FR3075847A1 - Verrou et trappe comprenant un tel verrou - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne un verrou (1) comprenant : - un corps principal (2) présentant une cavité et comportant une partie avant dans laquelle un orifice est réalisé, et une partie arrière, - un pêne (3), disposé dans la cavité du corps principal et agencé pour se déplacer dans le corps principal (2), le pêne (3) comportant une partie avant avec un doigt (72) s'étendant à travers l'orifice et une partie arrière avec un chariot (74), - une poignée (4) montée pivotante par rapport au corps principal (2), autour d'un premier axe (36), la poignée comportant un élément de coopération distant du premier axe et venant coopérer avec le pêne (3) de sorte à le déplacer soit dans une position extraite du corps principal, soit dans une position rétractée dans le corps principal. L'élément de coopération de la poignée comporte au moins un ergot (42a) parallèle au premier axe (36), et le chariot (74) du pêne comporte au moins une rainure non-traversante (78a) destinée à coopérer avec l'ergot (42a). La présente invention concerne également une trappe comprenant un tel verrou (1).

Description

Arrière-plan de l'invention

La présente invention concerne les verrous, notamment les verrous de trappe utilisés dans le domaine ferroviaire par exemple.

De tels verrous équipent notamment les trappes extérieures des wagons ou des voitures de chemin de fer. Aussi, les verrous de trappe sont robustes et fiables. Par ailleurs, ils sont noyés dans la paroi des wagons pour des raisons évidentes d'écoulement d'air et ils doivent être aisément actionnables sans risque pour l'opérateur.

Ces verrous de trappe comportent un corps principal de forme générale parallélépipédique, présentant une cavité s'étendant selon la direction longitudinale et une partie avant avec un orifice. Un pêne longitudinal est disposé dans la cavité du corps principal et est monté à coulissement à l'intérieur du corps principal. Le pêne comprend un doigt formé d'une tige longitudinale de section circulaire et s'étendant à travers l'orifice. En outre, le verrou comporte une poignée formant levier, qui est montée pivotante sur le corps principal, près de la partie avant. La poignée est reliée au pêne longitudinal afin de l'entraîner en translation lorsque la poignée est entraînée en pivotement. En position déployée, la poignée est rabattue contre le corps principal et le pêne s'étend longitudinalement en dehors du corps principal et à l'intérieur d'une gâche d'un bâti. La poignée est maintenue dans cette position fermée au moyen d'un organe de verrouillage qui est monté à pivotement sur la poignée et qui présente : un crochet apte à venir en prise dans un élément d'arrêt du corps principal, et à l'opposé un bouton-poussoir qui vient affleurer la surface de la poignée pour pouvoir être enfoncé. L'organe de verrouillage est équipé d'un ressort de rappel destiné à maintenir le bouton-poussoir dans sa position d'affleurement de la poignée et partant, le crochet en prise dans l'élément d'arrêt. Aussi, la poignée est munie d'un ressort de pivotement permettant d'entraîner la poignée en pivotement vers une direction sensiblement perpendiculaire au corps principal, lorsque le bouton-poussoir est enfoncé, tandis que le pêne longitudinal se rétracte vers l'intérieur du corps principal.

Un tel type de verrou est notamment décrit dans le document FR 2 646 683 ou encore dans le document FR 3 005 677. Néanmoins, le fonctionnement de tels verrous n'est pas toujours satisfaisant. En particulier, la course de translation du pêne dans la cavité du corps principal n'est pas toujours suffisamment longue pour permettre l'utilisation du verrou dans certaines applications.

Ainsi, dans le document FR 3 005 677, la poignée coopère avec le pêne via un axe transversal de la poignée monté dans une gorge du pêne. Néanmoins, si un tel mécanisme est satisfaisant en termes de fiabilité et de coût, il ne peut plus être optimisé pour augmenter la course de translation du pêne sauf à fragiliser le pêne au niveau de la gorge.

Il existe d'autres types de verrou, notamment décrit dans le document FR 2 965 000, dans lesquels le pêne est entraîné par la poignée via des biellettes, ce qui se traduit par un mécanisme plus compliqué, et donc plus cher et aussi plus fragile.

Par ailleurs, les moyens de sécurité équipant de tels verrous sont souvent mal manipulés par les opérateurs, qui n'hésitent notamment pas à utiliser des outils pour se faciliter l'ouverture du verrou, ce qui peut entraîner un mauvais fonctionnement du verrou, voire des risques de détérioration.

Objet et résumé de l'invention

La présente invention vise à résoudre les différents problèmes techniques énoncés précédemment. En particulier, la présente invention vise à fournir un verrou présentant un mécanisme simple et fiable tout en présentant une course de translation du pêne allongé. L'invention vise également à fournir un verrou limitant les risques de détériorations par les opérateurs lorsque ceux-ci utilisent des outils pour les manipuler.

