"Embrayage à friction à dispositif de rattrapage de jeu, notamment pour véhicule automobile"
La présente invention concerne un embrayage à friction, notamment pour véhicule automobile, et se rapporte plus particulièrement à un embrayage équipé d'un dispositif de rattrapage du jeu dû à l'usure des garnitures de friction, ledit dispositif opérant continûment au fur et à mesure de l'usure desdites garnitures. Un embrayage à friction classique comporte généralement un plateau de réaction, éventuellement en deux parties pour formation d'un volant amortisseur, calé en rotation sur un premier arbre, usuellement un arbre menant tel que le vilebrequin du moteur à combustion interne, et supportant par sa périphérie externe un couvercle auquel est rattaché au moins un plateau de pression.
Le plateau de pression est solidaire en rotation du couvercle et du plateau de réaction tout en pouvant se déplacer axialement sous la sollicitation de moyens élastiques à action axiale commandés, généralement un diaphragme métallique prenant appui sur le couvercle, tandis qu'un disque de friction, portant des garnitures de friction à sa périphérie externe, solidaire en rotation d'un arbre, usuellement un arbre mené tel que l'arbre d'entrée de la boîte de vitesses, est intercalé entre le plateau de pression et le plateau de réaction de façon à être serré entre eux lorsque l'embrayage est en position d'engagement. Le diaphragme commande le déplacement axial du plateau de pression lorsqu'il est actionné par une butée de débrayage.
Au cours de la durée de vie d'un tel embrayage, les garnitures de friction ainsi que, dans une moindre mesure, les contre-matériaux, plateau de pression et plateau de réaction, s'usent, ce qui provoque une variation de la force de serrage entre le disque de friction, d'une part, et les plateaux de pression et de réaction, d'autre part, en raison des
modifications des conditions de travail du diaphragme. La course d'embrayage varie également, ainsi que la force nécessaire pour débrayer. En dotant un tel embrayage d'un dispositif de rattrapage du jeu dû à l'usure des garnitures, on évite ces inconvénients.
On connaît par le document US-A-4,207, 972 un dispositif de rattrapage de jeu dans lequel un premier plateau, en l'occurrence le plateau de pression, est en deux parties coaxiales déplacables axialement l'une par rapport à l'autre de façon à ce que l'épaisseur globale du premier plateau augmente au fur et à mesure que l'épaisseur des garnitures de friction diminue.
Dans ce document, les deux parties coaxiales du premier plateau sont déplacables axialement 1•une par rapport à l'autre grâce à un dispositif de rattrapage du jeu, dû principalement à l'usure des garnitures de friction, qui comporte des moyens de rampes portés de manière complémentaire par les deux parties coaxiales qui sont en outre déplacables en rotation l'une par rapport à l'autre. La mise en mouvement de rotation relative des parties coaxiales est commandée par un déclencheur sensible à l'état d'usure des garnitures de friction.
Un tel dispositif permet effectivement de rattraper de manière continue le jeu dû à l'usure des garnitures de friction. Néanmoins, dans des conditions sévères d'utilisation, le plateau de pression s'échauffe, ainsi que le reste des constituants de l'embrayage, en sorte que l'on passe par un point singulier avec rattrapage du jeu, le plateau de pression se mettant en cône.
