FR2995114A1 - Procede d'authentification a partir de la teneur en matiere bio-sourcee. - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne un procédé d'authentification ou d'identification d'un document sécurisé, ce document comportant au moins un élément de sécurité ou de renfort comprenant au moins un polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partiellement de ressources végétales, procédé dans lequel la teneur en matière bio-sourcée de l'élément et/ou du document est analysée et une information concernant l'identité ou l'authenticité est générée en fonction de la comparaison entre la teneur mesurée et une valeur de référence.

Description

La présente invention concerne les documents sécurisés. Par « document sécurisé », on désigne un document de sécurité ou de valeur, tel qu'un moyen de paiement, par exemple un billet de banque, un chèque, une carte bancaire ou un ticket restaurant, un document d'identité, tel qu'une carte d'identité, un visa, un passeport ou un permis de conduire, un ticket de loterie, un titre de transport ou encore un ticket d'entrée à des manifestations culturelles ou sportives. Afin de se prémunir contre des tentatives de falsification ou de contrefaçon d'un document sécurisé, il est connu d'adjoindre à un substrat du document des éléments de sécurité se présentant par exemple sous la forme de fibres, planchettes, films, structures tricotées ou fils de sécurité. Les documents sécurisés sont notamment sécurisés par l'ajout d'éléments de sécurité synthétiques rapportés. Ces éléments peuvent être introduits soit durant la production du papier (fibres, films, fils, structures tricotées) soit après fabrication (films). La majorité des éléments de sécurité et de renfort susceptibles d'être rapportés sur ou introduits dans le substrat sont confectionnés à partir de polymères synthétiques issus de ressources fossiles pétrolifères (polyamide, polyéthylène téréphtalate, ...). L'ajout d'éléments de renfort, notamment sous forme de fibres ou de films, en polymères synthétiques issus de ressources fossiles pétrolifères permet d'améliorer les propriétés mécaniques du matériau final, principalement la résistance au déchirement (selon norme ISO 1974) et/ou au double-pli (selon norme ISO 5626). Les éléments de type fil et film sont ainsi généralement réalisés à base de polyéthylène téréphtalate pour des raisons économiques et de tenue mécanique, notamment en termes d'allongement lors de leur application. Les fibres de renfort sont généralement introduites à raison de plus de 3 % en poids sec par rapport à la masse totale en poids sec des fibres du papier et sont le plus souvent à base de polymères synthétiques type polyamide 6.6 (PA 6.6) ou de polyéthylène téréphtalate (PET) pour la résistance mécanique que ces polymères confèrent et pour des raisons économiques, de fabrication et de bonne interaction avec les fibres naturelles du papier.

Outre les polymères synthétiques, certains grades de fibres de sécurité sont à ce jour préparés à partir de polymères artificiels type polysaccharide cellulosique modifié ou régénéré (acétate de cellulose, viscose, rayonne) issus de ressources renouvelables végétales, afin de favoriser l'uniformité avec les fibres naturelles de cellulose formant le substrat. De telles fibres sont généralement introduites à raison de moins de 3 %, de préférence moins de 2 %, en poids sec par rapport à la masse totale des autres fibres du papier.

Par « polymères synthétiques » il faut comprendre les polymères obtenus à partir d'une synthèse chimique, notamment par une réaction de polymérisation ou de réticulation de monomères. Par « polymères artificiels » il faut comprendre les polymères obtenus par modification chimique d'un polymère naturel, par exemple issu de matières végétales, telles que l'acétate de cellulose, la viscose ou la rayonne dans le cas d'un polysaccharide cellulosique. Par polymère naturel, on entend un polymère présentant une structure polymérique en l'état dans le milieu duquel il est extrait. De tels polymères ne sont pas considérés comme des polymères synthétiques au sens de la présente invention Il existe un besoin pour accroître encore la sécurisation des documents, et l'invention vise à y répondre. L'invention a ainsi pour objet, selon un premier de ses aspects, un procédé d'authentification ou d'identification d'un document sécurisé, ce document comportant au moins un élément de sécurité ou de renfort comprenant au moins un polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partiellement de ressources végétales, encore qualifié de polymère bio-sourcé, procédé dans lequel la teneur en matière bio-sourcée de l'élément et/ou du document est analysée et une information concernant l'identité ou l'authenticité est générée en fonction de la comparaison entre la teneur mesurée et une valeur de référence. C'est par exemple la matière bio-sourcée de l'élément qui est analysée.