Ainsi, il est proposé, selon un premier aspect de l'invention, un verrou comprenant : - un corps principal présentant une cavité qui s'étend selon une direction longitudinale et comportant une partie avant dans laquelle un orifice est réalisé, et une partie arrière, - un pêne, disposé dans la cavité du corps principal et agencé pour se déplacer selon la direction longitudinale du corps principal, le pêne comportant une partie avant avec un doigt, ou baïonnette, s'étendant à travers l'orifice et une partie arrière avec un chariot et sur laquelle est montée la partie avant, - une poignée montée pivotante par rapport au corps principal, autour d'un premier axe transversal à la direction longitudinale du pêne, la poignée comportant un élément de coopération distant du premier axe et venant coopérer avec le pêne de sorte à le déplacer selon la direction longitudinale soit dans une position extraite du corps principal, dite position déployée lorsque la poignée est en position fermée, soit dans une position rétractée dans le corps principal, dite position rétractée, lorsque la poignée est en position ouverte. L'élément de coopération de la poignée comporte au moins un ergot s'étendant selon une direction de coopération parallèle au premier axe, et le chariot du pêne comporte au moins une rainure non-traversante destinée à coopérer avec l'ergot de l'élément de coopération de la poignée, de manière à obtenir une course de translation du pêne plus longue.

Ainsi, grâce à l'utilisation d'au moins un ergot sur la poignée et d'au moins une rainure sur le pêne, il devient possible d'augmenter la course de translation du pêne tout en gardant un mécanisme simple et fiable. En particulier, le remplacement de la gorge utilisée dans le document FR 3 005 677 par une ou plusieurs rainures, permet de conserver la solidité du pêne, notamment au niveau de la liaison avec la poignée, tout en obtenant une course de translation du pêne plus longue grâce notamment à une distance entre l'ergot et le point de pivot de la poignée plus grande qu'entre l'axe et le point de pivot de la poignée des verrous de l'art antérieur.

Les rainures peuvent notamment être configurées pour rallonger la course du pêne sans créer une zone de fragilité de celui-ci.

Préférentiellement, le verrou comporte deux ergots et deux rainures non-traversantes. La liaison entre le pêne et la poignée s'effectue ainsi par les deux côtés du pêne afin d'obtenir un mécanisme de coopération de la poignée et du pêne plus solide.

Préférentiellement, les deux ergots sont alignés l'un avec l'autre selon la même direction de coopération, et distants l'un de l'autre selon ladite direction de coopération. Avec le verrou selon l'invention, il n'est plus nécessaire d'avoir un axe entier pour faire coopérer la poignée avec le pêne, ce qui fragilisait ce dernier, mais il suffit d'utiliser uniquement deux ergots formant chacun une portion d'axe, et des rainures correspondantes sur le pêne. On obtient un mécanisme aussi fiable et simple que dans l'art antérieur, mais avec une course de translation plus longue.

Préférentiellement, le chariot comporte une extrémité supérieure orientée vers la poignée et une extrémité inférieure opposée à l'extrémité supérieure, et la au moins une rainure non-traversante s'étend à proximité de la surface inférieure jusqu'à proximité de la surface supérieure, de préférence s'étend jusqu'à la surface inférieure et plus préférentiellement s'étend entre la surface supérieure et la surface inférieure.

Une rainure plus longue, ce qui est possible contrairement à une gorge, permet d'éloigner l'ergot du point de pivot de la poignée pour augmenter la course du pêne.

Préférentiellement, la distance entre le point de pivot de la poignée et le ou les ergots est supérieure ou égale à la moitié de la hauteur de la cavité du corps principal, de préférence supérieure ou égale aux deux tiers, plus préférentiellement supérieure ou égale aux trois quarts.

Préférentiellement, la au moins une rainure est délimitée latéralement par deux épaulements opposés et distants l'un de l'autre. La ou les rainures sont ainsi conçues pour guider le ou les ergots à l'intérieur, et éviter qu'ils ne puissent en sortir. Les épaulements de la ou des rainures forment des butées latérales sur lesquels le ou les ergots viennent glisser pour coulisser le long de la rainure.

Préférentiellement, les épaulements sont rectilignes, ou non.

Préférentiellement, les épaulements sont orientés selon des directions non-parallèles.

La forme de la ou des rainures est configurée pour amplifier la course du pêne, sans nécessiter l'application d'une force trop grande pouvant limiter l'usage normal du verrou. Ainsi, selon que la poignée va faire sortir ou rentrer le pêne, la surface de contact entre le ou les ergots et la ou les épaulements ne sera pas la même et pourra être ajustée, chacune, à la cinématique souhaité du verrou.

