CONCENTRE D'ADDITIFS BIODEGRADABLE AMELIORANT LA LUBRIFIANCE DES BOUES A L'EAU, SON UTILISATION ET BOUE A
L'EAU POUR LE FORAGE La présente invention concerne un concentré biodégradable améliorant la lubrifiance des boues à l'eau que ce soit au cours d'un forage ou d'une fracturation de la formation.
L'invention concerne également l'utilisation de ce concentré biodégradable dans une boue à l'eau comme additif parmi d'autres additifs fonctionnels adaptés à l'application envisagée pour la dite boue que ce soit en forage ou en fracturation. Enfin la boue à l'eau additivée obtenue après ajout de tous ses composants convient particulièrement bien à des forages terrestres peu profonds.
Certains chantiers, comme les grands travaux de génie civil, utilisent de grandes quantités de fluides contenant des additifs améliorant leurs propriétés lubrifiantes et/ou la résistance à la friction qui aident au bon fonctionnement des outils utilisés avec ces fluides, notamment pour l'usinage, le perçage et/ou le forage où les problèmes de frictions sont importants. Cependant, ces fluides utilisés en grandes quantités sont rejetés sous forme de déchets rocheux après utilisation, ce qui nécessite qu'ils ne présentent aucun danger au regard de l'environnement. Souvent, ces déchets doivent être retraités après utilisation. C'est donc un objectif majeur de disposer de fluides totalement biodégradables pouvant être rejetés dans l'environnement. C'est le cas, notamment, des fluides et boues de forage, que ce soit en mer ou à terre.
Il est connu que le forage occupe une place primordiale dans l'exploitation pétrolière et que ces forages sont de plus en plus profonds. La technologie des forages est en constante évolution, que ce soit sur terre (onshore en anglais) ou dans les fonds marins (offshore en anglais), en particulier dans ce qui est appelé l'offshore profond, mais aussi, plus récemment, dans les forages horizontaux ou déviés, où, par des inclinaisons successives d'un ou deux degrés, la trajectoire du puits s'incurve, ce qui permet d'atteindre des dépôts horizontaux au moins supérieurs à un kilomètre voire à plus de dix kilomètres, par rapport à la tête du puits.
Les forces de frottement qui s'exercent sont donc de plus en plus importantes, d'où l'importance accrue des propriétés lubrifiantes du fluide de forage et de son impact sur la résistance à la friction au niveau des outils de forage.
De façon connue, la technique de forage utilise un trépan fixé à l'extrémité de tiges de forage, qui, entraîné en rotation, creuse le puits en broyant les roches.
A mesure de l'avancement du forage, des trépans de diamètre de plus en plus faible sont utilisés et, à chaque étape le puits est consolidé par un tube en acier appelé "casing", qui est descendu à l'intérieur du trou, puis fixé par du ciment.
Pendant le forage, un fluide de forage est mis en circulation, avec injection dans le trépan et expulsion de celui-ci dans la zone de contact avec la roche, puis remontée jusqu'au sommet du puits par le volume annulaire séparant les tiges de forage du «casing».
Ce fluide remplit en général les fonctions principales suivantes :
- refroidissement du trépan,
- diminution des forces de frottement métal-métal, entre le "casing" et les tiges de forage, et des forces de frottement métal-roche, tant au niveau du trépan que dans la zone annulaire, car le fluide remonte chargé des particules de roche broyée, dites "cuttings" dans la technique,
- évacuation des déblais de roche vers l'extérieur,
- création d'une pression sur les parois du trou, pour empêcher leur affaissement, et - équilibrage des pressions entre le fond du puits et la surface, afin de maintenir le contrôle du puits et d'éviter une explosion (en anglais, "blow out")
Dans le cas des forages offshore en eau profonde, les températures de l'eau rencontrées, proches de 4 à 5 °C, nécessitent une bonne maîtrise de la viscosité des fluides de forage à ces basses températures.
Différents types de fluides ou boues de forage ont été utilisés dans le passé, tels que les fluides à l'eau, contenant de l'eau et des additifs pour ajuster leur densité et leurs propriétés rhéologiques, les fluides à l'huile, et les émulsions du type eau dans huile ou émulsions inverses ou du type huile dans eau, comme décrit en particulier dans US 2.816.073.