En variante, c'est la teneur du document, notamment d'un substrat du document, voire les deux, à savoir celle de l'élément et celle du document, qui est analysée. Par « polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partiellement de ressources végétales », il faut comprendre un polymère obtenu par synthèse chimique à partir d'au moins un monomère d'origine végétale, ce monomère pouvant être obtenu à partir de certaines parties des végétaux, par exemple par fermentation, extraction mécanique, extraction chimique, traitement enzymatique et/ou réaction chimique catalysée.

Par « teneur en matière bio-sourcée » on désigne la teneur telle que déterminée selon la norme ASTM D6866-11. Grâce à l'invention, il est possible d'authentifier ou d'identifier le document sans modifier la technique de fabrication du document, l'élément de sécurité ou de renfort réalisé à partir d'un polymère bio-sourcé donc chargé en isotope 14C pouvant être utilisé en remplacement du même élément réalisé à partir d'un polymère synthétique issu de ressources fossiles pétrolifères donc dépourvu d'isotope 14C. L'invention permet d'authentifier le document grâce à l'analyse précise du taux de composés issus de ressources renouvelables végétales, présents dans les éléments de sécurité et/ou de renfort, porteurs de l'isotope 14C. L'utilisation d'un ou plusieurs polymères synthétiques bio-sourcés à la place de polymères synthétiques ou artificiels classiques permet de sécuriser à la fois le substrat et les éléments de sécurité ajoutés au substrat, car la détermination de la teneur en matière bio-sourcée : peut permettre de vérifier l'authenticité de l'élément de sécurité, chargé en isotope 14C, et peut permettre, lors de l'utilisation au sein du substrat d'éléments de renfort chargés en isotope 14C, de vérifier en plus l'authenticité du substrat. Lors de la synthèse du ou des polymères synthétiques bio-sourcés, il est 20 possible d'utiliser une plus ou moins grande proportion de composés d'origine végétale en remplacement des composés non bio-sourcés, pour amener le taux de matières d'origine végétale à une valeur inférieure à 100 %, et permettre de distinguer plus facilement le polymère synthétique bio-sourcé utilisé dans l'invention d'un matériau qui serait intégralement issu de ressources végétales. 25 Ainsi, dans des exemples de mise en oeuvre de l'invention, on synthétise des polytnères en faisant réagir des monomères dont certains sont issus entièrement de ressources fossiles et d'autres de ressources végétales. Dans des variantes de réalisation, les polymères précédents sont mélangés à des polymères issus de ressources fossiles et/ou à d'autres polymères issus de ressources végétales. De tels mélanges sont notamment 30 obtenus par extrusion et pastillage avant la production des éléments de sécurité et de renfort. Ces polymères servent ensuite à réaliser des éléments de sécurité ou de renfort, par exemple sous forme de fils de sécurité, structures tricotées, films et fibres, avec une teneur en matière bio-sourcée connue et pouvant servir ultérieurement à identifier ou à authentifier le document ou l'élément de sécurité ou de renfort. Le document peut comporter une information liée à une teneur en matière biosourcée de l'élément de sécurité ou de renfort, ou du document.

