DISPOSITIF POUR L'OUVERTURE D'UN CONTENANT RENFERMANT UN LIQUIDE EFFERVESCENT
La présente invention concerne un dispositif pour faciliter l'ouverture d'un contenant renfermant un liquide effervescent, par exemple une bouteille de vin effervescent tel que du Champagne.
Les bouteilles de vin effervescent (Champagne, vin mousseux ...) sont généralement obturées au moyen d'un bouchon en liège ou en matière plastique, qui est verrouillé sur le goulot par un muselet métallique associé à une capsule. L'ouverture de la bouteille est tout d'abord réalisée en enlevant le muselet métallique ; on arrache ensuite le bouchon tout en assurant son maintien pour éviter qu'il ne saute.
Etant donné la surpression interne importante, de l'ordre de 5 à 6 kg/cm2 pour les vins effervescents, l'opération d'arrachage du bouchon peut se révéler délicate et quelquefois dangereuse. Le document DE-C-275688 décrit un système de fermeture pour des bouteilles contenant un liquide effervescent, permettant l'évacuation des gaz internes sous pression, avant l'enlèvement du bouchon d'obturation classique.
Pour cela, un orifice est aménagé dans le goulot de la bouteille, entre le bouchon et le niveau supérieur du liquide conditionné ; cet orifice est obturé par un adaptateur muni de bords souples qui est positionné par l'intérieur de la bouteille et qui est maintenu en position par une bague coulissant sur le goulot.
Le dégagement de la bague coulissante provoque l'éjection de l'adaptateur et en conséquence l'évacuation des gaz sous pression.
Ce principe de fermeture est relativement complexe à mettre en œuvre et il ne répond pas aux exigences de fiabilité totale en matière d'étanchéité que l'on recherche dans le cadre de l'embouteillage de vins effervescents et en particulier de Champagne. La présente invention propose un dispositif très simple et très fiable permettant de faciliter et de sécuriser l'ouverture des bouteilles renfermant un liquide effervescent.
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Ce dispositif est prévu sur un contenant muni d'un bouchon d'obturation supérieur ; il est constitué d'un orifice traversant aménagé dans l'épaisseur de la paroi du contenant, entre le bouchon d'obturation et le niveau supérieur du liquide conditionné, lequel orifice est fermé de manière étanche par un obturateur amovible. Cet obturateur est constitué d'une tige de pénétration dans ledit orifice, d'une tête destinée à venir se positionner contre la paroi extérieure du contenant et d'un organe solidaire de ladite tête permettant l'extraction manuelle dudit obturateur ; l'étancheite de la fermeture est obtenue sur une zone de contact entre la tige d'obturateur et les parois de l'orifice et/ou sur une zone de contact entre la tête d'obturateur et la paroi extérieure du contenant.
Selon une première forme de réalisation possible, la tige d'obturateur est introduite à force dans l'orifice d'évacuation des gaz sous pression ; on peut aussi envisager d'utiliser un produit de jointure, genre colle, mastic ou pâte de qualité alimentaire, réalisant l'étancheite entre ladite tige et les parois de l'orifice.
Selon un autre mode de réalisation, ou en complément, la tête de l'obturateur est solidarisée avec la paroi extérieure du contenant, par une opération de collage ou de soudage à chaud par exemple, pour assurer ou optimiser l'étancheite de la fermeture.
Dans tous les cas, l'obturateur amovible est adapté pour résister à la poussée liée à la pression des gaz internes et pour pouvoir être enlevé manuellement par simple arrachage. D'autre part, le bouchon supérieur doit être dimensionné pour pouvoir être arraché manuellement du goulot de la bouteille, une fois les gaz internes évacués.
L'orifice est réalisé dans le contenant lors de sa fabrication (moulage ou soufflage pour une bouteille en verre), ou postérieurement par une opération de perçage. Cet orifice est fermé par l'obturateur avant le conditionnement du liquide dans le contenant, ou bien lors de l'opération de pose du bouchon supérieur, de façon à obtenir l'étancheite
du contenant et éviter que les gaz internes soit chassés ou s'échappent involontairement avant l'ouverture.
