FR2917611A1 - Procede de fabrication d'un produit cosmetique solide - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un produit cosmétiqu.e solide, comprenant notamment les étapes consistant à disposer sur une composition à base de poudre et de liant fluide, introduite dans un moule, une plaque de matériau poreux ayant un diamètre moyen de pore allant de 5 à 180 µm ; puis à faire passer au moins une partie du liant fluide au travers de ladite plaque ; à éli.miner le liant fluide ayant traversé ladite plaque et sécher la composition pour la solidifier avant de a déposer dans un conditionnement.Elle se rapporte également au produit solide obtenu selon ce procédé et à ses utilisations comme produit de maquillage du visage et/ou du corps.

Description

Procédé de fabrication d'un produit cosmétique solide

La présente invention concerne un procédé de fabrication d'un produit cosmétique solide.

Les fards à paupières et à joues sont constitués d'un véhicule aqueux ou anhydre et de matières colorantes destinées à conférer un maquillage à la peau.

Les fards à base aqueuse sont classiquement préparés par dépose sur une plaquette d'une pâte contenant des matières colorantes et un liant aqueux, puis séchage au four de la pâte en vue d'éliminer l'eau. Ce procédé a pour inconvénient de conduire à la formation d'une croûte en surface du produit pulvérulent obtenu, qui nécessite d'être éliminée. Il en =résulte non seulement une perte de produit, mais également un produit de surface irrégulière.

La demande EP-0 628 393 décrit par ailleurs un procédé de fabrication d'une composition de maquillage sous forme de pain, qui consiste à couler une composition fluide dans un moule recouvert d'une mousse plastique et élastique à cellules ouvertes (telle qu'une plaque de polyuréthanne réticulé), par exemple à travers une ouverture centrale ménagée dans la mousse, de façon à imprégner partiellement ladite mousse. Cette dernière permet à la fois, en se conformant aux variations dimensionnelles de la composition, de suivre le retrait lors de la solidification et d'obtenir ainsi un pain moins frag=_le et également de fournir un support solidaire du pain après solidification.

Toutefois, il est bien évident que l'imprégnation dans la mousse d'une partie de la composition qu'il ne sera plus possible de prélever après solidification conduit à une perte de produit pour le consommateur.

En outre, la composition mise en oeuvre dans EP-0 628 393 renferme généralement comme liant un solvant organique ou, lorsqu'elle contient du plâtre, un solvant aqueux. Dans ce dernier cas, la solidification se produit par prise du plâtre, par exemple pendant trois jours. Sinon, elle se produit lors de l'évaporation du solvant organique, par exemple à 40 C pendant 55 heures.

Ces temps de solidification sont incompatibles avec un procédé industriel.

La demande EP-0 628 393 indique, certes, que la mousse peut être légèrement comprimée par une platine au cours de l'étape de solidification. Si cette variante peut permettre d'accélérer l'élimination de l'eau ou du solvant, il n'est pas évident qu'elle puisse être mise en oeuvre dans le cas de compositions à base aqueuse renfermant d'autres poudres que du plâtre et/ou des quantités d'eau supérieures ou égales à 50% en poids. En effet, dans ces conditions, compte tenu de la taille des cellules de la mousse, qui est par exemple d'environ 2000 microns pour la mousse commercialisée sous la dénomination BULPREN S28190, et d'environ 3000 microns pour la mousse commercialisée sous la dénomination BULPREN S 30, le risque est grand qu'en éliminant l'eau, on fasse également passer une quantité non négligeable de la composition au travers de la mousse.

Or, il est apparu à la Demanderesse qu'il était souhaitable de pouvoir formuler des compositions riches en eau ou en solvant volatil dans le cas où des motifs imprimés dans la paroi du moule doivent être conférés avec une bonne précision de contour à la surface du pain et/ou dans le cas où l'on souhaite produire un pain très lisse et brillant.

Par ailleurs, l'épaisseur de la mousse (de 3 à 6 mm) et la nécessité de l'imprégner au moins partiellement de la composition coulée limitent en conséquence l'épaisseur minimale des pains susceptibles d'être obtenus selon la demande EP-0 628 393.

