CH713717B1 - Procédé d'identification d'un objet. - Google Patents

Abstract

La présente invention a pour objet un procédé d'identification d'un objet, en particulier d'une pièce d'horlogerie. Une première zone de l'objet est prise en photographie avec un grossissement suffisant pour y faire apparaître les traces et défauts dans ou sur le substrat de l'objet dans cette première zone dus au procédé de fabrication de l'objet tandis qu'une marque d'identification (étiquette, modification chimique ou physique du substrat) est apposée dans une seconde zone de l'objet. Ces traces ou défauts sont transformés en un code unique par un algorithme approprié et ce code est associé à au moins une information contenue dans la marque d'identification pour former un identifiant unique et complet de l'objet.

Description

[0001] La présente invention a pour objet un procédé d'identification d'un objet, notamment d'une pièce d'horlogerie.

[0002] Les questions de traçabilité et d'authentification unique d'un produit revêtent une grande importance, en particulier dans le domaine de l'horlogerie. Plusieurs solutions sont connues pour faciliter l'identification d'un produit fini, dont les plus fréquemment utilisées sont l'ajout d'un unique identifiant physique extérieur ou intérieur à l'objet (puce, code barre, étiquette RFID...) ou l'apposition d'une marque physique ou chimique unique directement sur l'objet. Les informations liées à cet identifiant unique sont ensuite stockées dans une base de données, accessible pour comparaison et authentification d'un produit par un service après-vente par exemple ou même par le consommateur final.

[0003] Dans le domaine de l'horlogerie, la solution la plus utilisée pour la traçabilité et l'authentification d'une pièce est le marquage physique ou chimique (gravure d'un numéro d'identification unique par exemple). Ce marquage peut se faire sur un endroit non visible ou visible sur le produit fini. L'ajout d'un identifiant physique (puce, code-barres...) unique à l'extérieur de la pièce d'horlogerie n'est que peu envisageable pour des raisons esthétiques.

[0004] Cependant, la marque d'identification qui ne se voit pas sur le produit fini monté impose de le démonter au moins partiellement pour vérifier son authenticité, tandis que la marque placée sur une partie visible de l'objet doit être esthétique, non invasive et doit résister à l'usure pour éviter son effacement et garantir la bonne authentification de l'objet dans le temps.

[0005] Le but de la présente invention est de fournir un procédé d'identification d'un objet, particulièrement adapté au domaine de l'horlogerie et qui permette une traçabilité augmentée et une authentification facilitée de l'objet.

[0006] La présente invention a pour objet un procédé d'identification selon la revendication 1.

[0007] Le procédé d'identification d'un objet et notamment d'une pièce d'horlogerie selon l'invention comprend les étapes suivantes.

[0008] La première étape consiste à prendre en photographie une première zone de l'objet avec un grossissement suffisant pour y faire apparaître les traces ou défauts dans ou sur le substrat de l'objet dus au procédé de fabrication de l'objet (polissage, gravure, fraisage, tournage, émaillage, montage...) dans cette première zone. Ces traces ou défauts sont distincts, distinguables et uniques d'un objet à un autre. Ils constituent donc une empreinte d'identification unique de l'objet. De préférence, la première zone de l'objet est choisie pour être visible de l'extérieur de l'objet et susceptible de ne subir que peu ou pas de transformations lors de l'utilisation de l'objet.

[0009] Les traces ou défauts caractérisant la première zone peuvent également comprendre par exemple les rayures qui se forment sur un élément de l'objet (par exemple un tenon ou un pivot d'une pièce d'horlogerie) lorsqu'un premier composant de l'objet (par exemple, le mouvement d'une pièce d'horlogerie) est emboité dans un second composant de l'objet (par exemple, la boîte de la pièce d'horlogerie). Ces rayures peuvent être assimilées à une empreinte unique de l'élément.