Dans les boues à l'eau (Water Based Mud en anglais en abrégé WBM), le fluide de forage est de l'eau ; les boues à l'eau sont en général réservées aux applications peu techniques et aux forages onshore ou offshore très peu profonds (quelques mètres).
Comme il s'agit de fluides contenant une forte proportion d'eau, divers problèmes se posent comme une acidité ou une basicité trop prononcée de ces boues qui peuvent être à l'origine de blocage des outils, l'ajustement de la densité et de la viscosité mais aussi les problèmes de friction au niveau de l'outil de forage et des contacts outils-roche. Ce dernier point soulève le problème de la capacité lubrifiante d'une boue à l'eau et l'amélioration de son pouvoir lubrifiant par des additifs dits de lubrifiance et/ou anti-usure et/ou encore anti-friction.
L'amélioration du pouvoir lubrifiant des boues a fait l'objet de nombreux travaux et différentes voies de mesure du pouvoir lubrifiant de ces boues à l'eau ont été envisagées.
Dans le brevet US2010/0305009, les inventeurs suggèrent l'utilisation d'esters d'oligoglycérol dans des boues à l'eau contenant plus de 70% en poids d'eau. Plus particulièrement, ces esters d'oligoglycérol contiennent de 20 à 45% en poids de glycérol, de 20 à 40% en poids de diglycérol, de 10 à 20% en poids de triglycérol de 1 à 10% en poids de tétraglycérol et 0,5 à 5% en poids de pentaglycérol sous forme d'esters d'acides gras comprenant de 2 à 18 atomes de carbone, mono et polyinsaturés, de préférence d'acide oléique, linoléique et/ou linolénique ou d'acides gras d'huile de pin (Tall oil en anglais).
Dans le brevet US3047493, il est proposé d'introduire dans la boue à l'eau pour améliorer son pouvoir lubrifiant de 0,3 à 7% en poids d'un composé organique carboxylique, du type Tall oil contenant des acides gras saturés, mono et polyinsaturés et des acides résiniques, ou encore des triglycérides d'acides gras de 12 à 18 atomes de carbone par chaîne. Pour améliorer la miscibilité de ces produits, il est proposé d'introduire des agents émulsifiants tels que des tensio-actifs non ioniques, de l'argile (entre 0,25 et 20% en poids dans la boue), de la lignine ou encore des dérivés sulfonates tels que du lignosulfonate de calcium ou un alkylaryl sulfonate de calcium.
Dans le brevet US 4409108, il est proposé une composition pour réduire la résistance à la friction dans un fluide aqueux entre la partie mobile et la surface adjacente d'un outil, cette composition comprenant jusqu'à 5% en poids de la composition d'un masque d'odeur, de 5 à 60% en poids d'un mélange 50/50 de monooléate de glycérol et de dioléate de glycérol et de 10 à 90% en poids d'un alcool ou mélange d'alcools de 7 à 10 atomes de carbone, ces alcools étant essentiellement linaires.
Dans le brevet US 6806235, il est proposé un procédé produisant une amélioration de la lubrifiance d'un fluide de forage à l'eau par introduction dans le dit fluide de forage aqueux d'un composé lubrifiant comprenant un glycéride partiel dérivé d'acides gras de Tall oil (Tall oil fatty acids en anglais). Ce glycéride partiel présente un point d'écoulement de préférence inférieur à 0°C. Le fluide de forage aqueux comporte plus de 90% en poids d'eau, et de 1 à 3% en poids de glycéride partiel. Ce glycéride partiel étant insoluble dans l'eau, il est ajouté un tensioactif anionique du groupe des sulfonates et des sulfates d'acides gras linéaires éventuellement en mélange dans un rapport tensioactif : glycéride partiel variant de 1 :10 à 1 :20.
