IMPLANT DENTAIRE EN OXYDE DE ZIRCONIUM AVEC TARAUDAGE INTERNE
La présente invention se rapporte aux implants dentaires. Plus particulièrement, elle concerne des implants dentaires comportant un orifice central nécessaire à, la mise en place d'un faux moignon taraudé ou d'une bague parodontale.
Ces implants sont destinés à être établis dans le squelette humain, de préférence dans le squelette dentaire, et éventuellement dans le squelette animal. Contrairement aux techniques utilisant des tenons, qui sont placés dans la racine naturelle de la dent, les implants dentaires sont établis après extraction de la dent dans sa totalité. Le tissu osseux, une fois reformé, est alors troué pour la mise en place de l'implant dentaire. La plupart des implants devant être établis dans les tissus osseux sont réalisés en titane le plus pur possible. Les titanes T40, T50 et T60 sont particulièrement utilisés.
Ces implants en titane sont souvent impactés dans l'os. Ceci signifie qu'ils sont ajustés dans un forage de l'os. Le jeu entre l'implant et ce forage de l'os doit être nul. Les implants impactés peuvent être recouverts de substance hydroxyapatite ou de titane poreux. Les implants dentaires, et notamment ceux en titane, peuvent également être vissés dans l'os, ce qui ajoute une sécurité supplémentaire quant à la qualité de la fixation de l'implant dentaire.
Depuis quelques années de nouveaux implants sont expérimentés. Certains ont été adoptés avec succès, dont ceux à base d'oxyde de zirconium. Ces derniers présentent la caractéristique d'être particulièrement robuste, du fait de la dureté du matériau d'oxyde de
zirconium lui-même. Les implants à base d'oxyde de zirconium sont par conséquent très appréciables du fait de leur longévité.
Les implants à base d'oxyde de zirconium qui sont actuellement disponibles peuvent parfois comporter un puits central axial conique. La forme de ce puits est polygonale, le plus souvent carrée ou hexagonale. Il est obtenu par moulage puis frittage et il permet de recevoir les suprastructures ayant une forme similaire a celle du puits central. Ces superstructures s'ajustent dans le puits et sont par la suite fixées par un ciment dentaire. Cependant, en dépit de ce ciment dentaire, et de la robustesse du matériau à base d'oxyde de zirconium, la longévité de ces implants n'est pas encore optimale. Une possibilité pour améliorer la qualité de ces implants serait de les doter d'un trou central axial taraudé. Une vis adéquate viendrait alors fixer un faux moignon dans l'implant dentaire. Le problème est que du fait de son extrême dureté, on ne peut pas effectuer ce trou central axial taraudé après le moulage de l'implant à base d'oxyde de zirconium.
Ce problème est résolu selon l'invention en ce qu'elle présente une méthode de fabrication d'implants dentaire à base d'oxyde de zirconium présentant un trou central axial taraudé. Ce trou taraudé est réalisé selon l'invention au moment du moulage de l'implant dentaire, avec un insert fileté qui doit reproduire le taraudage voulu dans l'implant. Cet insert vissé est amovible et replacé ou changé sur son support, ce support étant une partie mobile du moule. Le taraudage est obtenu par un moulage. On effectue un frittage par injection sous haute pression dans le moule d'une pâte à base d'oxyde de zirconium, suivi d'une cuisson à haute température. Le trou taraudé sert à recevoir des
suprastructures diverses qui sont directement vissées dans l'implant à base d'oxyde de zirconium, ou éventuellement maintenues par des vis adaptées. Ces vis peuvent éventuellement devenir antirotationnelles grâce à l'application d'un ciment dentaire résineux. Plusieurs solutions permettant la réalisation du trou central taraudé du corps de 1 ' implant dentaire seront proposées. Le taraudage est cependant toujours réalisé au moment du moulage de 1 ' implant dentaire par injection à haute pression de la matière à base d'oxyde de zirconium. D'autre part, l'implant dentaire en question est le plus souvent vissable. Par conséquent, l'invention aboutit à la fabrication d'un implant dentaire présentant une longévité meilleure que celle des implants dentaires existant à ce jour. On parle alors, selon l'invention, d'implant taraud. Ce taraudage permet de recevoir une vis adéquate pour fixer un faux moignon sur l'implant dentaire.
