FR3135135A1 - Arme avec arrêtoir de magasin sur main forte - Google Patents

Abstract

L’invention concerne une arme (1) comprenant une poignée (10) et un arrêtoir (20) monté mobile entre une position libre n’entravant pas la course d’un ensemble mobile, et une position de limitation entravant la course de l’ensemble mobile. Selon l’invention, l’arrêtoir (20) est disposé sur la poignée (10), de manière à être manipulable par une main forte du tireur lorsqu’elle maintient la poignée (10). Figure pour l’abrégé : Fig. 1.

Description

Arme avec arrêtoir de magasin sur main forte

L’invention se rapporte au domaine technique des armes à feu.

Art antérieur

Il est connu de l’art antérieur des arrêtoirs de magasin connus selon l’anglicisme « cut-off », et qui permettent d’empêcher la montée d’une munition depuis le magasin en direction de la culasse.

Ce type d’arrêtoir peut servir de sécurité supplémentaire pour empêcher un tir intempestif, puisque le chargement de l’arme est empêché.

Ces arrêtoirs permettent également de changer de type de munition à tirer lors d’une utilisation. Dans le cadre d’une séance de chasse, si le magasin de l’arme est rempli de munitions pour petit gibier et qu’un gros gibier se présente, l’arrêtoir de magasin empêche les munitions de petit gibier de monter dans la culasse, et le chasseur peut utiliser une munition pour gros gibier, en l’introduisant directement dans le canon depuis l’ouverture de la culasse.

Dans le cadre d’une intervention de forces de sécurité, si le magasin de l’arme est rempli de munitions non létales et qu’une situation dangereuse justifie l’utilisation d’une munition létale, l’arrêtoir de magasin empêche les munitions non létales de monter dans la culasse, et le policier ou le soldat peut utiliser une munition létale, en l’introduisant directement dans le canon depuis l’ouverture de la culasse.

Les documents EP0048223, US4141164 et EP0953819 décrivent de tels arrêtoirs. Cependant, ces systèmes impliquent des manipulations successives peu ergonomiques, à savoir :
- lâcher l’emprise de la main faible, manipuler l’arrêtoir, et ressaisir la longuesse, puis ;
- lâcher la main forte, insérer une munition différente, ressaisir la poignée.

La bonne préhension de l’arme n’est plus assurée, alors que le tireur doit pouvoir manipuler prestement l’arrêtoir et introduire une munition différente, et cela sans risquer d’échapper l’arme.

Au surplus, le système de EP0953819 permet de bloquer la montée des munitions que pour un seul tir, et la manipulation de l’arrêtoir doit être répétée tant que la situation justifie le changement de munitions à utiliser.

Un des buts de l’invention est de proposer une arme comprenant un arrêtoir de magasin qui soit plus ergonomique.

Un autre but de l’invention est de proposer une arme dont l’arrêtoir permet de bloquer la montée de munition pour plusieurs tirs successifs, sans manipulation de l’arrêtoir entre chaque tir.

A cet effet, il a été mis au point une arme comprenant une poignée et un arrêtoir monté mobile entre une position libre n’entravant pas la course d’un ensemble mobile, et une position de limitation entravant la course de l’ensemble mobile dans une position intermédiaire empêchant la libération d’une munition à introduire dans un canon de l’arme depuis un magasin.

Selon l’invention, l’arrêtoir est disposé sur l’arrière de l’arme, au niveau de la poignée, et de préférence sur celle-ci, de manière à être manipulable par une main forte du tireur lorsqu’elle maintient la poignée.

Ainsi, la manipulation de l’arrêtoir peut se faire sans la main faible, qui garantit la bonne préhension de l’arme. De plus, la position de l’arrêtoir, choisie à proximité de la main forte lorsqu’elle maintient la poignée, permet un accès rapide et sûr à la manipulation de l’arrêtoir, sans que la main forte n’ait besoin de lâcher la poignée. L’ergonomie de l’arrêtoir est donc améliorée.

Dans un mode de réalisation préféré, l’arrêtoir comprend un levier de manipulation qui présente une came entraînant une bascule à l’encontre d’un ressort, et la bascule présente une surface de contact configurée pour buter contre l’ensemble mobile et entraver sa course. La transmission entre la came et la bascule n’est pas réversible, ce qui permet d’obtenir un arrêtoir bistable : il reste en position de limitation, même après un tir. Le tireur peut donc utiliser des munitions différentes de celles contenues dans le magasin, pour plusieurs tirs successifs. Seule la manipulation de l’arrêtoir peut le ramener en position libre.

