Installation phonographique pour falms à enregistrement en profondeur. Il est connu d'employer pour la reproduc tion des sons des cylindres ou disques dans lesquels la profondeur du sillon varie suivant le son enregistré, ce procédé de gravure en profondeur est même celui qui a été le pre mier employé par Edison -et qui pendant en core longtemps a été utilisé dans certains dis ques appelés souvent disques à saphir; ce procédé a été à peu près généralement aban donné et aujourd'hui les sons enregistrés ont pour effet de faire varier non la profondeur, mais la forme des bords du sillon.
On a, d'autre part., pensé à substituer aux disques, pour lesquels la durée d'audition est très limitée, et en pratique ne dépasse guère qua tre minutes, des films analogues à ceux em ployés en cinématographie et qui permet traient d'obtenir une durée d'audition plus longue, le film étant gravé de sillons à bords sinueux comme ceux d'un disque. Enfin, l'outil graveur .du cylindre, film ou disque a été jusqu'ici pointu et généralement en forme d'aiguille fine.
La présente invention a pour objet une installation phonographique pour films à enregistrement -en profondeur; elle est ca ractérisée en ce que les outils pour la gra- vue du film, l'obtention de copies et l'émis sion sonore, ont une tranche parallèle dans son ensemble à la surface du film, perpendi culaire à la direction de son déplacement et ayant sur la hauteur de travail une largeur constante d'une assez grande importance.
La tranche de l'outil est coupante lors qu'il s'agit d'un outil graveur ou mousse s'il s'agit -d'un outil lecteur; la largeur de cette tranche peut atteindre deux à trois milli mètres, on la choisit d'autant plus grande que l'on désire obtenir une puissance plus considérable. Pour obtenir une bonne re production sonore, on est amené, et cela est important, à employer des outils ayant une période de vibration propre ultrasonore, par exemple de 20.000 périodes par seconde, de façon que les vibrations desdits outils n'aient aucune action sur les qualités acous- tiques du film aussi bien lors -de la gravure que lors de l'audition; ce qui permet en particulier d'obtenir ou de supprimer le bruit parasite du au frottement .de l'outil contre le phonogramme, film ou disque;
en fin comme les outils présentant cette pro priété ont forcément une grande masse, il est préférable d'employer des outils fixes et des films mobiles dans une direction normale à leur surface. Les installations objet de l'invention présentent de nombreux avanta ges, en plus de celui commun à tous les films phonographiques d'obtenir une audi tion de durée très longue, accrue dans de grandes proportions du fait que l'on- peut graver sur le film plusieurs sillons paral lèles et même en enregistrer les deux surfaces.
La largeur du fond du sillon permet d'obtenir une énergie sonore beaucoup plus considérable que celle que peuvent donner les dispositifs à aiguille. Dans ces derniers en effet, l'aiguille ne porte sur le sillon qu'elle doit suivre- que par une surface ex trêmement faible, par suite .si la pression qu'elle exerce devenait quelque peu notable, il en résulterait une usure très rapide du phonogramme.
Avec l'installation de l'in vention, la surface de contact de l'outil lec teur et du film peut être infiniment plus considérable et des pressions relativemen i: élevées peuvent être envisagées, ce qui per met .de transmettre à l'appareil sonore .une très grande quantité d'énergie, même avec: des sillons à. sinuosités très peu marquées, et qui peuvent par suite être de profondeur extrêmement faible.
Ca4te possibilité de faire un sillon pei7 profond présente l'avantage que sur l'épais seur intéressée, le film a. de grandes proba bilités d'être homogène, ce qui est important pour l'uniformité de la gravure.
C'est également la largeur de la tran che qui permet de donner aux outils des dimensions suffisantes pour que leur période de vibration propre soit ultrasonore.
