L'invention concerne les façades d'édifice
comprenant des panneaux.
Il est connu de fixer des panneaux, par exemple
des dalles d'ornement, à une armature d'une façade sans
possibilité de mobilité du panneau par rapport à
l'armature. Le panneau est par exemple fixé par des vis,
ou mieux collé à l'armature par l'intermédiaire d'une
couche adhésive invisible depuis l'extérieur de la
façade. Toutefois, un tel mode de fixation peut être
fastidieux à mettre en oeuvre. De plus, il ne permet pas
d'ôter aisément le panneau de la façade lorsqu'il est
détérioré, en vue de le remplacer ou de le réparer.
Le document DE-38 26905 divulgue un agencement
conforme au préambule de la revendication 1 de la
présente demande. Il comporte notamment un coulisseau
mobile dans un support pour venir bloquer en position un
élément de construction par rapport à la structure d'un
édifice. Pour fixer l'élément de construction, on place
le coulisseau en position déverrouillée, on installe
l'élément de construction sur la structure et on place
le coulisseau en position verrouillée pour maintenir
l'élément de construction en position.
Toutefois, cet agencement nécessite que
l'opérateur manoeuvre le coulisseau pendant qu'il
installe l'élément de construction sur la structure, ce
qui est généralement malaisé, et ce d'autant plus
lorsque la manoeuvre du coulisseau est effectuée à
l'encontre de ses moyens de rappel. De plus, la
nécessité d'accéder au coulisseau implique de préserver
un jour rendant visible ces moyens de montage et pouvant
donc nuire à l'esthétique de l'édifice.
Un but de l'invention est de fournir une façade
d'un type différent, dans laquelle l'installation des
panneaux soit plus facile et dans laquelle les moyens de
montage des panneaux puissent être en grande partie
dissimulés à la vue.
En vue de la réalisation de ce but, on prévoit
selon l'invention une façade d'édifice selon la
revendication 1.
Ainsi, la pièce étant en position verrouillée
avant mise en place du panneau (par exemple sous l'effet
de la gravité ou de moyens de sollicitation), l'effet de
rampe provoque le recul de la pièce pour permettre la
mise en place du panneau. L'opérateur n'a donc pas à
manoeuvrer la pièce pendant qu'il met le panneau en
place. Sachant que la pièce est généralement difficile
d'accès, l'installation du panneau se trouve
considérablement simplifiée. De plus, lorsque des moyens
de sollicitation ou la gravité rappellent la pièce en
position verrouillée, aucune manoeuvre ultérieure n'est
nécessaire pour faire passer à nouveau la pièce de la
position déverrouillée à la position verrouillée.
L'accès manuel à la pièce lors du montage du panneau
pouvant être réduit, voire supprimé totalement, il
devient possible de prévoir que le panneau dissimule à
la vue la quasi totalité de ses moyens de montage. Cela
permet d'améliorer l'esthétique de la façade.
Avantageusement, le support est adapté à guider
la pièce depuis la position déverrouillée jusqu'à la
position verrouillée.
Avantageusement, la façade comporte des moyens
pour solliciter la pièce de façon à la faire passer de
la position déverrouillée à la position verrouillée.
Ainsi, la pièce passe automatiquement en
position verrouillée sous l'effet de ces moyens de
sollicitation. On simplifie donc la fixation du panneau.
Avantageusement, la façade comporte un deuxième
panneau, le support étant fixé directement au deuxième
panneau.
Ainsi, le support est dissimulé derrière un
autre panneau. On peut rendre les deux panneaux
pratiquement jointifs sans interposition d'un élément
d'armature visible entre eux.
Avantageusement, la façade comporte plusieurs
pièces de fixation assurant à elles seules la fixation
du panneau à la façade sans possibilité de mobilité.
On prévoit également selon l'invention un
procédé de réalisation d'une façade d'édifice au moyen
d'un panneau, comprenant les étapes consistant à :
- fixer une pièce de fixation à un support, la pièce
étant mobile à coulissement par rapport au support et
fixer le support à la façade ou au panneau ;
- mettre en place le panneau sur la façade, la pièce
coopérant par effet de rampe avec un élément de la
façade de sorte que la pièce coulisse depuis une
position verrouillée apte à interdire le retrait du
panneau jusqu'à une position déverrouillée permettant la
mise en place du panneau ;
- fixer le panneau à la façade sans possibilité de
guidage par rapport à la façade, cette étape comprenant
la phase de positionner la pièce sur le support en
position verrouillée.
Ce procédé permet de réaliser la façade selon
l'invention.