Enfin, il est nécessaire dans cette demande de prévoir une étape de fixation par collage ou au moyen d'une bague de la mousse supportant le pain, dans le conditionnement dans lequel le pain doit être commercialisé, alors qu'il serait au contraire souhaitable de pouvoir éventuellement obtenir à l'issue du procédé de fabrication un pain susceptible d'être manipulé en tant que tel ou solidaire d'un support adapté à être directement encliqueté ou maintenu par simple introduction dans son conditionnement.

Le document FR-2 594 409 divulgue par ailleurs un procédé de fabrication de fards cosmétiques comprenant une étape de compression de la composition utilisée dans la préparation du fard, au moyen d'un dispositif de compression comportant un bloc de support pour le moule renfermant cette composition et un organe presseur. Précisément, la composition est comprimée entre une plaque de fond coulissante et l'organe presseur en contact avec l'ouverture supérieure du moule, une membrane absorbant les liquides étant interposée entre l'organe presseur et la surface de la composition. Par ailleurs, un élément absorbant poreux, notamment en métal fritté, est prévu à l'extrémité de l'organe presseur en contact avec la membrane et/ou sur la face externe de la plaque de fond qui est dans ce cas ajourée. L'élément absorbant poreux est destiné à absorber le solvant contenu dans la composition, qui est ensuite éliminé par des moyens d'aspiration. L'élimination du solvant permet d'éviter la formation de fissures et d'irrégularités dans le fard au séchage, dues à l'évaporation du solvant.

Si la solution proposée dans ce document permet d'éliminer l'eau contenue dans des compositions riches en eau, elle présente l'inconvénient de ne pas permettre la fabrication de fards dont la surface est soit très lisse, soit pourvue de motifs, compte tenu de la nécessité d'utiliser dans ce procédé une membrane appliquée en continu sur la surface concernée.

Il subsiste donc le besoin de disposer d'un procédé de fabrication de compositions cosmétiques solides, éventuellement à base aqueuse, qui puisse être mis en oeuvre dans des conditions économiquement compatibles avec un procédé industriel et qui offre un taux de restitution de produit optimal pour le consommateur. Il serait également avantageux de pouvoir disposer d'un procédé permettant la fabrication de compositions cosmétiques solides d'épaisseur et de formes quelconques, présentant éventuellement une surface très lisse, très brillante ou mate, sur laquelle des motifs quelconques peuvent si on le souhaite être imprimés avec une grande précision.

La Demanderesse a maintenant démontré que ces besoins pouvaient être satisfaits au moyen d'un procédé de fabrication particulier de ces compositions cosmétiques solides, utilisant notamment une plaque de matériau poreux ayant une taille moyenne de pore de 5 à 180 pm, sur laquelle est appliquée une pression, pour éliminer le solvant contenu dans ces compositions.

La présente invention a ainsi pour objet un procédé de fabrication d'un produit cosmétique solide, comprenant les étapes consistant à : 1) introduire dans un moule pourvu d'un fond et d'une ouverture une composition renfermant au moins une poudre et au moins un liant fluide comprenant un solvant volatil ; 2) disposer sur ladite composition, en contact direct avec celle-ci, une plaque de matériau poreux ayant un diamètre moyen de pore allant de 5 à 180 pm ; 3) faire passer au moins une partie du liant fluide au travers de ladite plaque ; 4) éliminer le liant fluide ayant traversé ladite plaque pour obtenir une composition partiellement solidifiée ; 5) faire sécher ladite composition partiellement solidifiée pour obtenir une composition solidifiée ; 6) retirer éventuellement ledit moule et/ou ladite plaque ; et 5 7) disposer ladite composition solidifiée dans un conditionnement, de manière à rendre apparente la surface précédemment en contact avec le fond du moule. En préambule, il est précisé que l'expression compris(e) entre employée dans la suite de cette description doit être comprise comme incluant également les bornes citées. 10 Le procédé selon l'invention permet la fabrication d'une composition cosmétique solide qui sera désignée par la suite, pour plus de simplicité, par fard .

15 La composition mise en oeuvre selon l'invention renferme au moins une poudre, qui peut notamment être une charge, un pigment ou une nacre.

