[0001] La présente invention concerne une ancre pour l'échappement d'un mouvement d'horlogerie, plus particulièrement une ancre monobloc dont une extrémité, appelée "fourchette", comprend des cornes et un dard. Les cornes sont destinées à coopérer avec une cheville montée sur un grand plateau solidaire du balancier du mouvement. Le dard, lui, est conçu pour coopérer, en cas de choc subi par le mouvement, avec un petit plateau concentrique avec le grand plateau et également solidaire du balancier. La présente invention concerne également un procédé de fabrication de l'ancre précitée.
[0002] On connaît par le document FR 2 388 322 une ancre d'échappement comprenant des cornes et un dard formés d'un seul tenant avec le corps de l'ancre par moulage.
Dans cette ancre, aucun évidement n'est prévu entre le dard et les cornes de sorte que, pour éviter que les cornes puissent heurter le petit plateau lors de la rotation du balancier, la différence entre la longueur du dard et celle des cornes doit être relativement grande et la cheville avec laquelle coopèrent les cornes doit être relativement éloignée du petit plateau, ce qui augmente l'angle de levée du balancier et rend l'échappement plus sensible aux perturbations.
[0003] Le document CH 288 488 décrit une autre ancre d'échappement monobloc, dans laquelle un fraisage est pratiqué parallèlement au plan de l'ancre pour séparer les cornes et le dard et réduire la surface de frottement de la cheville contre la fourchette.
La présence de ce fraisage pourrait permettre de diminuer la différence entre la longueur du dard et celle des cornes et de rapprocher la cheville du petit plateau. Toutefois, la mise en ¼oeuvre d'un tel fraisage est difficilement envisageable dans le cas d'ancres réalisées en des matériaux très cassants.
[0004] La présente invention vise à remédier aux inconvénients de la technique antérieure susmentionnés et propose, pour ce faire, une ancre d'échappement monobloc telle que définie dans la revendication 1 annexée, des modes de réalisation particuliers étant définis dans les revendications dépendantes.
[0005] D'autres caractéristiques et avantages de la présente invention apparaîtront à la lecture de la description détaillée suivante faite en référence aux dessins annexés dans lesquels:
<tb>la fig. 1<sep>est une vue de profil d'une ancre d'échappement selon l'invention coopérant avec un double plateau associé;
<tb>la fig. 2<sep>est une vue de dessus de l'ancre et du double plateau illustrés à la fig. 1;
<tb>la fig. 3<sep>est une vue plane de détail d'un trou central ménagé dans le corps de l'ancre d'échappement selon l'invention pour le chassage d'une tige d'ancre; et
<tb>la fig. 4<sep>est une vue de profil d'une forme intermédiaire de l'ancre d'échappement selon l'invention obtenue lors du processus de fabrication après une opération d'électrodéposition et avant une opération d'usinage des cornes de cette ancre.
[0006] Dans tout ce qui suit, les notions de "supérieur", "inférieur", "haut" et "bas" devront être interprétées par rapport à la position de l'ancre et du double plateau associé telle qu'illustrée à la fig. 1, avec notamment le petit plateau placé au-dessus du grand plateau.
[0007] En référence aux fig. 1 et 2, l'ancre d'échappement selon l'invention comprend un corps 1 et, à une extrémité du corps 1, deux cornes 2, 3 et un dard 4. Les cornes 2, 3 coopèrent, de façon connue en soi, avec une cheville 5 montée sur un grand plateau 6.
Le dard 4 est apte à coopérer avec un petit plateau 7 en cas de choc subi par le mouvement, afin d'empêcher le renversement de l'ancre. Les grand et petit plateaux 6, 7 sont solidaires l'un de l'autre et sont chassés sur l'axe du balancier du mouvement.
[0008] Le corps 1 présente une épaisseur constante. Le dard 4 a également une épaisseur constante, qui est inférieure à celle du corps 1. La face supérieure 8 du dard 4 est dans le prolongement de la face supérieure 9 du corps 1, c'est-à-dire qu'elle est située dans le même plan que la face 9. La face inférieure 10 de chaque corne 2, 3 est dans le prolongement de la face inférieure 11 du corps 1.
Conformément à l'invention, la face supérieure 12 de chaque corne 2, 3 est inclinée par rapport au dard 4 dans un plan perpendiculaire au plan de l'ancre et s'étend depuis la face supérieure 9 du corps 1 jusqu'à une extrémité 13 située à une position plus basse que la face inférieure 14 du dard 4. De la sorte, la différence entre la longueur du dard 4 et celle des cornes 2, 3 peut être faible et la cheville 5 avec laquelle coopèrent les cornes 2, 3 peut être proche radialement du petit plateau 7 tout en évitant que les cornes 2, 3 heurtent le petit plateau 7 lors de la rotation du balancier. L'angle de levée du balancier peut par conséquent être faible, ce qui réduit la sensibilité aux perturbations de l'échappement.
La face supérieure 12 de chaque corne 2, 3 est de préférence plane.
