DOCUMENT DE SECURITE COMPRENANT UN FILM A EFFETS
INTERFERENTIELS, PROCEDE DE DETERMINATION DE L'AUTHENTICITE D'UN TEL DOCUMENT ET DISPOSITIF POUR LA MISE EN ŒUVRE D'UN TEL PROCEDE
L' invention concerne un document de sécurité comprenant un film à effets interférentiels , un procédé de détermination de l'authenticité d'un tel document et un dispositif pour la mise en œuvre d'un tel procédé.
ARRIERE PLAN TECHNOLOGIQUE DE L'INVENTION
Il est connu des billets de banque comprenant un support qui comporte au moins un élément de sécurité. L'élément de sécurité est imprimé sur le billet de banque à l'aide d'une encre appelée encre OVI (pour Optical Variable Ink soit Encre à Effets optiques Variables) . L'élément de sécurité a ainsi une couleur différente selon l'orientation avec laquelle l'élément de sécurité est observé.
Toutefois, les éléments de sécurité imprimés à partir d'encres OVI changent peu de couleur selon les orientations avec laquelle ils sont observés.
En outre, imprimer l'élément de sécurité avec une encre OVI rend l'élément de sécurité opaque. Lorsque l'on observe le billet de banque par transmission, c'est-à-dire en éclairant l'une des faces du billet de banque et en observant l'autre face du billet de banque, l'élément de sécurité ne laisse passer aucune lumière : il n'y a donc aucun changement de couleur de l'élément de sécurité même en changeant d' angle d' observation et les effets optiques variables de l'élément de sécurité sont donc perdus.
OBJET DE L'INVENTION
Un but de l'invention est de proposer un document de sécurité comprenant un élément de sécurité à effets interférentiels plus difficile à reproduire que les éléments de sécurité imprimés à partir d'une encre de type OVI .
BREVE DESCRIPTION DE L'INVENTION
En vue de la réalisation de ce but, on propose un document de sécurité comportant un support comprenant au moins un élément de sécurité.
Selon l'invention, l'élément de sécurité comporte un film à effets interférentiels coloré non opaque.
Par « effets interférentiels » on entend bien entendu que le film possède des propriétés optiques telles que :
- le film a une couleur différente selon l'orientation avec laquelle le film est observé;
- le film a une couleur différente pour au moins certains éclairages distincts et pour un même angle d'observation du film.
Le film à effets interférentiels est suffisamment transparent pour permettre la transmission de rayons lumineux à travers lui et permettre de visualiser avec netteté des objets à travers lui. Le film est donc coloré mais n'est pas opaque.
De par le film à effets interférentiels , l'élément de sécurité selon l'invention présente l'avantage d'être beaucoup plus sensible à la direction des rayons lumineux le traversant que les éléments de sécurité de l'art antérieur imprimés à partir d'une encre OVI . Ainsi, l'élément de sécurité peut prendre une multitude de couleurs différentes selon les orientations avec laquelle il est observé.
Cette multitude de couleurs différentes rend l'élément de sécurité bien plus délicat à reproduire frauduleusement. L'impression frauduleuse du document de sécurité même avec des encres particulières ne permet ainsi pas de reproduire une telle multiplicité de couleurs.
En outre, l'élément de sécurité présente des variations de couleurs aussi bien en orientant différemment l'élément de sécurité qu'en éclairant différemment l'élément de sécurité (angle d'éclairage différent, type de lumière différente, éventuellement éclairage de la face arrière du document de sécurité au lieu de la face avant du document de sécurité...) .
Il s'avère donc particulièrement difficile de reproduire frauduleusement le document de sécurité et cette multiplicité de couleurs.
Grâce au fait que le film soit suffisamment transparent, il est possible d'étudier les variations de changement de couleur de l'élément de sécurité par réflexion (étude d'une des faces du document de sécurité sans éclairage de l'autre face du document de sécurité soit l'étude des rayons réfléchis par le document de sécurité) mais également par transmission (étude d'une des faces du document de sécurité avec éclairage de l'autre face du document de sécurité soit l'étude des rayons réfractés et transmis par le document de sécurité) .
Pour authentifier le document de sécurité, il s'avère donc possible de vérifier les changements de couleur par réflexion ou par transmission. Il y a donc une double vérification possible qui ne peut être effectuée avec les éléments de sécurité de l'art antérieur imprimés avec des encres de type OVI . Il s'avère donc bien plus difficile de reproduire frauduleusement l'élément de sécurité sans que cette fraude ne soit détectée.