Pour déterminer le pouvoir lubrifiant des différents additifs envisagés pour une boue de forage à l'eau dans ces brevets, seule la méthode Falex mesurant la résistance au
cisaillement dans des boues à l'eau contenant tous les composants nécessaires à une application donnée est envisagée dans certains de ces brevets. Dans le cadre de la présente invention, le tri des composés ayant le pouvoir d'améliorer la lubrifiance de la boue à l'eau donc de l'eau est réalisé indépendamment des constituants ajoutés ultérieurement dans la boue. Ce tri a été fait en utilisant la méthode de mesure dite de banc alternatif à haute fréquence (HFRR ou High Frequency Reciprocating Rig en anglais). Ce test permet d'évaluer la lubrifiance des compositions en reprenant les conditions opératoires de la norme ISO 12156-1 pour une durée du test fixée à 1 15 minutes, une matrice aqueuse et une température correspondant à la température ambiante (25 °C).
Un des principaux objectifs de la demanderesse est d'obtenir une efficacité en lubrifiance supérieure ou égale à celle des additifs présents sur le marché tout en conservant un caractère totalement biodégradable de ces additifs vis-à-vis de l'environnement dans lequel ils pourraient être rejetés après usage. En outre, ces additifs doivent être miscibles dans l'eau sans adjonction de dérivés sulfates et sulfonates.
Un autre objectif est d'utiliser des additifs qui présentent un point d'écoulement mesuré selon la norme ASTM D97, bien inférieur à celui de l'eau, c'est-à-dire inférieur à 0°C et même inférieur à -5°C.
La présente invention a donc pour objet un concentré d'additifs biodégradable pour boue à l'eau de point d'écoulement selon la norme ASTM D97 inférieur à -5°C améliorant la lubrifiance des boues à l'eau, le dit concentré étant caractérisé en ce qu'il comprend au moins un composé choisi dans le groupe consistant en les mono et diesters de diglycérol, les acides et les dérivés esters d'acides gras monocarboxyliques comprenant de 16 à 22 atomes de carbone par chaîne, les acides et les dérivés esters d'acides résiniques, les monoesters de polyalcool comprenant plus de 4 groupements hydroxylés et d'acides gras carboxyliques comprenant de 6 à 12 atomes de carbones saturés et insaturés par au moins une insaturation, et les esters mono et polyalcoxylés d'acides dicarboxyliques saturés et insaturés comprenant de 6 à 12 atomes de carbones.
Selon un mode de réalisation, ledit concentré consiste uniquement en au moins un composé choisi dans le groupe consistant en les mono et diesters de diglycérol, les acides et les dérivés esters d'acides gras monocarboxyliques comprenant de 16 à 22 atomes de carbone par chaîne, les acides et les dérivés esters d'acides résiniques, les monoesters de polyalcool comprenant plus de 4 groupements hydroxylés et d'acides gras carboxyliques comprenant de 6 à 12 atomes de carbones saturés et insaturés par au moins une insaturation, et les esters mono et polyalcoxylés d'acides dicarboxyliques saturés et insaturés comprenant de 6 à 12 atomes de carbones.
Avantageusement les matières actives influant sur le pouvoir lubrifiant de la boue à l'eau peuvent être utilisées seules ou en mélanges avec une autre matière active avec laquelle on observe outre la mise en solution de la matière la moins dispersible mais également un effet de synergie au regard du pouvoir lubrifiant de la boue. Ainsi, le concentré d'additifs biodégradable peut comprendre au moins un composé choisi dans le groupe consistant en :
- les mono et diesters de diglycérol,
- les acides et les dérivés esters d'acides gras monocarboxyliques comprenant de 16 à 22 atomes de carbones par chaîne, et
- les acides et les dérivés esters d'acides résiniques, éventuellement en mélange avec au moins un composé choisi dans le groupe consistant en les monoesters de polyalcool comprenant plus de 4 groupements hydroxylés et d'acides gras carboxyliques comprenant de 6 à 12 atomes de carbones saturés et insaturés par au moins une insaturation, et les esters mono et polyalcoxylés d'acides dicarboxyliques saturés et insaturés comprenant de 6 à 12 atomes de carbones, ou un mélange de ceux-ci.
