CH710892A2 - Mécanisme de chronographe pour mouvement horloger. - Google Patents

Abstract

La présente invention concerne un mécanisme de chronographe notamment «à retour en vol», comportant une chaîne cinématique d’entraînement pour relier un mobile d’entraînement à un compteur de chronographe (6), un dispositif d’embrayage (8) comprenant un organe de transmission (10) mobile entre une première position, débrayée, dans laquelle la chaîne cinématique d’entraînement est interrompue et une seconde position, embrayée, dans laquelle la chaîne cinématique d’entraînement est fonctionnelle, un frein (30) mobile pour verrouiller le compteur de chronographe (6), un marteau de remise à zéro (50) mobile entre une première position, de repos, et une seconde position, de remise à zéro, et comprenant une première portion de neutralisation (80) susceptible de coopérer avec l’organe de transmission (10) pour le forcer à quitter sa position embrayée lorsque le marteau de remise à zéro (50) est actionné, une deuxième portion de neutralisation (84) susceptible de coopérer avec le frein (30) pour le forcer à quitter sa position de verrouillage lorsque le marteau de remise à zéro (50) est actionné.

Description

Domaine technique

[0001] La présente invention concerne un mécanisme de chronographe, pour mouvement horloger, comportant une chaîne cinématique d’entraînement susceptible d’établir une liaison cinématique entre un mobile d’entraînement du mouvement horloger et au moins un compteur de chronographe, un dispositif d’embrayage comprenant au moins un organe de transmission mobile entre une première position, débrayée, dans laquelle la chaîne cinématique d’entraînement est interrompue et une seconde position, embrayée, dans laquelle la chaîne cinématique d’entraînement est fonctionnelle, un frein mobile entre une première position, dans laquelle il agit sur le compteur de chronographe pour le verrouiller, et une seconde position, dans laquelle il est situé à distance du compteur de chronographe pour le laisser libre de tourner, au moins un marteau de remise à zéro mobile entre une première position, de repos, et une seconde position, de remise à zéro, dans laquelle il coopère avec le compteur de chronographe pour le placer dans une configuration prédéfinie, des premier et second organes de commande agencés pour commander respectivement, d’une part, le dispositif d’embrayage et le frein et, d’autre part, le marteau de remise à zéro.

Etat de la technique

[0002] De tels mécanismes de chronographe sont connus depuis longtemps et peuvent présenter diverses constructions.

[0003] A titre d’exemple, l’ouvrage intitulé «Théorie d’horlogerie», de C.-A. Reymondin et al., édité par la Fédération des Ecoles Techniques (Suisse), ISBN 2-940 025-10-X, aux pages, en fournit des exemples notamment aux pages 232 à 244.

[0004] Dans ces mécanismes de chronographe, de type courant, la remise à zéro des compteurs de chronographe ne peut être effectuée que lorsque le mécanisme est arrêté, en configuration STOP. A cet effet, le marteau de remise à zéro présente généralement un bec agencé pour coopérer avec l’organe de commande du dispositif d’embrayage et du frein et empêcher un actionnement du marteau lorsque la mesure d’un temps est en cours. En outre, le marteau coopère généralement avec le frein pour le soulever lors de l’actionnement de la remise à zéro.

[0005] Une variante de réalisation de ces mécanismes est connue grâce à laquelle une remise à zéro est également possible pendant la mesure d’un temps. Ces mécanismes sont appelés «à retour en vol» (ou «flyback»).

[0006] Dans ce cas, il est nécessaire de prévoir un dispositif destiné à agir sur le dispositif d’embrayage si la remise à zéro est actionnée alors que la mesure d’un temps est en cours, pour le neutraliser et éviter ainsi de causer des dommages au mécanisme.

[0007] La présente invention concerne un tel mécanisme dans lequel le marteau de remise à zéro est agencé de telle manière qu’il soit susceptible d’être actionné indépendamment des positions respectives de l’organe de transmission et du frein, de forcer le frein à quitter sa première position, et de forcer l’organe de transmission à quitter sa position embrayée.

