Dispositif d'impression, procédé pour sa fabrication et machine pour la mise en aeuvre de ce procédé. La présente invention comprend, d'une part, un dispositif d'impression tel que rou leau, plaque, chemin de transport, d'autre part, un procédé pour la fabrication de ce dispositif et enfin une machine pour la mise en aeuvre de ce procédé.
Il a déjà été fait usage, dans divers pro cédés d'impression, de rouleaux dans lesquels la surface active, assurant une fonction d'en crage, d'essuyage, ou toute autre, est consti tuée par un revêtement dont la composition est généralement à base de gélatine, et qui est produit par moulage sur un noyau ou cylindre de diamètre déterminé.
Ces rouleaux moulés présentent des in convénients dont les principaux sont résumés ci-après a) Leur centrage est généralement impar fait. Si l'on observe un de ces rouleaux dont l'axe est obligatoirement libre, en vue de la possibilité d'un déplacement vertical entre des fourches de support et de guidage, et qui travaille par son poids sur la surface à son contact, par exemple sur une forme à encrer, on remarque qu'il se produit, sur cette forme, des rebondissements ou des res sauts :du rouleau et qui sont d'autant plus sensibles que la vitesse de la machine est plus grande. A ces ressauts correspondent des zones irrégulièrement encrées, parfois même des traces de frottement.
Pour remé dier à ces inconvénients, plusieurs rouleaux encreurs sont donc indispensables à l'obten tion d'un encrage général et régulier de la forme, mais sans qu'il soit toutefois possible d'envisager un dosage mécanique et régulier du volume d'encre déposé par ces rouleaux sur la forme. Des inconvénients analogues se manifestent lorsque de tels rouleaux, obte nus par moulage, sont employés à des fonc tions autres que l'encrage.
b) Etant donné que le moulage ne peut s'effectuer qu'avec une couche d'une épais seur relativement importante, l'affinité de ces rouleaux, pour l'encre, diminue progressi vement et régulièrement, même lorsqu'ils sont placés dans un milieu hygrométrique cons tant. En effet, au contact de l'air, il se pro duit une déshydratation de la surface externe du rouleau, ce qui provoque la formation d'une pellicule extérieure plus résistante, polie au toucher, alors que la masse de la gélatine interne conserve son élasticité. Cette hétérogénéité est exactement contraire aux conditions reconnues comme favorables en matière d'encrage.
Si, pour remédier en partie à cet incon vénient, l'on introduit dans la gélatine des quantités plus considérables de glycérine et de glucose, c'est alors toute la masse qui devient molle et particulièrement sensible aux élévations de température.
c) En raison de leur masse, les rouleaux à noyau revêtus de gélatine par moulage, couramment employés; supportent mal les grandes vitesses; leur point critique, quant à la déformation déterminée par ces vitesses, est rapidement atteint, surtout lorsque la température ambiante dépasse la normale. A ce moment, les revêtements se déforment et parfois se séparent du noyau.
d) Ces rouleaux sont impropres à l'en crage des tailles d'eau-forte ou de burin et, en général, sont impropres à l'emploi dans tous les procédés de creux, lesdits rouleaux ne supportant aucune pression tangentielle sans déformation.
e) Le procédé de moulage pour la fabri cation de ces rouleaux d'impression ne per met d'ailleurs pas d'obtenir des revêtements d'une épaisseur suffisamment minime, néces saire pour certains travaux.
La présente invention vise à remédier à ces inconvénients.
Le dispositif que comprend l'invention est caractérisé en ce qu'il comporte un sup port rigide sur lequel est fixé un revêtement amovible mince, formé au moins en partie en matière plastique: Le procédé que comprend l'invention pour la fabrication de ce dispositif est caractérisé en ce que l'on dépose une certaine quantité de matière plastique sur un élément mobile, en ce que l'on comprime, au moyen d'un organe égalisateur, ladite matière entre cet élément mobile et une bande souple destinée à constituer la base du revêtement, en ce qu'on entraîne ladite bande par le déplace ment de l'organe mobile, en ce que l'on dé tache de l'élément mobile l'ensemble formé par la bande et la couche régulière de ma tière plastique y adhérant,
en ce que l'on coupe cet ensemble à la dimension voulue et en ce qu'on fixe le revêtement ainsi obtenu sur le support rigide.