L'invention a donc pour objet un implant dentaire à base d'oxyde de zirconium muni d'un filetage extérieur, caractérisé en ce qu'il comporte un taraudage interne réalisé par moulage. L'invention propose également un procédé de fabrication d'un tel implant dentaire.
Les différents aspects et avantages de 1 ' invention apparaîtront plus clairement dans la suite de la description en référence aux figures qui ne sont données qu'à titre indicatif et nullement limitatif de l'invention. Les figures montrent :
- la figure 1 représente, selon l'invention, un implant dentaire et un outil de fabrication de cet implant dentaire, permettant de réaliser d'une première façon un trou central axial taraudé dans l'implant dentaire à base d'oxyde de zirconium;
- la figure 2 illustre une méthode pour retirer un insert ayant servi à la fabrication de l'implant dentaire présenté figure 1;
- la figure 3 représente une seconde méthode de fabrication d'un implant dentaire comportant un trou central axial taraudé;
- la figure 4 illustre une méthode d'extraction d'un insert ayant servi à la fabrication d'un implant dentaire présenté figure 3; - la figure 5 illustre une méthode pour extraire un insert ayant servi à la fabrication d'un implant dentaire comportant un trou central axial taraudé en cas de difficulté avec les méthodes illustrées figures 2 et 4. La figure 1 montre selon l'invention un procédé de réalisation d'un implant dentaire 1 à base d'oxyde de zirconium, présentant un puits centra axial taraudé. L'implant dentaire 1 comporte un filetage extérieur 2. Ce filetage extérieur est de forme triangulaire, symétrique ou asymétrique et comporte des sommets 2a et des creux 2b arrondis. Une extrémité enfouie de cet implant dentaire se termine éventuellement par un hexagone 3. L'extrémité supérieure 4 de l'implant dentaire 1 est cylindrique et lisse sur une hauteur pouvant varier de un à trois millimètres. Cette extrémité supérieure 4 constitue le collet de l'implant. Ce collet 4 possède un alésage polygonal, par exemple hexagonal 5 prolongé vers le bas de l'implant dentaire 1 par un taraudage interne 6. Ce taraudage 6 est réalisé au moment du moulage par un premier insert 7 amovible, qui servira d ' insert moulant. Le taraudage 6 a également ses sommets et ses creux de filet arrondi. Ceci assure, d'une façon générale, une plus grande solidité du filetage.
Selon la figure 1, qui est la représentation d'une méthode préférée pour réaliser 1 ' implant dentaire en oxyde de zirconium, le premier insert fileté 7 sert de reproducteur dans 1 ' implant dentaire 1 au moment du moulage. Ce premier insert fileté 7 est muni à une extrémité inférieure d'une petite partie cylindrique 7d correspondant au diamètre du noyau du taraudage interne
6. Une autre extrémité du premier insert fileté 7 sort de l'implant dentaire 1 et comporte, dans le prolongement du filetage 6, une partie cylindrique lisse 7a continuée par une partie polygonale, de préférence hexagonale, 7b. Cette partie polygonale est interrompue par une gorge 7c en forme de diabolo.