Pour pallier cet inconvénient, on a proposé dans la demande de brevet français FR-A-2 722 852 déposée le 21 juillet 1994 sous le numéro 94 09 274 un embrayage à friction, notamment pour véhicule automobile, du genre comportant :
- un plateau de réaction destiné à être calé en rotation sur un arbre menant, ;
- un disque de friction, portant à sa périphérie externe des garnitures de friction, destiné à être calé en rotation sur un arbre mené ;
- un plateau de pression ; - un couvercle fixé sur le plateau de réaction, des moyens élastiques à action axiale agissant entre le couvercle et le plateau de pression, le plateau de pression étant solidaire en rotation du couvercle tout en pouvant se déplacer axialement par rapport à lui ; - l'un des deux plateaux, plateau de réaction ou plateau de pression, dit premier plateau, étant constitué de deux demi-plateaux, un demi-plateau, dit externe, et un demi-plateau, dit interne, le demi-plateau interne étant celui qui fait face à une garniture de friction et qui est destiné à coopérer avec elle ;
- les deux demi-plateaux étant solidaires en rotation de l'arbre menant mais déplacables axialement, l'un par rapport à l'autre, sous l'action d'un dispositif de rattrapage du jeu dû à l'usure des garnitures ,- - lequel dispositif de rattrapage de jeu comprend au moins une paire de rampes complémentaires disposées circonférentiellement associées respectivement à chacun des deux demi-plateaux, l'une des rampes, dite rampe d'appui, étant solidaire en rotation de l'un des demi-plateaux, l'autre rampe, dite rampe d'ajustage, étant adaptée à se déplacer circonférentiellement par rapport à la rampe d'appui, donc par rapport aux deux demi-plateaux ;
- une pièce d'armement montée rotative, par rapport à ladite rampe d'ajustage, d'un angle déterminé défini par des moyens d'engrenement à jeu, entre deux positions dont l'une correspond à l'état neuf des garnitures de friction et dont l'autre correspond à un état d'usure des garnitures de friction, des moyens élastiques à action circonférentielle, dits d'armement, sollicitant la pièce d'armement vers ladite autre
position, et des moyens élastiques à action circonférentielle dits de détente étant disposés entre la pièce d'armement et la rampe d'ajustage ;
- les moyens élastiques d'armement exerçant sur la pièce d'armement un couple supérieur à celui exercé par les moyens élastiques de détente, des moyens de verrouillage, dits premiers moyens de verrouillage, aptes à immobiliser en rotation la pièce d'armement par rapport au premier plateau, lesdits premiers moyens de verrouillage pouvant être rendus inopérants sous l'action d'un déclencheur sensible à l'état d'usure des garnitures de friction.
Grâce à cette disposition, on arme la pièce d'armement tandis que l'embrayage est en position d'engagement - garnitures usées -, puis on effectue un rattrapage du jeu dû à l'usure selon un angle prédéterminé par les moyens d'engrenement à jeu lors du désengagement de l'embrayage.
Dans le cas d'un embrayage à diaphragme, on utilise l'accroissement d'énergie de celui-ci pour armer le système, l'embrayage étant engagé. Ainsi, on évite les points singuliers, le dispositif de rattrapage de jeu agissant de manière continue selon un angle prédéterminé. On initialisé donc l'opération de rattrapage de jeu dans la position d'engagement de l'embrayage.
Les seconds moyens élastiques sont choisis pour surmonter l'action des premiers moyens élastiques. Ils exercent donc un couple supérieur sur la pièce d'armement, leur force étant par exemple supérieure à celle des premiers moyens élastiques.
Un embrayage ainsi équipé fonctionne bien, à condition, bien entendu, que la pièce d'armement soit immobilisée en rotation par rapport au premier plateau pendant l'opération de ra11rapage.
La présente invention a pour but de proposer un embrayage à dispositif de rattrapage de jeu dans lequel cette condition est remplie à coup sûr.
Ainsi, selon l'invention, un embrayage du type ci-dessus est caractérisé par le fait que le dispositif de rattrapage de jeu comprend également des seconds moyens de verrouillage aptes à immobiliser en rotation ladite rampe d'ajustage par rapport au premier plateau, lesdits seconds moyens de verrouillage pouvant être rendus inopérants sous l'action dudit déclencheur qui est agencé en sorte que les premiers et seconds moyens de verrouillage sont rendus opérationnels successivement lors des opérations successives de désengagement et d'engagement de 1'embrayage.
Avantageusement, lors de la première opération de désengagement, les premiers moyens de verrouillage sont maintenus opérationnels tandis que les seconds moyens de verrouillage libèrent la rampe d'ajustage par rapport au premier plateau.
De préférence, les premiers et/ou seconds moyens de verrouillage consistent en un frein ; en variante, les premiers et/ou seconds moyens de verrouillage consistent en une languette élastique dont l'extrémité est appliquée contre une face de la pièce d'armement ou de la rampe d'ajustage essentiellement munie de crans avec lesquels ladite extrémité coopère.
De préférence, la rampe d'appui est portée par le demi-plateau interne.
Avantageusement, la rampe d'ajustage est portée par le demi-plateau externe.
Selon une forme de réalisation préférée, le premier plateau est le plateau de pression.
Avantageusement, les premiers et seconds moyens de verrouillage sont simultanément opérationnels à l'état initial dans lequel l'embrayage est en position d'engagement, les garnitures de friction étant à l'état neuf.