La machine que comprend l'invention, pour la mise en oeuvre de ce procédé, est ca ractérisée en ce qu'elle comporte un marbre mobile coopérant avec un organe égalisateur à position réglable et sous l'arête duquel est entraînée une bande de matière souple desti née à constituer la base du revêtement, en roulée sous tension sur un tambour, le dé roulement de celui-ci étant provoqué par le déplacement du marbre lui-même, la matière plastique étant amenée sur le marbre de fa çon qu'elle soit comprimée, par l'organe éga lisateur, entre le marbre et la. bande, et forme une couche régulière adhérant à cette bande.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemple, une forme d'exécution de la ma chine que comprend l'invention illustrant, également .à titre d'exemple, une mise en aeuvre du procédé. Ce dessin représente, aussi à titre d'exemples, deux formes d'exécution du dispositif que comprend l'invention.
Fig. 1 est une vue schématique, partielle, en coupe verticale, de la machine; 'ii. 2 est une vue en bout de la première forme d'exécution du dispositif, qui présente la forme d'un rouleau; - Fig. 3 est une vue.en bout de la seconde forme d'exécution du dispositif, qui présente la forme d'un rouleau.
La machine représentée sur la fig. 1 comprend un élément mobile constitué par un marbre en acier A-B, de préférence rec tifié, poli et chromé sur son plan supérieur; ce marbre, à section transversale en<B>U,</B> peut glisser sur des rails ou chemins de guidage analogues O, lorsqu'il est entraîné par exem ple par une transmission à pignon et crémail lère ou autre (non représentée). Une lame C en acier trempé, ayant de préférence 0,5 mm d'épaisseur, est fixée, à faible distance au- dessus du marbre et parallèlement à celui-ci, dans un porte-lame D, pouvant pivoter au tour d'un axe D' et être immobilisé dans une position déterminée, à l'aide de tout organe de blocage approprié.
Cette lame C a la lar geur du marbre A-B et elle est rectifiée sur ses deux rives.
Sur chacun des bords latéraux du marbre est fixée une réglette E dont l'épaisseur sera avantageusement de 2 mm s'il s'agit de fa briquer des revêtements pour rouleaux ou autres organes d'encrage, et de 0,5 mm pour revêtements de rouleaux d'essuyage.
La matière plastique K, qui constitue le corps du revêtement, est déposée sur le mar bre et elle est maintenue latéralement par des joues G, de position réglable, montées en saillie sur ce dernier.
A l'extrémité postérieure B du marbre A-B est formé un récipient L qui reçoit, en fin de course, la matière non utilisée.
Un tissu-support H ou base du revêtement étant enroulé sur un tambour I, et sa tension étant assurée par un contrepoids M, son extré mité libre est amenée en A, à la partie anté rieure du marbre, et elle y est maintenue au moyen d'une pince N, la ,face à enduire du support H se présentant contre le marbre poli.
La lame C, par un déplacement angulaire d'amplitude convenable autour de l'axe D', est réglée et fixée dans la position voulue pour comprimer élastiquement le tissu H contre les réglettes E. La distance de la tran che de cette lame au marbre correspond à l'épaisseur du corps de revêtement que l'on désire obtenir, compte tenu de l'épaisseur du tissu-support.
L'opération consistant à enduire le tissu H s'effectue comme suit: Après avoir amené à la position voulue les joues G, on verse sur le marbre A-B une quantité suffisante d'une matière à con sistance pâteuse, amenée à la température de ramollissement convenable, cette matière se trouvant alors engagée par sa masse entre le marbre et le tissu. On fait ensuite avan cer le marbre à. une vitesse, de préférence uniforme, par exemple<B>100</B> mm à la seconde.
Dans ces conditions, la matière, qui se trouve comprimée par la lame C entre le marbre A-B et le tissu<I>H,</I> s'étend en couche régulière sur toute la largeur de celui-ci. L'extrémité antérieure du marbre vient, en fin de course, s'arrêter contre un butoir a, tandis que la matière non employée se répand finalement dans le récipient L. .