[0008] Le brevet CH 183 262 présente un exemple de construction d’un mécanisme de chronographe de type «à retour en vol». Dans ce mécanisme, le marteau de remise à zéro est agencé pour agir directement sur le frein, si nécessaire lors des opérations de remise à zéro, comme dans les mécanismes de chronographe standards, tandis qu’une bascule spécifique est prévue pour agir sur le dispositif d’embrayage et le placer dans sa configuration débrayée si une remise à zéro est actionnée pendant la mesure d’un temps. En effet, le marteau de remise à zéro est généralement distant du dispositif d’embrayage, dans les mécanismes de chronographe, et la mise en œuvre d’une bascule spécifique intermédiaire est nécessaire pour transmettre les mouvements du marteau jusqu’au dispositif d’embrayage. Dans la construction présentée dans ce brevet, le marteau de remise à zéro porte une goupille le traversant de part en part pour agir, d’un premier côté, sur le frein et, de l’autre côté, sur la bascule intermédiaire.

[0009] Toutefois, une telle construction résulte en une augmentation du nombre de composants du mécanisme de chronographe et rend délicate la mise au point de ce dernier. De plus, l’augmentation du nombre de composants implique que ceux-ci soient répartis sur plusieurs niveaux, suivant l’épaisseur du mécanisme de chronographe, ce qui entraîne également une augmentation de l’épaisseur totale du mécanisme, celle-ci étant déjà importante par défaut.

Divulgation de l’invention

[0010] Un but principal de la présente invention est de proposer une construction alternative aux constructions connues de l’art antérieur, en proposant un mécanisme de chronographe du type «à retour en vol» présentant une épaisseur et une difficulté de mise au point limitées en référence aux constructions connues.

[0011] A cet effet, la présente invention concerne plus particulièrement un mécanisme de chronographe du type décrit plus haut, caractérisé par le fait que le marteau comprend une première portion de neutralisation susceptible de coopérer avec l’organe de transmission lorsque le marteau est actionné, une deuxième portion de neutralisation susceptible de coopérer avec le frein lorsque le marteau est actionné.

[0012] Grâce à ces caractéristiques, le marteau est conformé de telle manière qu’il puisse agir directement sur le dispositif d’embrayage, sans nécessité de prévoir une bascule intermédiaire, limitant ainsi le nombre de composants nécessaires en référence aux mécanismes connus.

[0013] Selon un mode de réalisation préféré, le marteau de remise à zéro comporte un bras de retour en vol portant les première et deuxième portions de neutralisation.

[0014] De manière avantageuse, on peut prévoir que le marteau de remise à zéro est sensiblement plan, les première et deuxième portions de neutralisation étant ménagées sur une tranche du bras de retour en vol.

[0015] On peut alors prévoir que l’organe de transmission et le frein portent chacun un plot sensiblement cylindrique destiné à coopérer avec l’une des portions de neutralisation.

[0016] Selon une variante de réalisation préférée, lorsque le marteau de remise à zéro présente un mouvement de rotation pour passer de l’une à l’autre de ses première et seconde positions, les première et deuxième portions de neutralisation peuvent avantageusement présenter la forme d’arcs de cercle centrés sur l’axe de rotation du marteau de remise à zéro.

[0017] Dans ce cas, on peut prévoir que, dans une vue en plan, le marteau de remise à zéro est destiné à être agencé sensiblement dans un premier quart du mouvement horloger, tandis que l’organe de transmission et le frein sont destinés à être agencés sensiblement dans un autre quart du mouvement horloger. Le bras de retour en vol présente alors avantageusement une forme incurvée destinée à contourner le centre du mouvement horloger.

[0018] Selon une variante de réalisation, on peut prévoir que le marteau de remise à zéro comporte une base comprenant un trou, définissant son axe de rotation, ainsi qu’une surface d’actionnement agencée pour coopérer avec le second organe de commande, et à partir de laquelle s’étendent au moins un premier bras portant une surface de remise à zéro agencée pour coopérer avec le compteur de chronographe, et le bras de retour en vol, ce dernier comprenant, depuis la base et en direction de son extrémité libre, une surface de repos, une première surface inclinée, la première portion de neutralisation, une seconde surface inclinée et la deuxième portion de neutralisation, et que le bras de retour en vol est agencé de telle manière que la surface de repos soit agencée en regard de l’un parmi l’organe de transmission et le frein, et que la première portion de neutralisation soit agencée en regard de l’autre parmi l’organe de transmission et le frein, dans la position de repos du marteau de remise à zéro, et que la première portion de neutralisation soit agencée en regard de l’un parmi l’organe de transmission et le frein, et que la deuxième portion de neutralisation soit agencée en regard de l’autre parmi l’organe de transmission et le frein, dans la position de remise à zéro du marteau de remise à zéro.