D'autres caractéristiques et avantages de l'invention ressortiront d'ailleurs de la description qui va suivre, à titre d'exemple, en référence aux dessins annexés dans lesquels :
- la figure 1 est une vue en coupe axiale d'un embrayage à dispositif de rattrapage de jeu dû principalement à l'usure des garnitures, selon l'invention;
- la figure 2 est une vue partielle en coupe par un plan passant par l'axe de l'embrayage de la figure 1 ;
- la figure 3 est une vue partielle en coupe par un plan perpendiculaire à l'axe de l'embrayage des figures 1 et 2 ;
- la figure 4 est une vue à plus grande échelle de la loupe IV de la figure 1 ;
- la figure 5 est une vue partielle selon la flèche V de la figure 1 ;
- la figure 6 est analogue à la figure 4, le plan de coupe étant différent ; - les figures 7 à 10 sont des schémas explicatifs du fonctionnement de l'embrayage des figures 1 à 6, et en particulier de son dispositif de rattrapage du jeu dû à l'usure des garnitures.
En se reportant aux figures, on voit que l'embrayage comprend un plateau de réaction 113 destiné à être calé en rotation sur un arbre menant, un disque de friction 114 portant à sa périphérie externe des garnitures de friction 130 et destiné à être calé en rotation sur un arbre mené.
Un couvercle 117 est fixé sur le plateau de réaction 113 et des moyens élastiques à action axiale, ici un diaphragme 124, agissent entre le couvercle 117 et un plateau de pression 120 solidaire en rotation du couvercle 117 mais pouvant se déplacer axialement par rapport à lui, le diaphragme 124 appliquant, en prenant appui sur le couvercle 117, le plateau de pression 120 contre le disque de friction 114 en sorte que les garnitures de friction 130 sont serrées entre les plateaux de pression 120 et de réaction 113.
Le plateau de pression 120 est constitué de deux demi-plateaux ; un demi-plateau 120A dit demi-plateau externe,
et un demi-plateau 120B, dit demi-plateau interne, qui fait face directement au disque de friction 114.
Leε deux demi-plateaux 120A, 120B sont solidaires en rotation de l'arbre menant mais déplacables axialement, l'un par rapport à l'autre, sous l'action d'un dispositif de rattrapage de jeu dû à l'usure 111.
Le dispositif de rattrapage de jeu 111 comprend des paires de rampes 190, 191 complémentaires disposées circonférentiellement et associées respectivement à chacun des deux demi-plateaux 120A, 12OB.
L'une des rampes, la rampe 191 dite rampe d'appui, est ménagée sur la bordure circonférentielle d'une jupe 192 s'étendant axialement et portée par le demi-plateau interne 120B ; l'autre rampe, la rampe 190 dite d'ajustage, est portée par une pièce d'ajustage 193 en tôle et réalisée, selon l'exemple représenté, sous forme d'emboutis ayant une face de travail complémentaire, ou conjuguée, de celle de la rampe d'appui 191 et ménagés à l'intérieur d'une couronne 194 à section en L portée par un voile 195 susceptible de tourner par rapport au demi-plateau interne 120B. La pièce d'ajustage 193 est maintenue par exemple par les languettes tangentielles qui classiquement relient le demi-plateau interne 120B au couvercle 117 ; des crochets, comme connu en soi, peuvent être associés à ces languettes, bien entendu, des languettes autres que les languettes ci-dessus peuvent être utilisées.
Le demi-plateau externe 120A est, selon l'exemple représenté, constitué d'un disque annulaire ayant un voile 121, s'étendant parallèlement au, et au voisinage du, voile 195 de la pièce d'ajustage 193 supportant à sa périphérie interne une chemise 122 annulaire à section en U dont les ailes sont parallèles à l'axe de l'embrayage ; la chemise 122 entoure la couronne 194 de la pièce d'ajustage 193 et la jupe 192 du demi-plateau interne 120B ; la paroi cylindrique de la chemise 122, qui correspond à l'aile du U la plus proche de l'axe de
l'embrayage, présente, pour formation d'une liaison du type tenon-mortaise, au moins une échancrure axiale 123 qui reçoit un pion radial 125 porté par la jupe 192. Ainsi, les demi-plateaux 120A, 120B sont solidaires en rotation mais déplacables axialement l'un par rapport à l'autre.