On laisse refroidir le tissu ayant ainsi reçu sa première couche. Pour renouveler cette opération et pour déposer, si besoin est, une couche additionnelle destinée à parfaire l'épaisseur diminuée par un retrait dû au re froidissement, il suffit de relever convenable ment la lame C, dans une position parallèle au marbre, et de ramener celui-ci vers l'ar rière jusqu'à la butée b. La couche de ma tière, qui vient d'être déposée, adhère au tissu et se détache -du marbre poli. Pour effectuer le dépôt dé la seconde couche, on répète la première opération dans les mêmes conditions.
Après refroidissement, le tissu enduit est coupé en<I>B,</I> et détaché en<I>N.</I> La surface en duite, finalement obtenue est brillante, polie, exempte de toute soufflure ou trace de bulles d'air.
Pour la fabrication des enduits essayeurs, le tissu aura reçu, préalablement à l'appli cation de l'enduit, une couche imperméabi lisante par les moyens usuels; l'application de l'enduit se fait, bien entendu, sur la sur face non imperméabilisée du tissu.
Les en duits essayeurs peuvent être finalement sou mis à divers traitements, par exemple à ceux qui sont décrits dans le brevet français no G54934 du 29 mai 1928, pour procédé.d'en- crage", et dans le brevet français no 670376 du 27 février<B>1929,</B> pour "procédé de tirage mécanique des eaux-fortes, pointes sèches, héliogravures, etc., en noir et en couleurs".
La forme d'exécution du dispositif d'im pression représentée en fig. 2 est constituée par un rouleau encreur qui comporte un sup port fait d'un cylindre P, en métal, ayant un diamètre déterminé, et recouvert d'une couche d'ébonite Q de 5 mm d'épaisseur. L'ensemble est tourné au diamètre déterminé, compte tenu de l'épaisseur d'un revêtement R, lequel est collé à froid, à joint vif Y, sur l'ébonite Q. Le rouleau encreur ainsi constitué a un diamètre rigoureusement constant, condition nécessaire pour l'exécution correcte de la fonc tion d'encrage demandée à ce rouleau.
D'au tre part, outre sa propriété d'affinité constante pour l'encre et son élasticité définie et inva riable, l'enduit formant le corps du revête ment peut être aisément découpé, avec une grande précision, lorsqu'il convient de n'en crer que des plages déterminées du rouleau, ce découpage étant d'ailleurs facilité par la faible épaisseur du revêtement.
La forme d'exécution du dispositif d'im pression représentée en fig. 3 est constituée par un rouleau essuyeur comportant un sup port fait d'un cylindre en métal Pi, recouvert d'une couche d'ébonite Q<B>'</B> de 5 mm d'épais seur, puis d'un premier revêtement en caout chouc J', de même épaisseur. Un revêtement d'enduit R' est fixé par encollage à froid, mais à joint recouvert T, afin de protéger le caoutchouc contre un contact éventuel du sol vant. Bien entendu, les données numériques ci-dessus n'ont qu'une valeur indicative et pourront varier selon les circonstances de fa brication ou la destination particulière des rouleaux.
On préconise, de préférence, pour la consti tution du revêtement amovible, c'est-à-dire de la matière plastique Ii' (fig. 1), une compo sition particulièrement propre à servir pour des revêtements de rouleaux d'encrage et d'essuyage.
Voici un exemple de composition de cette matière plastique:
EMI0004.0016
Gélatine <SEP> 70 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids
<tb> Blanc <SEP> de <SEP> Meudon <SEP> 50 <SEP> "
<tb> Cire <SEP> pure <SEP> 12 <SEP> "
<tb> Glycérine <SEP> 70 <SEP> <B>71 <SEP> Il</B> <SEP> "
<tb> Eau <SEP> distillée <SEP> en <SEP> quantité <SEP> suffisante La préparation s'effectue comme suit: La gélatine, placée dans un premier réci pient, perforé, est trempée pendant trois mi nutes dans un bac contenant de l'eau distillée ou, à défaut d'eau distillée, de l'eau douce maintenue à une température de 15 C en viron.
