un tel embout est donc hygiénique et le reste au cours
des utilisations successives. Un tel embout est donc facilement réutilisable.
Par hygiénique, on entend, au sens de l'invention, la suppression des
effets indésirables produits par la transpiration, tels que la prolifération des
bactéries et des mycoses.
En outre, les élastomères siliconés sont des matériaux très résistants,
qui présentent également une très bonne tenue dans le temps.
De préférence, on réalisera des embouts en un élastomère siliconé à
alvéoles ouvertes, ayant une dureté de 4 à 15 Shore, de préférence de 4 à 10
Shore, et mieux de 4 à 6 Shore.
La matière élastiquement déformable constituant l'embout est une
matière flexible et incompressible, ce qui signifie qu'elle est assez dense pour
ne pas se tasser et peut simplement se déformer légèrement en conservant
son volume, l'embout reprenant toujours sa forme initiale après usage.
Les dimensions de l'embout sont déterminées de façon que, au repos,
il recouvre sensiblement l'ensemble des phalanges et s'étende ensuite, par
étirement élastique, jusqu'au delà de l'articulation métatarso-phalangienne. De
préférence, l'embout peut ainsi être étiré jusqu'à recouvrir un tiers du premier et
du cinquième métatarsiens.
Un avantage important de l'invention réside dans le fait que l'embout,
réalisé par moulage, peut être fabriqué industriellement en série. En effet,
grâce à la souplesse et l'élasticité de la matière utilisée, un même modèle
d'embout peut s'adapter, par étirement élastique, à des formes et des
dimensions différentes du pied. Ainsi, il sera possible de réaliser un modèle
standard ou, au plus, deux modèles couvrant l'ensemble des tailles usuelles de
pied pour les adultes et un ou deux modèles couvrant l'ensemble des tailles
pour les enfants. De tels modèles pourraient, par exemple, être adaptés à des
pieds larges ou étroits.
Cependant, il serait possible, pour un résultat optimal, de réaliser des
embouts sur mesure, bien entendu plus onéreux.
L'invention couvre également d'autres caractéristiques avantageuses
qui font l'objet des sous revendications et apparaítront dans la description qui
va suivre d'un mode de réalisation particulier, donné à titre d'exemple et
représenté sur les dessins annexés.
La figure 1 montre en perspective, un embout selon l'invention, vu de
côté.
La figure 2 est une vue de l'arrière, en perspective d'un embout pour
pied droit.
La figure 3 et la figure 4 montrent, respectivement en coupe
horizontale et en coupe verticale, un pied muni d'un embout selon l'invention et
enfilé dans un chausson de danse.
Les figures 1 et 2 montrent, en perspective, un embout 1 selon
l'invention constitué d'une pièce d'un seul tenant réalisée par moulage d'une
matière synthétique et formant un corps creux 1 limité par une paroi 10 de
faible épaisseur ayant un bord périphérique 13 et comprenant une cloison
inférieure 2 et une cloison supérieure 3 s'étendant respectivement en dessous
et au dessus du pied et reliées par une cloison latérale 4. Cette cloison latérale
4 a un contour en portion d'ellipse entourant l'avant du pied et comprend une
partie intérieure 41 et une partie extérieure 42 qui se raccordent à une partie
centrale 43 formant la pointe de l'embout.
Sur les figures 1 et 2, l'embout 1 est représenté au repos, c'est-à-dire
avant enfilement sur le pied. Dans ce cas, la cloison supérieure 3 couvre
sensiblement l'ensemble des phalanges des orteils, les côtés latéraux 41 et 42
remontant sensiblement jusqu'à l'articulation métatarso-phalangienne du pied.
De préférence, l'embout 1 a un profil asymétrique adapté au côté du
pied, respectivement gauche ou droit, sur lequel il est enfilé, la partie latérale
extérieure 42 étant légèrement plus longue que la partie latérale intérieure 41.
Comme on l'a indiqué plus haut, la paroi 10 de l'embout 1 est réalisée
en une matière présentant une grande élasticité permettant, par exemple,
d'étirer une partie élémentaire de la paroi jusqu'à 7 fois sa longueur. De la
sorte, après avoir posé l'embout 1 sur la pointe du pied, on peut tirer sur ses
côtés de façon à dépasser les deux articulations et à recouvrir tout l'avant du
pied, sensiblement jusqu'au tiers du premier et du cinquième métatarsiens.
Pour mieux s'adapter à la forme du pied, la cloison inférieure 2 est en
forme de demi-ellipse et est munie d'une échancrure 20 de façon à passer
sous la première et la cinquième articulations métatarso-phalangiennes du
pied, en s'amincissant jusqu'au bord 13 de l'embout. De même, la cloison
supérieure 3 est en forme de demi-ellipse et est munie d'une échancrure 30.