Préférentiellement, la au moins une rainure s'étend selon une direction présentant un angle par rapport à un plan transversal à la direction longitudinale du pêne, compris entre 0° et 40°, de préférence entre 10° et 30°.

Préférentiellement, le doigt est rapporté sur le chariot, de préférence de manière amovible. Une telle construction permet de monter sur le chariot du pêne le doigt ayant la forme souhaitée pour l'application visée. On garde ainsi la quasi majorité des pièces du verrou inchangées, seul le doigt étant choisi selon le produit final souhaité.

Le pêne peut également comprendre des moyens de retenue configurés pour retenir le doigt sur le chariot, par exemple des trous traversant dans lesquels peut être insérée une goupille ou bien un filetage du doigt coopérant avec un taraudage du chariot.

Préférentiellement, le verrou comprend également : - un moyen élastique prévu pour maintenir la poignée en position ouverte et le pêne en position rétractée, - un organe de verrouillage ayant pour fonction de verrouiller le pêne en position déployée et la poignée en position fermée, et - un moyen de butée escamotable présentant une position active dans laquelle le moyen de butée escamotable est agencé pour maintenir la poignée dans une position semi-ouverte et pour maintenir le pêne dans une position intermédiaire entre la position déployée et la position rétractée après que la poignée a été déverrouillée, dans lequel le moyen élastique de la poignée est agencé pour positionner le moyen de butée escamotable en position active.

Un tel verrou permet d'avoir une position de sécurité lors de l'ouverture de celui-ci, tout en gardant une structure globale simple et fiable.

Préférentiellement, les directions des épaulements rectilignes forment entre elles un angle inférieur ou égal à 45°, de préférence inférieur ou égal à 20°, et plus préférentiellement inférieur ou égal à 10°. L'utilisation de deux épaulements non-parallèles permet d'obtenir un entraînement différent du pêne par la poignée lors de l'ouverture et lors de la fermeture du verrou. Ainsi, la géométrie de l'épaulement situé du côté arrière du chariot permet de déterminer la position du pêne en position intermédiaire lorsque la poignée se trouve en position semi-ouverte. L'épaulement situé du côté arrière est ainsi choisi de manière à ce que le pêne se rétracte peu lorsque la poignée passe de la position fermée à la position semi-ouverte : on s'assure ainsi que le pêne reste en prise avec la gâche du bâti dans la position intermédiaire. A l'inverse, l'épaulement situé du côté avant du chariot est choisi de manière à maintenir le chariot en appui sur la partie avant du corps principal du verrou lorsque la poignée est en position fermée.

Préférentiellement, l'organe de verrouillage et/ou le corps principal et/ou la poignée comprend également un déflecteur configuré pour limiter l'accès à la cavité du corps principal lorsque la poignée est en position semi-ouverte, de préférence pour empêcher l'application d'une force directement sur le moyen élastique et/ou sur le moyen de butée escamotable. Le déflecteur empêche l'intrusion d'outil à l'intérieur du verrou, de manière à protéger son mécanisme notamment de butée escamotable. On limite ainsi les dégradations susceptibles d'être causées par les utilisateurs.

Selon un autre aspect, l'invention concerne également une trappe, notamment de matériel roulant ferroviaire, comprenant un verrou tel que décrit précédemment.

Brève description des dessins L'invention et ses avantages seront mieux compris à la lecture de la description détaillée d'un mode de réalisation particulier, pris à titre d'exemple nullement limitatif et illustré par les dessins annexés sur lesquels : - la figure 1 est une vue schématique en perspective d'un verrou selon l'invention, en position fermée, - la figure 2 est une vue schématique en perspective éclatée d'un verrou selon l'invention, - la figure 3 est une vue schématique en coupe du verrou illustré sur la figure 2, en position fermée, - la figure 4 est une vue schématique en coupe du verrou illustré sur la figure 2, en position intermédiaire, et - la figure 5 est une vue schématique en coupe du verrou illustré sur la figure 2, en position ouverte.

Description détaillée de l'invention

La figure 1 illustre un verrou de trappe 1 conforme à l'invention dans une position de verrouillage. Le verrou 1 comprend un corps principal 2 et un pêne longitudinal 3 qui s'étend à l'intérieur et à l'extérieur du corps 2. Le verrou de trappe 1 comporte en outre une poignée 4 et un organe de verrouillage 5 monté sur la poignée 4. Ces éléments sont avantageusement métalliques et par exemple en acier inoxydable.

La figure 2 illustre une vue en perspective éclatée d'un mode de réalisation du verrou selon l'invention. Dans ce mode de réalisation, le corps principal 2 est longitudinal et est profilé en U. Il présente deux grandes ailes en regard 6a, 6b reliées par un grand fond 8 de manière à former une cavité s'étendant selon la direction longitudinale du corps principal 2. En outre, le corps principal 2 s'étend entre une partie arrière ouverte 10 et une partie avant amovible 12 comprenant un obturateur formant nez présentant un orifice 14 axial pour guider le pêne 3 en translation.