Par le terme charge , on entend toute particule 20 de forme quelconque (notamment sphérique ou lamellaire), minérale ou organique, blanche ou incolore, insoluble dans la composition et qui est généralement destinée à donner du corps et/ou de la rigidité à la composition et/ou à apporter de la douceur, de la matité et/ou de 25 l'uniformité au maquillage. Des exemples de charges sont le talc, le mica tel que la séricite naturelle ou de synthèse, la silice, les argiles telles que le kaolin, les silicates mixtes tels que les hectorites, les bentonites ou les laponites, le nitrure de bore, les 30 carbonates ce calcium ou de magnésium, l'hydroxyapatite, les microcapsules de verre ou de céramique, l'amidon, l'amidon modifié par l'anhydride octénylsuccinique, la cellulose m_crocristalline, les microsphères creuses de copolymère chlorure de vinylidène / acrylonitrile, les polyamides tels que le Nylon", les poudres de poly-(3-alanine, les poudres de polyéthylène, les poudres de polystyrène, les poudres de polyuréthanne, les poudres de polyester, les poudres de poly(tétrafluoroéthylène), les résines de silicone, les poudres d'élastomères de silicone et les poudres de polymères acryliques, en particulier de poly(méthacrylate de méthyle). Les charges peuvent notamment être constituées de plusieurs couches de nature chimique et/ou de forme physique différentes et notamment se présenter sous forme de lamelles enrobées de charges sphériques. Elles peuvent être modifiées à l'aide de différents traitements de surface. Un exemple de charge traitée en surface est constitué par la silice modifiée par un copolymère éthylène / méthacrylate commercialisée notamment par la société KOBO sous les dénominations commerciales DSPCS 20N-I2, DSPCS/3H-I2 et DSPCS-I2.

Les pigments sont des particules blanches ou colorées destinées à colorer ou opacifier la composition. Ils peuvent être minéraux ou organiques, naturels ou de synthèse. Des exemples de pigments minéraux sont notamment les oxydes de fer, de titane ou de zinc, le bleu ferrique, les outremers, les oxydes de chrome, les oxydes de manganèse, ainsi que les pigments composites et les pigments goniochromatiques, perlescents, interférentiels, photochromes ou thermochromes. Des exemples de pigments organiques sont notamment le noir de carbone, les pigments de type D &C, et les laques à base notamment de carmin de cochenille, de baryum, strontium, calcium et/ou aluminium.

Les nacres sont des particules irisées qui réfléchissent la lumière. Elles peuvent être choisies parmi celles classiquement présentes dans les produits de maquillage, telles que les borosilicates de sodium ou de calcium, le mica recouvert de pigments organiques et/ou minéraux tels que le dioxyde de titane ou l'oxychlorure de bismuth, le mica-dioxyde de titane recouvert de pigments organiques et/ou minéraux tels que les oxydes de fer, le bleu ferrique ou l'oxyde de chrome, ainsi que les pigments nacrés à base d'oxychlorure de bismuth, les paillettes à base de téréphtalates et les nacres à base d'aluminium.

Les pigments et les nacres peuvent être éventuellement traités en surface par un agent hydrophobe tel que les silanes, silicones, savons d'acides gras, C9- 15 fluoroalcool phosphates, copolymères acrylate/dimethicone, copolymères mixtes C9_15 fluoroalcool phosphates / silicones, lécithines, cire de carnauba, polyéthylène, chitosan et acides aminés éventuellement acylés tels que la lauroyl lysine, le disodium stearoyl glutamate et l'aluminium acyl glutamate.

On préfère que la poudre ne comprenne pas de sulfate de calcium et notamment de plâtre.

La quantité de poudre comprise dans la composition utilisée selon l'invention va de préférence de 20 à 80% en poids et plus préférentiellement de 30 à 55% en poids, par rapport au poids total de la composition.

Outre la ou les poudres précitées, la composition utilisée selon l'invention renferme au moins un liant comprenant un solvant volatil. Par cette expression, on entend des composés liquides à température ambiante, ayant une tension de vapeur non nulle à température et pression ambiantes, qui va de 10-2 à 300 mm Hg (1.33 à 40.000 Pa).