[0019] De manière générale, le mécanisme de chronographe comporte avantageusement un compteur des minutes de chronographe, le marteau de remise à zéro comprenant un bras supplémentaire portant une surface de remise à zéro supplémentaire agencée pour coopérer avec le compteur des minutes de chronographe pour le placer dans une configuration prédéfinie.

[0020] L’invention concerne également un mouvement horloger comportant un mécanisme de chronographe répondant aux caractéristiques qui viennent d’être exposées, ainsi qu’une pièce d’horlogerie comprenant un tel mouvement horloger.

Brève description des dessins

[0021] D’autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront plus clairement à la lecture de la description détaillée de modes de réalisation préférés qui suit, faite en référence aux dessins annexés donnés à titre d’exemples non limitatifs et dans lesquels: <tb>La fig. 1<SEP>représente une vue de dessus simplifiée d’un mouvement horloger comportant un mécanisme de chronographe selon un mode de réalisation préféré de la présente invention, dans une première configuration; <tb>la fig. 2<SEP>représente une vue de dessus simplifiée du mouvement horloger de la fig. 1 dans une deuxième configuration, et <tb>la fig. 3<SEP>représente une vue de dessus simplifiée du mouvement horloger de la fig. 1 dans une troisième configuration.

Mode(s) de réalisation de l’invention

[0022] Les fig. 1 , 2 et 3 représentent une même vue de dessus simplifiée d’un mouvement horloger 1 comportant un mécanisme de chronographe selon un mode de réalisation préféré de la présente invention, dans des première, deuxième et troisième configurations respectives, correspondant aux trois modes de fonctionnement du mécanisme de chronographe, c’est-à-dire respectivement arrêt, marche et remise à zéro.

[0023] Le mouvement horloger 1 comporte un bâti comprenant une platine 2 et des ponts conventionnels non représentés sur les figures pour plus de clarté. Le mouvement horloger 1 est représenté ici dans une vue de son côté platine, une tige de remontoir 4 étant assemblée à un mécanisme de remontage et de mise à l’heure (non visible) de manière conventionnelle, en position trois heures (selon la convention usuelle basée sur les positions des heures sur un cadran de montre).

[0024] Le mécanisme de chronographe est agencé sur la platine 2, sur sa face orientée du côté cadran.

[0025] De manière conventionnelle, un mobile d’entraînement (non visible) est prévu pour entraîner en rotation, à la demande, les mobiles du mécanisme de chronographe pour effectuer la mesure d’un temps.

[0026] Une chaîne cinématique est prévue pour transmettre, à la demande, le mouvement de rotation du mobile d’entraînement à un compteur des secondes de chronographe 6. La chaîne cinématique comporte un dispositif d’embrayage comprenant une bascule 8 montée pivotante sur le bâti du mouvement horloger entre une première position, débrayée, et une seconde position, embrayée.

[0027] La bascule d’embrayage 8 porte un organe de transmission comprenant, dans le présent mode de réalisation préféré de manière illustrative non limitative, un renvoi vertical 10 dont une première roue (non visible) est destinée à engrener ou non avec le mobile d’entraînement et une deuxième roue 12 est destinée à engrener ou non avec une roue 14 du compteur des secondes de chronographe 6. De manière connue, la roue 14 est solidaire d’un arbre 16 du compteur des secondes de chronographe 6 destiné à porter un organe d’affichage des secondes d’un temps chronométré (non représenté).

[0028] Ainsi, la chaîne cinématique entre le mobile d’entraînement et le compteur de chronographe 6 est interrompue dans la première position, débrayée, de la bascule d’embrayage 8 et fonctionnelle dans sa seconde position, embrayée.

[0029] La bascule d’embrayage 8 comprend un bec allongé 18 agencé pour coopérer, par l’un de ses côtés, avec un organe de commande 20 rotatif présentant un mode de fonctionnement similaire à celui d’une roue à colonnes conventionnelle.

[0030] L’organe de commande 20 comporte à cet effet une première denture 22, de commande, et une seconde denture 24, d’actionnement, réalisées par l’assemblage de deux étoiles, ici une à quatre dents et l’autre à huit dents. La première denture 22 est destinée à permettre d’effectuer une rotation d’un pas de l’organe de commande 20 en réponse à une action d’un utilisateur sur un levier de commande 26. La seconde denture 24 coopère avec le bec 18 de la bascule d’embrayage 8 pour définir l’orientation angulaire de cette dernière. Un ressort de rappel 28 agit sur la bascule d’embrayage 8 de telle manière que son bec 18 soit agencé en appui contre l’organe de commande 20.