De préférence, le levier est monté en liaison pivot dans un alésage de la poignée, et le levier présente un manche facilitant sa manipulation pour passer de la position libre à la position de limitation. Sa manipulation par la main forte est facile et rapide, tout en maintenant la poignée.

Afin de fiabiliser son maintien en position, le levier présente des moyens d’indexage qui coopèrent avec des moyens complémentaires positionnés dans la poignée. Le caractère bistable de l’arrêtoir est ainsi garanti.

Afin de pouvoir positionner l’arrêtoir aussi bien sur le côté gauche que sur le côté droit de la poignée, l’alésage traverse de part en part la carcasse, ou la poignée, et les moyens d’indexage et la came sont symétriques. L’arrêtoir est ainsi adaptable aux armes pour tireurs gauchers et aux armes pour tireurs droitiers.

Pour fiabiliser le mouvement de la bascule, ainsi que pour simplifier son montage sur l’arme, le levier présente deux épaulements de part et d’autre de la came, formant un chemin de came configuré pour guider la bascule.

La surface de contact de la butée présente une superficie comprise entre 35 mm² et 55 mm², et de préférence entre 40 mm² et 48 mm². Ce dimensionnement permet de garantir la durée de vie de la butée, dont la surface de contact ne sera pas matée après quelques utilisations seulement.

est une vue partielle en perspective d’une arme avec un arrêtoir en position libre.

est une autre vue partielle, avec l’arrêtoir en position de limitation.

est une vue partielle en coupe d’une arme vue de côté, avec l’arrêtoir en position libre, et un ensemble mobile en position fermée.

est une autre vue partielle en coupe, avec l’arrêtoir en position libre, et l’ensemble mobile en position ouverte.

est une autre vue partielle en coupe, avec l’arrêtoir en position de limitation, et l’ensemble mobile en position intermédiaire.

est une autre vue en perspective de l’arme.

est une vue en perspective d’un levier de l’arrêtoir.

est une coupe partielle de l’arme vue de face, passant par l’axe du levier de l’arrêtoir.

Description détaillée de l’invention

En référence aux figures 1 à 8, l’invention se rapporte à une arme (1), par exemple un fusil, ou une carabine, dont un arrêtoir (20) permet d’empêcher la montée d’une munition depuis un magasin (60) de l’arme (1) en direction d’une culasse (50) de l’arme (1).

Selon l’invention, l’arrêtoir (20) est disposé sur une poignée (10) de l’arme (1), ce qui permet une manipulation facilitée. En effet, contrairement aux solutions de l’art antérieur, l’arrêtoir (20) est manipulable par la main forte, ce qui permet de conserver une bonne préhension de l’arme (1) en permanence. Par ailleurs, la manipulation de l’arrêtoir (20) et l’insertion d’une munition différente se fait par la même main forte, ce qui diminue le nombre de manipulation et évite le mouvement de la main faible.

En référence aux figures 1 et 2, l’arrêtoir (20) comprend un levier (21) monté en liaison pivot sur la poignée (10), et le levier (21) est pourvu d’un manche radial (26). Dans d’autres modes de réalisation, le levier (21) est monté en liaison glissière dans la poignée (10), et le manche (26) se présente alors sous la forme d’un bouton poussoir. Le manche (26) est conçu pour être manipulable facilement, de préférence par le pouce de la main forte, sans qu’elle ne lâche la poignée (10).

Le manche (26) est avantageusement pourvu d’une texturation, de type moletage ou rainurage, pour que sa manipulation soit aisée, même par une main gantée. Le manche (26) présente une épaisseur comprise entre 3 mm et 8 mm, par exemple 5 mm ou 6 mm, mesurée dans une direction normale à la surface de la poignée (10), c’est à dire dans une direction transversale par rapport à la longueur de l’arme (1).

En référence aux figures 3 à 5, la cinématique de l’arrêtoir (20) est détaillée ci-après. Les munitions ne sont pas représentées afin de ne pas alourdir les figures.