Cette infoiniation peut être utile lors de l'étape d'identification ou d'authentification en fournissant par exemple une valeur de référence à laquelle est comparé le résultat de l'analyse. La valeur de référence peut être mémorisée sur le document ou mémorisée sur un site distant, l'accès à la valeur de référence s'effectuant à l'aide d'une information 10 portée ou mémorisée sur le document. L'invention a encore pour objet, selon un autre de ses aspects, un élément de sécurité ou de renfort convenant à la mise en oeuvre du procédé selon l'invention ci-dessus, destiné à être incorporé à un substrat d'un document sécurisé, notamment un substrat fibreux, comportant un polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partiellement de 15 ressources végétales, donc chargé en isotope 14c. L'élément de sécurité est choisi de préférence parmi un fil de sécurité, une structure tricotée sécurisée, un film de sécurité ou une fibre de sécurité. L'élément de renfort est choisi de préférence parmi les fibres de renfort et les films de renfort. 20 Le document peut comporter un substrat fibreux comportant des fibres cellulosiques et des fibres de sécurité, la proportion massique en fibres de sécurité étant par exemple inférieure à 10 %, de préférence inférieure à 3 % et plus préférentiellement inférieure à 2 %, en poids sec par rapport à la masse totale en poids sec des autres fibres du substrat. 25 Le document peut comporter un substrat fibreux comportant des fibres cellulosiques et des fibres de renfort, la proportion massique en fibres de renfort étant comprise entre 3 et 35 % en poids sec par rapport à la masse des fibres du substrat. Pour obtenir la teneur souhaitée en matière bio-sourcée dans l'élément de sécurité ou de renfort, on peut soit synthétiser des polymères en faisant réagir dans des 30 proportions bien définies des monomères dont certains sont issus entièrement de ressources fossiles et d'autres de ressources végétales, soit mettre en oeuvre des mélanges de polymères issus de ressources fossiles et de polymères issus de ressources végétales comme indiqué ci-dessus. L'élément de sécurité ou de renfort peut ainsi comporter un polymère synthétique hydrocarboné qui n'est pas entièrement issu de ressources végétales, ce qui 5 peut être mis en évidence en comparant la teneur de matière bio-sourcée mesurée à celle qui serait attendue en cas d'utilisation de polymères synthétiques entièrement bio-sourcés. Selon une variante, l'invention a donc pour objet un élément de sécurité ou de renfort convenant à la mise en oeuvre du procédé selon l'invention ci-dessus, destinée à être incorporée à un substrat d'un document sécurisé, notamment un substrat fibreux, 10 comportant un polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partielletnent de ressources végétales, donc chargé en isotope I4C, de telle sorte que la teneur en matière bio-sourcée de l'élément de sécurité ou de renfort soit comprise entre 1 et 99 %, de préférence entre 3 et 97 %. Le polymère hydrocarboné est de préférence un polyamide, un polyéthylène 15 téréphtalate, un polyéthylène furonoaté, un polybutylène succinate ou un polyhydroxy alkanoate. Substrat Le document sécurisé comporte un substrat dans lequel est intégré ou sur lequel est rapporté un élément de sécurité ou de renfort selon l'invention. 20 Ce substrat peut être fibreux, et comporter les fibres et adjuvants classiquement utilisés dans le domaine papetier, notamment des fibres de cellulose. Le substrat peut comporter un mélange de fibres cellulosiques longues et courtes. Le substrat peut comporter une ou plusieurs couches fibreuses encore appelées jets) assemblées après formation, notamment en phase humide. 25 Le substrat peut comporter une ou plusieurs structures de sécurité obtenues à la fabrication, et le substrat peut notamment comporter une couche fibreuse portant un filigrane. La ou les couches fibreuses du substrat peuvent être réalisées sur une machine à papier à table plate ou à forrne ronde, et le ou les filigranes peuvent être réalisés en partie 30 humide selon les procédés classiques connus de l'homme du métier.