[0009] Chaque corne 2, 3 est séparée du dard 4 par un évidement respectif 15, 16 traversant toute l'épaisseur de l'ancre. Le rôle de ces évidements 15,16 sera expliqué plus loin. Par ailleurs, afin de permettre un contact plus doux entre les cornes 2, 3 et la cheville 5 en cas de chocs, la face intérieure de chaque corne 2, 3 présente un plan incliné 18,19 à son extrémité distale.
[0010] L'ancre selon l'invention comprend également, de façon conventionnelle, des palettes 20 logées par serrage élastique dans des évidements du corps 1 et un trou central 21, représenté à la fig. 3, dans lequel est chassée une tige d'ancre 22.
A la différence toutefois des ancres conventionnelles, la section du trou 21 n'est pas circulaire mais présente une forme telle que seuls des points discrets de ladite section soient en contact avec la tige d'ancre 22 lorsque celle-ci est assemblée avec l'ancre. Dans l'exemple représenté, la section du trou 21 est de forme ovoïdale et comprend trois points 23 de contact avec la tige d'ancre 22. Le repère 24 à la fig. 3 montre, à titre d'illustration, un cercle inscrit dans la section de ce trou 21 et passant par ces trois points de contact 23.
Cette forme particulière du trou 21 permet d'éviter, ou à tout le moins réduire le risque, que le corps 1 se casse lors du chassage de la tige d'ancre 22.
[0011] L'ancre selon l'invention est fabriquée de préférence en formant d'abord une pièce en nickel, plus précisément en un alliage de nickel-phosphore, par électrodéposition. Cette pièce, montrée à la fig. 4, est constituée du corps 1, du dard 4 et de cornes 2a, 3a ayant la même épaisseur que le corps 1 (seule la corne 2a est visible sur la fig. 4). Cette pièce est ensuite posée et maintenue sur un support et la face supérieure de chaque corne 2a, 3a est usinée par fraisage ou meulage jusqu'à obtenir les plans inclinés 12.
En recevant une partie d'extrémité de la fraise ou meule, les évidements 15, 16 facilitent l'usinage des cornes 2a, 3a.
[0012] L'ancre selon l'invention présente de nombreux avantages, dont les principaux sont listés ci-dessous:
cette ancre est d'une grande précision puisque, de par sa structure monobloc et sa forme, elle ne nécessite pas d'opérations d'assemblage ni de pliage pour réaliser le dard, celui-ci pouvant en effet être formé en même temps que le corps;
grâce à sa forme, cette ancre est en outre relativement simple à fabriquer;
en particulier, le fait que les faces supérieures du corps et du dard, respectivement les faces inférieures du corps et des cornes, soient dans un même plan permet de limiter le nombre de niveaux de hauteur de l'ancre;
comme déjà indiqué, l'angle de levée du balancier est réduit par rapport à l'ancre du document FR 2 388 322;
les surfaces inclinées sur les cornes sont plus faciles à réaliser que le fraisage axial décrit dans le document CH 288 488, en particulier dans le cas d'une ancre faite en un matériau très cassant tel que le nickel obtenu par électrodéposition.
[0013] La présente invention a été décrite ci-dessus à titre d'exemple uniquement. Il va de soi que des modifications peuvent être faites sans sortir du cadre de l'invention.
En particulier, le plan ou surface incliné pourrait être réalisé seulement dans une partie terminale (distale) de la face supérieure des cornes. Dans ce cas, la partie proximale de cette face supérieure serait dans le prolongement de la face supérieure du corps tandis que le plan ou surface incliné s'étendrait depuis cette partie proximale jusqu'à une extrémité située à une position plus basse que la face inférieure du dard.
The present invention relates to an anchor for the escape of a watch movement, more particularly a monoblock anchor whose one end, called "fork", comprises horns and a stinger. The horns are intended to cooperate with an ankle mounted on a large plate secured to the balance of the movement. The dart is designed to cooperate, in case of shock suffered by the movement, with a small concentric plate with the large plate and also integral with the balance. The present invention also relates to a method of manufacturing the aforementioned anchor.
Document FR 2 388 322 discloses an exhaust anchor comprising horns and a dart formed integrally with the body of the anchor by molding.
In this anchor, no recess is provided between the dart and the horns so that, in order to prevent the horns from hitting the small plate during the rotation of the balance, the difference between the length of the stinger and that of the horns must be relatively large and the ankle with which cooperate the horns must be relatively far from the small plate, which increases the lifting angle of the balance and makes the exhaust more sensitive to disturbances.
[0003] Document CH 288 488 describes another monoblock escapement anchor, in which a milling is practiced parallel to the plane of the anchor to separate the horns and the stinger and reduce the friction surface of the ankle against the fork.
The presence of this milling could reduce the difference between the length of the stinger and that of the horns and bring the ankle of the small plateau. However, the implementation of such a milling is difficult to envisage in the case of anchors made of very brittle materials.
The present invention aims to overcome the disadvantages of the aforementioned prior art and proposes, for this purpose, a monoblock escapement anchor as defined in claim 1 attached, particular embodiments being defined in the dependent claims.