La culasse (50) de l’arme (1) reçoit un ensemble mobile (30) qui est mobile longitudinalement entre une position fermée obstruant une ouverture (51) de la culasse, et une position ouverte dégageant l’ouverture (51). L’ensemble mobile (30) est relié à un dispositif d’alimentation de la culasse (50) en munitions contenues dans un magasin (60). Ce dispositif d’alimentation déplace une munition depuis le magasin (60) et la présente dans la culasse (50), de manière que l’ensemble mobile (30) accroche cette munition et l’introduise dans le canon (40) lors du passage de la position ouverte à la position fermée.

Le dispositif d’alimentation est connu en soi, il peut s’agir d’un système semi-automatique de type à récupération de gaz, à ressort, ou à inertie, ou d’un système manuel, comme dans le cas d’un fusil à pompe tel qu’illustré.

La illustre l’arme (1) avec l’arrêtoir (20) en position libre, et l’ensemble mobile (30) en position fermée, tandis que la illustre l’arme (1) avec l’ensemble mobile (30) en position ouverte.

Dans la position ouverte, l’ensemble mobile (30) est suffisamment reculé pour que sa face avant (31) dépasse l’arrière de la munition, de manière que l’avancée de l’ensemble mobile (30) vers la position fermée pousse la munition dans le canon (40).

En référence à la , l’arrêtoir (20) est désormais en position de limitation. La came (22) du levier (21) a déplacé la bascule (23) à l’encontre du ressort de rappel (24). Une surface de contact (25) de la bascule (23) fait obstacle au déplacement de l’ensemble mobile (30), qui vient buter contre ladite surface.

Le déplacement de l’ensemble mobile (30) est entravé dans une position intermédiaire : il ne recule pas suffisamment pour actionner le mécanisme d’alimentation du chargeur (60). De fait, la munition ne peut pas être introduite dans le canon (40) : le rechargement est empêché, donc l’arrêtoir (20) remplit son rôle.

En d’autres termes, la position intermédiaire de l’arrêtoir (20) empêche de donner l’ordre de libération d’une munition du magasin (60), qu’il se présente sous la forme d’un tube magasin ou d’un chargeur amovible.

Ensuite :
- soit le tireur n’utilise l’arrêtoir (20) que dans une optique de sécurisation de l’arme (1), auquel cas il ne manipule l’arrêtoir (20) dans sa position libre que lorsqu’il souhaite à nouveau tirer ;
- soit le tireur souhaite utiliser une munition différente de celles contenues dans le magasin (60), auquel cas il peut introduire une autre munition directement dans le canon (40).

La surface de contact (25) est dimensionnée pour résister au matage lors de sa butée à l’encontre de l’ensemble mobile (30). Lorsque la bascule (23) est réalisée en acier, la superficie de la surface de contact (25) est comprise entre 35 mm² et 55 mm², et de préférence entre 40 mm² et 48 mm².

En référence aux figures 7 et 8, le levier (21) comprend des moyens d’indexage (27), tels que des perçages borgnes (27a, 27b, 27c) reliés par une gorge (28), conçus pour coopérer avec des moyens complémentaires (12) de la poignée (10). Dans ce cas, il s’agit d’un poussoir à ressort à tête sphérique, mais les moyens d’indexage (27) et les moyens complémentaires (12) peuvent être de tout type adapté.

Les moyens d’indexage (27) permettent de bloquer l’arrêtoir (20) dans la position de libre ou dans la position de limitation de manière fiable.

Avantageusement, les moyens d’indexage (27) sont distribués de manière que le levier (21) soit réversible dans la poignée (10) lorsque l’alésage est traversant.

Dans le mode de réalisation illustré, le levier (21) comprend trois perçages (27a, 27b, 27c) répartis à 90°. Les perçages (27b et 27c) servent lorsque le levier (21) est monté sur le côté gauche de l’arme (1), alors que ce sont les perçages (27a et 27b) qui sont utilisés lorsque le levier (21) est monté sur le côté droit de la poignée (10), les moyens complémentaires (12) étant disposés en dessous du levier (21) tel qu’illustré à la . Dans ce cas, les moyens complémentaires (12) de la poignée (10) doivent également être symétriques (non représentés sur la ).

