Tissu ajouré et procédé pour sa fabrication. Il existe déjà divers genres d'étoffes ajourées telles que les tulles et les tricots qui exigent, comme on le sait, pour leur fabrica tion, des métiers spéciaux.
La présente invention comprend un tissu ajouré double face, utilisable par exemple, selon sa texture et la largeur suivant la quelle il a été tissé,<B>pour</B> la confection des articles les plus divers tels que bretelles, jarretelles, supports de chaussettes, corsets, caleçons, culottes, pantalons, vêtements ou sous-vêtements analogues.
Ce tissu ajouré double face est caractérisé, sous sa forme élémentaires, par l'entrecroise ment de quatre fils de tour se croisant deux par deux en zigzag au-dessus et au-dessous d'un cinquième fil ou "fil droit" et passant, entre leurs croisements avec ce "fil droit", au-dessous et au-dessus de séries de duites es pacées, de telle sorte que les croisements de ces quatre fils de tour constituent sur et sous le "fil droit" autant de points d'arrêt qui em pêchent chaq.ze série de duites de venir, par tassement, se juxtaposer contre les séries de duites voisines et produisent ainsi, entre ces séries de duites, des ajours très nets sur les deux faces du tissu.
L'invention comprend encore un procédé. de fabrication de ce tissu ajouré. Il est carac térisé en ce qu'on maintient sur un métier chaque "fil droit" dans le maillon d'une lisse ordinaire et chaque fil de tour à travers cha que entre-dent d'un peigne, en ce qu'on en gage les fils de tour respectifs à travers des demi-mailles ou culottes à coulissement verti cal étudiées pour suivre la montée et la des cente des lisses du métier et en ce qu'on dé place les lisses en haut et en bas de part et d'autre du "fil droit" pour imprimer un mouvement en zigzag aux fils de tour par rapport au "fil droit", au-dessus et au- dessous des séries de duites consécutives,
tout en levant et abaissant le "fil droit" pour l'en trecroiser avec les duites.
Le "fil droit" peut être élastique, par exemple constitué par un fil de gomme ou caoutchouc, guipé ou non. Les duites peuvent être au nombre de quatre dans chaque série et un fil de tour peut pas ser alternativement au-dessus d'une série de duites à gauche du "fil droit", au-dessous de ce "fil droit", puis au-dessus de la série de duites suivante, à. droite du "fil droit", le second fil de tour passant alternativement au- dessus de la série de duites à.
droite du "fil droit", au-dessous de ce fil "droit", puis au- dessus de la série de duites suivante, à gau che du "fil droit", les deux -autres fils de tour faisant des trajets semblables aux deux premiers, mais en passant au-dessous des sé ries de duites et au-dessus du "fil droit".
Si le fil droit est élastique, il est, de pré férence, tendu sur le métier avant de com mencer le tissage.
La hauteur des ajours du tissu (dans le sens longitudinal) est fonction de la tension ou "charge" des fils de tour et de leur gros seur. Ces fils peuvent être à un ou plusieurs bouts parallèles ou torsadés et peuvent être constitués par une matière textile convenable quelconque.
Si le "fil droit\ est constitué par un fil inextensible (par exemple un fil de coton à plusieurs bouts assemblés ou non ou des fils de soie naturelle ou artificielle), le tissu ajouré obtenu ne possède que la très faible extensibi- litédue à celle qui est inhérente aux matières textiles dont sont faits les fils. Par contre, si le "fil droit\ est constitué par un fil élas tique (par exemple un fil de gomme nue ou guipée), le tissu ajouré obtenu possède une élasticité qu'on peut faire varier en modifiant la tension et/ou la grosseur des quatre fils de tour, compte tenu du degré de tension du "fil droit", au cours du tissage.
Ce degré de tension a. sa répercussion sur la hauteur longitudinale des a jours du tissu puisque le raccourcissement élastique du tissu à sa sortie du métier, c'est-à-dire la diminution de section des ajours, est d'autant plus accentué que cette tension était plus forte.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution schémati que du tissu que comprend l'invention, et il lustre également, de façon schématique, une forme d'exécution du procédé que comprend aussi l'invention.