On propose également un procédé de détermination de l'authenticité d'un tel document de sécurité comportant les étapes successives de :
- éclairer une première face du document de sécurité sous une première incidence à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une première longueur d'onde et repérer au moins une variable représentative d'un premier rayon lumineux réfléchi par le document de sécurité,
- éclairer la première face du document de sécurité sous une deuxième incidence différente de la première incidence et à une plage de longueurs d' ondes centrée autour d'une deuxième longueur d'onde différente ou identique de la première longueur d'onde et repérer au
moins une variable représentative d'un deuxième rayon lumineux réfléchi par le document de sécurité,
- estimer l'authenticité du document de sécurité en fonction des variables repérées,
- indiquer si le document de sécurité est authentique ou non.
On propose également un dispositif pour la mise en œuvre du procédé de détermination précité comportant au moins une première source de rayonnement et une deuxième source de rayonnement espacées et inclinées l'une par rapport à l'autre en regard de la première face du document de sécurité, et au moins des premiers moyens de repérage des variables des rayons lumineux réfléchis par le document de sécurité, les premiers moyens de repérage étant disposés en regard de la première face du document de sécurité.
BREVE DESCRIPTION DES DESSINS
L' invention sera mieux comprise à la lumière de la description qui suit d'un mode de réalisation non limitatif de l'invention en référence aux figures ci-jointes, parmi lesquelles :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un document de sécurité selon un premier mode de réalisation de l'invention ;
- la figure 2 est une vue de la tranche du document de sécurité illustré à la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue en perspective d'un document de sécurité selon un deuxième mode de réalisation de l'invention;
- la figure 4 est une vue de la tranche du document de sécurité illustré à la figure 3 ;
- la figure 5 est une vue en perspective d'un document de sécurité selon un troisième mode de réalisation de l'invention;
- la figure 6 est une vue de côté schématique d'un dispositif pour la mise en œuvre d'un procédé de détection d'un document de sécurité illustré à la figure 2.
DESCRIPTION DETAILLEE DE L'INVENTION
En référence aux figures 1 et 2, le document de sécurité selon le premier mode de réalisation est ici un billet de banque 1. Le billet 1 comporte un support 2 qui comprend un élément de sécurité 3. L'épaisseur du billet et de l'élément de sécurité sont bien sûr exagérées aux figures 1 et 2 pour faciliter la compréhension desdites figures. Le support 2 a ainsi sensiblement une épaisseur de 100 micromètres.
Selon l'invention l'élément de sécurité 3 comporte un film à effets interférentiels 4.
Une partie du film 4 est ici intégrée dans l'épaisseur du support 2 de sorte qu'une première face principale du film 4 soit visible et que la deuxième face principale du film 4, opposée à la première face principale, soit noyée dans l'épaisseur du support 2. Le film 4 affleure la surface du support 2.
De façon particulière, le billet 1 comporte un orifice 5 traversant l'épaisseur du support 2 de sorte qu'une partie de la deuxième face principale du film 4 demeure visible à travers cet orifice 5.
De préférence, le film 4 est un film multicouche ayant une épaisseur inférieure à 50 micromètres.
Chaque couche du film 4 comporte une feuille, chaque feuille ayant un indice de réfraction différent de celui des deux feuilles l'encadrant. Un tel film comporte plusieurs dizaines à plusieurs centaines de feuilles ce qui lui confère des propriétés optiques très particulières. En effet, de la sorte, chaque rayon lumineux éclairant le film 4 est réfléchi de façon différente par chaque feuille formant le film 4 ce qui donne un rendu multi-couleurs : différentes portions du film 4 ont des couleurs différentes
selon un même angle d'observation de l'une des faces principales du support 2. En fonction de l'incidence avec laquelle les rayons lumineux atteignent le film 4, le rendu multi-couleurs du film 4 est en outre différent. C'est donc la structure même du film 4 qui lui donne ses propriétés particulières et non le matériau formant chacune des couches. En particulier, c'est la succession des différentes couches aux indices de réfraction différents qui confère au film 4 ses propriétés particulières alors même que chaque couche ne présente aucune caractéristique particulière . De préférence, le film 4 a une structure asymétrique selon un plan P du film 4 qui est parallèle aux deux faces principales du film 4 et qui s'étend au centre dudit film 4 c'est-à-dire au milieu de l'épaisseur dudit film 4.