Un moule permettant de réaliser l'implant dentaire 1 avec son filetage extérieur 2 comprend notamment une partie mobile 8 et une partie mobile 8f. Dans la partie mobile 8 un second insert 9, appelé aussi insert auxiliaire est vissé de . façon centrée. Le second insert 9 est muni d'une partie mâle hexagonale qui s'emboîte exactement dans l'alésage 5 de l'implant 1. Il comporte un alésage cylindrique lisse et creux 10a qui permet de recevoir le premier insert 7. Le second insert 9 sert de guide au premier insert 7. Il assure la précision de la position du taraudage interne de l'implant dentaire. Le premier insert 7 est coincé en butée dans le second insert 9. La butée se produit au niveau d'une jonction 7j entre le taraudage 6 et la partie cylindrique lisse 7a du premier insert 7 et de la partie mâle hexagonale 5 du second insert 9. L'association de la partie mobile 8 , du premier insert 7 et du second insert 9 constitue un poinçon. Ce poinçon est apposé avec centrage sur la partie fixe 8f du moule au moyen d'un emboîtement circulaire 8p. Le second insert 9 termine à une extrémité supérieure polygonale 10 enfouie dans la partie mobile 8 du moule. Dans la partie mobile 8 du
moule, on trouve un système à billes 11 poussé par un ressort 12. Ce ressort 12 est maintenu en appui sur la bille 11 par une vis creuse 13 en contact avec une extrémité du ressort 12. Ce mécanisme constitué de la bille 11 du ressort 12 et de la vis creuse 13 permet de retenir 1 ' insert 7 dans la partie mobile 8 du moule au moment où on injecte une pâte à base d'oxyde de zirconium qui constituera l'implant dentaire 1. C'est par une pression sur la gorge 7c en forme de diabolo que la bille 11 retient 1 ' insert 7 dans la partie mobile 8.
Quand l'implant 1 est moulé, la partie mobile 8 associée à 1 ' insert 9 recule en laissant 1 ' insert 7 en place dans l'implant 1. Au moment du recul de la partie mobile 8 associée à 1 ' insert 9, la bille 11 roule au fur et à mesure de la montée sur l'extrémité hexagonale 7b de 1 ' insert 7. Le second insert 9 étant glissé dans la partie mobile 8 du moule recule avec ladite partie mobile 8. La solution, comportant une bille 11 est préférée pour maintenir 1 ' insert 7 pendant l'injection sous haute pression de la pâte à base d'oxyde de zirconium. On pourrait en effet maintenir 1 ' insert 7 à l'aide d'une tige métallique qui traverserait 1 ' insert 7 au travers de la partie mobile 8. Mais une détérioration de l'implant dentaire 1 est probable au cas où on oublierait de retirer cette tige lors du retrait de la partie mobile 8. La bille 11 ne nécessite pas de précautions particulières lors du retrait de la partie mobile 8. La partie fixe 8f du moule est composée de deux morceaux qui peuvent se séparer selon un axe d centré sur le moule et laisser ainsi apparaître l'implant dentaire 1.
La figure 2 illustre une méthode permettant de retirer 1 ' insert 7 ayant servi à la fabrication de
l'implant dentaire taraudé présenté figure 1. Quand l'implant dentaire 1 contenant toujours 1 ' insert 7 est sorti du moule, il est placé dans une cage métallique
17 de forme carré et resserré dans un étau afin d'être démuni de 1 ' insert 7. Cet insert 7 est dévissé au moyen d'une clé creuse 18 possédant une forme femelle polygonale 19, carrée ou hexagonale, s ' adaptant à la forme mâle polygonale 7b, carrée ou hexagonale, de
1 • insert 7. Une partie digitale moletée 18a facilite le dévissage de 1 ' insert 7. Bien que non représentée sur la figure 2 , l'extrémité enfouie 3 en forme d'hexagone de l'implant dentaire, mentionnée lors de la description de la figure 1, permet de verrouiller l'implant au moment du dévissage. Il permet d'autre part de rendre l'implant dentaire 1 antirotationnel lors de son implantation dans l'os.