Le fait que la tranche est rectiligne et parallèle à la surface du film présente égale ment des avantages. L'effort à faire pour enfoncer l'outil graveur d'une certaine quan tité déterminée dans le film dépend unique ment de cette quantité et nullement de la profondeur à laquelle se trouve à ce moment l'outil. Par suite, on peut dire que la péné tration de l'outil est proportionnelle à l'effort exercé sur lui.
Il n'en serait pas de même si la tranche de l'outil était courbe, il est aisé de voir sur la fig. 1 que si l'outil occupe la position figu rée en traits pleins, il ne porte sur le film que par l'arc<I>a m'</I> b, s'il occupe la position figurée en pointillé il porte par l'arc<I>a'</I> ni, <I>b'</I> beaucoup plus grand que le précédent, par conséquent, pour lui donner un enfonce ment suplémentaire déterminé, -de un mil lième de millimètre par exemple, il faudra. dans le second cas un effort plus considérable que dans le premier.
Enfin, s'il est aisé de faire un outil gra veur et un,outil lecteur à tranches rectilignes, on ne fabriquera pas -sans difficultés deux outils à tranches courbes exactement sembla bles, dans ce cas, si le rayon de courbure de l'outil lecteur est trop grand (fig. 2), il ne portera sur le fond du sillon que par ses extrémités c, d, s'il est trop petit (fig. 3), il ne portera que par son sommet o, dans ces deux cas les surfaces de contact sont faibles et on retrouve les inconvénients des appareils à. aiguille.
D'autres dispositions corrélatives des ca ractéristiques fondamentales qui ont été in diquées ci-dessus seront exposées au cours de la description suivante qui, avec les figures annexées indique à titre d'exemple diverses formes d'exécution de l'installation objet de l'invention.
Dans cette description, on s'occupera d'a tord de la gravure du film, puis de la repro duction des films gravés, enfin au troisième et dernier lieu des dispositifs permettant l'audition desdits films.
Les fig. 1, 2 et 3 sont, comme dit plus haut, des schémas montrant les avantages de l'outil à tranche rectiligne; La fig. 4 montre l'outil et le film en élé vation; La fig. 5 montre les mêmes en plan; L a fig. 6 montre une machine à enregis trer le film par mouvement de l'outil; La fig. 7 montre un dispositif .à graver par mouvement du film actionné directement par les ondes sonores; La fil-. 8 montre une variante du disposi tif précédent, le mouvement du film étant produit électriquement;
La fig. 9 est une coupe d'un tambour d'entraînement à adhérence augmentée par voie pneumatique; La fi-. 10 est une coupe d'un tambour d'entraînement à adhérence augmentée par voie magnétique; La fig. 17. représente la surface du tain- tour précédent développée; La fig. 12 montre schématiquement une machine à reproduire les films; La fi-. 13 montre .à plus grande échelle comment fonctionnent' les outils de la précé dente; La fig. 14 est une variante de la machine représentée fig. 9;
La fig. 15 montre schématiquement la coupe -d'un appareil électrique d'audition; La fig. 16 montre schématiquement en coupe un appareil d'audition directe pure ment mécanique; La fig. 17 montre une variante de l'ap pareil précédent; La fig. 18 montre la disposition d'un film sans fin; La fig. 19 montre un film sans fin avec retournement, pour utilisation des deux faces; La fig. 20 montre une modification de l'appareil .de la fig. 16 adapté pour Yau.di- tïon de films sans fin à sillons obliques.
Les fig. 4 et 5 illustrent l'installation phonographique fondamentale suivant l'in vention, l'outil 1., ressemblant à un ciseau de menuisier à tranche droite, d'une largeur pou vant atteindre 2 à 3 mm est maintenu dans un porte-outil 2 par la vis 3; devant la tran che coupante de cet outil le film 4 se déplace de gauche à droite et l'outil en détache un copeau 5. On voit que si l'outil se :déplace dans le sens vertical, l'épaisseur du copeau variera et que cet outil creusera dans le film un sillon 6 de largeur constante et de pro fondeur variable.