Des exemples de solvants volatils utilisables dans la présente invention peuvent être choisis parmi l'eau ; les huiles hydrocarbonées telles que l'isododécane ou l'isohexadécane ; les huiles silic:onées telles que les polydiméthylsiloxanes linéaires ou cycliques, dont l' octaméthylcyclotétrasiloxane, le décaméthylcyclo- pentasiloxane, le dodécaméthylcyclohexasiloxane, l' heptaméthylhexyltrisiloxane, l' heptaméthyloctyl- trisiloxane, l'hexaméthyldisiloxane, l'octaméthyltrisiloxane, le décaméthyltétrasiloxane, le dodécaméthylpentasiloxane ; les huiles fluorées et leurs mélanges. On peut également citer les huiles essentielles constituant une composition parfumante. L'eau est préférée pour une utilisation dans la présente invention.

Outre ].e solvant volatil, le liant peut comprendre un ou plusieurs solvants organiques non volatils miscibles à l'eau, une ou plusieurs huiles non volatiles et leurs mélanges.

Les solvants organiques miscibles à l'eau peuvent être par exemple choisis parmi : les monoalcools ayant de 2 à 6 atomes de carbone tels que l'éthanol et l'isopropanol ; et les polyols ayant de 2 à 20 atomes de carbone tels que le glycérol, le propylène glycol, le dipropylène glycol, le butylène glycol, le pentylène glycol et l'hexylène glycol.

Au sens de la présente invention, on entend par huile un composé liquide à température ambiante (25 C), et qui, lorsqu'il est introduit à raison d'au moins 1% en poids dans l'eau à 25 C, n'est pas du tout soluble dans l'eau, ou soluble à hauteur de moins de 10% en poids, par rapport au poids d'huile introduit dans l'eau.

Comme huiles, on peut notamment citer les huiles siliconées, les huiles hydrocarbonées, les huiles fluorées et les mélanges de telles huiles. On entend par "huile siliconée", une huile comprenant au moins un atome de silicium, et notamment au moins un groupe Si-O. On entend par "huile hydrocarbonée", une huile contenant uniquement des atomes d'hydrogène et de carbone. On entend par huile fluorée , une huile contenant au moins un atome de fluor.

Des exemples particuliers d'huiles sont constitués par les (poly)etters et (poly)éthers de synthèse et en particulier les (poly) esters d'acides en C6-C20 et/ou d'alcools en C6-C20 avantageusement ramifiés, tels que l'isononanoate d'isononyle, le myristate d'isopropyle, le palmitate de 2-éthylhexyle ou le malate de diisostéaryle ; les huiles végétales telles que le squalane, l'huile de soja ou de jojoba ; les acides gras ramifiés et/ou insaturés tels que l'acide linoléique ou linolénique ; les alcools gras ramifiés et/ou insaturés tels que l'octyldodécanol et l'alcool oléique ; les huiles de silicone telles que les polydiméthylsiloxanes linéaires, éventuellement phénylés ou cycliques ; les huiles fluorosiliconées ; les huiles fluorées telles que le nonafluorométhoxybutane, le perfluorométhyl- cyclopentane,, le perfluorodiméthylcyclohexane, le perfluoroperhydrophénanthrène et la perfluorodécaline ; ainsi que leurs mélanges.

Le mélange des poudres et des liants conduit à la formation d'une composition se présentant sous forme de pâte. Cette composition renferme avantageusement de 40 à 70% en poids de liant fluide. En outre, le liant renferme de préférence de 80% à 100% en poids de solvant volatil et plus préférentiellement de 90% à 100% en poids de solvant volatil. Il a en effet été observé que la mise en oeuvre dans le procédé selon l'invention d'une composition renfermant cette quantité de solvant volatil, et en particulier d'eau, pouvait permettre l'obtention d'un fard d'aspect très brillant dont la surface pouvait être revêtue d'un motif aux contours très précis.

La composition utilisée selon l'invention peut en outre contenir au moins un adjuvant choisi parmi . les tensioactifs, les cires, les latex, les parfums, les actifs cosmétiques et leurs mélanges.