[0010] La première zone peut être le pivot de l'aiguille des secondes ou le tenon de centre du mouvement d'une pièce d'horlogerie. Ces éléments présentent généralement une surface polie pour des raisons esthétiques notamment. Les traces de polissage peuvent être visibles par photographie avec un grossissement suffisant et sont distinctes, distinguables et uniques d'un pivot ou tenon à l'autre, d'une pièce d'horlogerie à l'autre. De plus, le pivot de l'aiguille des secondes ou le tenon de centre est protégé par la glace de la pièce d'horlogerie, à travers laquelle il reste néanmoins visible, et ne risque donc pas d'être abîmé ou transformé par l'utilisation ou le port de la pièce d'horlogerie. Dans l'exemple du pivot de l'aiguille des secondes, la photographie est prise de préférence le plus en aval possible du processus de fabrication, c'est-à-dire lorsque la pièce d'horlogerie est finie et assemblée et depuis l'extérieur. La photographie pourrait aussi être prise à un autre moment du processus de fabrication, par exemple avant de poser la glace.

[0011] La second étape du procédé consiste à transformer à l'aide d'un algorithme approprié les traces ou défauts dans ou sur la première zone repérés par photographie à l'étape précédente en un code unique pour former un identifiant unique de l'objet.

[0012] Enfin, l'identifiant unique est stocké dans une base de données, pour permettre d'authentifier l'objet dans le futur par comparaison du nouveau code unique obtenu par une nouvelle photographie de la première zone.

[0013] De préférence, outre le code unique caractérisant les traces et défauts du substrat de l'objet dans la première zone, l'identifiant unique comprend également des informations caractéristiques de la première zone (coordonnées dans un référentiel propre à l'objet, nom de la zone ou de l'élément, ...) permettant de repérer cette première zone sur l'objet.

[0014] On obtient ainsi un procédé d'identification permettant une authentification rapide, facile et sans démontage de l'objet : il suffit en effet de prendre une nouvelle photographie de la première zone, de transformer les traces ou défauts repérés en un nouveau code à l'aide de l'algorithme approprié et de comparer ce nouveau code au code unique de l'identifiant unique de l'objet stocké dans la base de données.

[0015] Le procédé selon l'invention est en outre facilement mis en oeuvre, sans qu'il soit nécessaire de recourir à des moyens complexes pour la photographie de la première zone. Les données stockées pour chaque objet peuvent être de taille minimale de par leur nature (format alphanumérique par exemple pour le code unique et les informations caractéristiques de la première zone, pas besoin de stocker une image), économisant l'espace de stockage et permettant un accès plus rapide à la base de données.

[0016] Dans une variante, le procédé d'identification selon l'invention comprend en outre les étapes suivantes.

[0017] Une marque d'identification macroscopique est apposée sur une seconde zone de l'objet. De préférence, cette seconde zone n'est pas visible de l'extérieur sans démonter l'objet. Cette marque peut être par exemple une étiquette ou obtenue par une modification physique ou chimique du substrat de l'objet dans ladite seconde zone, comme par gravure. La marque contient au moins une information sur l'objet (numéro de série, modèle...). Dans le cas d'une pièce d'horlogerie comme une montre, cette marque peut être le numéro de série ou de modèle gravé traditionnellement à l'intérieur de la boîte de montre.

[0018] La ou les informations contenues dans la marque d'identification sont associées à l'identifiant unique de l'objet (code unique et éventuellement, informations caractéristiques de la première zone) et stockées avec lui dans la base de donnée, pour permettre d'authentifier l'objet dans le futur par comparaison de la marque d'identification ou du nouveau code obtenu par une nouvelle photographie de la première zone.

[0019] Cette variante offre donc si besoin une authentification encore plus robuste et complète de l'objet.