La fig. 6 montre, à titre d'exemple, l'en semble d'un dispositif graveur de l'installa tion suivant l'invention; le film 4 est en traîné par un tambour 7 contre lequel il est pressé par un galet 8, le porte-outil 2 est relié par une tige 9 à un dispositif électro magnétique 11; on voit immédiatement que, selon l'intensité des courants provenant, au besoin après amplification, d'un microphone, et parcourant les bobines 12, le porte-outil prendra un mouvement vibratoire de plus ou moins d'amplitude, ce qui fera, varier la pro fondeur du sillon creusé dans le film.
Une autre disposition, présentant une im portance considérable, consiste à donner une valeur convenable à l'angle de coupe, autre ment .dit à l'inclinaison de l'outil sur le film; en effet, si l'outil étant normal au film, il faudrait une très grande force pour l'enfon cer, s'il est suffisamment incliné, il s'enga gera dans le film et y pénétrera de lui-même traçant ainsi un sillon de profondeur crois sante; la position la meilleure consiste à in cliner l'outil juste de l'angle au delà duquel il s'engagerait dans le film; car ainsi il suf fira d'une pression relativement faible pour obtenir une -grande pénétration de l'outil dans la matière du film;
cet angle d'engagement dépendra naturellement de la nature du film et devra être réglé différemment selon que l'on travaillera par exemple sur un film mé tallique ou sur un film métallique ou sur un film en celluloïd.
Le dispositif de la fig. 6 a surtout été donné à titre d'exemple simple pour faire saisir le fonctionnement, mais il est évident qu'une grande quantité d'énergie serait per due à vaincre l'inertie de l'outil et du porte- outil et la rigidité de ce dernier; il est donc préférable, comme il a été dit plus haut, de laisser l'outil fixe et de déplacer le film par rapport à lui en employant par exemple un des dispositifs représentés fig. 7 et 8.
Sur la fig. 7, le film 4 glisse entre les guides 13 et le fond d'une boîte 14 qui con tient une membrane 15 analogue à celle d'un phonographe ordinaire sur laquelle agissent les variations de pression de l'air provoquées par les sons à enregistrer qui sont recueillis par le pavillon 16. Un plot 17 fixé à cette membrane appuie le film contre l'outil 1 maintenu fixe. Le film se déplaçant de droite à gauche, on comprend que les vibrations de la membrane auront pour effet d'appuyer plus ou moins le film contre le tranchant de l'ou til 1 qui y tracera ainsi le sillon 6 de largeur constante .et -de profondeur variable.
La fig. 8 montre une variante du disposi tif précédent .dans lequel la membrane 15 portant le plot 17 est constituée par la mem brane métallique d'un récepteur téléphonique et se trouve actionnée par les courants tra- versant les bobines 18 de ce récepteur.
La fig. 7 montre un dispositif spécial de l'outil; il est connu de faire la gravure des phonogrammes avec un outil chauffé dont le contact ramollit la matière du disque dans laquelle .s'inscrivent alors plus aisément les vibrations du style graveur; ici, la grande largeur de l'outil permet de faire cet outil creux et de le chauffer intérieurement par l'intermédiaire de la résistance 19 reliée à un pôle d'une source électrique quelconque, le retour du courant se faisant par le corps de l'outil.
On peut également pour faciliter la coupe du film arroser l'outil d'un liquide approprié, comme on le fait pour un outil de tour, mais il doit être bien compris que ce liquide ne doit pas être, comme cela a été proposé anté rieurement, un solvant de la matière consti tuant le film, car son emploi pourrait alors nuire à la netteté de la gravure.