Selon un mode de réalisation, le concentré d'additifs biodégradable consiste en au moins un composé choisi dans le groupe consistant en :
- les mono et diesters de diglycérol,
- les acides et les dérivés esters d'acides gras monocarboxyliques comprenant de 16 à 22 atomes de carbones par chaîne, et
- les acides et les dérivés esters d'acides résiniques,
en mélange avec au moins un composé choisi dans le groupe consistant en les monoesters de polyalcool comprenant plus de 4 groupements hydroxylés et d'acides gras carboxyliques comprenant de 6 à 12 atomes de carbones saturés et insaturés par au moins une insaturation, et les esters mono et polyalcoxylés d'acides dicarboxyliques saturés et insaturés comprenant de 6 à 12 atomes de carbones, ou un mélange de ceux-ci.
Les monoesters de polyalcool comprenant plus de 4 groupements hydroxylés et d'acides gras carboxyliques comprenant de 6 à 12 atomes de carbones saturés et insaturés par au moins une insaturation, et les esters mono et polyalcoxylés d'acides dicarboxyliques saturés et insaturés comprenant de 6 à 12 atomes de carbones ont des propriétés de solvatation.
Ainsi, des mélanges d'acides gras et/ou résiniques avec des mélanges de mono et diesters de diglycérol ou encore avec des monoesters de polyalcools comme le sorbitol ou le sorbitan permettent à la fois mise en solution dans l'eau et l'amélioration du pouvoir lubrifiant de l'eau pour des quantités de matières actives dans l'eau inférieures à celles
trouvées dans l'art antérieur, en particulier dès que la concentration du dit concentré atteint 200 ppm poids.
Ainsi, le concentré d'additifs comprendra avantageusement des mélanges de monoesters et diester de diglycérol obtenus à partir d'au moins un ester d'acide gras monocarboxylique saturé ou polyinsaturé comprenant de 16 à 22 atomes de carbone. De préférence, le mélange comprendra une teneur en monoester de diglycérol variant de 30 à 60 % en poids du mélange et une teneur en diester de diglycérol variant de 40 à 70 % en poids du mélange, le groupement ester étant obtenu à partir d'au moins un ester d'acide gras linéaire saturé ou insaturé comprenant de 16 à 22 atomes de carbone.
De façon préférée, le mélange monoester/diester de diglycérol est obtenu par transestérification d'ester méthylique d'acide gras par du diglycérol. Ainsi, le dit mélange monoester/diester de diglycérol peut comprendre jusqu'à 20% en poids de triester de diglycérol et moins de 8 % de tétraester de diglycérol
Dans un autre mode de l'invention, le concentré peut comprendre jusqu'à 50% en poids de matière active constituée par au moins un acide ou dérivé ester d'acides gras monocarboxyliques linéaires comprenant de 16 à 22 atomes de carbone éventuellement en mélange avec au moins un acide résinique choisi dans le groupe de l'acide abiétique et de ses dérivés.
Comme ces composés ne sont pas solubles dans l'eau, ceux-ci sont mis en solution dans l'eau par l'ajout de solvants ou d'une autre matière active susceptible de les mettre en solution.
Ainsi, le concentré selon l'invention peut comprendre de 50% à 99% en poids d'au moins un composé aux propriétés de solvatation choisi parmi les monoesters de polyalcool comprenant de 5 à 10 groupements hydroxylés et d'acides gras carboxyliques comprenant de 6 à 12 atomes de carbones saturés et insaturés par au moins une insaturation ou encore parmi les esters polyéthoxylés d'acides linéaires dicarboxyliques. Un exemple est le produit NYCOBASE 618 constitué majoritairement d'esters éthoxylés d'acides dicarboxyliques.
Dans une première forme de réalisation, le concentré comprendra de 50 à 100% en poids du mélange mono et diester de diglycérol et de 0 à 50 % d'au moins un acide ou dérivé ester d'acides gras monocarboxyliques linéaires comprenant de 16 à 22 atomes de carbone, éventuellement en mélange avec au moins un acide résinique choisi dans le groupe de l'acide abiétique et de ses dérivés esters.