L'embout 1 ainsi étiré est maintenu par ses côtés 41, 42 qui
recouvrent les articulations, et reste parfaitement appliqué sur l'avant du pied 6
lorsque celui-ci est enfilé dans le chausson 5.
Sur les figures 3 et 4, on a représenté, respectivement en coupe
horizontale et en coupe verticale, un chausson de danse 5 dans lequel est
enfilé le pied 6 représenté en traits mixtes et dont la pointe est recouverte de
l'embout 1 selon l'invention.
On voit, sur ces figures, que l'épaisseur de la paroi latérale 4 qui
entoure le pied diminue progressivement et de façon continue depuis la partie
avant 43 et jusqu'au bord 13 de l'embout, le long des deux parties latérales,
respectivement intérieure 41 et extérieure 42. Comme on l'a indiqué, la paroi 10
de l'embout 1 est limitée par une face interne concave 11 qui correspond
sensiblement au profil de l'avant 61 du pied 6 et une face externe 12 qui
correspond au profil interne de la partie avant ou empeigne 51 du chausson 5,
à l'avant de celui-ci.
Par empeigne, on entend, au sens de l'invention, la partie avant de la
tige du chausson, du cou-de-pied à la pointe.
Sur les figures 3 et 4, l'empeigne 51 du chausson est hachurée et la
paroi 10 de l'embout est pointillée.
Comme on le sait, un chausson de danse doit être assez léger mais,
pour maintenir parfaitement le pied, l'empeigne 51 doit être relativement rigide
et dure ainsi que la semelle 52, ces parties ayant une épaisseur non
négligeable, comme le montrent sur les figures 3 et 4. L'ensemble du chausson
est recouvert d'un tissu, généralement du satin ou du coton.
Comme on l'a indiqué, la matière M dont est constituée la paroi 10 de
l'embout 1 est, non seulement, très élastique mais, en outre, particulièrement
molle, son degré de dureté ne dépassant pas 15 en unité Shore-A et étant, de
préférence, de l'ordre de 4 à 6. De ce fait, après étirage de l'embout pour
coiffer l'avant du pied et après enfilement de l'ensemble dans le chausson, la
paroi 10 de l'embout reste déformable et s'adapte, vers l'intérieur, à la forme de
l'avant 61 du pied 6 et, vers l'extérieur, à celle de la face interne de l'empeigne
rigide 51 du chausson 5, en restant parfaitement appliquée sur ses deux faces.
De plus, la matière M de la paroi 10 est suffisamment dense pour ne
pas se tasser, même lorsque la paroi est étirée et supporte une forte pression.
Il est particulièrement indiqué d'utiliser, pour réaliser un tel embout, un
élastomère siliconé à alvéoles ouvertes dont la composition peut être réglée de
façon à obtenir l'ensemble des quantités requises d'élasticité, de mollesse et
de densité.
La paroi 10 de l'embout 1, ainsi serrée sur toute sa surface, entre le
pied et l'empeigne du chausson, reste appliquée sur le pied dans sa forme
étirée, l'épaisseur de la paroi variant, comme le montrent les figures 3 et 4,
entre la partie avant 43 qui assure l'amortissement des chocs et la partie arrière
qui s'effile le long du pied jusqu'à la sortie du chausson. L'échancrure 30 est
dessinée de façon à ne pas dépasser à l'extérieur du chausson.
Par exemple, au repos, l'épaisseur de la paroi 10 peut être de l'ordre
de 1 à 3 mm le long du bord périphérique 13 et de l'ordre de 4 à 5 mm sur la
partie avant 43 de l'embout 1.
En raison de cette faible épaisseur et de l'élasticité de la matière, le
bord périphérique 13 de l'embout est extensible, ce qui facilite l'enfilement du
pied et l'application parfaite, sur son avant 61, de la face interne 11 de la paroi
10.
Le pied 6 est donc enveloppé, jusqu'au delà des articulations
métatarso-phalangiennes 61, c'est-à-dire sur au moins un tiers de sa longueur,
d'une sorte de seconde peau qui forme un coussin amortisseur d'épaisseur
variable en conservant toute la souplesse du pied, contrairement aux dispositifs
connus jusqu'à présent.
En effet, grâce à l'utilisation d'une matière telle qu'un élastomère
siliconé, qui reste ferme sans être dure et peut se déformer élastiquement à
volume constant, l'embout 1, serré entre l'empeigne 51 du chausson 5 et
l'avant 61 du pied peut suivre, à la manière d'une peau, les mouvements de la
partie osseuse métatarso-phalangienne, tout en restant parfaitement emboíté
dans l'empeigne 51. En particulier, les blessures dues aux frottements avec le
bord du chausson, au niveau des articulations metatarso-phalangiennes,
peuvent être évitées.
Le contact avec la paroi en élastomère siliconé est agréable et rend
pratiquement imperceptible la présence de l'embout, ce qui procure à la
danseuse une sensation d'équilibre nécessaire lors des mouvements.