Il est évident que, du fait de la largeur de l'outil graveur, il est nécessaire, pour creuser le sillon, que le film soit entraîné avec une tension relativement considérable; pour transmettre cette tension au film et lui communiquer en même temps un déplace ment absolument uniforme, puisque des irré gularités de vitesse se traduiraient par des déformations considérables des sons repro duits, on est amené à augmenter l'adhérence entre ce film et le tambour d'entraînement, cela peut se faire avec le dispositif de la fig. 9 représentant la coupe d'un tambour à adhérence augmentée par dépression de l'air intérieur du tambour. Le tambour, fermé à.
ses .deux extrémités, est divisé en secteurs par des cloisons radiales 21 allant de la périphé rie à l'axe creux 23, cet axe creux est monté sur un arbre tubulaire 24 qui communique avec un dispositif aspirateur d'air quelcon que, il est percé d'une lumière longitudinale 25 qui peut venir en coïncidence avec des lumières 26 pratiquées dans l'axe creux 23 du tambour et communiquant avec chaque secteur; la paroi périphérique du tambour est, d'autre part, percée de trous 27 très nom breux et voisins les uns des autres.
Le fonctionnement est aisé à comprendre, lorsqu'une des lumières 26 de l'axe .du tam bour arrive en coïncidence avec la lumière 25 de l'arbre tubulaire 24, l'air contenu dans le secteur correspondant est aspiré, il se produit une dépression qui a pour effet d'appliquer avec force le film contre les trous 27 qu'il bouche; la différence de pression de l'air dans le secteur et à l'extérieur ayant ainsi pour effet d'augmenter considérablement l'adhérence.
Ce dispositif peut s'appliquer avec des films de toute espèce, mais lorsqu'on emploie un film en fer ou en acier, ce qui est possible dans les enregistrements électriques étant donné l'amplification d'énergie possible, on peut utiliser l'attraction magnétique entre le film et le tambour. Un dispositif de ce genre est représenté, à. titre d'exemple, sur les fig. 10 à 11.
Les fonds du cylindre sont for més de disques de fer ou d'acier polarisés au moyen d'aimants permanents non représentés ou d'un électro-aimant monté par exemple à l'intérieur du tambour et autour de son axe; les fonds se prolongent par des pièces polai res H, S, encastrées dans la paroi cylindrique du tambour en pénétrant les unes entre les autres, comme on le voit sur la fig. 11 qui représente la surface du tambour dévelop pée. On comprend aisément que les lignes de force du champ .se fermeront entre les pièces polaires N et S à travers la masse -du film métallique et que la force magnétique appliquera. le film sur ces pièces en produi sant l'adhérence considérable requise pour l'entraînement uniforme.
On a. jusqu'ici supposè que le film était en une matière homogène dans laquelle l'outil graveur travaillait en enlevant un copeau d'épaisseur variable, il -est évident que le sil lon peut être creusé non par enlèvement, mais par compression plus ou moins grande de la matière du film, ce qu'on pourra notam ment obtenir avec un outil à tranche mousse. chauffée; on peut aussi employer un film composé d'un ruban en une matière souple et solide queléonque, recouvert :d'un enduit dans l'épaisseur .duquel travaille l'outil graveur, outil agissant mécaniquement, électriquement ou chimiquement;
on peut imaginer un grand nombre de procédés permettant de réaliser le sillon .de largeur constante et de profondeur variable, on peut citer les suivants, mais seu lement à titre d'exemple nullement limitatifs.
Le film est recouvert d'un enduit assez opaque, l'outil y trace comme expliqué, un sillon de profondeur variable, il s'ensuit que l'on peut alors se servir .de ce film pour ac tionner une cellule photoélectrique, l'intensité des rayons lumineux qui traverseront le sil lon variant avec l'épaisseur de la couche opa que enlevée par l'outil. L'enduit peut être constitué par une couche de gélatine-bromure qui, après développement, est plus ou moins sombre suivant la façon dont il a été rayé par l'outil; ce film serait employé comme le précédent.