Dans une deuxième forme de réalisation, le concentré peut comprendre 1 à 50 % en poids d'au moins un acide ou dérivé ester d'acides gras monocarboxyliques linéaires
comprenant de 16 à 22 atomes de carbone éventuellement en mélange avec au moins un acide résinique choisi dans le groupe de l'acide abiétique et de ses dérivés esters et de 50 à 99% en poids d'au moins un composé aux propriétés de solvatation choisi parmi les monoesters de polyalcool comprenant de 5 à 10 groupements hydroxylés et d'acides gras carboxyliques comprenant de 6 à 12 atomes de carbones saturés et insaturés par au moins une insaturation, ou encore parmi les esters polyéthoxylés d'acides linéaires dicarboxyliques.
Parmi les monoesters de polyalcool, on préfère le laurate de sorbitan, le dit ester étant éventuellement éthoxylé.
De préférence, le concentré comprend un mélange d'acides ou d'esters obtenus à partir d'une composition constituée majoritairement d'un mélange d'acides gras monocarboxyliques linéaires de C16 à C22.
En particulier, la dite composition à base d'acides gras, préférée est d'origine naturelle, c'est-à-dire au sens de la présente invention d'origine végétale et/ou animale et non d'origine fossile.
Les compositions majoritairement composées d'acides gras monocarboxyliques en C16-C22 peuvent être obtenues par exemple par hydrolyse d'huiles végétales naturelles et/ou génétiquement modifiées, de graisses animales ; on peut citer les acides gras dérivant des huiles d'arachide, palme, olive, colza, coton, maïs, tournesol, soja, lin, de suif et/ou dérivant de saindoux.
Au sens de la présente invention, par composition majoritairement constituée d'acide(s) gras monocarboxylique(s) en C16 à C22, on entend toute composition dont la concentration en acide(s) gras monocarboxylique(s) en C16 à C22 représente de 60 % à 100 % en masse totale de la composition. En général, le reste de la composition comprend des acides gras monocarboxyliques dont la chaîne hydrocarbonée a moins de 16 atomes de carbone et/ou a plus de 22 atomes de carbone. Les compositions majoritairement constituées d'acide(s) gras monocarboxylique(s) en C16 à C22 comprennent éventuellement des acides résiniques. La concentration en acides résiniques représente de préférence jusqu'à 40 % en masse des acides (acides gras + acides résiniques) et avantageusement moins de 5 % de la masse totale des acides (acides gras + acides résiniques).
Parmi les acides résiniques, on peut citer mais à titre non limitatif, les acides abiétique, dihydroabiétique, tétrahydroabiétique, déhydroabiétique, néoabiétique, pimarique, lévopimarique, parastrinique.
Les compositions majoritairement composées d'acides gras monocarboxylique(s) en C16 à C22 et contenant des acides résiniques peuvent être obtenues par distillation de tall oil, sous-produit de la fabrication de la pulpe de bois ; on parle alors d'acides gras de Tall oil (tall oil fatty acids ou TOFA). Des TOFA sont par exemple commercialisés par la société TOTAL ADDITIFS & CARBURANTS SPECIAUX sous les dénominations commerciales PC 30, PC 31 et PC 32. Dans ces mélanges commerciaux, les acides résiniques représentent en général moins de 10 % en masse et avantageusement moins de 5 % de la masse totale des acides (acides gras + acides résiniques).
Les esters de ces acides au sens de la présente invention sont de préférence des esters de glycérol et de TOFA.
Un deuxième objet de l'invention est l'utilisation du concentré d'additifs dans une boue à l'eau jusqu'à une teneur de 10000 ppm en poids par rapport à l'eau pour améliorer le pouvoir lubrifiant de la boue au niveau de l'outil en cours de forage.
Cette utilisation consiste à introduire de préférence 200 à 5000 ppm en poids de concentré d'additifs selon l'invention dans l'eau de la boue.
Un troisième objet de l'invention est la boue à l'eau comprenant de 200 à 5000 ppm d'un concentré d'additifs tel que décrit précédemment en présence de composés susceptibles d'ajuster le pH et la densité de la boue envisagée, notamment en combinaison avec des additifs fonctionnels selon le type d'application de la boue.
Dans la suite de la présente description, des exemples sont donnés à titre illustratif de la présente invention et ne visent en aucun cas à en limiter la portée.