[0031] Lorsque la seconde denture 24 présente une dent en regard du bec 18, elle agit sur le bec pour l’éloigner du centre de l’organe de commande 20 (position débrayée), en s’opposant à l’action du ressort de rappel 28. Lorsque la seconde denture 24 présente un vide, situé entre deux dents, en regard du bec 18, la bascule d’embrayage 8 pivote dans le sens de rotation anti-horaire, de manière à rapprocher son bec 18 du centre de l’organe de commande 20 (position embrayée).

[0032] Par ailleurs, le mécanisme de chronographe comporte également un frein 30 monté rotatif sur le bâti du mouvement horloger et destiné à agir directement sur la périphérie de la roue 14 du compteur des secondes de chronographe 6, pour la verrouiller angulairement dans la configuration arrêtée. A cet effet, un ressort 32 est agencé pour agir sur le frein 30 et le repousser en direction de la roue 14.

[0033] Le frein 30 est conformé de telle manière qu’il puisse coopérer avec une vis 34 portée par la bascule d’embrayage 8 pour que cette dernière soulève le frein 30 en passant de sa position débrayée à sa position embrayée.

[0034] Cette opération intervient lorsque le mécanisme de chronographe passe de sa configuration arrêtée à sa configuration de marche, tel que cela ressort d’un examen comparé des fig. 1 et 2 . Lorsque la bascule d’embrayage 8 passe de sa position débrayée à sa position embrayée, elle soulève le frein 30 tandis que sa roue 12 entre en prise avec la roue 14 du compteur des secondes de chronographe 6.

[0035] A l’inverse, lorsque la mesure d’un temps est arrêtée, la bascule d’embrayage reprend sa position débrayée telle qu’illustrée sur la fig. 1 et libère le frein 30, dans le même temps, qui verrouille à nouveau la roue 14 quelle que soit son orientation.

[0036] De manière connue, le mécanisme de chronographe illustré comprend également un compteur des minutes de chronographe 36 entraîné à partir du compteur des secondes de chronographe 6. A cet effet, le mécanisme de chronographe comporte un renvoi 38 agencé en prise permanente avec la roue 14 et portant un doigt d’actionnement 40, élastique, destiné à coopérer avec les dents d’une roue 42 du compteur des minutes de chronographe 36, pour l’entraîner d’un pas à chaque minute d’un temps chronométré. La roue 42 est solidaire d’un arbre 44 du compteur des minutes de chronographe 36 destiné à porter un organe d’affichage des minutes chronométrées (non représenté).

[0037] Par ailleurs, le mécanisme de chronographe selon la présente invention comprend divers ressorts de rappel et sautoirs qui ne seront pas décrits en détail, de même que leurs fonctions, étant donné qu’ils sont bien connus de l’homme du métier.

[0038] Le mécanisme de chronographe comporte un dispositif de remise à zéro comprenant notamment deux cames en cœur de remise à zéro 46, 48, respectivement solidaires des arbres 16 du compteur des secondes de chronographe et 44 du compteur des minutes de chronographe.

[0039] Les cames 46, 48 sont destinées à coopérer avec un marteau de remise à zéro 50, de manière conventionnelle.

[0040] Le marteau de remise à zéro 50 est monté pivotant sur le bâti du mouvement horloger, par l’intermédiaire d’une vis à portée 52, pour pivoter entre une première position, de repos (fig. 1 et 2 ), et une seconde position, de remise à zéro (fig. 3 ). Dans ce but, le marteau 50 comprend une base 54 dans laquelle est ménagé un trou (non visible) définissant l’axe de rotation du marteau et au travers duquel est agencée la vis 52.

[0041] La base 54 porte une surface d’actionnement 56 destiné à coopérer avec un organe de commande du marteau présentant la forme d’un levier de commande 58 monté pivotant sur le bâti du mouvement horloger, entre une position de repos et une position d’actionnement, destinée à assurer la remise à zéro des compteurs de chronographe en réponse à une pression exercée par un utilisateur sur le levier de commande 58.

