La présente invention a pour objet une chaussure de ski constituée d'une partie inférieure entourant le pied et le talon et d'une tige articulée sur la partie inférieure et comprenant, à l'arrière, une bascule dont un premier bras coopère avec une butée solidaire de la partie inférieure de la chaussure pour maintenir la tige en position de descente, inclinée vers l'avant, et dont un second bras est, d'une part, soumis à l'action d'un ressort ayant tendance à maintenir le premier bras contre ladite butée et, d'autre part, relié par un câble à un moyen d'actionnement monté sur la tige et présentant deux positions stables.
Une telle chaussure est connue du brevet FR 2 661 076 (US 5 136 794). La tige de cette chaussure est en forme de collier muni de deux boucles. Le câble d'actionnement de la bascule est relié à l'une de ces boucles de telle sorte que la libération de la tige accompagne toujours l'ouverture de cette boucle et que lorsque la boucle est décrochée, la bascule est relâchée et la tige peut se bloquer à nouveau en position inclinée.
Dans la chaussure selon le brevet FR 2 648 327 la bascule peut être verrouillée en position inactive au moyen d'un petit verrou coulissant monté sur le second bras de la bascule et venant se verrouiller sur la tige.
Il est également connu de maintenir la bascule en position inactive au moyen d'une came actionnée par un bouton rotatif à l'arrière de la chaussure, en face du second bras de la bascule.
Dans tous les cas l'utilisateur doit se baisser pour actionner les moyens de libération de la tige afin de pouvoir redresser la jambe et se mettre en position de repos ou de marche. Cette libération de la tige est le plus souvent désirée dans une file d'attente d'un remonte-pente. Or, dans une telle file d'attente il est mal commode, voire dangereux, de se baisser ou de s'accroupir.
La présente invention a pour but de permettre la libération de la tige et son reverrouillage au moyen d'un bâton de ski, de telle sorte que le skieur n'a pas besoin de se baisser. La libération de la tige au moyen du bâton doit se faire aisément avec une bonne visibilité et une bonne accessibilité au moyen d'actionnement. Ceci signifie que le moyen d'actionnement doit être sur le devant ou sur le côté de la chaussure. S'il est sur le côté de la chaussure, il doit en outre former le moins possible saillie.
La présente invention a pour but de réaliser une chaussure remplissant les conditions ci-dessus.
La chaussure selon l'invention est caractérisée en ce que le moyen d'actionnement est constitué d'un tambour monté rotativement sur la tige, sur le côté extérieur de la chaussure, et présentant extérieurement deux portées excentrées relativement au centre du tambour et permettant d'entraîner le tambour soit dans un sens soit dans l'autre par une pression sensiblement verticale sur l'une ou l'autre de ces portées, et d'un cliquet coopérant avec au moins un cran prévu dans la tige ou dans le tambour, cran dans lequel le cliquet est engagé sous la poussée d'un ressort après que le tambour ait été entraîné de manière à exercer une traction sur le câble ayant pour effet d'écarter la bascule de la butée, le tambour étant alors retenu par son cliquet contre l'action du ressort de la bascule.
La pression sensiblement verticale sur les portées du tambour sera généralement exercée au moyen d'un bâton de ski, en principe le bâton droit pour la chaussure droite et le bâton gauche pour la chaussure gauche.
Les portées peuvent être soit rugueuses soit présenter une légère creusure de manière à éviter un dérapage de la pointe du bâton.
La tige peut être en forme de collier d'une seule pièce, telle que décrite dans le brevet FR 2 661 076, ou en forme de collier reconstitué en deux pièces tel que décrit dans le brevet FR 2 673 081 (US 5 243 774) ou encore en forme de collier échancré à l'arrière pour un large basculement et capot auxiliaire, tel que décrit dans les brevets EP 0 286 586 et US 4 839 973.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de l'invention.
La fig. 1 représente une chaussure droite en position fermée et tige verrouillée en position de descente.
La fig. 2 est une vue partiellement en coupe verticale longitudinale de la chaussure représentée à la fig. 1.