La partie avant 12 est montée sur le corps principal 2 par un cylindre 16 venant se positionner dans une partie cylindrique 18 de la partie avant 12 et fixé, par exemple par emboutissage ou sertissage, à chaque extrémité dans deux ouvertures 20a, 20b ménagées à travers les grandes ailes en regard 6a, 6b du corps principal 2. Le cylindre 16 permet ainsi de monter par une liaison pivot la partie avant 12 sur le corps principal 2. Afin d'empêcher tout mouvement de rotation de la partie avant 12 par rapport au corps principal 2, la partie avant 12 comprend également un ergot 22 disposé en partie basse de la partie avant 12 et venant coopérer avec une ouverture (non représentée) du grand fond 8 du corps principal 2.

La poignée 4 est également profilée en U et elle présente deux petites ailes en regard 24a, 24b reliées entre elles par un petit fond 26. La poignée 4 présente une extrémité libre 28 et à l'opposé une extrémité de liaison 30. L'extrémité de liaison 30 présente, dans le prolongement des deux petites ailes en regard 24a, 24b, deux bras en regard 32a, 32b formant chape. Les deux petites ailes 24a, 24b présentent chacune au niveau de l'extrémité de liaison 30, près du petit fond 26, un perçage 34a, 34b. Les deux perçages 34a, 34b sont en regard l'un de l'autre pour recevoir un arbre de pivotement 36, lequel arbre de pivotement 36 est destiné à venir en prise dans deux orifices opposés 38a, 38b ménagés à travers les grandes ailes en regard 6a, 6b du corps principal 2, au voisinage de la partie avant 12. Enfin, les deux bras 32a, 32b comprennent également chacun un perçage 40a, 40b pour recevoir un élément de coopération 42a, 42b, par exemple un ergot, destiné à coopérer avec le pêne 3.

On observera que les petites ailes 24a, 24b sont espacées l'une de l'autre d'une distance inférieure à celle qui sépare les deux grandes ailes 6a, 6b du corps principal 2, de manière à ce que la poignée 4 puisse venir s'encastrer au moins partiellement à l'intérieur du corps principal 2.

De plus, une lumière fonctionnelle 44 (voir figure 4) est ménagée dans le petit fond 26 de la poignée 4, vers l'extrémité libre 28, et des perçages 46a, 46b sont prévus sur les petites ailes 24a, 24b, vers l'extrémité libre 28, afin notamment de recevoir l'organe de verrouillage 5. L'organe de verrouillage 5 apparaît à travers la lumière fonctionnelle 44 et forme un bouton-poussoir. Cet organe de verrouillage 5 comprend une pièce en U 48 présentant un fond de pièce en U 50 qui affleure de la poignée 4 à travers la lumière fonctionnelle 44 et deux ailes en regard présentant respectivement un retour formant crochet 52a, 52b. La pièce en U 48 est montée pivotante autour d'une goupille de verrouillage 54 qui relie les deux petites ailes en regard 24a, 24b près de l'extrémité libre 28 et qui traverse librement les deux ailes en regard de la pièce en U 48 au droit des retours formant crochet 52a, 52b. La pièce en U 48 est maintenue dans une position où le fond de pièce 50 affleure la poignée 4 par l'intermédiaire d'un ressort de verrouillage 56 et installé autour de la goupille de verrouillage 54. L'organe de verrouillage 5 peut présenter sur le fond de pièce 50, à l'opposé des ailes et de la goupille de verrouillage 54, une zone anatomique d'appui.

Une goupille d'arrêt 58 vient en prise dans deux orifices d'arrêt 60a, 60b formés dans les grandes ailes 6a, 6b du corps principal 2.

Par ailleurs, la poignée 4 est également équipée d'un ressort de poignée 62. Ce ressort de poignée 62 est monté autour de l'arbre de pivotement 36 et exerce des efforts sur la poignée 4 et sur le corps principal 2, via une goupille d'arrêt 64 venant en prise dans deux orifices d'arrêt 66a, 66b formés dans les grandes ailes 6a, 6b du corps principal 2. Le ressort de poignée 62 vise à les écarter l'un de l'autre. Ainsi, la poignée 4 et le corps principal 2 peuvent être maintenus rapprochés l'un de l'autre, comme illustré sur la figure 1, grâce aux retours formant crochet 52a, 52b venant en prise dans la goupille d'arrêt 58 (voir figure 3).