La fig. 1 montre la disposition du premier fil de tour, par rapport au "fil droit", dans ladite forme d'exécution du tissu; La fig. 2 montre la disposition du deuxième fil de tour, par rapport au "fil droit"; La, fig. 3 montre le croisement des pre mier et deuxième fils de tour au-dessous du "fil droit", entre deux séries de quatre duites; La fig. 4 montre la, disposition du troi sième fil de tour par rapport au "fil droit"; La fig. 5 montre la disposition du qua trième fil de tour par rapport au "fil droit";
La fig. 6 montre le croisement des troi sième et quatrième fils de tour au-dessus du fil droit, entre deux séries de quatre duites; La fig. 7 montre, de façon récapitulative. le mode d'entrecroisement des quatre fils de tour par rapport aux duites et au "fil droit", les fils de tour no 3 et no 4 étant supposés écartés des fils de tour no 1 et no 2 pour ne pas embrouiller cette figure; Les fig. 8 à 13 se rapportent à une forme d'exécution du procédé que comprend l'inven tion; La fig. 8 représente, vue de côté sur un métier, la levée du premier fil de tour (selon la fig. 1);
La fig. 9 représente, vue de côté sur le métier, la levée du deuxième fil de tour (se lon la fig. 2); La fig. 10 représente, vue de côté sur le métier, la baissée du troisième fil de tour (se lon la fig. 4);
La fig. 11 représente, vue de côté sur le métier, la baissée du quatrième fil de tour (selon la fig. 5); ' La fig. 12 montre les déplacements en hauteur des lisses à mailles de levée et de baissée entraînant les premier et troisième fils de tour, comme représenté en fig. 8 et 10, ces déplacements constituant le premier mou vement de tissage; La fig. 13 montre les déplacements en hauteur des mailles de levée et de baissée des lisses à mailles de levée et de baissée en- traînant les deuxième et quatrième fils de tour, comme représenté en fig. 9 et<B>Il.</B>
Les mêmes lettres de référence désignent les mêmes organes dans toutes les figures, les grossissements ayant pour but. de mieux mettre en évidence l'invention.
G désigne un "fil droit" ou fil fixe qui peut être élastique ou non élastique. Si ce fil G est élastique, par exemple en caoutchouc, il sera tendu sur le métier pendant le tissage. Dans le tissu des fig. 1 à 7, on a supposé qu'il est élastique et recouvert d'un guipage toronné qui peut être constitué par des fils clé n'importe quelle matière textile.
<I>Dl,</I> D2-, D3, <I>D4</I> désignent quatre duites. Le rapport est ici de quatre coups, mais il pourrait tout aussi bien être de 2, 6, 8 ou un autre nombre de coups. Ces duites sont cons tituées par une trame en toute matière textile convenable dont la. grosseur peut varier selon les effets à obtenir. Deux lisières maintien nent les duites à leurs extrémités.
<I>Tl,</I> T2, <I>T3,</I> T4 désignent quatre fils de tour dont les trajets en zigzag par rapport au fil droit G sont mis en évidence par les fi-. 1, 2, 4 et 5. Ces fils de tour peuvent être constitués par n'importe quelle matière convenable; leur grosseur ainsi que leur ten sion ou "charge" sur le métier peuvent varier. Comme on le voit, chaque fil de tour passe soit au-dessus, soit au-dessous de chaque sé rie de quatre duites qu'il sangle en quelque sorte en s'appuyant sur le "fil droit" G. En effet, le même fil de tour qui passe au-dessus d'une série de quatre duites passe au-dessous du fil droit G (fig. 1 et 2).
Pareillement, le même fil de tour qui passe au-dessous d'une série de quatre duites passe au-dessus du "fil droit" G (fig. 4 et 5).
Chaque série de quatre duites se trouve donc resserrée entre les croisements inférieur et supérieur tels que X des quatre fils de tour. Ces croisements empêchent chaque sé iie de duites de toucher les séries de duites voisines, lorsque le tissu est dégagé du mé tier et abandonné à, lui-même. C'est ce qui donne naissance aux ajours A qui s'étendent à la hauteur des croisements X et sont déli- mités par les régions des "fils droits" G en trecroisées par les quatre fils de tour et par les baguettes transversales formées par les séries de duites<I>Dl,</I> D2, <I>D3,</I> D4.
L'enchevêtrement des quatre fils de tour <I>Tl,</I> T2, <I>T3,</I> T'1 par rapport au "fil droit" G et aux quatre duites est clairement mis en évidence par la fig. 7. Il va de soi que, dans la, pratique, les fils<I>Tl,</I> T', <I>T3,</I> T4 se superpo sent sensiblement. C'est pour plus de clarté que cette superposition n'apparaît pas dans cette figure.
Le travail que montrent les fig. 1, 2, 4 et 5 se fait en deux mouvements sur le mé tier, comme il sera décrit plus loin Chacun des quatre fils de tour peut être simplé ou multiple. Le travail demeure le même. Sa grosseur et sa tension ainsi que celle du fil G, s'il est en caoutchouc, influent sur la hauteur des ajours A. On peut les choi sir en conséquence.
Pour la fabrication du tissu décrit, il y a avantage à utiliser des lisses pur gaze en acier plat de type d'ailleurs connu. Ces lisses sont formées, comme on le sait, de deux branches délimitant des mailles qu'on peut appeler "mailles de levée" ou "mailles de baissée" suivant qu'elles sont traversées par les fils de tour de dessous qui doivent être levés ou les fils de tour de dessus qui doi vent être baissés. Une demi-maille ou "cu- lotte" coulisse dans ces deux genres de mailles. Le "fil droit" G, qui possède sa lisse propre, passe entre les deux mailles de levée ou de baissée, en dessus ou en dessous de cette "culotte".
Les fils de tour passent dans les mailles de levée et de baissée et dans le maillon de la "culotte". Tous ces fils sont en suite réunis entre les deux dents consécu tives d'un petit peigne.