[0042] Le marteau comprend un premier bras 60, portant une première surface de remise à zéro 62 destinée à coopérer avec la came 48 du compteur des minutes de chronographe 36, ainsi qu’un deuxième bras 64 portant une deuxième surface de remise à zéro 66 destinée à coopérer avec la came 46 de remise à zéro du compteur des secondes de chronographe 6.

[0043] On note que le marteau de remise à zéro 50 ne présente pas d’interaction avec le premier organe de commande 20 comme c’est généralement le cas dans les mécanismes de chronographes simples, ce qui permet de l’actionner indépendamment de la position angulaire de l’organe de commande 20 et donc du mode de fonctionnement en cours, c’est-à-dire que la mesure d’un temps soit en cours ou non. Comme mentionné plus haut, ce type de mécanisme de chronographe est appelé «à retour en vol» (ou «flyback»).

[0044] Un ressort de rappel 67 coopère avec le marteau de remise à zéro 50 de manière à le repousser en direction de sa position de repos. Le ressort 67 présente une creusure 70 dans laquelle est logée une goupille 72 solidaire du marteau de remise à zéro 50 dans la position de repos de ce dernier. La creusure 70 permet dans le même temps de définir un cran lors de l’actionnement du marteau de remise à zéro 50. Lorsque le levier de commande 58 est actionné puis libéré par un utilisateur, le ressort de rappel 67 agit sur le marteau de remise à zéro 50 pour le repousser dans sa position de repos.

[0045] Comme cela a été exposé en relation avec l’art antérieur, un mécanisme de chronographe de type «à retour en vol» nécessite la mise en œuvre d’un agencement permettant d’écarter le frein 30 et la bascule d’embrayage 8 de la roue 14 lors des opérations de remise à zéro pour éviter tout dommage que pourrait subir autrement le mécanisme de chronographe.

[0046] Dans ce but, le marteau de remise à zéro selon la présente invention comprend un bras de retour en vol 68 destiné à agir à la fois sur la bascule d’embrayage 8 et sur le frein 30, lorsque le marteau 50 est actionné pour passer de sa position de repos à sa position de remise à zéro.

[0047] Le bras de retour en vol 68 s’étend sensiblement dans un plan et comprend sur son bord extérieur, ou tranche, depuis la base 54 vers son extrémité libre 74, une surface de repos 76 suivie d’une première surface inclinée 78, d’une première portion de neutralisation 80, d’une seconde surface inclinée 82 et d’une seconde portion de neutralisation 84.

[0048] Dans la configuration à l’arrêt du mécanisme de chronographe (fig. 1 ), la surface de repos 76 est située en regard d’un plot 86 solidaire de la bascule d’embrayage 8, cette dernière étant toutefois hors de portée du marteau 50 du fait de sa coopération avec une dent de l’organe de commande 20. Dans cette configuration, la première portion de neutralisation 80 est située en regard d’un plot 88 solidaire du frein 30, sans toutefois être appui contre lui. Le frein 30 est ainsi libre de se positionner en appui contre la roue 14 pour la verrouiller. La seconde portion de neutralisation 84 est quant à elle libre de toute interaction dans la configuration de la fig. 1 .

[0049] On note que, de manière avantageuse non limitative, le plot 86 est ici directement constitué par une portion de l’arbre sur lequel sont pivotées les roues du dispositif d’embrayage s’étendant légèrement au-delà du moyeu de la deuxième roue 12.

[0050] Lorsque la mesure d’un temps est initiée par actionnement de l’organe de commande 20, tel qu’illustré sur la fig. 2 dans la configuration de marche, la bascule d’embrayage 8 pivote pour assurer l’entraînement de la roue 14. Le marteau de remise à zéro 50 présente alors une position inchangée par rapport à la position de la fig. 1 .

[0051] On constate que la surface de repos 76 n’intervient pas dans la rotation de la bascule d’embrayage 8, la distance entre elles au repos étant suffisamment importante. Le frein 30 est alors soulevé par la bascule d’embrayage 8 et est éloigné de la première portion de neutralisation 80 qui ne joue par conséquent toujours aucun rôle dans le fonctionnement du mécanisme de chronographe.

[0052] Si le levier de commande 58 est actionné à partir de la configuration de marche du mécanisme de chronographe (fig. 2 ), ce dernier passe dans la configuration de remise à zéro, telle qu’illustrée sur la fig. 3 .

