VERRE A DEGUSTATION PARTICULIERE UTILISABLE POUR L'EXAMEN OLFACTIF DES BOISSONS ALCOOLISEES
L'invention concerne un verre à dégustation plus particulièrement adapté à l'examen olfactif des boissons alcoolisées telles que le vin, les eaux de vie, les spiritueux, les liqueurs et plus généralement tout autre liquide alcoolisé consommable.
On sait bien que l'amateur qui veut apprécier toutes les qualités d'un vin procède en trois actes dont la succession habituelle est la suivante : le vin ayant été préalablement versé dans le calice d'un verre à dégustation, en quantité appropriée que connaissent bien les habitués, il est d'abord procédé à un examen visuel permettant d'apprécier la couleur, la robe ou la jambe du vin suivi d'un examen olfactif, permettant de percevoir et d'apprécier les arômes et le bouquet du même vin avant d'effectuer une "mise en bouche" qui est en réalité un examen gustatif pour dégager la saveur du liquide et en déduire sa richesse en alcool, la présence des tannins et enfin son acidité.
S'il est relativement aisé d'examiner la couleur d'un vin au travers de la paraison d'un simple verre à dégustation sur les parois lisses duquel il est toujours possible de faire glisser le vin, en revanche pour réaliser avec finesse l'examen olfactif, il est nécessaire de procéder préalablement à une oxygénation convenable du liquide dans le verre ; il est à cet égard rappelé que l'apport de molécules d'oxygène dans une boisson alcoolisée contribue à briser les molécules d'alcool avec la conséquence d'une relaxation optimale des arômes que l'on peut alors facilement recueillir par le buvant du verre, c'est-à-dire par son ouverture supérieure.
A cet égard, il existe de nombreuses solutions pour concentrer au mieux les arômes dans la région du nez de l'amateur et les plus classiques consistent à donner au calice du verre une forme générale de révolution en tulipe dont la paraison présente un profil évasé plus ou moins ventru dans sa partie inférieure pour recevoir sur une
hauteur dite de service une quantité de vin appropriée, le profil supérieur de la paraison se rétrécissant progressivement dans le sens de la hauteur du verre jusqu'à son buvant. Un tel verre à dégustation, qui peut d'ailleurs se décliner diversement en verre avec ou sans pied ou encore en ballon de différents diamètres ou galbes, fait aujourd'hui l'objet d'une normalisation en France qui dépend bien sûr des différents vins que l'on souhaite tester. Préalablement à l'examen olfactif des vins, il est aujourd'hui habituel et constant d'imprimer au verre contenant le liquide à apprécier, une légère rotation sur lui-même afin de l'aérer au maximum et exhumer ainsi ses arômes ; on comprend bien qu'un tel mouvement dans un verre à paroi lisse ne conduise finalement qu'à une oxygénation de la surface du vin ne dégageant alors que trop faiblement les arômes .
Inversement, une trop grande agitation du vin qui serait par exemple obtenue par des mouvements brusques du verre serait extrêmement préjudiciable notamment dans l'appréciation des vins vieux.
Dans ce sens, et à l'instar des enseignements du brevet français FR-2.684.534 , certains ont proposé des verres à boire ou pour la dégustation, présentant sur la partie intermédiaire de leur paraison, un bord d'arrêt ou analogue placé en saillie à l'intérieur du verre pour venir perturber le mouvement giratoire donné au vin ; on voit bien ici tout le danger de casser les molécules de vin au lieu de contribuer à une plus grande aération. Selon l'invention, il est ainsi proposé un verre à dégustation permettant la restitution parfaite des arômes en créant une turbulence convenable pour brasser largement le vin sans le dégrader, lorsque l'amateur imprime un léger mouvement de rotation axial du verre. A cet effet et conformément à l'invention, il est proposé un verre pour la dégustation des vins et autres boissons analogues comprenant au moins un calice dont la paraison en forme générale de révolution par exemple en tulipe, a un profil
évasé plus ou moins ventru dans sa partie inférieure comprenant le fond prévu pour recevoir sur une hauteur de service une quantité de vin appropriée, ledit verre se rétrécissant avantageusement et progressivement dans le sens de sa hauteur jusqu'à son buvant, permettant d'apprécier finement les qualités olfactives du vin soumis à une turbulence manuellement provoquée pour faciliter son oxydation par l'air ; ce verre est remarquable en ce que la surface interne du fond du calice présente avantageusement, mais pas nécessairement, des reliefs et la paroi interne de la paraison de la partie évasée comporte une pluralité de creux.