Au moins une couche fibreuse du substrat, voire le substrat lui-même, peut présenter un granunage (selon norme ISO 536) compris entre 60 et 120 g/m2, de préférence entre 70 et 90 g/m2. Au moins une couche fibreuse du substrat, voire le substrat lui-même, peut avoir une épaisseur (selon norme ISO 534) comprise entre 60 et 120 de préférence entre 70 et 110 um, par exemple d'environ 100 gm. Dans un exemple de mise en oeuvre de l'invention, au moins une couche fibreuse du substrat comporte un évidement, par exemple une ouverture sous forme de réserve sans fibres, réalisée par exemple sur une machine à papier ou hors d'une machine à papier, par exemple par réduction de l'égouttage, à l'emporte pièce, par découpe laser ou par jet d'eau. Le ou les évidements présents sur au moins une couche fibreuse du substrat peuvent avoir chacun une surface comprise entre 0,1 et 10 cm2. Le ou les évidements peuvent présenter une forme géométrique quelconque, notamment rectangulaire ou c irculaire. Eléments de sécurité Les éléments de sécurité selon l'invention peuvent être détectables à en lumière du jour ou en lumière artificielle, sans utilisation d'un appareil particulier. Ces éléments de sécurité comportent par exemple des fibres ou planchettes colorées, des fils de sécurité ("security thread" en anglais) imprimés ou métallisés totalement ou partiellement. Ces éléments de sécurité sont dits de premier niveau. D'autres types d'éléments de sécurité selon l'invention sont détectables seulement à l'aide d'un appareil relativement simple, tel qu'une lampe émettant dans l'ultraviolet (UV) ou l'infrarouge OR). Ces éléments de sécurité comportent par exemple des fibres, des planchettes, des bandes, des fils ou des particules. Ces éléments de sécurité peuvent être visibles à l'oeil nu ou non, étant par exemple luminescents sous un éclairage d'une lampe de Wood émettant à une longueur d'onde de 365 nm. Ces éléments de sécurité sont dits de deuxième niveau. D'autres types d'éléments de sécurité selon l'invention nécessitent pour leur 30 détection un appareil de détection plus sophistiqué. Ces éléments de sécurité sont par exemple capables de générer un signal spécifique lorsqu'ils sont soumis, de manière simultanée ou non, à une ou plusieurs sources d'excitation extérieure. La détection automatique du signal permet d'authentifier, le cas échéant, le document. Ces éléments de sécurité comportent par exemple des traceurs se présentant sous la forme de particules ou de fibres, capables de générer un signal spécifique lorsque ces traceurs sont soumis à une excitation optronique, électrique, magnétique ou électromagnétique. Ces éléments de sécurité sont dits de troisième niveau. Le ou les éléments de sécurité selon l'invention, comportant un polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partiellement de ressources végétales, donc chargé en isotope [4C, peuvent présenter des caractéristiques de sécurité de premier, de deuxième ou de troisième niveau.

Des éléments de sécurité particulièrement préférés selon l'invention sont un fil de sécurité, une fibre de sécurité, une planchette ou un film. L'élément de sécurité peut comporter un support, notamment transparent, réalisé au moins partiellement avec un polymère synthétique hydrocarboné au moins partiellement issu de ressources végétales.

L'élément peut comporter une métallisation ou démétallisation, un composé luminescent, magnétique, un dispositif optiquement variable, un dispositif RF1D, un réseau de microlentilles, un pigment iridescent ou interférentiel, un composé thermochromique ou photochromique ou des cristaux liquides. L'élément peut comporter un adhésif thermoactivable.

Fil de sécurité Un élément de sécurité particulièrement préféré est un fil de sécurité. Un tel fil est classiquement introduit au moins partiellement en masse dans le substrat à la fabrication de celui-ci, et s'étend d'un bord à l'autre du document sécurisé. Il est par exemple introduit en masse ou en fenêtre.

La largeur du fil est comprise par exemple entre 2 et 10 mm et son épaisseur entre 6 et 5011M, de préférence entre 6 et 30 !Lun. Le fil comporte le plus souvent un support transparent, de préférence réalisé en polymère synthétique au moins partiellement bio-sourcé, porteur d'une information, par exemple un texte ou une image obtenue par métallisation / démétallisation ou impression, 30 par exemple en écriture positive ou négative.