[0053] L’action du levier de commande 58 entraîne le pivotement du marteau de remise à zéro 50 dans le sens de rotation anti-horaire.

[0054] Les surfaces de remise à zéro 62 et 66 entrent alors en contact avec les cames 46 et 48 pour remettre les deux compteurs dans une orientation angulaire prédéfinie correspondant à un temps mesuré nul, de manière conventionnelle.

[0055] Pendant la chute du marteau de remise à zéro 50 vers sa position de remise à zéro, le bras de retour en vol 68 présente le même mouvement de rotation que le marteau pour, dans un premier temps, repousser la bascule d’embrayage 8 et le frein 30 si nécessaire, par l’intermédiaire de ses première et seconde surfaces inclinées agissant sur les plots 86 et 88, puis, dans un second temps, positionner les première et seconde portions de neutralisation 80 et 84 en regard des plots 86 et 88 et maintenir ainsi la bascule d’embrayage 8 et le frein 30 éloignés de la roue 14 du compteur des secondes de chronographe 6.

[0056] On notera que si la mise à zéro est actionnée dans la configuration à l’arrêt du mécanisme de chronographe (fig.  1 ), dans laquelle seul le frein 30 est agencé au contact de la roue 14, le frein 30 uniquement est déplacé par le bras de retour en vol 68, la première portion de neutralisation 80 venant se placer en regard du plot 86 de la bascule d’embrayage 8 pour assurer que cette dernière ne puisse pas passer dans sa position embrayée sans qu’il soit réellement nécessaire de la repousser davantage.

[0057] [0060] Si la remise à zéro est actionnée dans la configuration marche du mécanisme de chronographe (fig. 2 ), dans laquelle seule la bascule d’embrayage 8 est agencée au contact de la roue 14 par l’intermédiaire de sa roue 12, la bascule d’embrayage 8 uniquement est déplacée par le bras de retour en vol 68, la seconde portion de neutralisation 84 venant se placer en regard du plot 88 du frein 30 pour assurer que ce dernier ne puisse pas passer en position de verrouillage, en appui contre la roue 14. Plus précisément, comme mentionné plus haut, dans la configuration marche, le frein 30 est soulevé de la roue 14 directement par la bascule d’embrayage 8, mais le fait que la bascule d’embrayage 8 soit repoussée par la première portion de neutralisation 80 implique que le frein 30 pourrait être libre de retomber sur la roue 14 sans l’intervention de la seconde portion de neutralisation 84 agencée pour l’en empêcher.

[0058] Lorsque le levier de commande 58 est libéré, après remise à zéro des compteurs de chronographe, le marteau de remise à zéro 50 retourne vers sa position de repos, sous l’effet de l’action du ressort de rappel 67. Dans ce mouvement, le bras de retour en vol 68 présente un déplacement inverse à ce qui vient d’être décrit et libère la bascule d’embrayage 8 et le frein 30 pour revenir à la configuration du mécanisme de chronographe qui était en place avant la remise à zéro, soit marche ou arrêt.

[0059] On notera qu’ici le bord extérieur du bras de retour en vol 68 présente différentes sections sensiblement en forme d’arcs de cercle centrées sur le centre de rotation du marteau 50, avec interposition des deux surfaces inclinées, pour définir les portions de neutralisation. Le bras de retour en vol 68 joue par conséquent le rôle d’une came à deux niveaux agencés pour agir respectivement sur la bascule d’embrayage 8 et sur le frein 30.

[0060] On obtient ainsi une construction de marteau de remise à zéro qui permet d’offrir un niveau de sécurité optimal pour la mise en œuvre de l’opération de retour en vol du mécanisme de chronographe, sans toutefois présenter une structure complexe et donc coûteuse.

[0061] On notera en particulier que la construction du mécanisme de chronographe selon la présente invention permet de réduire son encombrement suivant la direction de son épaisseur. En effet, le marteau de remise à zéro 50 peut être réalisé sensiblement suivant un plan grâce à la forme particulière de son bras de retour en vol 68 qui permet à ce dernier de coopérer simultanément avec la bascule d’embrayage 8 et avec le frein 30. De plus, le fait que le marteau de remise à zéro coopère directement avec la bascule d’embrayage plutôt que par l’intermédiaire d’une bascule intermédiaire comme c’est dans le cas dans les mécanismes de l’art antérieur, permet également de simplifier la mise au point et les opérations d’ajustement du mécanisme lors de sa fabrication.