On prévoit en outre selon l'invention un outil
pour une façade selon l'invention, comportant une
poignée et une extrémité d'actionnement apte à venir en
appui sur la pièce de fixation associée à un panneau en
place sur la façade pour faire coulisser la pièce par
effet de rampe depuis la position verrouillée jusqu'à la
position déverrouillée.
D'autres caractéristiques et avantages de
l'invention apparaítront encore dans la description
suivante d'un mode préféré de réalisation donné à titre
d'exemple non limitatif. Aux dessins annexés :
- la figure 1 est une vue en perspective d'un verrou
pour un panneau d'une façade selon l'invention;
- la figure 2 est une vue en coupe axiale suivant le
plan II-II du verrou de la figure 1;
- la figure 3 est une vue de face d'une gâche pour le
verrou de la figure 1;
- la figure 4 est une vue partielle en élévation d'une
façade selon l'invention;
- la figure 5 est une vue partielle de côté d'un panneau
mobile de la façade de la figure 4;
- les figures 6, 7 et 8 sont des vues partielles en
coupe de la façade de la figure 4 respectivement suivant
les plans VI-VI, VII-VII, et VIII-VIII;
- la figure 9 est une vue partielle en coupe horizontale
d'une arête d'angle de la façade de la figure 4 ; et
- la figure 10 est une vue en perspective d'un
instrument de démontage pour le verrou de la figure 1.
On va d'abord décrire un mode de réalisation du
verrou selon l'invention en référence aux figures 1 à 3.
Le verrou 1 comporte une pièce de fixation 2 ou
pêne, de forme allongée comprenant un arbre 6 et une
tête 4 disposée à une extrémité de l'arbre. La tête 4
présente deux faces latérales 8, 10 planes, parallèles à
un axe rectiligne 12 de l'arbre et parallèles entre
elles. La face 8 est large suivant la direction
perpendiculaire à l'axe 12. La face 10 est étroite
suivant la même direction. La tête 4 présente deux
rampes planes coplanaires 14, disposées de part et
d'autre de la face latérale étroite 10, et inclinées par
rapport à l'axe 12 de sorte qu'au niveau des rampes 14,
une largeur de la tête 4 va en se rétrécissant en
direction de l'extrémité libre de la tête.
Le verrou 1 comporte un corps ou support 16
définissant une chambre de pêne pour guider le pêne 2 à
coulissement parallèlement à l'axe 12 et supporter le
pêne d'une extrémité à l'autre de sa trajectoire. Ce
guidage est effectué par des formes complémentaires des
profils du corps 16 et du pêne 2, notamment de sa tête
4. Le corps 16 présente une paroi arrière plane 17
perpendiculaire à l'axe 12 et présentant un orifice
central traversé par l'arbre 6. L'arbre porte une agrafe
18 au voisinage de son extrémité arrière opposée à la
tête 4. L'agrafe 18 s'étend en saillie du profil de
l'arbre et à l'extérieur du corps 16 de sorte qu'elle
limite en butée la course du pêne vers l'avant du corps
16.
Le verrou 1 comporte un ressort de compression
20 logé dans la chambre de pêne. Le ressort a une
extrémité axiale arrière en appui contre la paroi
arrière 17 du corps et une extrémité axiale avant en
appui contre une face arrière de la tête 4. Le ressort
entoure l'arbre 6. Le ressort 20 sollicite le pêne 2
vers l'avant du corps suivant l'axe 12, en direction
opposée à la paroi arrière 17.
Le corps 16 comporte une paroi avant 22 plane
perpendiculaire à l'axe 12 et s'étendant autour de la
tête 4 du pêne quelle que soit la position de celui-ci
par rapport au corps le long de l'axe 12. Cette paroi
avant 22 présente sur son bord externe une encoche 23,
s'étendant du côté de la face latérale large 8 du pêne,
à des fins de détrompage.
Le verrou 1 comporte également une gâche 24,
visible en figure 3. La gâche est configurée en une
plaque plane rectangulaire présentant un évidement
rectangulaire 26 en son centre, cet évidement étant
juste suffisant pour recevoir avec un léger jeu la tête
4 du pêne 2 lorsque son axe 12 est perpendiculaire au
plan de la gâche. La gâche 24 présente une échancrure 28
s'étendant depuis l'évidement 26 jusqu'au bord externe
de la gâche, pour le passage de la face latérale étroite
10 lors du montage du panneau. A l'exception du ressort
20 et de l'agrafe 18, toutes les pièces du verrou 1 sont
en matière plastique.
En référence aux figures 4 à 9, la façade du
bâtiment selon l'invention comporte une armature 29, en
l'espèce une résille, comprenant des poutrelles
métalliques 27 verticales et horizontales disposées pour
constituer un quadrillage vertical, généralement plan, à
cases carrées.
