CH622932A5 - - Google Patents

Description

La présente invention propose un moyen simple pour l'irrigation des sols, un procédé de fabrication et une utilisation de ce moyen.

Le moyen d'irrigation, objet de la présente invention, est caractérisé en ce qu'il est constitué par un produit absorbant contenu dans une enveloppe textile filtrante.

Le produit absorbant utilisé est constitué de préférence par de la pulpe à base de matière polymère, qui présente d'une façon générale, d'une part, une densité comprise entre 0,01 et 0,5, de préférence entre 0,04 et 0,2, d'autre part, ime surface spécifique qui, déterminée suivant la méthode de mesure des surfaces spécifiques par adsorption gazeuse — méthode dite de : Brunauer Emmet Teller (B.E.T.) —, est comprise entre 2 et 12 g/m2. Cette pulpe absorbante est un produit amorphe obtenu par précipitation d'une matière polymère, à partir de sa solution dans un solvant, dans un bain contenant essentiellement un non-solvant de la matière polymère miscible avec le solvant utilisé, la pulpe étant ensuite débarrassée du solvant et du non-solvant.

Comme polymères convenant pour la préparation du moyen selon l'invention, on peut citer des composés cellulosiques comme l'acétate et le triacétate de cellulose, à l'exception des produits à base de cellulose native ou régénérée, les polymères synthétiques parmi lesquels on donne la préférence aux polyamides et polyesters. Toutefois, la fabrication n'est pas limitée à ces polymères, et on peut envisager l'utilisation de polymères vinyliques, de polymères à base d'acrylonitrile et de polyoléfines.

Pour la fabrication des pulpes, on a recours à plusieurs méthodes en soi connues. Selon une méthode, on coule sous agitation la solution de polymère dans un bain comprenant essentiellement un non-solvant de la matière polymère, la pulpe résultante étant séparée par filtration, puis essorée, lavée et séchée. On prépare également ces produits en continu par injection d'un courant de solution dans un courant de non-solvant. La pulpe résultante est reçue sur un tapis transporteur. Après égout-tage, lavage, essorage et séchage, elle est grossièrement désagrégée.

Les capacités d'absorption des pulpes sont grandes, en particulier vis-à-vis de l'eau; c'est ainsi que des pulpes de polyamide et polyester absorbent jusqu'à 15 fois leur propre poids d'eau. Lorsque le produit absorbant n'est pas de la pulpe, il peut être constitué par un textile hydrophile, celui-ci se présentant de préférence sous forme de câble de filaments continus frisés ou non.

L'enveloppe textile filtrante utilisée dans la présente invention est un tissu, tricot ou non-tissé, réalisé de préférence en textile imputrescible par nature ou rendu tel par traitement; de préférence, on utilisera comme non-tissé, ceux en fils continus, obtenus par les techniques fondues et désignés sous le nom de «spunbon-ded» dans la littérature; le poids au mètre carré et la texture du textile utilisé dépendent de la nature de l'irrigation désirée. Bien entendu, il est possible d'utiliser les non-tissés obtenus par voie sèche à partir de fibres.

La forme que présente le moyen dépend de la nature de l'irrigation et de l'humidification désirée; il peut se présenter sous la forme d'un cylindre textile ou sous forme d'un sac plat contenant le produit absorbant, ou de nappes textiles de largeur et longueur dépendant de l'usage désiré entre lesquelles on place le produit absorbant. L'irrigation peut être effectuée horizontalement, verticalement ou de façon inclinée par rapport à la surface du sol, le moyen étant toujours relié à une source d'alimentation en liquide, que cette source soit stagnante ou sous pression. Le liquide peut être de l'eau additionnée ou non d'adjuvants tels qu'engrais, insecticides, pesticides, solutions nutritives, etc. Le liquide peut éventuellement être chauffé.

Pour l'utilisation du moyen d'irrigation proposé, on place dans le sol ledit moyen à une profondeur fonction de l'irrigation envisagée, puis on le relie à une alimentation en liquide.

La profondeur à laquelle on place le moyen, est fonction des cultures à irriguer, de même que la disposition horizontale, verticale ou inclinée dudit moyen. Le moyen ainsi posé permet de régler et doser l'humidification des sols; il évite les pertes d'eau et

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la suralimentation que l'on constate par exemple avec les dispositifs connus type tuyau perforé que l'on place dans ou sur les sols en pente. Grâce à la caractéristique filtrante du textile et au fait que l'eau sort progressivement du produit poreux, il a ainsi été permis de maintenir une humidité constante sans excès dans des pâturages, des terrains de sports et dans les endroits de cultures vivrières associées ou non à un effet de serre. On peut aussi l'utiliser pour les plantes d'appartement: il permet de maintenir une humidité du sol alimentant les plantes sans évaporation excessive, et permet ainsi à l'habitant de s'absenter plusieurs jours, sans que les plantes soient arrosées et souffrent ainsi de manque d'eau, en réglant l'alimentation de celles-ci par des moyens connus tels que par exemple systèmes à valves, le débit étant réglé en fonction de la section de la partie du moyen reliée à ladite alimentation.