Par exemple, si le film 4 comporte une première succession de feuilles et une deuxième succession de feuilles agencées de part et d'autre d'une feuille centrale, la première succession de feuilles a des indices de réfraction distincts de ceux de la deuxième succession de feuilles.
Ainsi, le rendu multi-couleurs du film 4 est également clairement différent selon que l'on éclaire l'une ou l'autre des faces principales du support 2.
Ainsi, si on observe la première face principale du support 2 (correspondante à la première face principale du film 4) et que l'on éclaire la première face principale du support 2 on observe un premier rendu multi-couleurs du film 4. Si on observe la première face principale du support 2 et que l'on éclaire la deuxième face principale du support 2 (opposée à la première face principale du support 2), on observe un deuxième rendu multi-couleurs du film 4, le rendu étant plus lumineux au niveau de la partie du film 4 recouvrant l'orifice 5. Si on observe la deuxième face principale du support 2 et que l'on éclaire la
deuxième face principale du support 2, on observe un troisième rendu multi-couleurs du film 4 au niveau de l'orifice 5. Si on observe la deuxième face principale du support 2 et que l'on éclaire la première face principale support 2, on observe un quatrième rendu multi-couleurs du film 4 qui est plus lumineux au niveau de l'orifice 5.
Les propriétés optiques très particulières du film 4 rendent difficile la reproduction frauduleuse de l'élément de sécurité 3 et donc du billet de banque 1.
L'élément de sécurité comporte ici un marquage 6 porté par la première face principale du film 4. Le marquage 6 est ici un code-barres.
Le code-barres permet ainsi de sécuriser davantage l'élément de sécurité.
Le code-barres est par exemple inscrit par impression d'une encre fluorescente de préférence transparente sous spectre visible.
Par exemple le marquage 6 est imprimé à l'aide d'une encre fluorescente sous lumière ultraviolet (par exemple fluorescente blanche) . Si on éclaire la première face principale du support 2 par une lumière ayant une plage de longueurs d'ondes s' étendant entre l'ultraviolet et une partie du spectre visible et que l'on observe la première face principale du support 2 sous différents angles, le film 4 changera de couleurs du fait de ses propriétés optiques mais le marquage demeura blanc. Si on éclaire à présent la première face principale du support 2 par une lumière ayant une plage de longueurs d' ondes s' étendant entre l'ultraviolet et une partie du spectre visible et que l'on observe la deuxième face principale du support 2 sous différents angles, le film 4 changera de couleurs du fait de ses propriétés optiques et présentera également des couleurs différentes au niveau du marquage 6, les couleurs au niveau du marquage 6 étant différentes de celles du reste du film 4 car le passage des rayons
ultraviolet et de la partie du spectre visible à travers l'encre du marquage 6 modifie les propriétés du film 4.
L'encre du marquage 6 permet ainsi de modifier localement les propriétés optiques du film 4. Ceci rend alors particulièrement difficile la reproduction frauduleuse de l'élément de sécurité.
Un deuxième mode de réalisation de l'invention va être à présent décrit en référence aux figures 3 et 4. L'épaisseur du billet et de l'élément de sécurité sont bien sûr exagérées aux figures 3 et 4 pour faciliter la compréhension desdites figures. Les éléments en commun avec le premier mode de réalisation conservent leur numérotation augmentée d'une centaine.
L'élément de sécurité 103 comporte ici un film à effets interférentiels qui est conformé en un fil 110. Le fil 110 est agencé dans le support en « windowed thread ». Ce terme est bien connu du domaine des billets de banque et signifie que le fil 110 est agencé dans le support de sorte que des premières portions du fil soient entièrement noyées dans l'épaisseur du support 102 et que des deuxièmes portions du fil affleurent la surface de la première face principale du support 102, ces deuxièmes portions étant donc visibles au niveau de ladite première face principale du support 102. Les premières portions et les deuxièmes portions s'étendent successivement dans le support 102.
L'élément de sécurité comporte ici une pellicule 115 ayant une structure agissant comme un réseau de diffraction. De façon particulière, la pellicule 115 recouvre entièrement une des faces du fil 110 de sorte à être visible au niveau des deuxièmes portions du fil 110.