Par ailleurs, la pièce en U 48 comporte également, entre les ailes de la pièce en U 48 qui comprennent les retours formant crochet 52a, 52b, un déflecteur 68 formé, dans le cas présent, par une partie repliée desdites ailes de la pièce en U 48. Les parties reliées sont configurées pour venir en contact l'une de l'autre ou à proximité l'une de l'autre. Comme cela sera décrit plus bas, les parties repliées formant le déflecteur 68 permettent de limiter l'insertion d'un outil ou d'un corps étranger dans la cavité du corps principal 2, notamment en position intermédiaire (voir figure 4) dans laquelle un utilisateur pourrait forcer le mécanisme d'ouverture directement depuis l'intérieur du verrou 1.

Le pêne 3 présente une forme longitudinale avec une extrémité avant pointue 70, par exemple en forme de cône afin de faciliter l'entrée dans la gâche, une portion avant formant un doigt 72, ou baïonnette ou tête de pêne, une portion arrière formant un chariot 74 et une surface arrière libre 76 opposée à l'extrémité avant pointue 70. Le doigt 72 est destiné à entrer et sortir, au moins partiellement, du corps principal 2 afin de venir s'engager dans une gâche, tandis que le chariot 74 est destiné à rester dans la cavité formée par le corps principal 2 et à s'y déplacer par translation entre la partie avant 12 et la partie arrière 10.

Le pêne 3 peut être fabriqué d'une seule pièce, ou bien en plusieurs pièces afin d'adapter celui-ci aux différents usages possibles, tout en gardant certaines pièces communes identiques comme le chariot 74. Ainsi, le doigt 72 peut être monté de manière amovible sur le chariot 74, en venant notamment se positionner à l'intérieur d'un trou borgne cylindrique du chariot 74. Afin de maintenir le doigt 72 à l'intérieur du chariot 74, celui-ci peut comprendre des moyens de retenue, par exemple le doigt 72 peut comporter un trou traversant 76 et le trou borgne du chariot 74 peut également comprendre un trou transversal traversant afin de solidariser le doigt 72 sur le chariot 74 à l'aide d'une goupille. Alternativement, le doigt 72 peut comprendre une partie d'extrémité filetée venant coopérer avec un taraudage du trou borgne du chariot 74. Il est alors possible de choisir facilement la longueur du doigt 72 du verrou 1 selon les usages. Il est également possible de choisir le diamètre du doigt 72 : il suffit alors de garder toujours un même diamètre pour la portion du doigt 72 coopérant dans le trou borgne du chariot 74, et d'adapter en conséquence le diamètre de l'orifice 14 de la partie avant 12.

Le chariot 74 comprend deux rainures latérales 78a, 78b, qui sont formées sur les flancs ou côtés du chariot 74 et qui sont destinées à coopérer avec les éléments de coopération 42a, 42b de la poignée 4, afin notamment d'entraîner en translation le pêne 3 lors de la rotation de la poignée 4. Le reste du chariot 74 permet notamment de guider le pêne dans la cavité du corps principal 2 durant les différentes phases d'ouverture et de fermeture du verrou.

Plus particulièrement, et contrairement aux verrous de l'art antérieur dans lesquels l'élément de coopération de la poignée était un axe et dans lesquels le chariot comportait une rainure accueillant l'axe, les rainures 78a, 78b du pêne 3 selon la présente invention permettent de coopérer avec les ergots 42a, 42b sur toute la hauteur du chariot 74. Ainsi, il devient possible d'éloigner les ergots 42a, 42b de l'arbre 36 autour duquel pivote la poignée 4, ce qui permet d'augmenter la longueur de l'arc parcouru par les ergots 42a, 42b lors de la rotation de la poignée 4 entre la position fermée et la position ouverte. Les ergots 42a, 42b entraînant le chariot 74, leur course plus longue implique par conséquent une translation plus longue du chariot 74 et donc du pêne 3, sans pour autant fragiliser le corps du chariot 74 comme cela aurait été le cas avec les verrous de l'art antérieur. En effet, la longueur des rainures 78a, 78b n'est pas limitée par des considérations de tenue mécanique du chariot 74 : ainsi, les rainures 78a, 78b peuvent s'étendre tout le long des côtés du chariot 74 et coopérer avec les ergots 42a, 42b sur toute leur longueur. Les rainures 78a, 78b s'étendent donc avantageusement depuis la surface supérieure du chariot 74 jusqu'à sa surface inférieure.

Afin d'amplifier encore plus la course du pêne 3, il est également possible de prévoir des rainures 78a, 78b avec des formes particulières. Ainsi, les rainures 78a, 78b peuvent s'étendre selon une direction présentant un angle par rapport à un plan transversal à la direction longitudinale du pêne 3 compris entre 0° et 40°, de préférence entre 10° et 30°. L'inclinaison des rainures 78a, 78b par rapport au plan transversal à la direction longitudinale du pêne 3 permet d'augmenter la distance, ou course, de déplacement du chariot 74 pour un même angle de rotation de la poignée 4. Néanmoins, cette augmentation de la course du pêne 3 implique également d'appliquer un plus grand couple au niveau de la poignée 4, que ce soit pour ouvrir le verrou (avec l'aide du ressort de poignée 62) que pour le refermer. Le choix de la valeur d'inclinaison dépendra ainsi d'un compromis entre longueur de la course du pêne 3 et facilité de manipulation du verrou 1 par l'utilisateur.