La modification de la couche sensible pourrait être également produite par la cha leur de l'outil; on pourrait aussi employer pour la constitution de l'enduit un vernis opaque qui devient opaque; dans les deux cas, l'outil chaud modifie la transparence de la zone qu'il balaie par sa pression plus ou moins accentuée lors de son passage accom pagné des vibrations du film et de l'outil même. On pourrait également produire des modifications de l'enduit par le moyen d'un courant amené par l'outil.
On pourrait également employer un film métallique servant de support à une couche de matière moins dure, telle que le celluloïd, et dans laquelle l'outil creuserait son sillon.
Les procédés et machines pour la gravure du film peuvent évidemment servir à la re production, c'est-à-dire à l'obtention de films en partant non plus .de l'énergie sonore elle- même, mais d'un film déjà impressionné.
La machine représentée schématiquement sur la fig. 12 permet de reproduire par des voies purement mécaniques un film suivant l'invention.
Le film gravé 28 et le film vierge 29 sont juxtaposés par les faces qui ne doivent pas être gravées lors de leur passage entre les rouleaux 30 et .31, ils passent ensuite entre une butée fixe 32 à tranche mousse et un outil graveur fixe 33, du type de ceux qui ont été décrits précédemment, chauffé au be soin par la batterie 34, le courant pouvant être réglé par le rhéostat 35; les outils 32 et 33 sont juste en face l'un de l'autre, la butée 32 passant dans le sillon du film gravé 28; les deux films accolés sont entraînés par le tambour 36 sur lequel ils sont appuyés par le rouleau 57.
Le fonctionnement se comprend aisément; sous l'action .du mouvement provoqué par le passage du film gravé 28 contre l'outil fixe 32, le film vierge 29 s'engage plus ou moins contre l'outil graveur déterminant ainsi un sillon dont les creux correspondent exacte ment aux reliefs du fond du sillon à repro duire; la fig. 13 montre clairement comment se fait l'opération.
Le film reproduit 29 porte alors au fond d'un sillon de profondeur réglable à volonté par la .distance -des deux outils fixes 32 et 33, un enregistrement qui est en creux ce que l'autre était en relief, enregistrement qui peut être joué dans les mêmes conditions et par les mêmes appareils que le film original 28, bien que les gravures ne soient pas identi ques. En effet à l'audition, si le film origi- nal 28 donnait au diaphragme un mouvement dans un certain sens, le film reproduit 29 donnera à ce diaphragme un mouvement égal ou semblable en sens inverse; les sons pro duits dans les deux cas seront donc iden tiques.
La largeur du sillon gravé par l'outil 33 peut être selon le cas plus faible ou plus grande que celle du sillon tracé dans le fil original 28, on peut donc amplifier ou dimi nuer l'énergie que le nouveau film sera sus ceptible de donner.
Le dispositif décrit ci-dessus et représenté sur la fig. 12 est susceptible de variantes. Un des deux outils au lieu d'être fixe, peut être mobile et appliqué contre le film correspondant par un ressort ou par un poids; sur la fi-. 12 l'outil graveur 33 est représenté porté par un levier 38 pivoté en 39 sur<B>l± -</B> bâti de 1a, machine et à l'extrémité duquel se trouve un poids 41, ce qui assure le contact de la tranche de l'outil 33 avec le film 29.
A cause .de l'inertie de l'outil mobile les deux gravures pourront ne plus être identiques, la force d'appui de l'outil 33 dépendant alors, non plus de la hauteur à laquelle le film 28 a passé sur la butée 32, mais des accéléra tions verticales imprimées par le déroulement du film contre la butée à l'ensemble des deux films. On voit que ce dispositif augmenterait l'amplitude relative des sinuosités pour les notes aiguës. On obtiendrait le résultat in verse, c'est-à-dire une diminution relative -des sinuosités correspondant aux notes aiguës en rendant fixe l'outil graveur 33 et en montant élastiquement la butée 32.
Une autre variante est représentée sur la fig. 14. Les films 28 et 29 passent de cha que côté d'une lame élastique légère 4\? fixée au bâti 43 de la machine. Cette lame grâce à sa flexibilité participe aux mouvements de bas en haut produits par le passage du film 28 sur la butée 32.