On rappelle qu'un réseau de diffraction est un dispositif optique composé d'une série de fentes parallèles (réseau en transmission) ou de rayures réfléchissantes (réseau en réflexion) : si de la lumière blanche atteint le
réseau, le réseau décompose la lumière à la manière d'un prisme .
Ainsi, la pellicule 115 ajoute des irisations colorées sur l'une des faces du fil 110 de par sa structure particulière. La pellicule 115 modifie donc les propriétés optiques du fil 110 sur une face seulement du fil 110 ce qui rend particulièrement difficile la reproduction frauduleuse de l'élément de sécurité 103 selon ce deuxième mode de réalisation.
De la sorte, différentes portions de l'ensemble pellicule 115 - fil 110 ont des couleurs différentes selon un même angle d'observation de l'une des faces du support 102. En fonction de l'incidence avec laquelle les rayons lumineux atteignent l'ensemble pellicule 115 - fil 110, le rendu multi-couleurs de l'ensemble pellicule 115 - fil 110 est en outre différent.
En outre, le rendu multi-couleurs de l'ensemble pellicule 115 - fil 110 est différent selon que l'on éclaire l'une ou l'autre des faces principales du support 102. En effet, l'élément de sécurité a alors une structure asymétrique selon un plan P' de l'élément de sécurité qui est parallèle aux deux faces principales de l'élément de sécurité et qui s'étend au centre de l'élément de sécurité de par l'agencement de la pellicule 115 sur une face seulement du fil 110. L'autre face du fil 110 n'étant recouverte d'aucune pellicule, le chemin lumineux des rayons transmis dans un sens et dans l'autre à travers le support 102 n'est donc pas le même.
Ainsi, si on observe la première face principale du support 102 et que l'on éclaire la première face principale du support 102 on observe un premier rendu multi-couleurs des deuxièmes portions de l'ensemble pellicule 115 - fil 110. Si l'on observe la première face principale du support 102 et que l'on éclaire la deuxième face principale du support 102, on observe un deuxième rendu multi-couleurs
des deuxièmes portions de l'ensemble pellicule 115 - fil 110. Si on observe la deuxième face principale du support 102 et que l'on éclaire la première face principale du support 102, on observe un troisième rendu multi-couleurs des deuxièmes portions de l'ensemble pellicule 115 - fil 110.
Il convient de noter que les premières portions peuvent éventuellement être observées en transmission mais leur rendu de couleurs sera alors bien moins perceptible que celui des deuxièmes portions.
Le marquage de l'élément de sécurité 103 est ici une lettre imprimée 111 sur chaque deuxième portion du fil 110.
Un troisième mode de réalisation de l'invention va être à présent décrit en référence à la figure 5. L'épaisseur du billet et de l'élément de sécurité sont bien sûr exagérées à la figure 5 pour faciliter la compréhension de la figure 5. Les éléments en commun avec le premier mode de réalisation conservent leur numérotation augmentée de deux centaines.
L'élément de sécurité 203 comporte ici un film à effets interférentiels 220 qui est collé sur l'une des faces principales du support 202.
Le marquage de l'élément de sécurité est ici un logo 221 imprimé sur le film.
Un procédé de détermination de l'authenticité du billet selon le deuxième mode de réalisation va être à présent décrit.
Au cours d'une première étape, une première face du billet 101 est éclairée sous une première incidence à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une première longueur d'onde. On repère alors la réponse spectrale de premiers rayons lumineux réfléchis par le billet 101 sous l'action de l'éclairage selon trois angles d'observation distincts et la réponse spectrale de deuxièmes rayons
lumineux réfractés et transmis par le billet 101 sous l'action de l'éclairage selon trois angles d'observation différents. On étudie ainsi la réponse lumineuse de la première face et la réponse lumineuse de la deuxième face du billet 101 opposée à la première face du billet sous trois angles d'observation différents pour chacune des deux faces du billet 101.
Au cours d'une deuxième étape, le billet 101 est éclairé sous une deuxième incidence différente de la première incidence et à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une deuxième longueur d'onde identique à la première longueur d'onde. On repère alors la réponse spectrale de troisièmes rayons lumineux réfléchis par le billet 101 sous l'action de l'éclairage selon les trois angles d'observation distincts et la réponse spectrale de quatrièmes rayons lumineux réfractés et transmis par le billet 101 sous l'action de l'éclairage selon les trois angles d'observation différents. On étudie ainsi une nouvelle fois la réponse lumineuse de la première face et la réponse lumineuse de la deuxième face sous des angles d'observation différents entre eux mais identiques à ceux de la première étape.