Les tensioactifs sont de préférence choisis parmi les émulsionnants huile-dans-eau. Il peut notamment s'agir d'au moins un composé choisi parmi les esters de sorbitane éventuellement polyéthoxylés, les esters d'acides gras et de glycérol, les esters ou polyesters d'acides gras et de sucrose, les esters d'acides gras et de polyétrylèneglycol, les polysiloxanes modifiés polyéthers, les éthers d'alcools gras et de polyéthylèneglycol, les alkylpolyglycosides et la lécithine hydrogénée, sans que cette liste ne soit limitative.

Dans la première étape du procédé selon l'invention, la composition décrite précédemment est introduite dans un moule, qui peut être constitué de tout matériau résistant de préférence à une température de 100 C voire de 150 C, tel qu'un métal, du verre, un matériau céramique, une résine polymère telle que du poly(tétrafluoroéthylène), du polyéthylène, du polypropylène, du polyuréthane ou un matériau siliconé. Les moules en silicone sont préférés pour une utilisation dans la présente invention dans la mesure où ils résistent bien aux hautes températures de séchage éventuellement utilisées dans le procédé et permettent de conférer au fard la forme précise recherchée, d'une part car il est plus facile de mettre en forme le moule et, d'autre part, car il permet une plus grande facilité de démoulage du fait de sa souplesse et de l'absence d'adhérence de la pâte sur le moule.

L'introduction de la composition dans le moule peut se faire par tout moyen ; elle peut notamment être versée ou injectée dans celui-ci. Pour une utilisation industrielle du procédé selon l'invention, on préfère bien entendu que certaines au moins des étapes du procédé soient réalisées dans un dispositif automatisé. Dans cette optique, on préfère que le moule soit fixé à un système de blocage permettant de maintenir le moule en place dans le dispositif de fabrication et d'introduire une quantité de composition en léger excès par rapport au volume du moule, sans que la composition ne s'écoule hors du dispositif. L'introduction d'une quantité légèrement excessive de composition permet de maintenir la plaque utilisée dans l'étape suivante du procédé en flottaison sur la composition et d'anticiper le phénomène de retrait qui se produit lors des étapes ultérieures de pressage et de séchage.

Une fois la composition introduite dans le moule, la seconde étape du procédé selon l'invention consiste à disposer sur cette composition une plaque de matériau poreux.

Par le terme plaque , on entend un matériau poreux de toute structure chimique, d'épaisseur et de forme quelconques adapté à la forme et aux dimensions du moule. Ainsi, dans le cas d'un moule de section circulaire, on préfère que la plaque revête la forme d'un disque ayant un diamètre très légèrement inférieur à celui du moule. D'une manière générale l'épaisseur de la plaque peut être comprise entre 1 et 10 mm et de préférence entre 3 et 5 mm. Cette plaque peut être jetable. On peut à cette fin utiliser une plaque comprenant au moins un matériau choisi parmi : le polyéthylène, le polypropylène, le poly(tétrafluoroéthylène), le polyuréthanne, un métal ou un alliage, le verre, les fibres non tissées d'origine naturelle telles que les fibres de laine, de coton ou de feutre, ou d'origine synthétique telle que le Nylon . De préférence, la plaque est constituée de polyéthylène ou de polypropylène. Des plaques de ce type sont notamment disponibles dans le commerce auprès de la société K2 TECHNOLOGIE sous la dénomination commerciale K2 PLAST' , ou auprès de la société POREX. En variante, la plaque poreuse peut être constituée de fibres et se présenter sous la forme d'un feutre.

Bien que cette forme d'exécution ne soit pas exclue, on préfère que la plaque ne soit pas une mousse élastique à cellules ouvertes.

En effet, on préfère selon l'invention que la plaque ait une rigidité suffisante pour qu'il soit possible de lui appliquer une pression directement et sans déformation, et par exemple une rigidité telle que le demi-cône SUR ref. 180140 (diamètre 32 mm ; hauteur 16 mm ; longueur 32 mm) d'un pénétromètre type P734 NORMALAB ANALIS équipé d'une tige-guide réf. 180042 (longueur 162 mm ; masse de 47,5 g) s'enfonce de moins de 1 mm, de préférence de moins de 0,5 mm, et plus préférentiellement de moins de 0,1 mm en l'absence de charge, dans une plaque de 5 mm d'épaisseur.