Par ailleurs, les rainures 78a, 78b peuvent être délimitées latéralement par deux épaulements 80, 82 (voir figure 4). Les épaulements 80, 82 peuvent être rectilignes ou courbes. Les épaulements 80, 82 peuvent être parallèles ou sécants : par exemple, les directions des épaulements 80, 82 peuvent présenter un angle inférieur ou égal à 45°, de préférence inférieur ou égal à 20° et plus préférentiellement inférieur ou égal à 10°. L'utilisation de deux épaulements non-parallèles permet à la poignée d'entraîner différemment le pêne lors de l'ouverture et lors de la fermeture du verrou. Ainsi, la géométrie de l'épaulement 82 permet de déterminer la position du pêne en position intermédiaire lorsque la poignée se trouve en position semi-ouverte (voir figure 4). L'épaulement 82 est ainsi choisi de manière à ce que le pêne se rétracte peu lorsque la poignée passe de la position fermée à la position semi-ouverte : on s'assure ainsi que le pêne reste en prise avec la gâche du bâti dans la position intermédiaire. A l'inverse, l'épaulement 80 est choisi de manière à ce que la poignée, en position fermée, maintienne le chariot 74 en appui contre la pièce avant 12, afin de maintenir le doigt 72 immobile dans la gâche.

Une pièce de liaison 84, par exemple un cylindre, peut être montée entre les deux grandes ailes 6a, 6b du corps principal 2, au niveau de la partie arrière 10.

Enfin, un pontet 86 est placé sur la goupille d'arrêt 64, et est maintenu par l'extrémité du ressort de poignée 62 en appui sur ladite goupille d'arrêt 64. Le pontet 86 présente une surface arrière 88 et un bras de levier 90 sur lequel s'appuie une extrémité du ressort de poignée 62. En position active, la surface arrière 88 vient en regard ou en appui sur la surface arrière 76 du pêne 3. La surface arrière 88 forme ainsi une butée pour le pêne 3 dans la position intermédiaire. Afin de permettre le coulissement du pêne 3 au-delà de la position intermédiaire, la surface arrière 88 peut être bombée afin de permettre le basculement du pontet 86 lorsque le pêne 3 est entraîné à force. La coopération entre la surface arrière 88 et la surface arrière 76 du pêne 3 permet donc au pontet 86 de former une butée escamotable en force. Alternativement, la surface arrière 76 du pêne 3 peut être bombée et la surface arrière 88 plane.

Le levier 90 est sensiblement perpendiculaire à la surface arrière 88. Le levier 90 permet à l'extrémité du ressort de poignée 62 de faire pivoter le pontet 86 de manière à positionner la surface arrière 88 en regard de la surface arrière 76 du pêne 3. En particulier, le pontet 86 est monté par une liaison pivot autour de la goupille d'arrêt 64 autour de laquelle il peut tourner sous l'effet des forces qu'il subit, à savoir : soit la force du ressort 62 tendant à le faire tourner dans le sens des aiguilles d'une montre, soit la force de l'utilisateur transmise par la surface arrière 76 du pêne 3 qui le pousse à tourner dans le sens inverse des aiguilles d'une montre.

Ainsi, pour ouvrir le verrou en position intermédiaire, il faut donc faire pivoter le pontet 86 afin que celui-ci libère le chariot 74. Or, avec les verrous de l'art antérieur, l'utilisateur pouvait être tenté d'utiliser un outil introduit dans le verrou 1 par l'espace laissé libre entre la poignée 4 et les ailes 6a, 6b pour venir directement faire pivoter le pontet 86 et ouvrir ainsi complètement le verrou 1. Cependant, de tels verrous ne sont pas prévus pour être manipulés ainsi, et ce type de manipulation peut conduire à dérégler voire fragiliser le mécanisme, notamment de butée escamotable.

Afin d'empêcher une telle pratique, le déflecteur 68 a été prévu au niveau de l'organe de verrouillage 5, afin de restreindre l'accès à l'intérieur du verrou lorsque celui-ci est en position intermédiaire : il n'est alors plus possible de libérer le pontet 86 avec un outil.