On comprend bien qu'ainsi perfectionné, le verre à dégustation conforme à l'invention procure, par ses reliefs émergeant du fond, l'agitation du liquide dans sa partie inférieure contribuant ainsi à un brassage en profondeur dès les premiers mouvements du liquide ; ce brassage de fond est naturellement complété par les creux disposés sur la paraison du calice sur le trajet même du liquide lorsqu'il parvient à sa plus grande vitesse. Cette succession de reliefs et de creux n'a pas l'effet de butée qui est désastreux dans le document antérieur et au contraire contribue à donner de légères inflexions au mouvement du liquide en giration dans le verre provoquant ainsi une zone de turbulence modérée et surtout homogène dans tout le liquide. On observe alors que la relaxation des arômes est considérablement augmentée participant ainsi à une meilleure appréciation olfactive des qualités du vin.
Selon d'autres caractéristiques, la forme générale des reliefs et des creux d'ailleurs, est proche d'une calotte sphérique afin d'éviter de fouetter le vin tout en perturbant ses trajectoires de giration. Suivant d'autres dispositions, les reliefs notamment dans le fond du verre conforme à l'invention, auront des hauteurs maximales différentes suivant leur position par rapport à l'axe du verre .
Selon encore d'autres caractéristiques importantes de l'invention, les creux disposés dans la paraison du verre
conforme à l'invention, seront ici encore distribués de telle manière qu'une partie d'entre-eux contribuent à l'accélération du liquide lorsqu'il est entraîné par la giration du verre et une autre partie contribue à provoquer des remous dans toute la masse pour créer une turbulence moyenne et contrôlée .
D'autres caractéristiques et avantages ressortiront mieux encore de la description qui va être faite d'un verre pour la dégustation de boissons alcoolisées conforme à l'invention, qui sera donnée à titre d'exemple non limitatif en référence aux dessins annexés sur lesquels :
- la figure 1 est une vue axonométrique en élévation et en coupe verticale axiale d'un verre à dégustation conforme à l'invention. - la figure 2 est une représentation du fond du verre à dégustation vue de dessus et suivant un schéma développé des reliefs et des creux conformes à l'invention.
- la figure 3 est une représentation en vue de dessus et en développé dans le plan horizontal des reliefs au fond du verre à dégustation de la figure 1.
- la figure 4 est une vue en coupe verticale suivant la ligne IV/IV de la figure 3.
- la figure 5 est une vue de dessus et en développé des creux formés sur la paraison de la partie ventrue du verre à dégustation conforme à l'invention.
- la figure 6 est une vue en coupe verticale suivant la ligne VI/VI de la figure 5.
Conformément à la figure 1, le verre à dégustation pour des boissons alcoolisées telles que les eaux-de-vie, les spiritueux, les liqueurs et autres liquides analogues est formé, pour l'essentiel, d'un calice 1 comportant en partie basse un fond 2 relié par une paraison 3 à une ouverture supérieure appelée buvant 4. La paraison 3 qui peut être en verre, en cristal ou en plastique, a une forme générale de révolution autour d'un axe vertical Z,Z' ; la partie inférieure de la paraison est constituée d'une partie évasée vers le haut dont le profil est plus ou moins ventru sur une hauteur d'environ un tiers de la hauteur du
calice 1 ; cette partie évasée ventrue du verre constitue, en réalité, la zone d'intérêt pour l'appréciation d'un vin ou analogue, qui sera recueilli à cet effet dans le fond 2 du verre sur une hauteur de service H déterminant la zone d'intérêt du verre.
Un peu au-delà de cette hauteur de service H, la paraison du calice s'étend vers le haut en se rétrécissant progressivement jusqu'au buvant 4, donnant à l'ensemble une allure générale de tulipe. Selon une exécution préférentielle de l'invention, le calice 1 repose sur un pied 5 par l'intermédiaire d'une jambe 6 dont la forme et les dimensions sont sans importance dans le cadre de l'invention.