En variante, il est toutefois possible d'utiliser des plaques poreuses plus souples, par exemple du papier filtre ou une toile en acier inoxydable ou en Nylon , auquel cas il sera avantageux de prévoir une grille interposée entre la plaque poreuse et le système d'application de pression éventuellement utilisé dans la suite du procédé.

Le diamètre moyen des pores de la plaque de matériau poreux est compris entre 5 et 180 }gym, de préférence entre 10 et 90 }gym et plus préférentiellement entre 20 et 55 }gym. La plaque permet ainsi de bien retenir la poudre dans le moule et ainsi de garantir l'obtention d'un produit cosmétique ayant, de façon reproductible, la composition qualitative et quantitative recherchée, ce qui n'est pas possible avec un matériau poreux présentant des pores de plus grandes dimensions.

La plaque peut avantageusement être pourvue d'irrégularités de surface, adaptée à solidariser la composition, une fois qu'elle sera solidifiée, à la plaque. Ces irrégularités peuvent notamment prendre la forme de saillies concentriques ou gorges ou toute autre forme permettant d'atteindre l'objectif précité. En variante, la plaque peut être associée à un matériau pourvu d'irrégularités de surface adaptées à solidariser ladite composition solidifiée à ladite plaque. Par exemple, la plaque peut être constituée d'un matériau non tissé et un grillage en plastique peut être soudé ou collé à celle-ci. Dans ces modes de réalisation, il est possible d'cbtenir en fin de procédé un produit solide comprenant une composition solidifiée directement ou indirectement solidaire de la plaque et adaptée à être ainsi directement introduite dans un conditionnement en vue de sa commercialisation, la plaque étant conçue pour être insérée dans le conditionnement de façon à y être maintenue en place par exemple à l'aide d'un système d'encliquetage ou par simple ajustement de ses dimensions à celles du conditionnement.

Dans 1a troisième étape du procédé selon l'invention, on fait passer le liant fluide contenu dans la composition au travers de la plaque précitée, par exemple après avoir laissé décanter naturellement la composition ou l'avoir centrifugée (auquel cas les matières pulvérulentes tombent au fond du moule et le surnageant comprend ou est constitué du liant fluide) ou de préférence en appliquant une pression sur la plaque par tout moyen et notamment au moyen d'un piston. Dans ce dernier cas, la pression appliquée est avantageusement comprise entre 5 et 400 kg et plus préférentiellement entre 10 et 250 kg pour un diamètre de plaque allant de 15 à 350 mm. L'homme de l'art saura ajuster la pression en fonction des dimensions de la plaque utilisée et de la qualité cosmétique recherchée.

Il est dans ce cas avantageux de prévoir, dans le dispositif ce fabrication du fard, un système d'enclume ou de contreforme appliqué contre le fond du moule et destiné à éviter sa déformation sous l'effet de la pression appliquée. On obtient ainsi, à la fin de cette troisième étape, une composition partiellement solide.

La quatrième étape du procédé selon l'invention consiste à éliminer le liant fluide expulsé de la composition. Cette étape peut être mise en oeuvre par aspiration sous vide, par gravité (en cas de retournement) ou par application d'un matériau absorbant formant buvard sur la surface de la plaque opposée à ladite composition. On préfère selon l'invention une méthode d'aspiration sous vide. La solidification est poursuivie dans la cinquième étape du prccédé selon l'invention par séchage, notamment à l'air, aux infra-rouges, aux micro-ondes ou dans un four. Le but de cette étape de séchage est d'éliminer le solvant volatil, tel que l'eau, restant éventuellement dans la composition. Pour ce faire, on préfère que la composition soit séchée dans un four réglé à une température de 35 à 150 C et de préférence de 90 à 100 C. Habituellement, le séchage complet de la composition peut être atteint en deux à trois heures dans ces conditions.