La chemise annulaire 122 du demi-plateau 120A porte extérieurement un cordon d'appui annulaire 125 continu ou fragmenté pour l'appui du diaphragme 124.
Une pièce d'armement 101, ayant une forme générale du genre de celle de la pièce d'ajustage 193, avec un voile 104 et une couronne 105 à section en L, la couronne 105 s'étendant sur un rayon plus grand que celui sur lequel s'étend la couronne 194 de la pièce d'ajustage 193, est placée en sorte que son voile 104 longe le voile 121 du demi-plateau externe 120A, l'aile radiale de la couronne en L 105 étant radialement au droit de la chemise 122 dudit demi-plateau externe 120A.
La pièce d'ajustage 193 et la pièce d'armement 101 définissent entre elles un volume annulaire 110 dans lequel sont placés les moyens élastiques de détente 106 et d'armement 107 visibles sur la figure 3, ici des ressorts hélicoïdaux ; ces ressorts 106 et 107 sont circonférentiellement disposés de part et d'autre d'une patte 108, s'étendant radialement et parallèlement à l'axe de l'embrayage, portée par la pièce d'armement 101, les ressorts 106 et 107 étant en appui sur ladite patte 108. Plus précisément, les ressorts 106 et 107 débordent du volume annulaire 110 défini ci-dessus en s'étendant axialement également dans une ouverture 126 ménagée dans le demi-plateau externe 120A dans la zone où se joignent son voile 121 et sa chemise 122. Le ressort de détente 106 est amené à coopérer, par son extrémité autre que celle qui est du côté de la patte 108, avec une patte 131 de la pièce d'ajustage 193 ; le ressort d'armement 107 est amené à coopérer, par son extrémité autre que celle qui est du côté de la patte 108, avec l'un des bords 132 de
l'ouverture 126 du demi-plateau externe 120A. La patte 108 de la pièce d'armement 101 s'étend axialement , au delà de l'ouverture 126 du demi-plateau externe 120A, à l'intérieur d'un passage 180 s'étendant circonférentiellement ménagé dans le voile 195 de la pièce d'ajustage 193. Ainsi, la pièce d'armement 101 peut tourner, par rapport à la rampe d'ajustage 190, d'un angle déterminé défini par le débattement possible relatif de la patte 108 dans le passage 180, la patte 108 et le passage 180 constituant des moyens d'engrenement à jeu entre la pièce d'armement 101 et la rampe d'ajustage 190. Ce jeu permet à la pièce d'armement de tourner entre deux positions, une position correspondant à l'état neuf des garnitures de friction 130 et l'autre position correspondant à un état d'usure suffisant des garnitures de friction 130, l'embrayage étant en position engagé dans ces deux cas le ressort d'armement 107 sollicite la pièce d'armement 101 vers cette autre position correspondant à un état d'usure des garnitures, le ressort d'armement 107 exerçant sur la pièce d'armement 101 un couple supérieur à celui exercé par le ressort de détente 106. Des premiers moyens de verrouillage 112 sont aptes à immobiliser en rotation la pièce d'armement 101 par rapport aux demi-plateaux 120A, 120B ; ces premiers moyens de verrouillage 112 consistent en une languette élastique portée par le voile 121 du demi-plateau externe 120A à la périphérie de celui-ci grâce à des rivets 127, voir figure 2 ; l'extrémité libre de la languette 112, avantageusement légèrement recourbée, est adaptée à coopérer avec la face en regard du voile 104 de la pièce d'armement 101 ; de préférence, ladite face en regard du voile 104 est munie d'indentations, comme cela est visible sur la figure 2. On notera qu'ici le plateau 120A est relié au couvercle 117 par des languettes, dont une est visible sur la figure 3 sans y être référencée, fixée par l'un des rivets 127.
La languette 112 peut ou ne peut pas coopérer avec ladite face en regard du voile 104 sous l'action d'un déclencheur 103 sensible à l'état d'usure des garnitures de friction 130.
Plus précisément, le déclencheur 103 consiste en une tige 109 disposée parallèlement à l'axe de l'embrayage et présentant une portion 119 de plus grand diamètre que celui du reste de la tige en sorte que, de part et d'autre de la portion 119, sont définies des portées 128, 129 transversales annulaires.