La façade comporte des panneaux ou cassettes 30,
32 ici en matière plastique. Chaque panneau comporte une
paroi d'aspect 34 de forme plane carrée, dont une face
externe est destinée à être visible depuis l'extérieur
de la façade, et quatre bordures planes 36 s'étendant
perpendiculairement à la paroi d'aspect 34, vers
l'arrière du panneau. Sur les panneaux 30, chaque
bordure 36 est prolongée par un flan d'appui plan 38
parallèle à la paroi d'aspect 34 et s'étendant vers
l'extérieur du panneau.
En référence à la figure 5, chaque bordure 36
présente plusieurs découpes, en l'espèce au nombre de
quatre, réparties le long de la bordure 36. Ces découpes
sont identiques en forme et en dimensions à celles 26,
28 des gâches 24, l'arête de la bordure 36 présentant
l'échancrure 28 étant opposée à la paroi d'aspect 34 et
dirigée vers l'arrière du panneau.
Les panneaux 30 sont des panneaux porteurs et
sont fixés directement à la résille 29. Les panneaux 32
sont portés par les panneaux porteurs 30. Les panneaux
porteurs 30 et les panneaux portés 32 sont disposés sur
la façade les uns à côté des autres suivant une
alternance en damier, les bordures 36 des panneaux étant
adjacentes. En l'espèce, les panneaux ont leurs bordures
36 parallèles aux directions verticales et horizontales.
En référence aux figures 4 et 6, le flan d'appui
supérieur 38 de chaque panneau porteur 30 est fixé
directement à la résille 29, en l'espèce au moyen de
plusieurs boulons 40.
En référence aux figures 4 et 8, les flans
d'appui gauche et droit 38 de chaque panneau porteur 30
sont fixés directement à la résille 29 en étant pris en
sandwich et serrés entre une des poutrelles 27 et une
pince métallique 42, elle-même fixée à la poutrelle au
moyen d'une bride 44 et d'un rivet 46. Une extrémité de
la bride 44 traverse un orifice du flan d'appui 38 et de
la poutrelle associée 27. La pince 42 traverse un
grugeage de la poutrelle 27 de sorte qu'elle s'étend à
l'intérieur de la poutrelle au niveau du rivet 46 et à
l'extérieur de la poutrelle au niveau du flan d'appui
38.
Quant au flan d'appui inférieur 38 de chaque
panneau porteur 30, il est simplement en appui sur la
résille 29 comme le montre la figure 7.
Chaque panneau porteur 30 comporte pour chaque
bordure 36 quatre verrous 1, la face avant 22 du corps
16 étant fixée surface contre surface sur la face
interne de la bordure 36. Le corps 16 s'étend à
l'intérieur du panneau 30, en regard de la face interne
de la paroi d'aspect 34 et en regard de la résille 29.
Le pêne 2 traverse la découpe 26, 28 correspondante de
la bordure 36, de sorte que la tête 4 du pêne fait
saillie du pourtour du panneau 30. La face latérale
étroite 10 et les rampes 14 sont orientées vers
l'extérieur de la façade en direction opposée à la
résille.
Chaque bordure 36 de chaque panneau porté 32
comporte quatre gâches 24 fixées intérieurement sur la
bordure surface contre surface, de sorte que les
découpes 24, 28 de la bordure et des gâches sont en
correspondance. Chaque gâche assure un renfort local de
la bordure. La tête 4 de chaque pêne 2 s'étend dans la
bordure 36 et la gâche 24 respective du panneau porté 32
s'étendant en regard, interdisant ainsi le retrait du
panneau 30 de son emplacement. Les seize pênes 2 portant
chaque panneau porté 30 s'étendent dans un même plan
parallèle à la résille 29. Le panneau porté 32 est ainsi
immobilisé rigidement sur la résille 29 sans aucune
possibilité de mouvement ou de guidage. Les panneaux
porteurs 30 et portés 32 sont des panneaux fixes autres
que des vantaux de porte ou de fenêtre, ou panneaux
analogues montés battants et/ou coulissants de façon à
pouvoir être mobiles en étant guidés par rapport à la
résille 29. En l'espèce, ces panneaux porteurs et portés
sont fixés sur toute la hauteur de la façade, depuis le
sol jusqu'à la toiture. Ils sont adaptés à être fixés à
la façade en ne pouvant avoir qu'une position unique sur
celle-ci sans possibilité de guidage ou de mouvement.