La figure 3 illustre le verrou décrit précédemment, en position verrouillée. En position verrouillée, les crochets 52a, 52b de l'organe de verrouillage 5 sont en prise dans la goupille d'arrêt 58 : la poignée 4 est donc fermée et maintenue en position fermée par l'organe de verrouillage 5. Le doigt 72 du pêne 3 est en position déployée afin d'être enclenché dans une gâche d'un bâti, et est maintenu en position déployée par le verrouillage de la poignée 4. Le chariot 74 du pêne 3 est maintenu contre la partie avant 12 du corps principal 2.

Lorsqu'un opérateur actionne l'organe de verrouillage 5 en exerçant une pression sur la zone anatomique d'appui du fond de pièce 50, la pièce en U 48 pivote autour de la goupille de verrouillage 54 et les crochets 52a, 52b échappent à la portée de la goupille d'arrêt 58. La poignée 4 est ainsi déverrouillée, devient libre et est rappelée par le ressort de poignée 62 qui l'entraîne en pivotement. Durant ce mouvement de pivotement de la poignée 4, les deux bras 32a, 32b exercent alors un mouvement de translation sur le chariot 74 du pêne 3 vers la partie arrière 10 du corps principal 2 jusqu'à ce que la partie arrière 76 du pêne 3 arrive en butée sur la surface arrière 88 du pontet 86. Le pontet 86, maintenu par une des extrémités du ressort de poignée 62, permet de bloquer le coulissement du pêne 3 dans le corps principal 2. Le pêne 3 est alors maintenu en position intermédiaire dans laquelle le doigt 72 du pêne 3 est toujours en partie déployé et donc en prise avec la gâche du bâti ; la poignée 4, solidaire du pêne 3, est maintenue en position semi-ouverte dans laquelle la poignée 4 présente un angle avec l'axe longitudinal du corps principal 2 d'environ 45° (voir figure 4).

La poignée 4 est alors suffisamment écartée du corps principal 2 pour d'une part que les crochets 52a, 52b soient libérés par rapport à la goupille d'arrêt 58, et pour d'autre part être saisie d'une seule main par l'opérateur. Le mouvement de la poignée 4 peut alors être aisément contrôlé par l'opérateur en surmontant les efforts d'escamotage du pontet 86 et en maîtrisant les effets du ressort de poignée 62. Par ailleurs, le déflecteur 68 forme un écran depuis l'ouverture créée entre la poignée 4 et le corps principal 2, empêchant la manipulation directe du pontet 86 avec un outil ou tout autre corps étranger.

Ainsi, en manœuvrant la poignée 4, l'opérateur vient imposer une force supplémentaire sur la surface arrière 88 du pontet 86. La surface arrière 88 vient coulisser sur la surface arrière 76 du pêne 3 lorsque le pêne 3 est entraîné à force vers la partie arrière 10 du corps principal 2. Le pontet 86 vient alors pivoter, malgré l'effort exercé par l'extrémité du ressort de poignée 62 en appui sur le levier 90, et effectue alors un mouvement de rotation autour de la goupille d'arrêt 64 durant lequel la surface arrière 88 vient au-dessus du chariot 74.

Le pêne 3, ainsi libéré de la butée formée par le pontet 86, peut alors coulisser en translation vers la partie arrière 10 du corps principal 2, tandis que la poignée 4 pivote de manière à présenter un angle avec l'axe longitudinal du corps principal 2 d'environ 90° ou plus. Le pêne 3 est ainsi dans une position rétractée dans laquelle le doigt 72 n'est plus en prise avec la gâche du bâti, et la poignée 4 est dans une position ouverte. Le pontet 86 est maintenu en position escamotée par la surface supérieure du chariot 74, et subit l'effort de l'extrémité du ressort de poignée 62 qui tend à le repositionner en position active (voir figure 5).

Comme on peut le constater sur les figures 4 et 5, grâce aux rainures 78a, 78b, les ergots 42a, 42b peuvent être éloignés de l'arbre 36 tout en pouvant toujours coopérer avec le chariot 74. Ainsi, entre la position fermée et la position ouverte, les ergots 42a, 42b vont se déplacer d'une extrémité à l'autre des rainures 78a, 78b, et plus précisément de l'extrémité supérieure à l'extrémité inférieure des rainures 78a, 78b. On peut ainsi amplifier la course du pêne 3 lors de la rotation à 90° de la poignée 4, sans fragiliser le chariot 74. A l'inverse, lorsque la poignée 4 est rabattue manuellement contre le corps principal 2, les efforts exercés sur celle-ci permettent de compenser les efforts de compression du ressort de poignée 62. Le chariot 74 du pêne 3 est amené en translation vers la partie avant 12. Lorsque la surface arrière 76 du pêne 3 arrive à hauteur de la surface arrière 88 du pontet 86, celui-ci, sous l'effet de l'extrémité du ressort de poignée 62, vient se positionner en position active. Le repositionnement du pontet 86 en position active se fait ainsi sans effort supplémentaire exercé par l'opérateur, mais grâce à l'extrémité du ressort de poignée 62. Puis, les crochets 52a, 52b viennent en prise avec la goupille d'arrêt 58 et la poignée se retrouve en position fermée et verrouillée comme illustrée sur les figures 1 et 3.