La tige 109 du déclencheur 103 est montée à frottement dans un passage traversant une patte radiale 116 du demi-plateau interne 120B ; la tige 109 a chacune de ses extrémités placée au droit, respectivement, d'une portée 118 de butée transversale du couvercle 117 et d'une portée 115 de butée transversale du plateau de réaction 113 ; la distance axiale entre les portées de butée 115 et 118 est supérieure à la longueur de la tige 109, d'une quantité qui correspond à la course de désengagement, ou d'engagement, de la patte radiale 116, les garnitures de friction 130 étant neuves.
La languette 112 est traversée avec un léger jeu par une extrémité de la tige 109 en sorte qu'elle est adaptée à coopérer avec la portée annulaire 128 du déclencheur 103 qui est susceptible dans les conditions décrites ci-dessous de soulever la languette 112, par rapport au voile 121 du demi-plateau externe 120A, qui dès lors ne coopère plus avec le voile 104 de la pièce d'armement 101 qui se trouve être ainsi libérée.
Des seconds moyens de verrouillage 212 sont aptes à immobiliser en rotation la pièce d'ajustage 193 par rapport aux demi-plateaux 120A, 120B ; ces seconds moyens de verrouillage 212 consistent également en une languette élastique analogue à la languette 112 et portée par le voile 121 du demi-plateau externe 120A à la périphérie de celui-ci et sur sa face opposée à celle qui porte la languette 112, les rivets 127 maintenant les deux languettes 112 et 212 ; la languette 212 est traversée avec un léger jeu par l'autre extrémité de la tige 109, la
portion 119 de plus grand diamètre du déclencheur 103 étant axialement disposée entre les deux languettes 112 et 212, en sorte que la languette 212 est adaptée à coopérer avec la portée annulaire 129 du déclencheur 103 qui est susceptible, lors d'un déplacement relatif inverse de celui qui soulève la languette 112 comme décrit ci-dessus, de soulever la languette 212, par rapport au voue 121, qui dès lors ne coopère plus avec le voile 195 de la pièce d'ajustage 193 qui se trouve être ainsi libérée. Le fonctionnement est le suivant, en référence aux schémas des figures 7 à 10.
Sur la figure 7 les différents éléments sont représentés dans la position qu'ils occupent au début, l'embrayage étant engagé et les garnitures 130 neuves ; les moyens de verrouillage, à savoir les languettes 112 et 212, immobilisent la pièce d'armement 101 et la pièce d'ajustage 193, la longueur axiale de la portion 119 de grand diamètre du déclencheur 103 étant prévue pour qu'il en soit ainsi, les languettes 112 et 212 étant au contact des portées annulaires 128, 129, respectivement, du déclencheur 103 ; cette position correspond en fait à la position de stockage de l'embrayage sous contrainte, appairé et pré-assemblé, le disque de friction étant centré et le diaphragme maintenu en position d'engagement, les moyens de verrouillage évitant tout risque . de rattrapage intempestif ; on comprendra que, lorsque l'embrayage est installé, la languette 212, en fait, n'immobilise pas vraiment la pièce d'ajustage 193 qui se trouve être déjà immobilisée car, l'embrayage étant en position d'engagement, le demi-plateau externe 120A, la pièce d'ajustage 193, le demi-plateau interne 120B sont serrés axialement et donc immobiles, c'est-à-dire solidaires en rotation. Le ressort d'armement 107 est comprimé et le ressort de détente 106 est détendu ; la patte 108 de la pièce d'armement 101 coopère avec le bord de droite, par rapport à la figure 8, du passage 180 de la pièce d'ajustage 193 ; la longueur axiale totale de la tige 109 du déclencheur 103 est