La gélatine est ensuite enlevée et égouttée pendant une heure. Elle est placée dans un récipient, au bain-marie, à la température de 55 C qui ne devra jamais être dépassée.
Le blanc de Meudon a été broyé finement, avec une partie de la glycérine, dans la pro portion de 25 parties de blanc pour 10 de gly cérine. Au bain-marie, le mélange est amené à la température de 55 C; on ajoute alors la moitié de la glycérine disponible.
Le reste de la glycérine est placé dans un troisième récipient, avec la cire préalablement râpée.
Lorsque la gélatine forme une pâte homo gène, on s'assure que la matière contenue dans les deux autres récipients a atteint la température de 55 C; puis on verse le con tenu du deuxième récipient dans la gélatine, en remuant continuellement, et enfin l'on y ajoute le contenu du troisième récipient.
Lorsque la masse est parfaitement mélan gée, on la passe à travers un linge fin dans un récipient chauffé.
On la verse ensuite dans des moules de forme quelconque, légèrement huilés, puis on laisse refroidir et on démoule. Au moment de la fabrication des revêtements, la matière est coupée par exemple par petits cubes placés dans un récipient au bain-marie sur nu feu très doux. Son état pâteux devra être main tenu à une température de 55 C.
On remarquera que les revêtements plasti ques obtenus comme décrit en référence à la fig. 1 offrent l'avantage d'être constitués par une couche, d'épaisseur rigoureusement cons tante, faite d'une matière plastique appropriée éventuellement déposée sur un support en tissu ou en toute autre matière sur laquelle la couche peut adhérer solidement;
lesdits re vêtements plastiques amovibles, en une seule matière ou composites, .peuvent ainsi être pré- parés et stockés ou livrés sous forme de bandes découpées à la demande, lesquelles, pour l'ob tention d'un rouleau, sont finalement enrou lées et fiées sur la périphérie d'un cylindre dont le développement correspond à la lon gueur de la bande.
De plus, pour constituer un rouleau en creur, le revêtement séparément préparé aura une épaisseur constante, qui pourra être con venablement réduite, à deux millimètres envi ron par exemple. Pourvus d'un semblable re vêtement mince, amovible, les rouleaux peu vent être utilisés dans tous les modes d'im pression. Pour l'essuyage, le revêtement pourra même, de préférence, être réduit à une épaisseur constante de 0,5 mm, enduite sur un support préalablement imperméabilisé sur sa face externe, ce support étant fait en tissu ou en toute autre matière souple, assurant l'adhérence de la mince couche active.
Dans l'exemple de fig.1, ces épaisseurs s'obtiennent en choisissant convenablement les réglettes E et en réglant la position de la. lame C.
Bien que l'on préconise de préférence, pour la constitution du revêtement, les com positions particulières qui sont indiquées ci- dessus, il y a lieu de noter que tout revê tement de plasticité appropriée pourra être employé. Le revêtement amovible pourra par exemple être constitué par un manchon ou une bande intégralement en caoutchouc de plasti- cité décroissant vers l'intérieur ou bien par un manchon ou une bande en caoutchouc, appli quée sur un support en toile, ou dans lequel un semblable support est incorporé.
On remarquera enfin que le dispositif d'impression, dont deux formes d'exécution sont représentées sur les fig. 2 et 3, peut être de la forme de rouleaux, de plaques ou de chemins transporteurs, d'épaisseur convena- blement réduite, constitués au moyen d'un support rigide sur lequel est fixé un revête ment amovible mince, établi en une matière plastique de plasticité de préférence décrois sant vers le support,
ledit revêtement pouvant être en une seule pièce ou comporter un élé ment extérieur constituant le revêtement pro prement dit et un élément intérieur de moin- dre plasticité. L'interposition éventuelle dans le corps du revêtement ou entre le revêtement et le support où on l'applique, d'une couche de matière de moindre plasticité (tissu, toile ou autre), assure à l'ensemble du dispositif d'impression une certaine élasticité qui permet de supprimer la mobilité de l'axe dans le sens vertical et de monter cet axe, par exemple, dans des paliers à billes ou autres appropriés.