Le polymère synthétique hydrocarboné au moins partiellement bio-sourcé servant à réaliser le fil de sécurité est préférentiellement choisi parmi les polymères à base de polyéthylène téréphtalate. Le fil de sécurité peut comporter une métallisation ou démétallisation, un 5 composé luminescent, magnétique, un dispositif optiquement variable, un dispositif RFID, un réseau de microlentilles, un pigment iridescent ou interférentiel, un composé thermochromique ou photochromique ou des cristaux liquides. Planchettes Les planchettes sont des éléments de sécurité plats et de format relativement 10 petit, semblables à des confettis ayant des forrnes diverses, par exemple circulaires ou hexagonales. Elles ont une taille de l'ordre de 1 à 6 mm. Les planchettes peuvent notamment présenter un ou plusieurs des effets optiques de surface suivants : effets interférentiels tels que l'iridescence ou le dichroïsme, effets associés à la réflexion ou à la polarisation de la lumière ou encore effets 15 luminescents, et en particulier fluorescents. Ces effets peuvent notamment être obtenus par impression, d'aplats et/ou de motifs, ou inclusion de composés spécifiques. Par ailleurs, ces planchettes peuvent comporter des agents d'authentification tels que des réactifs chimiques ou des cristaux liquides par exemple. Ces planchettes peuvent être obtenues à partir de feuilles en matière plastique 20 notamment par emboutissage à l'emporte-pièce, emporte-pièces éventuellement disposés sur des cylindres métalliques, par perforation grâce à des poinçons, des picots ou des aiguilles, par découpe réalisée grâce à un laser. Elles peuvent aussi être réalisées selon la demande de brevet W02005/077622, par découpe rotative de feuilles utilisant une succession de cylindres de découpe synchronisés et comportant des filets de découpe 25 respectifs qui se complètent de manière à former une figure correspondant à la forrne desdites planchettes. Il existe différentes méthodes pour incorporer des planchettes dans un support. Dans le cas d'une feuille de papier comme support, les planchettes peuvent être introduites en semis, par exemple tel que décrit dans la demande W02005/003458. On 30 obtient une feuille au sein de laquelle lesdites planchettes sont réparties aléatoirement. Selon une deuxième méthode utilisée, notamment lorsque la machine à papier possède au moins une table plate, lesdites planchettes sont introduites en bande par un jet disposé au-dessus de la suspension fibreuse en égouttage sur la toile de formation de la machine à papier. Cette dernière méthode est décrite par exemple dans la demande de brevet EP1253241. Les planchettes sont donc disposées en bande dans la feuille. Selon une troisième méthode utilisée lorsque la machine à papier possède au 5 moins une forme ronde, lesdites planchettes sont introduites en bande par un conduit d'alimentation débouchant dans la cuve de forme près du cylindre aspirant et avant le début de l'égouttage de la suspension fibreuse. Des documents de sécurité sont alors réalisables à partir des supports ainsi formés ; ils sont notamment décrits dans les demandes et brevet EP342929, EP546917, 10 EP544611 et US 4,037,007. Ces planchettes ont pour avantage de pouvoir véhiculer un grand nombre de sécurités, parmi lesquelles on peut notamment citer l'impression fluorescente. Structure tricotée sécurisée Une structure tricotée sécurisée est introduite au moins partiellement en masse 15 dans le substrat. Une telle structure et son procédé d'introduction dans le substrat sont décrits dans la demande EP1766138. La structure tricotée sécurisée comporte de préférence au moins deux fils réalisés dans des matières différentes. La structure tricotée sécurisée présente de préférence un allongement compris 20 entre 1 et 5 % selon une direction prédéterminée. La structure tricotée sécurisée comprend de préférence au moins un fil en matière plastique, au moins partiellement bio-sourcée, notamment en polyamide, en acrylique ou en polyester, et de préférence en polyamide ou polyester. La structure tricotée sécurisée présente par exemple une épaisseur inférieure à 25 100 p.m, notamment inférieure à 50 gm, et une largeur inférieure à 50 mm, par exemple comprise entre 5 et 30 mm. Film Un film est introduit au moins partiellement en masse dans le substrat lors de la fabrication de celui-ci, ou déposé sur le substrat après la fabrication de celui-ci soit : 30 - au niveau du ou des évidements présents sur au moins une couche fibreuse du substrat, par exemple une ouverture sous forme de réserve sans fibres, réalisée par exemple sur une machine à papier ou hors d'une machine à papier, par exemple par réduction de l'égouttage, à l'emporte pièce, par découpe laser ou par jet d'eau. sur la totalité de la ou des surfaces du document de sécurité. L'épaisseur du film est de préférence comprise entre 6 et 50 lam, de préférence entre 6 et 30 p.m. Le film peut être laminé à chaud ou à froid, ou encore extrudé sur un substrat fibreux. Le film peut également être obtenu par application d'une composition comprenant le polymère synthétique hydrocarboné au moins partiellement bio-sourcé sur le substrat. Le film peut être porteur d'éléments de sécurité tels qu'un hologramme, de la luminescence, notamment de la fluorescence (stokes, anti-stokes...), des marqueurs, des éléments à effet optiquement variable. Ces éléments de sécurité peuvent être introduits pendant ou après la fabrication du film. Le polymère synthétique hydrocarboné au moins partiellement bio-sourcé servant à réaliser le film de sécurité est préférentiellement choisi parmi les polymères à 15 base de polyéthylène téréphtalate. Fibres de sécurité Les fibres de sécurité sont classiquement introduites dans le substrat à la fabrication de celui-ci. Les fibres de sécurité sont par exemple introduites à un taux inférieur à 10 %, 20 de préférence inférieure à 3 % et plus préférentiellement inférieur à 2 % en poids sec par rapport à la masse totale en poids sec des autres fibres du substrat. La longueur des fibres est comprise par exemple entre 3 et 10 mm. La masse linéique des fibres est compris entre 1,5 et 33 dtex, étant de préférence supérieure à 3 dtex, et plus préférentiellement supérieure à 10 dtex. 25 Le polymère synthétique hydrocarboné au moins partiellement bio-sourcé servant à réaliser les fibres de sécurité est préférentiellement choisi parmi les polymères à base de polyamide et/ou de polyéthylène téréphtalate. Les fibres peuvent être porteuses d'éléments de sécurité tels que de la luminescence, notamment de la fluorescence (stokes, anti-stokes...), des marqueurs, des 30 éléments à effet optiquement variable. Ces éléments de sécurité pouvant être introduits pendant ou après la fabrication des fibres. Eléments de renfort Le document sécurisé selon l'invention peut comporter un ou plusieurs éléments de renfort à base de polymère(s) synthétique(s) hydrocarboné(s) bio-sourcé(s). Ce ou ces éléments contribuent à améliorer la résistance au déchirement, ou au double pli. Ces éléments de renfort peuvent être sous forme de film ou de fibres.