Other features and advantages of the present invention will appear on reading the following detailed description with reference to the accompanying drawings, in which:
<tb> fig. 1 <sep> is a profile view of an escapement anchor according to the invention cooperating with a double associated plate;
<tb> fig. 2 <sep> is a top view of the anchor and the double deck shown in FIG. 1;
<tb> fig. 3 <sep> is a detailed plan view of a central hole in the body of the escapement anchor according to the invention for driving an anchor rod; and
<tb> fig. 4 <sep> is a side view of an intermediate form of the exhaust anchor according to the invention obtained during the manufacturing process after an electroplating operation and before an operation of machining the horns of this anchor.
In all that follows, the notions of "superior", "lower", "high" and "low" will have to be interpreted with respect to the position of the anchor and the associated double plate as illustrated in FIG. fig. 1, including the small plateau placed above the large plateau.
[0007] Referring to FIGS. 1 and 2, the escapement anchor according to the invention comprises a body 1 and, at one end of the body 1, two horns 2, 3 and a dart 4. The horns 2, 3 cooperate, in a manner known per se, with an ankle 5 mounted on a large plate 6.
The dart 4 is adapted to cooperate with a small plate 7 in case of impact suffered by the movement, to prevent the reversal of the anchor. The large and small trays 6, 7 are integral with each other and are driven on the axis of the balance of the movement.
The body 1 has a constant thickness. The dart 4 also has a constant thickness, which is less than that of the body 1. The upper face 8 of the dart 4 is in the extension of the upper face 9 of the body 1, that is to say that it is located in the same plane as the face 9. The lower face 10 of each horn 2, 3 is in the extension of the lower face 11 of the body 1.
According to the invention, the upper face 12 of each horn 2, 3 is inclined with respect to the dart 4 in a plane perpendicular to the plane of the anchor and extends from the upper face 9 of the body 1 to one end 13 located at a lower position than the lower face 14 of the dart 4. In this way, the difference between the length of the stinger 4 and that of the horns 2, 3 may be small and the ankle 5 with which the horns 2, 3 cooperate. may be close to the radially small plateau 7 while avoiding that the horns 2, 3 hit the small plate 7 during the rotation of the balance. The lifting angle of the beam can therefore be low, which reduces the sensitivity to the disturbances of the exhaust.
The upper face 12 of each horn 2, 3 is preferably flat.
Each horn 2, 3 is separated from the dart 4 by a respective recess 15, 16 through the entire thickness of the anchor. The role of these recesses 15, 16 will be explained later. Furthermore, to allow a softer contact between the horns 2, 3 and the pin 5 in the event of shocks, the inner face of each horn 2, 3 has an inclined plane 18,19 at its distal end.
The anchor according to the invention also comprises, conventionally, pallets 20 housed by elastic clamping in recesses of the body 1 and a central hole 21, shown in FIG. 3, in which is driven an anchor rod 22.
However, unlike conventional anchors, the section of the hole 21 is not circular but has a shape such that only discrete points of said section are in contact with the anchor rod 22 when it is assembled with the anchor. In the example shown, the section of the hole 21 is ovoidal and comprises three points 23 of contact with the anchor rod 22. The reference 24 in FIG. 3 shows, by way of illustration, a circle inscribed in the section of this hole 21 and passing through these three points of contact 23.
This particular form of the hole 21 makes it possible to avoid, or at least reduce the risk, that the body 1 breaks during the driving of the anchor rod 22.
The anchor according to the invention is preferably manufactured by first forming a nickel part, more precisely a nickel-phosphorus alloy, by electrodeposition. This piece, shown in fig. 4, consists of the body 1, the dart 4 and horns 2a, 3a having the same thickness as the body 1 (only the horn 2a is visible in Figure 4). This piece is then placed and held on a support and the upper face of each horn 2a, 3a is machined by milling or grinding until the inclined planes 12 are obtained.
By receiving an end portion of the cutter or grinding wheel, the recesses 15, 16 facilitate the machining of the horns 2a, 3a.
The anchor according to the invention has many advantages, the main ones are listed below:
this anchor is of great precision because, due to its one-piece structure and its shape, it does not require assembly or folding operations to make the sting, it can indeed be formed at the same time as the body;
thanks to its shape, this anchor is also relatively simple to manufacture;
in particular, the fact that the upper faces of the body and the sting, respectively the lower faces of the body and the horns, are in the same plane makes it possible to limit the number of height levels of the anchor;
as already indicated, the lifting angle of the balance is reduced compared to the anchor of the document FR 2 388 322;
the inclined surfaces on the horns are easier to achieve than the axial milling described in CH 288 488, particularly in the case of an anchor made of a very brittle material such as nickel obtained by electroplating.
The present invention has been described above by way of example only. It goes without saying that modifications can be made without departing from the scope of the invention.
In particular, the inclined plane or surface could be made only in an end portion (distal) of the upper face of the horns. In this case, the proximal portion of this upper face would be in the extension of the upper face of the body while the plane or inclined surface would extend from this proximal portion to an end located at a lower position than the lower face sting.