Au cours d'une troisième étape, le billet 101 est éclairé sous une troisième incidence différente de la première incidence et à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une troisième longueur d'onde identique à la première longueur d'onde. On repère alors la réponse spectrale de cinquièmes rayons lumineux réfléchis par le billet 101 sous l'action de l'éclairage selon les trois angles d'observation distincts et la réponse spectrale de sixièmes rayons lumineux réfractés et transmis par le billet 101 sous l'action de l'éclairage selon les trois angles d'observation différents. On étudie ainsi une nouvelle fois la réponse lumineuse de la première face et la réponse lumineuse de la deuxième face sous des angles
d'observation différents entre eux mais identiques à ceux de la première étape et de la deuxième étape.
Au cours d'une quatrième étape, l'authenticité du billet 101 est estimée en fonction des réponses spectrales des premiers, deuxièmes, troisièmes, quatrièmes, cinquièmes et sixièmes rayons lumineux par exemple par comparaison de chacune des 18 réponses spectrales repérées avec une réponse spectrale théorique correspondante.
L'estimation peut être telle que toutes les comparaisons doivent correspondre pour que le billet 101 soit estimé comme étant authentique ou peut être telle qu'un nombre prédéterminé seulement de comparaisons doivent correspondre pour que le billet 101 soit estimé comme étant authentique .
Au cours d'une cinquième étape, on indique si le billet 101 est authentique ou non.
Il est ainsi possible d'étudier l'authenticité du billet 101 par réflexion (étude des rayons lumineux réfléchis par le billet et donc des couleurs de la première face du billet) et par transmission (étude des rayons lumineux réfractés et transmis par le billet et donc des couleurs de la deuxième face du billet) .
Le procédé d' authentification du billet 101 selon l'invention est donc particulièrement sévère et permet une très bonne détection des billets reproduits illicitement .
Un tel procédé ne peut être mis en œuvre avec un élément de sécurité de l'art antérieur imprimé avec une encre OVI sur le support puisque de telles encres sont opaques en transmission.
Selon un mode de réalisation particulier, le procédé comporte en outre les étapes supplémentaires successives de :
- prise d'au moins une image d'au moins une partie du billet de banque 101,
- repérage du marquage 111,
- analyse de l'authenticité du marquage 111.
Au cours de la cinquième étape, on indique ainsi si le billet 101 est authentique en fonction de l'analyse des réponses spectrales des premiers, deuxièmes, troisièmes, quatrièmes, cinquièmes et sixièmes rayons lumineux repérées et de l'analyse de l'authenticité du marquage 111.
En référence à la figure 6, le dispositif pour la mise en œuvre du procédé décrit ci-dessus comporte ici une première source de rayonnement 301 pour la mise en œuvre de la première étape, une deuxième source de rayonnement 302 pour la mise en œuvre de la deuxième étape et une troisième source de rayonnement 303 pour la mise en œuvre de la troisième étape. Les trois sources de rayonnements 301, 302, 303 sont espacées et inclinées l'une par rapport à l'autre en regard de la première face du billet 101.
Le dispositif comporte en outre ici des premiers moyens de repérage comportant ici trois premiers capteurs d'enregistrement 311, 312, 313 des réponses spectrales des rayons lumineux réfléchis par le billet 101 pour la mise en œuvre des trois premières étapes, les trois premiers capteurs 311, 312, 313 étant disposés en regard de la première face du billet 101.
Le dispositif comporte également des deuxièmes moyens de repérage comportant ici trois deuxièmes capteurs d'enregistrement 321, 322, 323 des réponses spectrales des rayons lumineux réfractés et transmis par le billet 101 pour la mise en œuvre des trois premières étapes. Les trois deuxièmes capteurs 321, 322, 323 sont disposés en regard de la deuxième face du billet 101.
Bien entendu l'invention n'est pas limitée au mode de réalisation décrit et on peut y apporter des variantes de réalisation sans sortir du cadre de l'invention tel que défini par les revendications.
En particulier, bien qu' ici les différents documents de sécurité décrits soient des billets de banque,
le document de sécurité selon l'invention pourra être une carte d'identité, un papier officiel ...