Lorsque l'on retire l'obturateur de l'orifice de réception, les gaz internes s'échappent vers l'extérieur et la pression interne du contenant est ramenée très rapidement à la pression atmosphérique ; il suffit ensuite d'arracher le bouchon du goulot (après avoir enlevé le muselet de verrouillage le cas échéant) pour obtenir une ouverture sans risque de voir le bouchon sauter et sans risque que le liquide jaillisse d'une manière incontrôlée. Toujours selon l'invention, la forme et les dimensions de la tige d'obturateur sont adaptées pour combler totalement l'orifice d'évacuation des gaz sous pression ; cela permet d'éviter la présence d'une cavité interne dans laquelle un éventuel dépôt lié au liquide conditionné pourrait s'agglomérer. Selon une autre caractéristique, l'obturateur comporte une boucle de traction solidaire de sa tête d'extrémité, permettant son extraction manuelle du contenant. De préférence, l'obturateur est réalisé par moulage de matière plastique de qualité alimentaire et la boucle de traction est réalisée de façon monobloc avec la tête dudit obturateur. Selon une caractéristique préférentielle, l'ouverture d'évacuation des gaz sous pression a une forme générale tronconique, la grande base du tronc de cône étant située du côté de la face externe de la paroi du contenant. Toujours selon une caractéristique préférentielle, la grande base de l'orifice tronconique (côté extérieur du contenant) a un diamètre inférieur à 1 ,5 mm et la petite base (côté intérieur du contenant) a un diamètre inférieur à 1 mm.
Pour obtenir une fermeture fiable et étanche de l'orifice tronconique, le corps allongé de l'obturateur peut avoir une forme également tronconique ; il peut aussi être constitué d'une juxtaposition de cylindres coaxiaux dont le diamètre décroît à partir de la tête d'extrémité.
L'invention sera encore illustrée par la description suivante de différents modes de réalisation particuliers, donnés uniquement à titre d'exemple et représentés sur les dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue de côté et en coupe partielle de la partie supérieure d'une bouteille renfermant un liquide effervescent, équipée conformément à la présente invention pour faciliter et sécuriser son ouverture ;
- la figure 2 est une coupe partielle et agrandie de la paroi de la bouteille qui montre l'obturateur positionné dans l'orifice d'évacuation des gaz ; - la figure 3 est une coupe partielle et agrandie de la paroi de la bouteille qui montre l'orifice d'évacuation des gaz sans l'obturateur ;
- la figure 4 est une vue isolée de l'obturateur illustré sur la figure 2 ;
- la figure 5 illustre une variante de réalisation de l'obturateur.
La bouteille 1 représentée sur la figure 1 renferme un liquide effervescent 2, par exemple du Champagne ; cette bouteille est obturée en partie supérieure par un bouchon 3 associé à un muselet de verrouillage 4. Entre le bouchon 3 et le niveau supérieur 5 du liquide 2, on remarque la présence d'un système de dégazage 6 détaillé sur la figure 2.
Ce système de dégazage 6 est constitué d'un petit orifice 8 traversant la paroi de la bouteille 1 , fermé de manière étanche par un obturateur 10.
Cet obturateur 10 est introduit à force dans l'orifice 8 par l'extérieur de la bouteille 1 et il est muni d'une languette d'extraction 12.
L'orifice 8 aménagé dans l'épaisseur de la paroi de la bouteille a une forme tronconique (figure 3) pour faciliter le positionnement de l'obturateur 10. Ses dimensions doivent être minimisées pour que la force due à la pression exercée par les gaz internes sur l'obturateur 10 soit très faible.
A titre d'exemple, l'ouverture extérieure de l'orifice 8, correspondant à la grande base du tronc de cône, peut avoir un diamètre a de l'ordre de 1 ,15 mm et son ouverture débouchant à l'intérieur de la bouteille peut avoir un diamètre b de l'ordre de 0,85 mm.
Pour éviter la présence d'une force d'extraction trop importante, la grande base de l'orifice 8 aura de préférence un diamètre inférieur à 1 ,5 mm et la petite base un diamètre inférieur à 1 mm.
L'orifice 8 peut être réalisé après la fabrication de la bouteille, par une opération de perçage au jet d'eau par exemple.
L'obturateur 10, visible isolément sur la figure 4, est structuré pour obturer de manière étanche l'orifice 8. Son maintien dans l'orifice 8 doit être suffisant pour résister à la pression d'extraction exercée par les gaz internes, et pour permettre son arrachement manuel au moyen de la languette 12, lors de l'opération d'ouverture de la bouteille.
Tel qu'on l'a représenté sur les figures 2 et 4, cet obturateur 10 est constitué d'un corps allongé en forme de tige 14 destinée à venir se positionner dans l'orifice 8, et d'une tête d'extrémité 16 en forme de calotte sphérique dont la face plane vient se plaquer contre la paroi extérieure de la bouteille.
La tige 14 est constituée d'une juxtaposition de cylindres coaxiaux 17, 18 et 19, de longueur sensiblement identique et dont le diamètre décroît à partir de la tête d'extrémité 16. Le cylindre 17 situé du côté de la tête 16 a de préférence un diamètre correspondant au diamètre de la grande base de l'orifice 8 et le cylindre d'extrémité 19 a de préférence un diamètre correspondant au diamètre de la petite base dudit orifice 8. En liaison avec les dimensions de l'orifice tronconique 8 définies ci-dessus, le cylindre 17 qui s'étend à partir de la face plane de la calotte sphérique 16 peut avoir un diamètre de 1 ,15 mm ; le cylindre suivant 18 peut avoir un diamètre de 1 mm et le cylindre d'extrémité 19 peut avoir un diamètre de 0,85 mm.