La figure 3 représente une autre méthode de fabrication de l'implant dentaire 1. On y retrouve de nombreuses pièces présentées lors de la description de la figure 1. Leur fonction n'a pas changé. C'est le cas de l'implant dentaire 1, de son filetage extérieur 2, de sa terminaison hexagonale 3 et de son collet 4. Le collet 4 a toujours un alésage hexagonal 5. Conformément à la méthode présenté à la figure 1, un premier insert métallique 7e usiné ou fritte avec sommets et creux de filet arrondi, servant de reproducteur à un taraudage 2 de l'implant dentaire 1, est utilisé. Un puits hexagonal 7f à flancs parallèles partant de l'extrémité du filetage est aménagé dans le premier insert 7e. Ce puits reçoit une extrémité hexagonale 9a d'un second insert 9f vissé dans le poinçon mobile 8 du moule. Les deux inserts 7e et 9f sont ainsi emboîtés l'un dans l'autre. Le second insert 9f comporte une extrémité hexagonale 9b légèrement conique afin de maintenir serré en fin d'enfoncement
1 ' insert 7e. Leur position horizontale leur permet de demeurer immobile l'un par rapport à l'autre. Le second insert 9f est surmonté par une seconde partie hexagonale 9c qui sert de reproducteur dans l'implant dentaire 1. Une troisième partie cylindrique lisse 9d succède à la partie hexagonale 9c. Elle sert de centrage dans la partie mobile 8 du moule. Enfin, une dernière partie filetée 9e vissée bloque le second insert 9f dans la partie mobile 8. Une fois l'implant 1 moulé, le poinçon mobile 8 du moule recule entraînant 1 ' insert 9f vissé dans ce poinçon 8, tout en abandonnant 1 ' insert 7e dans l'implant dentaire 1. Les deux parties du moule s 'ouvrant, il reste à récupérer l'implant dentaire 1 après extraction de 1 ' insert 7e.
Comme présenté à la figure 4, cette extraction peut s'effectuer par un simple dévissage. Pour ce, on a recours à une cage métallique 17, carrée en l'occurrence. Cette cage métallique 17 est serrée dans un étau. Après extraction de la partie mobile 8 du moule, accompagnée par le second insert 9 f, il suffit d'insérer l'implant 1 dans cette cage et d'orienter l'extrémité hexagonale 3 de l'implant dentaire dans le logement femelle hexagonal de la cage 17. On emploie ensuite une clé digitale 14 comportant une extrémité hexagonale 16 pénétrant dans 1 ' insert 7e. Cette clé digitale possède un diamètre cylindrique 15 qui se centre dans l'hexagone 5 de l'implant dentaire 1. On peut ainsi dévisser 1 ' insert 7e. La figure 5 présente le recours possible en cas de difficulté pour dévisser 1 ' insert 7e. On peut percer 1 ' insert 7 au moyen d'un foret avec hélice à gauche 20 d'une perceuse 21 d'un diamètre légèrement inférieur au noyau du filet de l' insert 7. Il reste ensuite à passer
le taraud de contrôle 22 pour retirer le peu de matière restant dans les filets de 1 ' insert 7.
D'autres techniques peuvent également être utilisées pour faciliter le retrait de 1 ' insert 7 ou de 1 ' insert 7e. On peut, par exemple, pulvériser le premier insert 7 ou 7 e à l'aide d'une substance qui permet à la pâte de ne pas coller à la surface métallique de 1 ' insert avant l'injection dans le moule de la pâte à base d'oxyde de zirconium. On peut également plonger quelques instants 1 ' implants dentaire
1 moulé et le premier insert 7 ou 7e dans de l'azote liquide à environ -250°C. Le premier insert 7 ou 7e et l'implant dentaire 1 étant de nature différente, il vont se contracter plus ou moins lentement. Le premier insert métallique 7 se contracte beaucoup plus rapidement que la matière en pâte à base d'oxyde de zirconium. Le dévissage du premier insert 7 est donc plus facile.
La présente invention a été présentée ci-dessus dans un mode de réalisation préféré mais non limitatif.
Elle pourrait en effet s'accompagner d'une petite bague compensatrice, afin de surélever, de l'épaisseur de la gencive, l'implant dentaire. Cette bague compensatrice dite bague parodontale, pourrait également être réalisée en matière à base d'oxyde de zirconium et être taraudée. Enfin, ce type d'implant taraudé à base d'oxyde de zirconium peut trouver d'autres applications que celle du domaine dentaire exposée ci-dessus. Ce type d'implant peut en effet être vissé dans une partie quelconque du squelette humain et participer ainsi à la mise en place de prothèses.