Un élément de renfort peut aussi être un élément de sécurité, pour une caractéristique autre que la présence de 14C. Film de renfort L'élément de renfort peut être un film en polymère hydrocarboné synthétique, au moins partiellement bio-sourcé.

Ce film est par exemple un film transparent, de protection de mentions variables. Le document sécurisé peut être une page de données personnelles d'un passeport ou une carte, et comporter de tels films sur une face ou sur ses faces opposées. Le film peut récouvrir un substrat fibreux du document de sécurité, étant par exemple laminé à chaud ou à froid sur celui-ci, avec ou sans utilisation d'un additif 15 additionnel. L'épaisseur du film est par exemple comprise entre 6 et 50 ;lm, de préférence comprise entre 6 et 30 pm. Le film peut se présenter sous la forme d'une couche protectrice, par exemple en un polymère transparent, par exemple sous la forme d'un film ou d'une pochette à 20 laminer, d'épaisseur comprise par exemple entre 50 et 250 im, afin d'obtenir par exemple une structure plus résistante à l'usure et à l'utilisation. Le film peut être un polymère synthétique hydrocarboné au moins partiellement bio-sourcé, choisi parmi les polyoléfines, par exemple le polyéthylène, le polyéthylène téréphtalate, le polyester, le polycarbonate, le polystyrène, l'ester de 25 cellulose, le polysulfone ou le polyamide. Le film peut être laminé sur au moins une couche fibreuse de la structure, par exemple au moyen d'un adhésif comportant par exemple du polyéthylène, polyester, polyester uréthane, cet adhésif ayant par exemple été couché, extrudé ou transféré sur l'une des faces du film. 30 Le film peut aussi être directement laminé par fusion sur au moins une couche fibreuse de la structure, par exemple selon le procédé décrit dans le brevet EP 1 556 228.

Le film peut être porteur d'éléments de sécurité tels qu'un hologramme, de la luminescence, notamment de la fluorescence (stokes, anti-stokes...), des marqueurs, des éléments à effet optiquement variable. Ces éléments de sécurité pouvant être introduits pendant ou après la fabrication du film Fibres de renfort Le document sécurisé, et notamment le substrat fibreux, peut comporter des fibres de renfort réalisées à partir d'un polymère synthétique hydrocarboné bio-sourcé. Les fibres synthétiques de renfort peuvent être choisies parmi les fibres de polyester bio-sourcé ou de polyamide bio-sourcé, et leurs mélanges.

Selon un cas particulier de l'invention, les fibres de renfort sont des fibres de polyéthylène téréphtalate (PET) bio-sourcées, et sont présentes en une quantité en poids sec supérieure à 3%, de préférence comprise entre 3 et 35°/0 par rapport au total des fibres du substrat. Selon un cas particulier de l'invention, la fibre de renfort a aussi une fonction 15 d'authentification. La fibre de renfort peut avoir des propriétés luminescentes, par exemple fluorescentes. Il peut s'agir par exemple d'une fibre de polyester bio-sourcé, en particulier de polyéthylène téréphtalate (PET) bio-sourcé, qui possède un composé réactif (fluorescent 20 par exemple) par greffage ou par ajout lors de l'extrusion de la fibre. La longueur des fibres de renfort est comprise de préférence entre 4 et 6 mm, étant de préférence de 4 mm environ. La masse linéique des fibres est de préférence inférieure à 3 dtex, étant de préférence de 1,7 dtex environ.