Ainsi, l'objet selon l'invention permet de fabriquer un verrou plus performant, grâce à une course de pêne plus longue, mais également plus fiable puisque les moyens de coopération de la poignée avec le pêne restent simples et solides. Par ailleurs, le verrou est également plus fiable grâce au déflecteur qui empêche une mauvaise manipulation de celui-ci, et plus polyvalent grâce au doigt du pêne qui est monté de manière amovible sur le chariot.

Claims (10)

1. REVENDICATIONS

   1. Verrou (1) comprenant : - un corps principal (2) présentant une cavité qui s'étend selon une direction longitudinale et comportant une partie avant (12) dans laquelle un orifice (14) est réalisé, et une partie arrière (10), - un pêne (3), disposé dans la cavité du corps principal et agencé pour se déplacer selon la direction longitudinale du corps principal, le pêne comportant une partie avant avec un doigt (72) s'étendant à travers l'orifice (14) et une partie arrière avec un chariot (74) et sur laquelle est montée la partie avant, - une poignée (4) montée pivotante par rapport au corps principal, autour d'un premier axe (36) transversal à la direction longitudinale du pêne, la poignée (4) comportant un élément de coopération distant du premier axe (36) et venant coopérer avec le pêne (3) de sorte à le déplacer selon la direction longitudinale soit dans une position extraite du corps principal (2), dite position déployée lorsque la poignée est en position fermée, soit dans une position rétractée dans le corps principal (2), dite position rétractée, lorsque la poignée est en position ouverte, caractérisé en ce que l'élément de coopération de la poignée comporte au moins un ergot (42a, 42b) s'étendant selon une direction de coopération parallèle au premier axe (36), et en ce que le chariot (74) du pêne comporte au moins une rainure non-traversante (78a, 78b) destinée à coopérer avec l'ergot (42a, 42b) de l'élément de coopération de la poignée.
2. 2. Verrou (1) selon la revendication 1, comportant deux ergots (42a, 42b) et deux rainures non-traversantes (78a, 78b).
3. 3. Verrou (1) selon la revendication précédente, dans lequel les deux ergots (42a, 42b) sont alignés l'un avec l'autre selon la même direction de coopération, et distants l'un de l'autre selon ladite direction de coopération.
4. 4. Verrou (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, dans lequel le chariot (74) comporte une extrémité supérieure orientée vers la poignée et une extrémité inférieure opposée à l'extrémité supérieure, et dans lequel la au moins une rainure non-traversante (78a, 78b) s'étend à proximité de la surface inférieure jusqu'à proximité de la surface supérieure, de préférence s'étend jusqu'à la surface inférieure et plus préférentiellement s'étend entre la surface supérieure et la surface inférieure.
5. 5. Verrou (1) selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, dans lequel la au moins une rainure (78a, 78b) est délimitée latéralement par deux épaulements (80, 82) opposés et distants l'un de l'autre.
6. 6. Verrou (1) selon la revendication précédente, dans lequel les épaulements (80, 82) sont rectilignes et sont orientés selon des directions non-parallèles.
7. 7. Verrou (1) selon l'une quelconque des revendications précédentes, dans lequel le doigt (72) est rapporté sur le chariot (74), de préférence de manière amovible.
8. 8. Verrou (1) selon l'une des revendications précédentes, comprenant également : - un moyen élastique (62) prévu pour maintenir la poignée en position ouverte et le pêne en position rétractée, - un organe de verrouillage (5) ayant pour fonction de verrouiller le pêne en position déployée et la poignée en position fermée, et - un moyen de butée escamotable (86) présentant une position active dans laquelle le moyen de butée escamotable est agencé pour maintenir la poignée dans une position semi-ouverte et pour maintenir le pêne dans une position intermédiaire entre la position déployée et la position rétractée après que la poignée a été déverrouillée, dans lequel le moyen élastique (62) de la poignée est agencé pour positionner le moyen de butée escamotable (86) en position active.
9. 9. Verrou (1) selon la revendication 8 dans lequel l'organe de verrouillage (86) et/ou le corps principal (2) et/ou la poignée (4) comprend également un déflecteur (68) configuré pour limiter l'accès à la cavité du corps principal lorsque la poignée est en position semi-ouverte, de préférence pour empêcher l'application d'une force directement sur le moyen élastique (62) et/ou sur le moyen de butée escamotable (86).
10. 10. Trappe, notamment de matériel roulant ferroviaire, comprenant un verrou (1) selon l'une quelconque des revendications précédentes.