Pour réaliser cette façade au moyen du procédé
selon l'invention, on installe la résille 29 sur le
bâtiment. On loge les pênes 2 dans les corps 16
respectifs. On fixe à chaque panneau porteur 30 les
seize verrous 1 tel que précité. Les pênes 2 s'étendent
en saillie du pourtour du panneau 30, en position
verrouillée c'est-à-dire l'extrémité de leur course hors
du corps 16 sous l'effet de la sollicitation du ressort
20.
On fixe ensuite les panneaux porteurs 30 à la
résille 29 au moyen des écrous 40 et des pinces 42. La
disposition des flans d'appui 38 à l'extérieur des
panneaux 30 et l'absence, à ce stade, des panneaux
portés 32 facilitent cette installation.
On installe ensuite chaque panneau porté 32.
Pour cela, on approche le panneau 32 de son emplacement
de fixation suivant une direction perpendiculaire au
plan de la résille 29, le panneau porté étant parallèle
aux panneaux porteurs 30 déjà en place. Le panneau porté
32 vient alors en butée par le chant de ses bordures 36
contre les deux rampes 14 de chaque tête 4 de pêne des
seize verrous 1 associés. Ce contact s'établit sur la
partie de la rampe 14 la plus proche de la face étroite
10 et la plus éloignée de l'extrémité libre de la tête
4. Les échancrures 28 de la gâche et de la bordure 36
reçoivent la face latérale étroite 10 correspondante
pour chaque pêne 2.
Au fur et à mesure qu'on pousse le panneau 32 en
direction de la résille 29, les rampes 14, la gâche 24
et le chant de la bordure 36 coopèrent par effet de
rampe pour solliciter le pêne 2 correspondant vers
l'arrière du corps 16 à l'encontre du ressort 20. Les
pênes 2 se déplacent ainsi vers l'arrière des corps 16
en retrait de l'emplacement du panneau à fixer. A une
certaine position du pêne 2 sur sa trajectoire de recul,
sa position est telle que les chants de la gâche 26 et
du panneau 32 quittent les rampes 14 à l'extrémité libre
de la tête 4 du pêne. Cette position est la position
déverrouillée du pêne 2. On continue à pousser le
panneau 32 vers la résille 29, chaque pêne 2 venant
alors en appui contre la face externe de la bordure 36
sous l'effet de la sollicitation du ressort 20. Enfin,
lorsque les ouvertures 26 de la gâche et de la bordure
se trouvent en regard de la tête 4, en concordance avec
le profil de celle-ci, le ressort 20 sollicite le pêne 2
pour lui faire traverser ses ouvertures et le placer
dans la position verrouillée assurant la fixation du
panneau à la façade.
On a illustré en figure 10 un outil de
déverrouillage 50. Il comporte un poignée 52 et une
partie d'actionnement allongée 54 de forme plate
présentant une découpe lui donnant une forme de fourche
à l'opposé de la poignée. Cette partie d'actionnement 54
est adaptée à venir en appui contre les deux rampes 14
de chaque pêne 2 retenant un panneau porté 32, tout le
long de chaque rampe de part et d'autre de la face
latérale étroite 10 grâce à la forme en fourche. Les
extrémités de la fourche sont repliées pour être
renforcées. La partie d'actionnement 54 est adaptée à
être insérée entre deux bordures 36 en regard de deux
panneaux adjacents. A l'aide de cette partie, on
sollicite les rampes 14 en direction de la résille 29,
ce qui, par effet de rampe, entraíne le recul du pêne 2
à l'encontre du ressort jusqu'à sa position
déverrouillée permettant le démontage du panneau porté
32.
Dans la présente invention, le terme "panneau"
sera compris au sens large et s'entendra de tout élément
de façade. En référence à la figure 9, il pourra s'agir
par exemple d'un listel d'angle assurant la jonction
entre deux façades contiguës d'un même bâtiment et
formant un angle entre elles. Cet angle est
perpendiculaire en l'espèce, le listel présentant deux
parois perpendiculaires entre elles associées aux deux
façades. Les bords verticaux du listel sont fixés comme
précédemment, les verrous 1 associés ayant leurs axes
perpendiculaires entre eux.
L'invention est particulièrement adaptée à la
fixation de panneaux en matière plastique, notamment en
polymère thermoformé, car elle assure une fixation
efficace de ceux-ci même en cas de fortes dilatations
sous l'effet des conditions climatiques.
L'invention assure une fixation des panneaux en
dissimulant dans la façade la plus grande partie des
verrous.
Bien entendu, on pourra apporter à l'invention
de nombreuses modifications sans sortir du cadre de
celle-ci. Les verrous pourront être portés par les
panneaux portés 32 de sorte que les pênes 2 s'insèrent
dans des ouvertures des panneaux porteurs 30. On pourra
varier la forme, les dimensions et l'agencement relatif
des panneaux.