25 La ténacité des fibres est de préférence supérieure à 4 cN/dtex. L'indice de déchirure, selon la norme ISO 1974, du substrat renforcé avec les fibres de renfort selon l'invention peut être supérieur ou égal à 10mNm2/g. Le taux d'introduction dans le papier est par exemple compris entre 3 et 35% en poids sec par rapport au total des fibres du substrat. Il est de préférence d'environ 10%.

30 Détenmination de la teneur en matière bio-sourcée L'élément de sécurité ou de renfort, voire le document sécurisé lui-même, est analysé par une méthode destructive pour quantifier précisément la teneur en matière bio- sourcée. Cet élément ou une partie de celui-ci convenant à l'analyse devra pouvoir être individualisé afin d'effectuer une mesure efficace. La mesure s'effectue selon la norme ASTM D6866-11 : Determining the Biobased Content of Solid, Liquid, and Gaseous Samples Using Radiocarbon Analysis.

5 Cette norme permet d'obtenir la teneur en matière bio-sourcée à partir de la quantification de l'isotope 14 du carbone (14C). Exemples 10 Exemple 1: Des fibres de renfort (longueur 4 mm et masse linéique 1.7 dtex) sont fabriquées à partir de PolyAmide 11 bio-sourcé par filage en voie fondue. La ligne de filage par voie fondue permet de réaliser des filaments à partir de granulés de polymères (pastilles) et de les traiter (ensimage) afin de faciliter leur manipulation ainsi que leur découpe. Les fibres ainsi obtenues sont introduites à 8% en masse par rapport aux fibres de 15 coton. La teneur en matière bio-sourcée des fibres est égale à 99%. Cette teneur peut être analysée et comparée à une valeur de référence attendue, lors de l'identification ou de l'authentification d'un document incorporant ces fibres. Exemple 2: Des fibres de renfort (longueur 5 mm et masse linéique 1.7dtex) en PA6.10 bio-sourcé (30%) et PA10.10 bio-sourcé (70%) sont introduites à 10 % en 20 masse par rapport aux fibres de coton. Exemples de polymères synthétiques bio-sourcés % Bio-sourcé PolyAmide: PA 6.6 50 PolyAmide : PA 11 100 PolyAmide : PA 10.10 100 PolyAmide : PA 6.10 62 PolyAmide : PA 10.12 45 PolyEthylène Téréphtalate : PET 100 PolyEthylène Furanoate : PEF 100 PolyButylène Succinate : PBS 100 Exemple 3 : Des fibres de renfort (masse linéique 6 mm 1.7 dtex) en PA12.10 bio-sourcé (50%) et PA6.6 non bio-sourcé (50%) sont introduites à 6 % en masse par rapport aux fibres de coton. Exemple 4 : On réalise un film de renfort de 6j.im d'épaisseur en PET bio5 sourcé. La teneur en matière « bio-sourcée » est de 100%. Exemple 5 : On réalise un film de renfort de 6 iam d'épaisseur en PET biosource (80%) et PET non bio-sourcé (20%). la teneur en matière bio-sourcée est de 80%. Exemple 6 : On utilise des fibres de sécurité fluorescentes sous UV (longueur 6 mm et masse linéique 17 dtex) en PET bio-sourcé. La teneur en matière bio-sourcée » est 10 de 98%. Exemple 7 : On utilise des fibres de sécurité anti-stokes (longueur 3 mm et masse linéique 10 dtex) en PET bio-sourcé (80%) et PET non bio-sourcé (20%). La teneur en matière bio-sourcée est de 78%. Dans les exemples 2 à 7, on peut procéder comme dans l'exemple 1 à une 15 analyse de la teneur en matière bio-sourcée de l'élément et la comparer à la valeur attendue, pour conclure sur l'identité ou l'authenticité du document ou substrat qui comporte cet élément. L'expression « comportant un » doit être comprise cornme étant synonyme de « comportant au moins un », sauf si le contraire est spécifié. 20