[0062] Par ailleurs, l’architecture du mécanisme de chronographe selon le mode de réalisation préféré qui vient d’être décrit est particulièrement avantageuse. En effet, les organes de commande, respectivement pour les commandes marche-arrêt et pour la remise à zéro, sont disposés directement en regard des poussoirs correspondants, tels qu’ils sont typiquement implantés dans les pièces d’horlogerie à fonction chronographe. Plus précisément, on constate que l’organe de commande 20 est situé à deux heures, sensiblement en face du poussoir marche-arrêt, tandis que la surface d’actionnement 54 du marteau 50 est située vers cinq heures, soit à proximité immédiate du poussoir de remise à zéro, situé lui vers la position quatre heures. Grâce à ces caractéristiques, il n’est pas nécessaire de recourir à l’utilisation de bascules intermédiaires allongées pour retransmettre les commandes depuis les poussoirs externes comme c’est généralement le cas dans les mécanismes de chronographe connus. Une telle caractéristique contribue là encore à simplifier la mise au point du mécanisme lors de sa fabrication. De plus, on constate sur les figures qu’une telle architecture permet d’agencer le marteau de remise à zéro sensiblement dans un premier quart du mouvement horloger, tandis que les composants impliqués dans les modes de fonctionnement marche et arrêt, notamment la bascule d’embrayage et le frein, sont agencés dans un deuxième quart du mouvement horloger. Le bras de retour en vol présente alors une forme incurvée, destinée à contourner le centre du mouvement horloger, pour s’étendre jusque dans le quart dans lequel sont agencés la bascule d’embrayage et le frein.

[0063] La description qui précède s’attache à décrire un mode de réalisation particulier à titre d’illustration non limitative et, l’invention n’est pas limitée à la mise en œuvre de certaines caractéristiques particulières qui viennent d’être décrites, comme par exemple les formes spécifiquement illustrées et décrites pour les composants du mécanisme de chronographe. En particulier, on notera que le marteau de remise à zéro illustré présente une forme avantageuse du fait que les jonctions entre ses différents bras et sa base sont affinées, conférant ainsi une certaine élasticité aux bras. Les opérations de mise au point et d’ajustements lors de la fabrication du mécanisme correspondant s’en trouvent encore une fois simplifiées.

[0064] L’homme du métier ne rencontrera pas de difficulté particulière pour adapter le contenu de la présente divulgation à ses propres besoins et construire un mécanisme de chronographe du type «à retour en vol» et dans lequel le marteau de remise à zéro est agencé pour coopérer directement avec le frein et le dispositif d’embrayage lorsqu’une remise à zéro est actionnée, sans sortir du cadre de la présente invention.

[0065] A titre d’exemple, si le mécanisme de chronographe qui vient d’être décrit est de type intégré (au mouvement horloger de base), l’homme du métier pourra décider d’adapter le présent enseignement pour réaliser un mécanisme de chronographe de type modulaire sans difficulté et sans sortir du cadre de l’invention.

Claims (10)

1. Mécanisme de chronographe, pour mouvement horloger (1), comportant une chaîne cinématique d’entraînement susceptible d’établir une liaison cinématique entre un mobile d’entraînement du mouvement horloger et au moins un compteur de chronographe (6), un dispositif d’embrayage (8) comprenant au moins un organe de transmission (10) mobile entre une première position, débrayée, dans laquelle ladite chaîne cinématique d’entraînement est interrompue et une seconde position, embrayée, dans laquelle ladite chaîne cinématique d’entraînement est fonctionnelle, un frein (30) mobile entre une première position, dans laquelle il agit sur ledit compteur de chronographe (6) pour le verrouiller, et une seconde position, dans laquelle il est situé à distance dudit compteur de chronographe (6) pour le laisser libre de tourner, au moins un marteau de remise à zéro (50) mobile entre une première position, de repos, et une seconde position, de remise à zéro, dans laquelle il coopère avec ledit compteur de chronographe (6) pour le placer dans une configuration prédéfinie, des premier et second organes de commande (20, 58) agencés pour commander respectivement, d’une part, ledit dispositif d’embrayage (8) et ledit frein (30) et, d’autre part, ledit marteau de remise à zéro (50), ledit marteau de remise à zéro (50) étant agencé de telle manière qu’il soit susceptible d’être actionné indépendamment des positions respectives dudit organe de transmission (10) et dudit frein (30), de forcer ledit frein (30) à quitter sa première position, et de forcer ledit organe de transmission (10) à quitter sa position embrayée, caractérisé en ce que ledit marteau de remise à zéro (50) comprend une première portion de neutralisation (80) susceptible de coopérer avec ledit organe de transmission (10) lorsque ledit marteau de remise à zéro (50) est actionné, une deuxième portion de neutralisation (84) susceptible de coopérer avec ledit frein (30) lorsque ledit marteau de remise à zéro (50) est actionné.