Après séchage, le moule peut être retiré et éventuellement aussi la plaque pour obtenir un produit solide de type fard adapté à être inséré dans un conditionnement de manière à rendre apparente la surface précédemment en contact avec le fond du moule.

Il est possible également d'utiliser un moule jetable muni d'un rebord et éventuellement de retirer la plaque pour obtenir un produit solide de type fard adapté à être inséré dans un conditionnement de manière à rendre apparente la surface précédemment en contact avec le fond du moule.

La présente invention a également pour objet un produit cosmétique solide susceptible d'être obtenu par le procédé ci-dessus. Selon que la dernière étape du procédé comprend ou non le retrait de la plaque poreuse, ce produit se présente sous forme d'un bloc solide disposé ou non sur ladite plaque.

On comprend de ce qui précède que selon la forme du moule et les motifs éventuellement. imprimés au fond de celui-ci, il. est possible selon l'invention d'obtenir un produit cosmétique solide ayant une surface visible revêtant toute forme, notamment en forme de dôme ou de forme carrée, et pourvue de tout type de motif, logo ou dessin. La surface du produit pourra être plus ou moins lisse ou br=_llante, voire d'un aspect granité, selon les constituants et la quantité de liant fluide utilisés dans la composition mise en œuvre ou suivant l'aspect de surface, la nature et/ou le traitement du moule. En variante, il est possible de fabriquer suivant le procédé selon l'invention des fards constitués de strates de différentes couleurs ou de teintes mélangées de façon aléatoire oi de façon distincte, ou de poudres ou textures différentes, correspondant à différentes compositions superposées dans le moule avant élimination d'une partie du liant fluide, les matières colorantes utilisées dans ces compositions étant dans ce cas avantageusement non hydrosolubles.

Le prélèvement dans le conditionnement et l'application sur la peau du produit solide obtenu peut se faire par tout moyen et notamment à l'aide d'un pinceau, d'une houppette, d'une éponge ou du doigt.

Le produit solide obtenu selon l'invention peut se présenter notamment sous forme pulvérulente ou sous forme de crème coulée pressée et être en particulier utilisé comme fard à paupières, fard à joues, mascara, produit de maquillage des lèvres ou du corps ou fond de teint. Il peut notamment être utilisé pour maquiller et/ou parfumer tout ou partie du corps et/ou du visage.

La présente invention a donc également pour objet l'utilisation du produit cosmétique tel que décrit précédemment comme fard à paupières, fard à joues, mascara, produit de maquillage des lèvres ou du corps ou fond de teint.

Un exemple de composition cosmétique susceptible d'être utilisée dans le procédé selon l'invention sera maintenant donné à titre purement illustratif et non limitatif.

Exemple : Composition cosmétique solide On a p_féparé, de manière classique pour l'homme du métier, la composition renfermant les ingrédients suivants identifiés (en majuscules) par leurs noms INCI ou (enminuscules) par leur fonction dont les quantités sont 10 mentionnées en pourcentages pondéraux :

Phase pulvérulente :

MICA & BISMUTH OXYCHLORIDE 7.60 % Stéarates de magnésium 1.20 % MICA 17.56 % Conservateurs 0.32 % CARMINE 0.32 % Pigments (oxydes de fer) 9.40 % MANGANESE VIOLET 3.60 %

Phase liante :

WATER 56.07 % DIMETHICONE 0.30 % MAGNESIUM ALUMINUM SILICATE 0.90 % BUTYLENE GLYCOL 0.60 % POLYSORBATE 20 0.90 % SORBITOL & WATER 1.20 % Conservateur 0.03 % On obtient une composition pâteuse utilisable pour la fabrication de fards. 15 20 25 30

Claims (14)

REVENDICATIONS

1. Procédé de fabrication d'un produit cosmétique solide, comprenant les étapes consistant à : 1) introduire dans un moule pourvu d'un fond et d'une ouverture une composition renfermant au moins une poudre et au moins un liant fluide comprenant un solvant volatil ;

2) disposer sur ladite composition, en contact direct avec celle-ci, une plaque de matériau poreux ayant un diamètre moyen de pore allant de 5 à 180 }gym ;