inférieure, comme déjà dit ci-dessus, à l'écart axial entre les portées de butée 115 et 118, respectivement du plateau de réaction 113 et du couvercle 117, avec lesquelles ses extrémités sont adaptées à coopérer. Lorsqu'une action est exercée sur l'extrémité des doigts du diaphragme 124 en vue d'une opération de désengagement de l'embrayage, l'ensemble demi-plateau externe 120A - pièce d'armement 101 - pièce d'ajustage 193 - demi-plateau interne 120B s'éloigne des garnitures de friction 130 en se rapprochant du couvercle 117 ; cet éloignement est obtenu de manière usuelle grâce aux languettes tangentielles qui soutiennent et lient, en rotation avec mobilité axiale, le plateau de pression 120 par rapport au couvercle 117 ; des crochets de rappel attelant le bord périphérique externe du diaphragme 124 et le demi-plateau externe 120A peuvent également être prévus. Dans ce mouvement, le demi-plateau interne 120B entraîne le déclencheur 103 jusqu'à ce que sa tige 109 entre en contact avec la portée de butée 118 du couvercle 117 ; le mouvement continuant, l'ensemble ci-dessus se déplace par rapport au déclencheur 103 : la languette 112 quitte la portée annulaire 128 du déclencheur 103 et continue à immobiliser la pièce d'armement 101 ; la languette 212 est retenue par la portée annulaire 129 du déclencheur 103 et la pièce d'ajustage 193 se libère. Dans cette position, représentée sur la figure 8, le ressort d'armement 107 ne peut pas déplacer la pièce d'armement 101 immobilisée par la languette 112 et le ressort de détente 106 n'a pas d'action sur la pièce d'ajustage 193 qui est retenue par la patte 108 sur laquelle est en appui le bord droit de son ouverture 180, patte 108 qui est immobilisée par la languette 112. si les garnitures 130 se s'usaient pas, l'ensemble se déplacerait d'une seule pièce dans la position des figures 7 et 8 successivement lorsque l'embrayage est mis successivement en positions d'engagement et de désengagement.
Lorsque les garnitures 130 se sont usées, comme cela est montré sur la figure 9, dans la position d'engagement de l'embrayage le demi-plateau interne 120B s'est bien entendu rapproché davantage du plateau de réaction 113 par rapport à sa position montrée figure 7 ; dans ce mouvement de rapprochement, la patte 116 du plateau de pression 12OB a glissé sur la tige 109 du déclencheur 103 retenue par le plateau de réaction 113, son extrémité étant venue au contact de la portée de butée 115 avant que le demi-plateau interne 120B ne soit venu au contact des garnitures 130 usées ; lors de ce mouvement de l'ensemble en direction du plateau de réaction 113, la languette 112 retenue par la portée annulaire 128 libère la pièce d'armement 101 tandis que la languette 212, entraînée par l'ensemble qui s'est déplacé, quitte la portée annulaire 129 mais continue d'immobiliser la pièce d'ajustage 193 ; la pièce d'armement 101 ayant été libérée, le ressort d'armement 107 la déplace, en comprimant le ressort 106 de détente, jusqu'à venue en butée de sa patte 108 sur le rebord gauche, par rapport aux figures, du passage 180 de la pièce d'ajustage 193 immobilisée par la languette 212 : c'est la position représentée sur la figure 9.
Lors de la suivante opération de désengagement de l'embrayage, l'ensemble se rapproche du couvercle 117 et, comme décrit à propos de la figure 8, la languette 112 reste opérante alors que la languette 212 devient inopérante : la pièce d'ajustage 193 est alors déplacée par le ressort de détente 106 jusqu'à ce que le bord droit de son ouverture 180 vienne buter contre la patte 108 immobilisée par la languette 112 ; les rampes 190 et 191 sont inclinées en sorte que, lors de ce déplacement de la pièce d'ajustage 193, de la droite vers la gauche par rapport aux figures 7 à 10, la pièce d'ajustage 193 augmente l'épaisseur du plateau de pression 120, rapprochant le demi-plateau interne 120B des garnitures de friction 130, ce qui compense, au moins en partie, leur usure.
Grâce à l'invention, pendant le désengagement de l'embrayage, la rampe d'ajustage 190 est mobile en rotation en cas d'usure des garnitures de frottement 130, abstraction faite des usures, plus faibles, des faces de friction des plateaux de réaction 113 et de pression 12OB, dans les limites des moyens d'engrenement à jeu 108, 180 sous l'action du ressort 106, la pièce d'armement 101 étant verrouillée en toute certitude.
La languette 212 n'est déverrouillée qu'après verrouillage de la languette 112 , cette languette 212 verrouille dans un premier temps la pièce d'armement 101 en sorte que la languette 112 a le temps de verrouiller la pièce d'armement 101.
Bien entendu, le nombre des languettes 112, 212 dépend des applications.