Lorsque le produit absorbant est constitué par un textile hydrophile sous forme de câble de filaments continus, l'enveloppe textile filtrante peut être réalisée en continu avec la fabrication dudit câble. Cette réalisation en continu est effectuée par tricotage tubulaire ou par tressage, guipage, etc., autour dudit câble, au fur et à mesure de la réalisation de celui-ci. Le frisage du câble peut être réalisé en continu avec sa fabrication, dans ce cas le frisage est effectué par des moyens mécaniques ou des moyens fluidiques. Par tubulaire, on entend un volume longiligne de section circulaire, ovoïde, rectangulaire, etc. Le câble de textile hydrophile est de préférence en textile artificiel ou synthétique rendu hydrophile par traitement.

Bien entendu, sans sortir du cadre de la présente invention, le moyen filtrant peut être déposé autour du câble après la fabrication de celui-ci. De même, dans la présente demande, le mot câble désigne au moins un câble; en effet, selon la grosseur désirée pour le moyen d'irrigation, il peut être intéressant de réunir plusieurs câbles ; dans ce cas, la réalisation de l'enveloppe filtrante pourra se faire en continu avec l'opération d'assemblage desdits câbles. Lorsque le produit absorbant est constitué par de la pulpe, il est généralement introduit manuellement dans l'enveloppe textile filtrante.

Le moyen selon l'invention est utilisé pour maintenir une humidification constante des sols afin de faciliter la croissance des plantes, cultures, arbres et la germination des graines ; il est particulièrement utilisé dans des régions où l'eau se trouve en nappe sous un sol sablonneux, en particulier les zones désertiques; ledit moyen évite en effet l'arrosage fréquent des cultures du fait de l'évaporation due à la chaleur du soleil et à son absorption par le sable en profondeur: dans ce cas, le moyen est mis en contact avec une alimentation en eau contenue dans un réservoir dans lequel on pompe l'eau en profondeur. En maintenant le sol à l'humidité constante à une certaine profondeur sans évaporation, on évite ainsi une trop grande consommation de liquide, ce qui permet une plus grande préservation des nappes phréatiques.

Les exemples suivants illustrent la présente invention sans la limiter.

Exemple 1 :

On réalise un moyen d'irrigation constitué par un tube en non-tissé de fils continus en polytéréphtalate d'éthylèneglycol, de poids 150 g/m2, que l'on remplit d'un produit absorbant constitué par

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de la pulpe en polyhexaméthylèneadipamide obtenue de la façon suivante:

— On dissout, sous agitation, pendant 4 h, un polyadipate d'hexaméthylènediamine, à raison de 10% en poids, dans de l'acide sulfurique à 98%. La solution obtenue est coulée sous agitation dans un bain contenant une solution aqueuse normale de soude. On récupère par filtration le précipité résultant, on le lave ensuite à température ordinaire, puis on l'essore et le sèche jusqu'à poids constant. La pulpe sèche blanche obtenue a une densité apparente de 0,6.

Le moyen d'irrigation ainsi réalisé est enterré à 10 cm de profondeur, dans un bac de 2 m de long contenant du sable fin de granulométrie comprise entre 100 et 200 |i. L'extrémité du tube est reliée à une source liquide qui est de l'eau contenue dans un récipient de 51 de contenance. Au bout d'un certain temps, l'eau monte par capillarité dans le moyen d'irrigation, passe à travers le non-tissé perméable et humidifie le sable jusqu'à sa surface.

Pendant 8 j, des prélèvements de sable ont été effectués à différents endroits du bac distants de 25, 50,100 et 150 cm de la source d'alimentation en eau; on a pu constater une humidité constante de 15% quels que soient le jour et l'endroit du prélèvement, le niveau d'eau baissant d'ailleurs très peu dans le récipient.

Afin de vérifier l'action d'une source de chaleur sur les surfaces du bac, des lampes infrarouges ont été disposées. On voit apparaître une zone sèche à la surface du bac, mais l'intérieur reste humide; de plus, la zone disparaît dès que la source de chaleur est éloignée.