L'élément de sécurité pourra avoir une structure symétrique selon un plan de l'élément de sécurité qui est parallèle aux deux faces principales parallèles de l'élément de sécurité et qui s'étend au centre de l'élément de sécurité. En variante, l'élément de sécurité pourra avoir une structure asymétrique ce qui autorisera un plus grand nombre de variations de couleurs du film à effets interférentiels selon la face de l'élément de sécurité observé .
Lorsque le film est composé d'un empilement de feuilles d'indices de réfraction différents, le film pourra être formé de seulement deux matériaux : la moitié des couches étant d'un premier matériau conférant à ces couches un premier indice de réfraction et l'autre moitié des couches étant d'un deuxième matériau conférant à ces couches un deuxième indice de réfraction, l'alternance d'une couche avec le premier indice de réfraction et d'une couche avec le deuxième indice de réfraction conférant au film ses effets interférentiels .
Bien qu'ici le film soit composé d'un empilement de feuilles d'indices de réfraction différents, le film pourra avoir n' importe quelle structure permettant de conférer des propriétés interférentielles au film. Le film pourra ainsi comporter un maillage de micro-éléments (comme des micro¬ sphères) en trois dimensions ou comporter une structure à base de cristaux liquides. Contrairement à une encre OVI, ou de façon plus générale une couche colorée comprenant des pigments particuliers, c'est avant tout la structure interne particulière du film à effets interférentiels , et non le matériau le constituant, qui confère au film ses propriétés optiques.
Le film pourra être agencé partiellement dans l'épaisseur du support ou être seulement rapporté sur le
support. Le film pourra ainsi être un patch rapporté sur le support. Le film pourra également être collé sur l'une des faces du document de sécurité. Le film pourra également pelliculer ou encapsuler toute une face du document de sécurité.
L'élément de sécurité pourra ne pas comporter de marquage porté par le film. De préférence, un marquage sera toutefois porté par le film. En effet, le marquage du film permettra de sécuriser davantage l'élément de sécurité et de rendre plus complexe la reproduction frauduleuse du document de sécurité. Par « marquage » on entendra bien entendu toute forme, symbole, sigle, caractère alphanumérique ... inscrit volontairement sur ou dans le film pour authentifier le film. Le marquage et/ou l'élément de sécurité pourra comporter une couche de protection, comme une couche de vernis, pour protéger le marquage et/ou l'élément de sécurité.
Le marquage pourra être imprimé par un autre type d'encre que celle décrite comme une encre visible dans le spectre visible ou visible uniquement sous lumière infrarouge ou ultraviolet ou de façon plus générale une encre visible sous un rayonnement à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une première longueur d'onde et transparente sous un rayonnement à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une deuxième longueur d'onde. L'encre pourra également être une encre ayant une couleur différente selon l'éclairage avec lequel on éclaire le marquage et/ou l'angle selon lequel on regarde le marquage comme une encre ayant une première couleur sous éclairage ultraviolet et une deuxième couleur sous éclairage infrarouge. L'encre pourra également être une encre dite « anti-Stokes » ce qui désigne dans le domaine des documents de sécurité les encres qui contiennent des substances luminescentes réagissant sous un éclairage d'excitation de longueur d'onde donnée, les encres ayant
une longueur d'onde de réémission de valeur inférieure à la longueur d'onde donnée de l'éclairage d'excitation. Lorsque le marquage est composé d'au moins une encre luminescente, celle-ci pourra être apte à réémettre dans plusieurs longueurs d'ondes distinctes lorsqu'elle sera excitée à une longueur d'onde donnée ou une plage de longueur d'ondes donnée. Par exemple l'encre pourra être telle qu'elle sera totalement transparente sous spectre visible et qu'elle réagira dans trois couleurs distinctes (une longueur d'onde dans le vert, une dans le rouge et une dans le bleu) lorsqu'elle sera excitée grâce un rayonnement Infra Rouge.
L'encre du marquage peut donc permettre de modifier localement les propriétés optiques du film de l'élément de sécurité. Ceci rend alors particulièrement difficile la reproduction frauduleuse de l'élément de sécurité.
Bien qu' ici le marquage soit inscrit par impression, le marquage pourra être inscrit sur ou dans le film par tout autre procédé possible comme par exemple par embossage (mécanique ou thermique) du film ou par métallisation et/ou démétallisation du film. De façon remarquable, l' embossage du film permet également de modifier localement les propriétés optiques du film ce qui rend particulièrement difficile la reproduction frauduleuse de l'élément de sécurité.