Selon la caractéristique fondamentale de l'invention, la surface interne du fond 2 du calice 1 présente une pluralité de reliefs 7,8 et la paroi interne de la paraison 3, au niveau de la partie évasée du calice 1, comporte une pluralité de creux 9,10, répartis selon une géométrie particulière représentée en vue de dessus et à plat sur la figure 2.
En référence aux figures 3 et 4 , il sera maintenant décrit une configuration préférée des reliefs 7 et 8 répartis, comme on l'a dit, sur le fond 2 du calice 1 du verre à dégustation selon l'invention. Dans l'axe Z,Z' du verre et à partir du fond 2, une protubérance centrale 7 s ' étend vers le haut selon une forme générale de calotte sphérique émergeant du fond 2 sur une hauteur d ' au moins quelques millimètres de haut ; autour de cette protubérance centrale 7 et à bonne distance, est répartie, normalement de façon régulière c'est-à-dire à égale distance de l'axe Z,Z', une pluralité de secondes protubérances 8 toutes issues de la surface interne du fond 2 qui peut être plane ou plus classiquement de forme quelconque et galbée à concavité tournée vers le haut, comme représenté sur la figure 1, par exemple ; ces secondes protubérances 8 sont préférentiellement , mais pas nécessairement, toutes identiques entre elles, et ont une forme générale de calotte sphérique émergeant du fond 2 sur une hauteur plus
faible que celle de la protubérance centrale 7 et de rayons plus faibles que celle-ci, comme on l'a représenté sur la figure 4. Il va de soi que d'autres réalisations tendant à ne pas disposer régulièrement les secondes protubérances 8 autour de la calotte centrale 7 ou encore à créer des formes différentes pour chacune des secondes protubérances 8 disposées autour de la calotte centrale 7, ne pourraient apporter rien de plus dans l'aération du vin et donc de telles configurations ne sortiraient pas du cadre de l'invention.
Enfin et selon une variante simplifiée du verre conforme à l'invention, celui-ci peut être dépourvu de tous reliefs ou n'en comporter que certains : soit la protubérance centrale 7, soit les protubérances secondes 8 disposées autour de l'axe Z,Z' autour d'un fond 2 lisse
En référence aux figures 1, 5 et 6 , il est prévu sur la paroi interne de la paraison 3 du verre conforme à l'invention de disposer une pluralité de creux 9,10 se répartissant le long d'une couronne, comprise entre deux cercles concentriques supérieur c_ι et inférieur ç2 (figure 1), s ' étendant sur la partie évasée du calice 1 juste au-dessus de la surface interne correspondant au fond 2 et sans intersection avec cette surface.
Selon une exécution préférée de l'invention, la largeur de la couronne des creux 9,10 correspondant à la distance entre les deux cercles concentriques ç_ι,ç_2 est telle qu'elle ne dépasse pas la hauteur de service H du verre à dégustation ; en d'autres termes, le cercle supérieur ç_ι doit se situer au plus haut près de la hauteur H de service telle qu'on l'a définie au-dessus.
Selon une caractéristique tout à fait essentielle de l'invention, les creux pratiqués sur la paraison 3 du verre conforme à l'invention sont au moins de deux types, afin de provoquer successivement une zone d'accélération du liquide, par exemple du vin, à l'intérieur du verre lorsque l'amateur imprime au verre une rotation axiale sur lui-même et ce, sur une fraction circulaire A de la couronne C, puis ensuite une zone de turbulence du vin sur la partie
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restante B de la même couronne C (figure 5) .