On procède ensuite comme représenté schématiquement par les fig. 8 à 11: Le premier fil de tour Tl est levé à gau che du "fil droit" G maintenu dans le maillon e d'une lisse ordinaire (fig. 8). La maille de levée a, sollicitée par en haut, entraîne avec elle la demi-maille ou "culotte" c dans la- quelle est passé le fil de tour Ti. La maille a descend ensuite avec la planche (non repré sentée) à laquelle elle est figée et avec la "culotte" e rappelée par son ressort (non re présenté).
Ce ressort est assujetti, à son ex trémité inférieure, à la base du métier et, à son extrémité supérieure, à une coulisse mo bile verticalement à laquelle est fixée la "culotte" a.
Le deuxième fil de tour TZ est levé à droite du "fil droit" G (fig. 9). Une demi- maille ou "culoite" c' descend sous l'action de son ressort de rappel. Une maille de levée b', en s'élevant, entraîne le fil TZ à droite du fil fixe G.
Le troisième fil de tour T3 est baissé à gauche du "fil droit" G (fig. 10). Une demi- maille ou "culotte" c", sollicitée par une maille de baissée â', entraîne, en effet, le fil de tour T= à gauche et en dessous du "fil droit" G.
Le quatrième fil de tour T4 est baissé à droite du "fil droit" G (fig. 11). A cet effet, une "culotte" c"', rappelée en haut par son ressort (non représenté), est de nouveau en traînée par une maille de baissée b"' à droite et en dessous du "fil droit" G, en faisant baisser ainsi le fil T4.
Un dispositif figuré par d est prévu pour dégager les chaînes et les empêcher de s'emmêler.
Comme indiqué plus haut, le travail des quatre fils de tour se fait en deux mouve ments d'armure.
Ces deux mouvements sont mis en évi dence par les fig. 12 et- 1d.
<I>Premier</I> mouvement: Les mailles de levée a et b, sollicitées par en haut, entraînent leurs fils de tour de dessous respectifs à gauche et à droite du "fil droit" G, en même temps que les mailles de baissée b" et a"' descendent en entraînant avec elles leurs fils de tour de dessus respectifs à droite et à gauche du "fil droit" G, comme indiqué plus haut. Ce pre mier mouvement, qui comprend quatre coups dans l'exemple représenté, peut en comprendre plus ou moins. <I>Deuxième</I> mouvement: Les demi-mailles, ramenées à leur position de repos par les res sorts de rappel (non représentés), vont le ver ou baisser du côté opposé au premier mouvement.
Les mailles de levée b et d, en levant, entraînent leurs fils de tour de des sous respectifs à droite et à gauche du "fil droit" G, cependant que les mailles de baissée a" et b"', en baissant, entraînent leurs fils de tour de dessus respectifs à droite et à gauche et en dessous du "fil droit" G.
Chacun de ces deux mouvements se fait avec quatre passées de trame ou duites consé cutives mais, comme indiqué plus haut, ce nombre de duites, de même que la nature du fil de trame, sont variables selon les effets ou les résultats à obtenir.
En utilisant, pour la fabrication du tissu décrit, des lisses pour gaze en acier plat avec "culottes" à coulisse, on peut modifier la texture en faisant travailler certains des fils passant dans les "culottes" coulissantes selon une ou plusieurs armures différentes. En d'autres termes, les quatre fils de tour peuvent, après avoir réalisé, dans une cer taine longueur du tissu, une ou plusieurs par ties ajourées, s'entrecroiser de façon diffé rente avec le "fil droit" selon d'autres ar mures de principe analogue. De même, on peut tisser simultanément sur le même mé tier des bandes ajourées et des bandes non ajourées, de façon à munir le tissu de zones ou de côtes longitudinales exemptes d'ajours s'étendant entre les bandes ajourées et les jumelant de proche en proche.
Divers des sins peuvent être obtenus par ce moyen sans changer de métier.
On conçoit que pour l'obtention d'un tissu à ajours nets sur les deux faces et conser vant sa largeur et sa tenue lorsqu'on l'étend (si les fils G sont élastiques), l'intervention de quatre fils de tour est indispensable. Le même effet technique ne pourrait être ob tenu avec un ou deux ou trois fils de tour qui ne pourraient sangler comme il faut les séries de duites et définir convenablement les ajours. Les domaines d'utilisation du tissu ajouré représenté et décrit sont multiples.
Si on l'em ploie pour la confection d'articles venant en contact avec le corps humain ou avec des vêtements (bretelles, jarretelles, supports- chaussettes, culottes, ceintures de caleçons, etc.), un des avantages de ces ajours réguliers est de permettre une bonne ventilation, c'est- à-dire l'évacuation de la sueur, ce qui se tra duit notamment par davantage de bien-être pour la personne et par une plus grande lon gévité de l'article puisque les endroits où sont les "fils droits" en caoutchouc sont "venti- lés", ces fils gardant plus longtemps leurs qualités d'élasticité.