Claims (21)

1. REVENDICATIONS1. Procédé d'authentification ou d'identification d'un document sécurisé, ce document comportant au moins un élément de sécurité ou de renfort comprenant au moins un polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partiellement de ressources végétales, procédé dans lequel la teneur en matière bio-sourcée de l'élément et/ou du document est analysée et une information concernant l'identité ou l'authenticité est générée en fonction de la comparaison entre la teneur mesurée et une valeur de référence.
2. 2. Elément de sécurité ou de renfort, convenant à la mise en oeuvre du 10 procédé selon la revendication 1 et destiné à être incorporé à un document sécurisé, comportant un polymère synthétique hydrocarboné issu au moins partiellement de ressources végétales.
3. 3. Elément de sécurité ou de renfort selon la revendication précédente, caractérisé en ce que la teneur en matière bio-sourcée de l'élément de sécurité est comprise 15 entre 1 et 99 %, de préférence entre 3 et 97 %.
4. 4. Procédé ou élément selon l'une quelconque des revendications précédentes, le polymère synthétique hydrocarboné étant un polyamide, un polyéthylène téréphtalate, un polyéthylène furonoate ou un polybutylène succinate.
5. 5. Procédé ou élément selon l'une quelconque des revendications 20 précédentes, l'élément de sécurité ou de renfort étant choisi parmi un fil de sécurité, une structure tricotée sécurisée, un film de sécurité et une fibre de sécurité.
6. 6. Procédé ou élément selon la revendication précédente, l'élément de sécurité ou de renfort étant une fibre de sécurité.
7. 7. Procédé ou élément selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, 25 l'élément de sécurité ou de renfort étant choisi parmi les fibres de renfort et les films de renfort.
8. 8. Procédé ou élément selon la revendication 6, la longueur de la fibre de sécurité étant comprise entre 3 et 10 mm.
9. 9. Procédé ou élément selon la revendication 6, la masse linéique de la fibre 30 de sécurité étant comprise entre 1,5 et 33 dtex, de préférence supérieure à 3 dtex et plus préférentiellement supérieure à 10 dtex.
10. 10. Procédé ou élément selon la revendication 6, la fibre de sécurité comportant un marqueur magnétique, chimique, biochimique ou luminescent, notamment fluorescent.
11. 11. Procédé ou élément selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, l'élément de sécurité ou de renfort étant un élément de sécurité.
12. 12. Procédé ou élément selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, l'élément de sécurité ou de renfort comportant un support, notamment transparent, réalisé au moins partiellement avec ledit polymère synthétique hydrocarboné.
13. 13. Procédé ou élément selon la revendication 11 ou 12, comportant une 10 métallisation ou démétallisation, un composé luminescent, magnétique, un dispositif optiquement variable, un dispositif RFID, un réseau de microlentilles, un pigment iridescent ou interférentiel, un composé thermochromique ou photochromique ou des cristaux liquides.
14. 14. Procédé ou élément selon l'une quelconque des revendications 15 précédentes, comportant un adhésif thermoactivable.
15. 15. Procédé ou élément selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, l'élément de sécurité ou de renfort étant un élément de renfort.
16. 16. Procédé selon la revendication 1, la valeur de référence étant mémorisée sur le document ou mémorisée sur un site distant, l'accès à la valeur de référence 20 s'effectuant à l'aide d'une information portée ou mémorisée sur le document.
17. 17. Procédé selon la revendication précédente, la valeur de référence mémorisée ou l'information portée ou mémorisée sur le document étant codée.
18. 18. Document sécurisé comprenant au moins un élément de sécurité ou de renfort selon l'une quelconque des revendications 2 à 15. 25
19. 19. Document sécurisé comportant des fibres de sécurité selon la revendication 6 et l'une quelconque des revendications 8 à 10.
20. 20. Document selon la revendication 18, comportant un substrat fibreux comportant des fibres cellulosiques et des fibres de renfort, la proportion massique en fibres de renfort étant comprise entre 3 et 35 % en poids sec par rapport à la masse des 30 fibres du substrat.
21. 21. Document selon la revendication 18, comportant une information liée à une teneur en matière bio-sourcée de l'élément de sécurité ou de renfort, ou du document.