Le marquage pourra être différent de ce qui a été décrit. Le marquage pourra ainsi comporter un code barre, un logo, une image et/ou un code alphanumérique. Le marquage pourra éventuellement ne pas représenter une chose précise mais être seulement identifiable de par sa forme ou sa taille par exemple.
Le document de sécurité pourra ne pas comporter de pellicule ayant une structure agissant comme un réseau de diffraction. Le document de sécurité pourra bien entendu comporter une pellicule ayant une structure agissant comme
un réseau de diffraction dans d'autres modes de réalisation que celui décrit.
Le document de sécurité pourra ne pas comporter d'orifice permettant d'observer la deuxième face du film intégré ou rapporté sur le support.
Le procédé de détermination décrit est bien sûr applicable à d'autres modes de réalisation que celui décrit .
Le procédé de détermination pourra comporter un nombre différent d'étapes d'éclairage et de repérage de la variable liée aux rayons lumineux que ceux décrits. Le repérage pourra être effectué uniquement pour les rayons lumineux réfléchis ou uniquement pour les rayons lumineux transmis par le document de sécurité et non à la fois pour les rayons réfléchis et les rayons transmis par le document de sécurité. Les éclairages selon des incidences différentes pourront également être de plages de longueurs d'ondes centrées autour de longueurs d'ondes différentes.
De préférence, lorsque le marquage sera imprimé à partir d'une encre visible sous un rayonnement à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une première longueur d' onde et transparente sous un rayonnement à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une deuxième longueur d'onde, le procédé comportera les étapes de :
- éclairer une première face du document de sécurité sous une première incidence à une plage de longueurs d'ondes centrée autour d'une première longueur d'onde et repérer au moins une variable représentative d'un premier rayon lumineux réfléchi par le document de sécurité et prendre au moins une première image d'au moins une partie du document de sécurité,
éclairer la première face du document de sécurité sous la deuxième incidence et repérer au moins une variable représentative d'un deuxième rayon lumineux réfléchi par le document de sécurité et prendre au moins
une deuxième image d' au moins une partie du document de sécurité,
- estimer l'authenticité du document de sécurité en fonction des variables repérées,
- repérer le marquage sur la première image et la deuxième image,
- analyser l'authenticité du marquage à partir du repérage du marquage sur la première image et la deuxième image,
- indiquer si le document de sécurité est authentique en fonction de l'étape d'estimation de l'authenticité du document de sécurité en fonction des variables repérées et de l'étape d'analyse de l'authenticité du marquage.
De la sorte, il s'avère possible d'authentifier simultanément le film et le marquage porté par le film.
Chaque source de rayonnement pourra être actionnable selon un unique mode d'excitation différent de celui des autres sources de rayonnement. En variante, chaque source de rayonnement pourra éclairer le document de sécurité sous des éclairages de plages de longueurs d' ondes centrées autour de longueurs d'ondes différentes.
Pour toute la présente demande, l'éclairage du billet pour la mise en œuvre du procédé de détermination sera tel que la plage de longueur d'onde de l'éclairage comportera toujours au moins une partie du spectre visible. Par spectre visible on entend bien entendu la partie du spectre électromagnétique qui est visible pour l'œil humain (ce qui correspond sensiblement à une gamme de longueurs d'ondes allant de 380-800 nanomètres) .
Un nombre différent de réponses pourra être repéré lors de la mise en œuvre du procédé d' authentification . Les réponses pourront n'être repérées qu'à partir d'un unique angle d'observation particulier si on éclaire différemment l'élément de sécurité (angle d'éclairage différent, type de
lumière différente, éclairage de la face arrière du document de sécurité et de la face avant du document de sécurité...) .
En variante, plutôt que d'éclairer une face du document de sécurité et d'étudier simultanément les rayons transmis et réfléchis par le document de sécurité de chaque côté du document de sécurité, on pourra éclairer successivement chaque face du document de sécurité et étudier successivement respectivement les rayons transmis et réfléchis par le document de sécurité sur un unique côté du document de sécurité.
Les sources de rayonnement pourront être agencées vis-à-vis des deux faces du document de sécurité. Les capteurs pourront être agencés vis-à-vis d'une unique face du document de sécurité. La position et l'orientation de chacun des capteurs et de chacune des sources de rayonnement illustrées à la figure 6 ne sont bien entendu pas limitatives.