Comme représentés sous une forme développée à plat sur la figure 6, les creux 9 disposés ou s 'étendant sur la fraction circulaire A de la couronne C, correspondant comme on 1 ' a dit à la zone d'accélération, sont constitués d'une pluralité d'empreintes allongées, s ' incrustant progressivement dans l'épaisseur de la paraison 3 ou la déformant corrélativement vers l'extérieur du calice 1 pour en conserver l'épaisseur, depuis le cercle ç_2 inférieur de la couronne C où elles naissent pour venir tangenter le cercle ç_ι supérieur de la même couronne C, en étant disposées en épis, de préférence les unes contre les autres, avec une inclinaison du haut vers le bas dans le sens anti-horaire, l'observateur les regardant par le buvant 4 ; à cet égard, on rappelle que selon une pratique de l'examen olfactif quasi-universelle, l'amateur averti tenant par exemple le pied 5 du verre à dégustation entre le pouce et l'index, imprimera à celui-ci un mouvement giratoire anti-horaire autour de son axe Z,Z'. En ce qui concerne les creux 10 de la partie restante B de la couronne C destinés à produire une zone de remous ou de turbulences, ceux-ci sont constitués par des empreintes creusées dans l'épaisseur de la paraison 3 ou la déformant corrélativement vers l'extérieur du calice 1 pour en conserver l'épaisseur, épousant la forme générale d'une calotte sphérique ; selon une exécution particulière de l'invention, ces creux 10 ont sensiblement la même géométrie que la protubérance centrale 7 constituant le relief de fond ; à cet égard et selon toujours une exécution non limitative de l'invention, le diamètre des empreintes des creux 10 est égal à la largeur de la couronne C, c'est-à-dire à la distance comprise entre les deux cercles e_ι et c_2, leur profondeur maximale étant plus grande que les empreintes en épis 9, conformément à la représentation en coupe de la figure 6. Enfin, la zone A de la couronne C (figure 5) dite d'accélération s'étend sur à peu près la même distance que la zone B de remous ou de turbulences .
Il va de soi que l'Homme du Métier est tout à fait à même, par son habilité naturelle, de déterminer le cas échéant des dispositions ou des proportions légèrement différentes pour tenir compte de telles spécificités ou spécialités des boissons que l'amateur souhaite justes. On pourra ainsi fabriquer des verres spécialisés pour la dégustation de produits de différents vignobles, voire de différents producteurs dans une région donnée.
Pour utiliser correctement un verre à dégustation conforme à l'invention, il suffit alors de verser à l'intérieur du calice 1 une quantité appropriée du vin par exemple sur une hauteur de service H correspondant environ au tiers dudit calice et en tout cas, au niveau du cercle supérieur çx de la couronne C ; puis, tenant le verre entre le pouce et l'index par le pied 5, on imprime à celui-ci une rotation sensiblement autour de l'axe Z,Z' (figure 1) dans le sens anti-horaire, en regardant le produit par le buvant 4, par lequel seront rapidement exhalés les arômes du vin ainsi oxygéné ; en effet, le vin entraîné en rotation contre la paroi interne de la partie évasée du calice 1 se trouvera rapidement accéléré par les creux 9 agissant comme autant de pâlies sur le produit qui peut alors parvenir dans les creux 10 successifs de la couronne C dans lesquels, sans brutalité, le vin pourra s'enfoncer et ressortir dans chacun d'entre eux, sans pour autant être fouetté comme dans l'art antérieur. Dans le fond 2 du calice 1 où la force centrifuge a un effet moindre, la protubérance 7 viendra provoquer le refoulement de la partie basse du vin vers la paraison 3 du calice jusqu'à venir s'enrouler autour des protubérances secondaires 8 qui à l'instar des creux 10 procurera une turbulence sans choc préjudiciable au produit. Comme on le comprend facilement, cette combinaison de mouvements contribue à un apport d'oxygène tout à fait remarquable venant oxyder très fortement les molécules de vin et donc contribuer à les briser et par conséquent, à libérer un maximum d'arômes que l'on pourra concentrer autour du buvant 4 du calice 1.
Enfin, il est rappelé que selon une exécution simplifiée, on peut réaliser un verre à dégustation seulement doté des creux ou empreintes de la couronne C, conformément à la représentation de la figure 5 ; un tel verre de dégustation procurant encore une grande partie des effets rappelés au-dessus pourrait trouver quelque avantage dans la dégustation de vins particuliers, ne s ' accommodant que très mal aux chocs qui sont engendrés par les protubérances du type 7 ou 8 disposées au fond du verre. Selon une autre variante intermédiaire, le verre à dégustation est muni de sa couronne C de creux 9 et 10 qui est seulement associée à un relief du type de la protubérance centrale 7 venant simplement rabattre la partie basse du vin successivement vers les creux d'accélération 9, puis vers les creux de turbulence 10.
Enfin, un tel verre qui pourra avantageusement être fabriqué selon les recommandations ou les normes préconisées par l'Institut National des Appellations d'Origine en France (INAO) , apporte pour l'amateur averti une garantie de pouvoir évaluer finement et donc sérieusement des catégories souvent très proches de produits qu'il est pratiquement impossible de délimiter, selon les techniques ancestrales de l'examen olfactif.