3) ]=aire passer au moins une partie du liant fluide au travers de ladite plaque ;

4) éliminer le liant fluide ayant traversé ladite plaque pour obtenir une composition partiellement solidifiée ;

5) faire sécher ladite composition partiellement solidifiée pour obtenir une composition solidifiée ;

6) retirer éventuellement ledit moule et/ou ladite plaque ; et

7) disposer ladite composition solidifiée dans un conditionnement, de manière à rendre apparente la surface précédemment en contact avec le fond du moule. 2. Procédé selon la revendication 1, caractérisé en 30 ce que ladite poudre est choisie parmi : le talc, le mica tel que la séricite naturelle ou de synthèse, la silice, les argiles telles que le kaolin, les silicates mixtes tels que les hectorites, les bentonites ou les laponites, 20 25le nitrure de bore, les carbonates de calcium ou de magnésium, l'hydroxyapatite, les microcapsules de verre ou de céramique, l'amidon, l'amidon modifié par l'anhydride octénylsuccinique, la cellulose microcristal:line, les microsphères creuses de copolymère chlorure de vinylidène / acrylonitrile, les polyamides, les poudres de poly-(3-alanine, les poudres de polyéthylène, les poudres de polystyrène, les poudres de polyuréthane, les poudres de polyester, les poudres de poly(tétraflsoroéthylène), les résines de silicone, les poudres d'élastomères de silicone, les poudres de polymères acryliques, les oxydes de fer, de titane ou de zinc, le bleu ferrique, les outremers, les oxydes de chrome, les oxydes de manganèse, les pigments composites et les pigments goniochromatiques, perlescents, interférentiels, photochromes ou thermochromes, le noir de carbone, les pigments de type D&C, les laques, les borosilicates de sodium ou de calcium, le mica recouvert de pigments organiques et/ou minéraux tels que le dioxyde de titane ou l'oxychlorure de bismuth, le mica-dioxyde de titane recouvert de pigments organiques et/ou minéraux tels que les oxydes de fer, le bleu ferrique ou l'oxyde de chrome, les pigments nacrés à base d'oxychlorure de bismuth, les paillettes à base de téréphtalates et les nacres à base d'aluminium et leurs mélanges. 3. Procédé selon la revendication 1 ou 2, caractérisé en ce que ladite poudre ne comprend pas de sulfate de calcium. 4. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 3, caractérisé en ce que la composition renferme de3040 à 70 % en poids de liant fluide, par rapport au poids total de la composition. 5. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 4, caractérisé en ce que le liant fluide renferme de 80 à 100 er poids de solvant vola~il, de préférence de 90 à 100 en poids de solvant volatil. 6. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 5, caractérisé en ce que la plaque de matériau poreux comprend au moins un matériau choisi parmi : le polyéthylène, le polypropylène, le poly(tétrafluoroéthylène), le polyuréthanne, un métal ou un alliage, le verre et les fibres non tissées d'origine naturelle ou d'origine synthétique. 7. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 6, caractérisé en ce que la plaque de matériau poreux n'est pas une mousse élastique à cellules ouvertes.

8. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 7, caractérisé en ce que le liant fluide est éliminé en appliquant sur la plaque une pression allant de 5 à 400 kg et de préférence de 10 à 250 kg.

9. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 8, caractérisé en ce que le liant fluide est éliminé par aspiration sous vide. 30

10. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 9, caractérisé en ce que le séchage est effectué dans un four à une température de 35 à 150 C et de préférence de 90 à 100 C. 25

11. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la plaque est pourvue d'irrégularités de surface adaptées à solidariser ladite composition solidifiée à ladite plaque.

12. Procédé selon l'une quelconque des revendications 1 à 10, caractérisé en ce que la plaque est associée à un matériau pourvu d'irrégularités de surface adaptées à solidariser ladite composition solidifiée à ladite plaque.

13. Produit cosmétique solide susceptible d'être obtenu selon l'une quelconque des revendications 1 à 12.

14. Utilisation cosmétique du produit selon la revendication 13 comme fard à paupières, fard à joues, mascara, produit de maquillage des lèvres ou du corps ou fond de teint:.