En pratique, la danseuse n'a jamais la sensation de toucher le sol
directement avec son pied, comme cela pouvait être le cas avec les autres
dispositifs de protection connus jusqu'à présent.
D'autre part, sans augmenter exagérément la longueur du pied coiffé
de l'embout 1, l'augmentation progressive de l'épaisseur de l'embout sur sa
partie avant 43 exerce un effet d'amortissement des chocs et de réduction de la
pression ressentie par le pied, en particulier lorsque celui-ci est en appui sur
l'avant du pied comme c'est le cas en danse classique, lorsque les danseuses
se déplacent sur les pointes ou en patinage artistique, lorsque les patineurs ou
patineuses effectuent des sauts.
On sait, en effet que, dans la danse classique, notamment lors de
mouvements sur pointes et quel que soit le pas de danse, le poids de la
danseuse repose principalement sur deux ou trois orteils, c'est-à-dire quelques
centimètres carrés.
Grâce à l'effet de maintien et d'amortissement ainsi obtenu, la
danseuse est moins sensible aux ondes de chocs et l'avant de son pied se
déforme moins, ce qui lui permet de danser beaucoup plus longtemps sans
ressentir les douleurs habituelles lors des répétitions et des spectacles.
Comme on l'a indiqué, la face inférieure 2 de l'embout 1 est
avantageusement munie d'une échancrure 20 de forme dissymétrique, afin de
tenir compte des positions relatives des parties d'appui, respectivement interne
et externe du pied, tout en formant un coussin élastique autour des première et
cinquième articulations.
Pour la même raison, la face supérieure 3 de l'embout est également
munie d'une échancrure 30 qui suit le profil des orteils et peut, en outre, être
agrandie de façon à rendre l'embout invisible lorsqu'il est emboíté dans
l'empeigne 51 du chausson 5.
Du fait que l'embout 1 suit les mouvements du pied tout en restant
parfaitement serré dans l'empeigne 51, aucun jeu ne peut apparaítre entre le
bord du chausson et le pied et l'on évite ainsi les frottements qui, auparavant,
provoquaient des irritations du pied et, même, des blessures.
De plus, l'emploi d'une matière à cellules ouvertes, permet d'éviter
l'accumulation de sueur, le pied, même confiné à l'intérieur du chausson, se
trouvant dans les meilleures conditions pour la pratique de la danse avec la
dextérité nécessaire, en donnant une souplesse et une liberté du mouvement
comparables à celles d'un pied sans protection.
Par ailleurs, on sait que les chaussons de danse sont généralement
des articles très fragiles, en particulier dans leur partie avant, au niveau de
l'empeigne qui doit être assez rigide et dure pour maintenir le pied sur les
pointes. Grâce à la densité et la consistance particulière de la matière et à son
effet d'amortissement, l'embout selon l'invention permet de renforcer la rigidité
de l'empeigne tout en évitant les risques de ramollissement à l'usage qui
rendent le chausson inutilisable.
L'utilisation de l'embout selon l'invention permettra donc d'augmenter
la durée de vie des chaussons qui, habituellement, est seulement d'environ une
semaine pour les danseuses professionnelles et de six mois pour les
danseuses amateurs.
L'embout selon l'invention permet donc de réaliser une économie
importante. Or, un tel embout est lui-même relativement peu onéreux, du fait
qu'il peut être réalisé par moulage et fabriqué industriellement en série. De
plus, comme il est appliqué par étirement sur le pied, un même modèle
standard peut s'adapter à différentes formes et tailles de pied.
En pratique, il suffira de disposer d'un ou deux modèles pour couvrir
toutes les tailles usuelles pour adultes et un ou deux modèles pour les enfants.
Bien entendu, l'invention ne se limite pas aux détails du mode de
réalisation qui vient d'être décrit à titre de simple exemple et couvre les
variantes ou autres applications restant dans le cadre des revendications.
En particulier, si l'utilisation d'élastomère siliconé permet d'obtenir
d'excellents résultats, d'autres matières pourraient présenter les mêmes
qualités d'élasticité, de fermeté et de souplesse permettant à l'embout de rester
parfaitement appliqué sur le pied, en formant une véritable peau suivant tous
les mouvements du pied.
D'autre part, les embouts selon l'invention sont particulièrement
adaptés aux chaussons de danse mais peuvent également trouver une
application dans toutes les activités où la pointe du pied est particulièrement
sollicitée, par exemple pour le patinage artistique qui nécessite également des
mouvements sur pointes et des sauts. Dans ce cas, évidemment, la forme de
l'embout et l'épaisseur de la paroi seraient adaptées à la forme de la chaussure
de patinage et à sa rigidité.
Les signes de référence insérés après les caractéristiques techniques
mentionnées dans les revendications, ont pour seul but de faciliter la
compréhension de ces dernières et n'en limitent aucunement la portée.