[0020] De plus, cette variante est particulièrement adaptée au domaine de l'horlogerie. En effet, une pièce d'horlogerie est très souvent composée d'au moins deux composants distincts associés ou assemblés lors du montage final, comme la boîte et le mouvement par exemple. Dans ce cas, il est possible de choisir la première zone de l'objet sur le premier composant (par exemple le mouvement) et d'apposer la marque d'identification (par exemple un numéro de série gravé), sur le second composant (par exemple, la boîte). Ainsi, même si la marque d'identification est cachée dans la boîte de montre lors du montage de la pièce d'horlogerie, ladite pièce est encore facilement identifiable par sa première zone si celle-ci est visible de l'extérieur tandis que la pièce d'horlogerie peut être complètement authentifiée par un démontage.

[0021] Avec cette variante, le procédé selon l'invention permet de s'assurer que même en cas de réparation ou d'entretien nécessitant un démontage, l'objet est alors traçable dans sa totalité via chacun de ses composants. De plus, le suivi et l'identification de l'objet sont encore possibles même si la première zone vient à être détériorée (réparation, usure...). Dans ce cas, il est possible de définir une nouvelle première zone caractérisée par des nouvelles informations caractéristiques pour obtenir un nouveau code unique à associer avec les informations contenues dans la marque d'identification apposée dans la seconde zone, pour obtenir un nouvel identifiant unique et complet de l'objet.

Claims (10)

1. Procédé d'identification d'un objet et notamment d'une pièce d'horlogerie comprenant les étapes suivantes: • prendre en photographie une première zone de l'objet avec un grossissement suffisant pour faire apparaître les traces ou défauts dans ou sur le substrat de l'objet dans cette première zone dus au procédé de fabrication de l'objet; • transformer à l'aide d'un algorithme approprié les traces ou défauts de la première zone repérés par photographie en un code unique pour former un identifiant unique de l'objet; • stocker l'identifiant unique de l'objet dans une base de données pour permettre d'authentifier l'objet dans le futur par comparaison avec un nouveau code unique obtenu après transformation par l'algorithme des traces ou défauts repérés par une nouvelle photographie de ladite première zone.

2. Procédé d'identification d'un objet selon la revendication 1, dans lequel l'identifiant unique comprend en outre des informations caractéristiques de la première zone permettant son repérage sur l'objet.

3. Procédé d'identification d'un objet selon l'une des revendications précédentes, dans lequel la première zone est choisie sur une partie visible de l'extérieur de l'objet.

4. Procédé d'identification d'un objet selon l'une des revendications précédentes dans lequel l'identifiant unique est associé à au moins une information caractérisant l'objet, contenue dans une marque d'identification apposée sur une seconde zone de l'objet et stockée avec ledit identifiant unique dans la base de données pour permettre d'authentifier l'objet dans le futur par comparaison d'une marque d'identification et de l'information caractérisant l'objet.

5. Procédé selon la revendication 4, caractérisé par le fait que la marque d'identification est obtenue par modification chimique ou physique du substrat de l'objet dans la seconde zone.

6. Procédé selon la revendication 4 ou 5, caractérisé par le fait que la marque d'identification n'est pas visible de l'extérieur de l'objet sans le démonter.

7. Procédé selon l'une des revendications 4 à 6, caractérisé par le fait que l'objet comprend un premier et un second composants et par le fait que la première zone est choisie sur le premier composant et la seconde zone est choisie sur le second composant.

8. Procédé selon la revendication 7, caractérisé par le fait que l'objet est une pièce d'horlogerie et que le premier composant est formé par le mouvement de la pièce d'horlogerie et le second composant par la boîte de la pièce d'horlogerie destiné à recevoir ledit mouvement.

9. Procédé selon la revendication précédente 8, caractérisé par le fait que la première zone est le pivot de l'aiguille des secondes ou le tenon de centre du mouvement de la pièce d'horlogerie.

10. Procédé selon la revendication 7 ou 8, caractérisé par le fait que les traces ou défauts dans ou sur la première zone comprennent des rayures produites lorsque le premier composant est emboité dans le second composant.