Grâce à ce dispositif les vitesses des deux films peuvent ne pas être les mêmes; cela permet de faire passer lors de l'audition le film 29 à une vitesse différente de celle à, laquelle le film original 28 a été gravé. Comme indiqué plus haut, cette variation de vitesse permet de corriger la trop grande raideur des pentes du film original.
Enfin, il n'est plus nécessaire que l'outil graveur 33 soit juste en face de la butée 32, celle-ci peut être soit .décalée en arrière en ?' si l'on désire que l'amplitude :des sinuo@si- tés du film reproduit soient plus grandes que celle :du filin original, soit .décalée en avant en 32" dans le cas contraire.
D'après tout ce qui a été dit précédem ment, on conçoit qu'il est possible au moyen du film gravé comme décrit ci-dessus d'ac tionner un organe produisant directement ou indirectement le son, soit par exemple, la membrane d'un phonographe à saphir ordi naire, soit un diffuseur comme ceux utilisés aujourd'hui, soit encore un pick-up ou autre dispositif produisant tes courants électriques dépendant des variations de profondeur du sillon.
Il est également évident qu'il est possible de transmettre le mouvement au producteur de son soit directement, le style de cette ap pareil suivant les sinuosités du sillon, soit d'utiliser des mouvements d'ensemble du film causés par un outil de position fixe sous le quel se déplace le sillon.
Quelques dispositifs seulement seront dé crits, .à titre :d'exemple, mais il est évident que l'on pourrait en imaginer un grand nom bre d'autres.
La fig. 15 montre schématiquement un dispositif dans lequel les mouvements d'en semble du film actionnent le diaphragme d'un transmetteur magnétique dont les cou rants, après amplification, peuvent agir sur un récepteur, par exemple un haut-parleur- Le film 45 passe sur deux butées fixes 46 et 47 et sur le plot 48 porté par le dia phragme métallique 49 pouvant se déplacer devant les pôles de l'électro-aimant polarisé 51, l'ensemble 49-51 constituant un trans metteur magnétique;
au-dessus du film se trouve un outil lecteur 52 à tranche mousse, analogue à la butée 32, de la machine repro ductrice (fig. 12, 13, 14), et qui suit le fond du sillon; cet outil est fixe et sa position peut être réglée au début de l'audition au moyen des vis 53 .et 54. Le film se déroulant dans le sens de la flèche va prendre sous l'outil 52 des mouvements verticaux dépendant des si nuosités du fond du sillon, exactement comme cela se passait dans le cas de la machine à reproduire.
A cause de son élasticité, la mem brane 49 suivra ces mouvements @3t par suite créera par induction dans les bobines :de l'électro-aimant 51 des courants qui seront utilisés, après amplification, à actionner soit des récepteurs téléphoniques quelconques, hauts-parleurs ou autres, soit à actionner une machine à graver, comme celle de la fig. 8, pour reproduire le film.
Ce dispositif présente l'avantage de pou voir grâce à l'amplification électrique dis poser finalement d'une énergie sonore consi dérable, et aussi de permettre, entre le dis positif de la fig. 15 et le récepteur téléphoni que, certaines @correùtions comme .cela a été indiqué à propos de la reproduction des films.
Par contre, ce dispositif est compliqué et par suite coûteux; il peut clans certains cas être avantageux d'employer des appareils plus simples dans lesquels le producteur de son est actionné mécaniquement par le film, on pourrait par exemple employer un phono graphe à saphir ordinaire en remplaçant cette pierre par un lecteur à tranche mousse de la largeur du sillon.
La fig. 16 montre un dispositif pouvant être employé.