Exemple 1
Le présent exemple vise à décrire les différents concentrés d'additifs selon l'invention et les boues à l'eau qu'il est possible de préparer à partir de ceux-ci.
Les concentrés d'additifs seront référencés Ci et les boues selon l'invention Bi : ils sont rassemblés respectivement dans les tableaux I et II ci-après.
Tableau I
Les boues à l'eau préparées à partir des concentrés d'additifs du tableau I sont données dans le tableau II. Pour chacune des boues, le diamètre d'usure a été mesuré selon une méthode HFRR dérivée de l'ISO 12156-1 . Ce diamètre d'usure est complété par une mesure de coefficient de frottement.
Tableau II
Teneur en Diamètre
Concentré concentré Coefficient de
Boue d'usure
d'additifs frottement
(ppm en masse) (microns)
B0 — — 458 0,419
B1 C1 200 239 0,186
B2 C1 500 207 0,177
B3 C1 10000 178 0,123
B4 C2 200 344 0,210
B5 C2 500 260 0,190
B6 C2 10000 210 0,185
B7 C3 200 180 0,064
B8 C3 10000 130 0,051
B8 C4 200 194 0,164
B9 C4 500 174 0,132
B10 C4 10000 131 0,102
B11 C5 200 260 0,218
B12 C5 10000 174 0,073
B13 C6 200 352 0,284
B14 C6 10000 188 0,182
B15 C7 200 387 0,286
B16 C7 500 230 0,237
B17 C7 10000 177 0,148
B18 C8 200 453 0,258
B19 C8 500 245 0,264
B20 C8 10000 190 0,185
B21 C9 200 379 0,287
B22 C9 500 250 0,255
B23 C9 10000 213 0,179
B24 C10 200 237 0,215
B25 C10 500 224 0,197
B26 C10 10000 163 0,139
B27 C11 200 180 0,064
B28 C12 200 352 0,261
B29 C12 500 234 0,245
B30 C12 10000 175 0,182
On constate d'après le tableau II que l'utilisation du concentré d'additif permet de diminuer le coefficient de frottement. En effet, le coefficient de frottement obtenu pour les additifs selon l'invention est toujours inférieur à 0,419 qui est la valeur de référence pour la boue BO. Lorsque le concentré d'additifs dans l'eau atteint 500 ppm en poids, le pouvoir lubrifiant du fluide est amélioré de manière significative, ce qui se traduit par une diminution du diamètre d'usure et du coefficient de frottement.
Exemple 2
Cet exemple vise à comparer les performances des boues à l'eau selon l'invention en termes d'amélioration du pouvoir lubrifiant de ces boues par mesure HFRR et détermination du coefficient de frottement par rapport aux performances d'un additif "Radiagreen EME sait" disponible commercialement. Les résultats sont présentés dans le Tableau III
Tableau III
Teneur en
Diamètre
Concentré concentré Coefficient de
Boue Salinité d'usure
d'additifs (ppm en frottement
(microns)
masse)
ΒΌ — — —
ΒΊ C1 10000 — 178 0,123
B'2 C4 10000 — 131 0,102
Radiagreen
B'3 10000 — 157 0,139
EME Sait
B'4 — — TH301 610 0,387
B'5 C1 200 TH30 627 —
B'6 C1 10000 TH30 223 0,129
B'7 C4 200 TH30 442 —
B'8 C4 500 TH30 200 —
B'9 C4 10000 TH30 158 0,102
ΒΊ0 C5 200 TH30 492 —
ΒΊ 1 C5 500 TH30 195 —
ΒΊ2 C5 10000 TH30 151 0,119
ΒΊ3 C10 200 TH30 477 —
ΒΊ4 C10 500 TH30 181 —
ΒΊ5 C10 10000 TH30 140 0,125
Radiagreen
ΒΊ6 200 TH30 204 —
EME Sait
Radiagreen
ΒΊ7 500 TH30 190 —
EME Sait
Radiagreen
ΒΊ8 10000 TH30 160 0,120
EME Sait
Correspond à une teneur en CaCI2 de 0,333g/L
Les résultats en usure obtenus avec les concentrés d'additifs selon l'invention démontrent des performances similaires aux additifs commerciaux dès 500 ppm en poids.