Exemple 2:

On a réalisé l'expérience suivante:

— Dans un bac de 1 m de large, 3 m de long et 0,50 m de profondeur, rempli de terreau, on a placé à 15 cm de profondeur sur la demi-largeur et sur la longueur dudit bac, de la pulpe telle que réalisée dans l'exemple 1, maintenue entre deux nappes de non-tissé de 210 g/m2, en fils continus en polytéréphtalate d'éthylèneglycol. Sur l'ensemble a été semée de la graine de radis,

qualité demi-longue, 18 j, la partie contenant le moyen d'irrigation étant reliée à une source d'alimentation qui est un récipient contenant 101 d'eau. La partie ne contenant pas de moyen d'irrigation a été arrosée régulièrement. Au bout de 3 semaines, on constate que les radis, qui ont poussé dans la zone contenant le moyen d'irrigation, ont des fanes de 18 cm de hauteur, alors que les radis arrosés ont des fanes présentant seulement 13 cm de hauteur. De plus, on a constaté qu'avec le moyen d'irrigation, on avait utilisé 4,51 d'eau, alors qu'il avait fallu dépenser 7 1 d'eau pour arroser l'autre partie du bac avec un résultat moindre.

Exemple 3 :

On réalise un moyen d'irrigation selon la présente invention, par mise en place de 42 câbles de 28 g/m de filaments continus viscose de titre 17 dtex chacun, dans une enveloppe constituée par un tricot jersey en fil continu en polyhexaméthylèneadipamide de titre 110 dtex/30 brins. Le moyen ainsi réalisé est utilisé pour l'humidification des racines de jeunes arbustes dans les zones de reboisement à faible teneur en eau. On évite la perte d'eau par arrosage et on a un bon maintien de l'humidité autour des racines, sans gêner le développement de celles-ci.

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Claims (12)

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1. Moyen pour l'irrigation des sols, caractérisé en ce qu'il est constitué par un produit absorbant contenu dans une enveloppe textile filtrante.

2. Moyen selon la revendication 1, caractérisé en ce que le produit absorbant est constitué par une pulpe amorphe à base de polymère synthétique.

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REVENDICATIONS

3. Moyen selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'enveloppe textile filtrante est en non-tissé de fils continus obtenu par voie fondue.

4. Moyen selon la revendication 1, caractérisé en ce que l'enveloppe textile filtrante est en non-tissé obtenu par voie sèche.

5. Moyen selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il se présente sous forme d'un cylindre en textile filtrant rempli de produit absorbant.

6. Moyen selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il se présente sous forme d'un sac en textile filtrant rempli de produit absorbant.

7. Moyen selon la revendication 1, caractérisé en ce qu'il se présente sous forme de nappes en textile filtrant entre lesquelles on place le produit absorbant.

8. Procédé de fabrication du moyen selon la revendication 1, dans lequel le produit absorbant est un textile se présentant sous forme de câble de filaments continus hydrophiles, caractérisé en ce que l'enveloppe textile filtrante est réalisée en continu avec la fabrication dudit câble.

9. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'enveloppe filtrante est réalisée en continu par tricotage.

10. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'enveloppe filtrante est réalisée en continu par tressage.

11. Procédé selon la revendication 9, caractérisé en ce que l'enveloppe filtrante est réalisée par guipage.

12. Utilisation du moyen selon la revendication 1, pour irriguer le sol, caractérisée en ce que ledit moyen est placé dans le sol à une profondeur fonction de l'irrigation envisagée, puis relié à une source d'alimentation en liquide.

Pour l'irrigation des cultures, on amène généralement l'eau, soit en surface du sol, soit dans le sol. Pour ce faire, on emploie le plus souvent des dispositifs du type goutte-à-goutte, ou des tubes poreux ou perforés, permettant d'établir un équilibre entre le trop et le trop peu d'humidité à alimenter. Du point de vue économique, ces dispositifs sont coûteux et encombrants; de plus, il y a des difficultés techniques pour assurer l'équilibre d'humidité lors de l'emploi de tubes du fait de la nécessité de filtrer l'eau pour éviter le bouchage des installations. En effet, les sels minéraux contenus dans l'eau viennent boucher les trous ou les pores en cas de marche de ces dispositifs par intermittence, et il faut installer dans ce cas, près des orifices d'irrigation, un moyen évitant leur colmatage; tout cela entraîne des irrégularités de débit, qu'il est difficile de régler, et un entretien fréquent. Avec ce type de dispositif, on a aussi une surconsommation de liquide liée au fait que les terrains à irriguer ou à humidifier sont souvent pentus et que, pour assurer une humidification constante, l'eau ayant tendance à saturer la zone la plus basse, des apports supplémentaires de liquide sont nécessaires pour assurer une bonne humidification des zones hautes. Par ailleurs, en cas d'installation en surface, il y a des fuites par évaporation et aussi des risques de colmatage des trous et des pores, les inconvénients ci-dessus étant accentués dans les régions de fort ensoleillement et de terrains sablonneux.