La fig. 3 est une coupe partielle analogue à celle de la fig. 2 représentant la même chaussure en position ouverte, tige déverrouillée.
La fig. 4 est un éclaté de la bascule et de son tambour de commande.
La chaussure représentée est une chaussure à collier reconstitué, en deux parties, du type de la chaussure décrite dans le brevet FR 2 673 081 (US 5 243 774). La chaussure comprend une partie inférieure constituée d'une coque 1 à volume variable entourant le pied et le talon et venant se fermer sur le pied par deux rabats 2 et 3 munis de deux boucles de serrage 9 et 10, et d'une tige constituée d'un collier 4 entourant l'arrière du bas de la jambe par un pont relativement étroit et muni à l'avant de deux rabats 5 et 6 munis de boucles de serrage 7 et 8. Le collier 4 est articulé sur la coque 1 au moyen de deux rivets opposés tel que le rivet 11.
La tige de la chaussure est complétée par une partie postérieure 12 s'étendant sur toute la longueur de la tige et présentant une forme générale de gouttière munie dans sa partie inférieure de deux bras latéraux 13 par laquelle la partie 12 est articulée sur la coque en deux points opposés au moyen de deux rivets tel que le rivet 14, situés en-dessous du rivet 11 et du rivet opposé à ce dernier. La solidarisation des parties 4 et 12 de la tige en position fermée telle que représentée à la fig. 1, peut être réalisée par exemple comme décrit dans le brevet CH 689 630. On distingue en outre un chausson intérieur de confort 50.
La partie postérieure 12 de la tige est munie d'une bascule 15 articulée autour d'un axe horizontal 16. Cette bascule 15 présente un bras inférieur 17 dont l'extrémité est destinée à venir buter contre une butée 18 fixée sur la coque 1 et un second bras 19 sur lequel agit un ressort 20 travaillant en compression entre le bras 19 et une partie 21 de la partie postérieure 12 de la tige. Ce ressort 20 a donc tendance à maintenir l'extrémité du bras inférieur 17 en appui contre la coque, respectivement contre la butée 18. Le bras 19 de la bascule présente un logement longitudinal 22 dans lequel peut se déplacer une tête de câble 23 à laquelle est attachée l'extrémité d'un câble 24 traversant par ailleurs le reste du bras 19. Entre la tête de câble 23 et le fond du logement 22 est dispose un ressort 25 travaillant en compression.
La force du ressort 25 est sensiblement inférieure à celle du ressort 20. Le câble 24 passe ensuite dans une gaine 26 dont la première partie 26a est fixée à la partie postérieure 12 de la tige. Le câble 24 travaille donc comme un câble de bicyclette. L'autre extrémité du câble 24 est fixée à l'une des extrémités d'une barrette coudée 27 servant en même temps d'axe d'articulation pour un cliquet 28 articulé dans la zone périphérique d'un tambour 29, la barrette 27 et l'extrémité du cliquet 28 étant engagées dans une encoche de dégagement 30 formée dans la paroi cylindrique 31 du tambour 29. La face extérieure de ce tambour 29 présente un diamètre supérieur au diamètre extérieur de la paroi cylindrique 31 de telle sorte que le tambour peut être emboîté par sa paroi 31 dans une découpe circulaire de la partie 12 de la tige de la chaussure.
Le cliquet 28 est en forme de L de manière à présenter un bec de cliquet 32. A l'opposé du bec 32, le cliquet 28 est muni d'un bras de flexion 33 servant de ressort et s'appuyant sur une butée 34 formée par une saillie formée sur le fond du tambour 29. Sous l'effet du bras élastique 33, le bec 32 du cliquet est poussé sensiblement radialement vers l'extérieur du tambour à travers une encoche 35 dans la paroi 31 du tambour. Le cliquet 28 coopère avec deux crans 36 et 37 formés dans le bord du siège du tambour découpé dans la partie 12 de la tige. Dans le sens des aiguilles d'une montre, le cran 36 est suivi par une faible rampe 38 puis par une rampe plus forte 39 formant le bord postérieur du second cran 37.