En référence à la , la came (22) est encadrée par deux épaulements (29) qui définissent un chemin de came dans lequel est guidé la bascule (23). Ce montage permet d’éviter que la bascule (23) ne s’échappe de la came (22) lors de manipulations répétées ou de secousses.

Ce montage permet également de constituer l’arrêt axial de la liaison pivot du levier (21), sans utiliser de pièce complémentaire telle qu’un anneau élastique ou une goupille, la bascule (23) étant elle-même arrêtée axialement par son montage dans une fente de la culasse (50).

La bascule (23) est montée en liaison pivot dans l’arme (1). Lorsque la bascule (23) est en position de butée, l’axe de la liaison pivot est sensiblement dans l’alignement de la force d’appui appliquée par l’ensemble mobile (30) à la surface de contact (25), de manière que cette force n’ait pas tendance à faire pivoter la bascule (23) : la position de la bascule (23) n’est pas influencée par la frappe de l’ensemble mobile (30).

Le propre poids de la bascule (23) pourrait suffire à la ramener vers le bas, dans une position neutre où elle ne fait pas obstacle à l’ensemble mobile (30), mais la présence d’un ressort de rappel (25) permet de garantir son retour en position, et surtout d’éviter que la bascule (23) se décolle de la came (22) sous l’effet d’une secousse par exemple : la bascule (23) serait alors en position de butée alors que le levier (21) serait resté en position libre, ce qui gênerait le rechargement de l’arme (1).

Par ailleurs, l’arrêtoir (1) peut être conformé différemment des exemples donnés sans sortir du cadre de l’invention, qui est défini par les revendications.

En particulier, le levier (21) peut être conformé différemment : en variante non représentée, il est monté en liaison glissière avec la poignée (10) et l’orientation de la came (22) est adaptée en conséquence.

Il est rappelé que l’arrêtoir (1) selon l’invention trouve une application préférée sur les fusils, mais qu’il est compatible avec tout type d’arme de poing ou arme d’épaule, qu’elle soit semi-automatique ou à rechargement manuel.

En outre, les caractéristiques techniques des différents modes de réalisation et variantes mentionnés ci-dessus peuvent être, en totalité ou pour certaines d’entre elles, combinées entre elles. Ainsi, l’arrêtoir (1) peut être adapté en termes de coût, de fonctionnalités et de performance.

Claims (7)

1. Arme (1) comprenant une poignée (10) et un arrêtoir (20) monté mobile entre une position libre n’entravant pas la course d’un ensemble mobile (30), et une position de limitation entravant la course de l’ensemble mobile (30) dans une position intermédiaire empêchant une libération d’une munition à introduire dans un canon (40) de l’arme (1) depuis un magasin (60), caractérisée en ce que l’arrêtoir (20) est disposé au niveau de la poignée (10), de manière à être manipulable par une main forte du tireur lorsqu’elle maintient la poignée (10).
2. Arme (1) selon la revendication 1, caractérisée en ce que l’arrêtoir (20) comprend un levier de manipulation (21) qui présente une came (22) entraînant une bascule (23) à l’encontre d’un ressort (24), et la bascule (23) présente une surface de contact (25) configurée pour buter contre l’ensemble mobile (30) et entraver sa course.
3. Arme (1) selon la revendication 2, caractérisée en ce qu e le levier (21) est monté en liaison pivot dans un alésage (11) de la poignée (10), et le levier (21) présente un manche (26) facilitant sa manipulation pour passer de la position libre à la position de limitation.
4. Arme (1) selon l’une des revendications 2 à 3, caractérisée en ce q ue le levier (21) présente des moyens d’indexage (27) qui coopèrent avec des moyens complémentaires positionnés dans la poignée (10).
5. Arme (1) selon l’une des revendications 3 et 4, caractérisée en ce q ue l’alésage (11) traverse la poignée (10) de part en part, et les moyens d’indexage (27) et la came (22) sont symétriques.
6. Arme (1) selon l’une des revendications 2 à 5, caractérisée en ce q ue le levier (21) présente deux épaulements (29) de part et d’autre de la came (22), formant un chemin de came configuré pour guider la bascule (23).
7. Arme (1) selon l’une des revendications 2 à 6, caractérisée en ce que la surface de contact (25) présente une superficie comprise entre 35 mm² et 55 mm², et de préférence entre 40 mm² et 48 mm².