L'obturateur 10 est réalisé par moulage de matière plastique de qualité alimentaire, par exemple du polyéthylène ; le matériau utilisé est de préférence légèrement déformable à force pour obtenir un coincement efficace de la juxtaposition de cylindres 17, 18 et 19 dans l'orifice 8.
La calotte sphérique 16 a une taille plus importante que l'ouverture extérieure de l'orifice 8 ; son diamètre peut être de l'ordre de 0,5 à 1 cm.
La languette de traction 12 est de préférence réalisée monobloc avec l'obturateur 10 lors de l'opération de moulage. Tel que représenté sur les figures 2 et 4, cette languette 12 a la forme d'une boucle ; elle est solidarisée avec la face convexe de la calotte sphérique et elle s'étend dans le plan correspondant à l'axe 20 du corps allongé 14.
La languette 12 a une forme générale circulaire ou ovale et ses dimensions permettent l'introduction d'au moins un doigt de la main ; elle est de préférence flexible pour permettre son repliage contre le goulot de la bouteille. La tige 14 de l'obturateur 10 est adaptée en dimensions pour combler complètement l'orifice 8. Cela permet d'éviter la présence d'une cavité interne dans le volume de conditionnement, au niveau de laquelle pourrait s'agglomérer un éventuel dépôt du liquide conditionné. Par exemple, si l'épaisseur de la paroi de la bouteille est de l'ordre de 6 mm, la longueur du corps allongé 14 peut être de 7 mm pour disposer d'une petite marge de sécurité au cas où l'obturateur serait incomplètement enfoncé.
La figure 5 illustre une variante de réalisation de l'obturateur. Cet obturateur 10' est obtenu monobloc avec la languette de traction 12' ; il comporte une tête d'extrémité 16' en forme de calotte sphérique et sa tige 14' est en tronc de cône.
L'ouverture de la bouteille 1 s'effectue en arrachant manuellement l'obturateur 10, 10' par une traction sur la languette 12, 12'. Les gaz sous pression cloisonnés entre le liquide 2 et le bouchon 3 peuvent s'échapper par l'orifice 8 libéré et on peut ensuite enlever le muselet 4 puis arracher le bouchon 3.
Les dimensions du bouchon 3 sont adaptées pour permettre son arrachage sans trop de difficulté, malgré l'évacuation préalable des gaz sous pression. On peut ainsi utiliser un bouchon en forme de cylindre de liège ayant un diamètre initial (avant compression) de 29,5 mm, pour un goulot de 17-18 mm de diamètre, alors qu'on utilise dans les techniques de bouchage classique un cylindre de liège ayant un diamètre de 31 mm.
Au lieu de réaliser l'étancheite par la simple adhérence de la tige 14, 14' dans l'orifice 8, du fait de son positionnement à force, on peut aussi envisager d'utiliser un produit de jointure de qualité alimentaire, genre colle, mastic ou pâte à joint, interposé entre ladite tige 14, 14' et les parois de l'orifice 8. On assure dans ce cas une grande sécurité d'etanchéité et il n'est plus nécessaire de dimensionner très précisément la tige d'obturateur 14, 14' par rapport aux cotes de l'orifice 8.
La fermeture étanche de l'orifice 8 peut aussi être réalisée, ou renforcée, par une solidarisation de la tête 16, 16' avec la paroi externe du contenant 1. Cette solidarisation peut être obtenue par collage au moyen d'une colle adaptée ; on peut aussi envisager de sertir le pourtour de la tête 16, 16' sur le contenant, par exemple au moyen d'une technique de soudage par induction (thermoscellage). Le matériau utilisé pour réaliser l'obturateur 10 sera adapté à la technique mise en œuvre ; éventuellement, on prévoira un traitement approprié de la paroi du contenant, sur la zone de solidarisation.
Si on utilise cette seule solidarisation entre la tête 16, 16' et la paroi du contenant pour réaliser l'étancheite, la tige d'obturateur 14, 14' sert alors simplement d'élément de positionnement sur l'orifice 8 et aussi d'organe de comblement pour éviter la présence d'une cavité dans le volume interne de conditionnement. L'orifice et la tige d'obturateur peuvent aussi avoir une forme générale cylindrique.
Pour sécuriser la fermeture étanche, on peut aussi bien entendu associer la technique d'étanchement de l'orifice 8 par la tige d'obturateur 14, 14' avec cette technique de solidarisation entre la tête d'obturateur 16, 16' et le contenant.