Sur sa face externe, le tambour 29 est muni de deux saillies définissant deux portées 40 et 41 sensiblement horizontales et disposées de part et d'autre du centre du tambour 29. Ce tambour 29, avec son cliquet 28, sert de moyen d'actionnement de la bascule 15 par le câble 24.
Le fonctionnement du tambour est le suivant:
Dans la position fermée de la chaussure représentée à la fig. 2, aucune traction n'est exercée sur le câble 24 par le tambour 29 et sa tête 23 est repoussée par le ressort 25. La bascule 15 fonctionne comme un cliquet usuel sous l'action de son ressort 20. Le tambour 29 est immobilisé par l'engagement de son cliquet 28 dans le premier cran 36.
Lorsque le skieur désire libérer la tige de sa chaussure, il exerce, avec la pointe de son bâton, une pression sur la portée 41 du tambour 29, ce qui a pour effet d'entraîner ce tambour en rotation dans le sens des aiguilles d'une montre. Lors de cette rotation, le bec de cliquet 32 monte sur la rampe 38 et il est repoussé à l'intérieur du tambour en faisant fléchir le bras 33. La pression du bâton doit donc être suffisante pour fléchir le bras 33 du cliquet. La rotation du tambour a pour effet d'exercer une traction sur le câble 24. Cette traction a tout d'abord pour effet, dans une première partie du déplacement du câble, de comprimer le ressort 25 par la tête de câble 23, puis après compression totale du ressort 25, dans une seconde partie du déplacement du câble 24, d'exercer une traction sur le bras supérieur 19 de la bascule 15 en comprimant le ressort de bascule 20.
La bascule 15 est ainsi écartée de la butée 18 et la tige de la chaussure peut se relever comme représenté à la fig. 3. Lorsque le ressort 20 de la bascule 15 est comprimé, le tambour 29 est dans une position telle que le bec 32 de son cliquet tombe dans le cran 37. La pente de la rampe 39 est suffisamment forte pour retenir le cliquet dans cette position contre l'action du ressort 20 de la bascule et, dans une mesure très faible, l'action du ressort 25.
Lorsque le skieur désire revenir en position de descente, il exerce, au moyen de son bâton, une pression sur l'autre portée 40 du tambour 29. Cette pression entraîne le tambour 29 en rotation dans le sens contraire des aiguilles d'une montre. Le bec de cliquet 32 remonte la rampe 39 en comprimant le bras 33. Le tambour 29 est ensuite également entraîné par le ressort 20 de la bascule et le bec de cliquet redescend le long de la rampe 38 pour venir au fond du cran 36. Le tambour 29 peut ainsi occuper deux positions stables, l'une de verrouillage et l'autre de déverrouillage de la tige de la chaussure. Une fois que la bascule est libérée, lors de la première flexion de la jambe du skieur, l'extrémité du bras inférieur de la bascule passe par dessus la butée 18 et vient se verrouiller en position de descente.
Le rôle du ressort 25 est de compenser la différence des courses du câble 24 et de la bascule 15, cette dernière étant sensiblement plus petite que la course du câble. Il serait toutefois possible de supprimer le ressort 25 en adaptant la course du câble à l'angle de rotation de la bascule.
Dans l'exemple représenté, la bascule 15 peut également être actionnée directement par une pression du doigt sur son bras 19. Il serait toutefois possible de recouvrir complètement la bascule par la partie postérieure 12 de la tige de la chaussure de telle sorte que la bascule ne puisse être actionnée que par le tambour 29.
Le cliquet 28 pourrait être remplacé par toute autre forme de cliquet, par exemple un cliquet coulissant radialement et poussé par un ressort-lame ou un ressort hélicoïdal. Dans ce cas, la barrette 27 ne servirait qu'à l'ancrage du câble au tambour. Les crans 36 et 37 pourraient être formés dans une pièce métallique de renforcement, par exemple une pièce annulaire servant de siège au tambour 29.
Le cliquet pourrait être monté à l'extérieur du tambour, sur la tige, et coopérer avec des crans prévus sur le pourtour du tambour.