Dans une caisse -de résonance 55 sont disposées des bobines 56,et 57 dont la seconde est entraînée par un moteur non représenté de façon que le film au sortir de 56 vienne s'enrouler sur 57 après avoir passé .sur le rou leau 58. Un outil .à tranche mousse 59 repose dans le fond du sillon du film et par suite prend pendant son déroulement des déplace ments verticaux dépendant des sinuosités du fond du sillon.
Cet outil est porté par un levier 61 pivoté en 62, et sur l'extrémité du quel repose la pointe terminant un cône 63 analogue à ceux utilisés dans les hauts- parleurs, ce cône est rattaché par une bande souple -64 aux bords d'une ouverture percée dans la caisse 55.
Le cône peut être naturellement remplacé par une surface d'autre forme, calotte sphéri que, pyramide, etc.
La dimension de la caisse 55 est assez grande pour que la période de vibration pro pre de la masse d'air qu'elle contient soit fai ble afin de permettre la reproduction des notes basses.
Cette caisse peut être percée d'ouvertures 65 que l'on peut, par les volets 66, obturer plus ou moins de façon à régler l'intensité du son.
Le fonctionnement se comprend immédia tement sans qu'il soit besoin -d'explications. La fi-. 17, sur laquelle les mêmes chif-.
fres de référence ont été conservés représente une variante de l'appareil précédent, dans la quelle les divers organes sont placés en de- hors de la boîte de Il peut être utile, dans des buts de publi cité de faire répéter indéfiniment une même phrase par un phonographe, cela peut s'ef fectuer au moyen d'un film dont les deux extrémités sont réunies, comme représenté sur la fig. 18 de façon à former une sorte de courroie sans fin.
Pour augmenter la longueur de la phrase dite, on peut tracer isur le film plusieurs sil lons parallèles entre eux, mais ayant une lé gère obliquité par rapport à l'axe du film, de telle sorte qu'après collage des bords extrêmes du film, la fin du premier sillon se raccorde avec le début du second dont la fin se rac corde avec le début .du troisième, etc.
Il est possible également d'utiliser les deux faces du film en collant les bords extrê mes après retournement comme montré sur la fig. 19.
La fig. 20 montre une variante de l'ap pareil représenté fig. 16 et permettant l'au dition d'un film sans fin comme celui qui vient d'être décrit. Le film passe sur trois rouleaux 58, 67 et 68 entraînés par un mo teur non représenté; le levier 61 portant l'outil lecteur 59 peut tourner dans un plan horizontal autour d'un axe vertical 69 fixé au sommet du cône 63. D'autre extrémité dit levier n'est plus pi-votée en un point fixe, mais porte une masse 71 assez considérable. On voit que l'outil 59 pourra se déplacer per pendiculairement à la direction générale du film, ce qui lui permet de suivre des sillon obliques creusés dans -ce film.
D'autre part, la masse 71 est assez considérable pour que les vibrations verticales du levier soient sans action sur elle et se transmettent intégrale ment au cône diffuseur 63.
Enfin, il est évident qu'il y .a intérêt. a avoir des outils parfaitement lisses; pour l'outil graveur cela facilitera le dégagement du copeau et pour l'outil lecteur cela dimi nuera les frottements parasites; on réalisera facilement des outils présentant un poli par fait en les recouvrant d'un vernis ou d'un émail soit par fusion suivie de solidification, soit par dissolution suivie de dessication.
Dans le cas des outils graveurs chauffés, on choisira l'émail de façon à ce qu'il reste parfaitement solide à la température de tra vail de l'outil, et à ce qu'il présente très sen siblement le même coefficient de dilatation. Par exemple l'outil sera constitué par un sup port en platine durci par addition d'un mé tal approprié, et l'émail sera formé de silice à laquelle une petite quantité d'une base con venable aura donné la fusibilité nécessaire et un coefficient .de dilatation voisin de celui du platine; cet émail sera parfaitement inso luble à la température de travail de l'outil.
il le protégera de plus contre l'air qui risque rait de l'attaquer lorsqu'il -est chaud.