2. Mécanisme de chronographe selon la revendication 1, caractérisé en ce que ledit marteau de remise à zéro (50) comporte un bras de retour en vol (68) portant lesdites première et deuxième portions de neutralisation (80, 84).

3. Mécanisme de chronographe selon la revendication 2, caractérisé en ce que ledit marteau de remise à zéro (50) est sensiblement plan, lesdites première et deuxième portions de neutralisation (80, 84) étant ménagées sur une tranche dudit bras de retour en vol (68).

4. Mécanisme de chronographe selon la revendication 3, caractérisé en ce que ledit organe de transmission (10) et ledit frein (30) portent chacun un plot (86, 88) sensiblement cylindrique destiné à coopérer avec l’une desdites portions de neutralisation (80, 84).

5. Mécanisme de chronographe selon l’une des revendications 1 à 4, ledit marteau de remise à zéro (50) présentant un mouvement de rotation pour passer de l’une à l’autre de ses première et seconde positions, caractérisé en ce que lesdites première et deuxième portions de neutralisation (80, 84) présentent sensiblement la forme d’arcs de cercle centrés sur l’axe de rotation dudit marteau de remise à zéro (50).

6. Mécanisme de chronographe selon la revendication 5, caractérisé en ce que, dans une vue en plan, ledit marteau de remise à zéro (50) est destiné à être agencé sensiblement dans un premier quart du mouvement horloger (1), tandis que ledit organe de transmission (10) et ledit frein (30) sont destinés à être agencés sensiblement dans un deuxième quart du mouvement horloger (1), et en ce que ledit bras de retour en vol (68) présente une forme incurvée destinée à contourner le centre du mouvement horloger (1).

7. Mécanisme de chronographe selon la revendication 5 ou 6, caractérisé en ce que ledit marteau de remise à zéro (50) comporte une base (54) comprenant un trou, définissant son axe de rotation, ainsi qu’une surface d’actionnement (56) agencée pour coopérer avec ledit second organe de commande (58), et à partir de laquelle s’étendent au moins un premier bras (64) portant une surface de remise à zéro (66) agencée pour coopérer avec ledit compteur de chronographe (6), et ledit bras de retour en vol (68), ce dernier comprenant, depuis ladite base (54) et en direction de son extrémité libre (74), une surface de repos (76), une première surface inclinée (78), ladite première portion de neutralisation (80), une seconde surface inclinée (82) et ladite deuxième portion de neutralisation (84), et en ce que ledit bras de retour en vol (68) est agencé de telle manière que ladite surface de repos (76) soit agencée en regard de l’un parmi ledit organe de transmission (10) et ledit frein (30), et que ladite première portion de neutralisation (80) soit agencée en regard de l’autre parmi ledit organe de transmission (10) et ledit frein (30), dans ladite position de repos dudit marteau de remise à zéro (50), et que ladite première portion de neutralisation (80) soit agencée en regard de l’un parmi ledit organe de transmission (10) et ledit frein (30), et que ladite deuxième portion de neutralisation (84) soit agencée en regard de l’autre parmi ledit organe de transmission (10) et ledit frein (30), dans ladite position de remise à zéro dudit marteau de remise à zéro (50).

8. Mécanisme de chronographe (20) selon l’une des revendications précédentes, caractérisé en ce qu’il comporte un compteur des minutes de chronographe (36), ledit marteau de remise à zéro (50) comprenant un bras supplémentaire (60) portant une surface de remise à zéro supplémentaire (62) agencée pour coopérer avec ledit compteur des minutes de chronographe (36) pour le placer dans une configuration prédéfinie.

9. Mouvement horloger (1) comportant un mécanisme de chronographe selon l’une des revendications précédentes.

10. Pièce d’horlogerie comportant un mouvement horloger (1) selon la revendication 9.