Dentier et procédé nonr le fabrinuer. La présente invention comprend un den tier et un procédé pour le fabriquer. Le terme dentier signifie ici non seulement un :lentier complet remplaçant les dents -des mâ choires supérieure et inférieure, mais aussi un dentier partiel destiné à remplacer tout ou partie des dents de l'une de ces mâchoires.
On a utilisé jusqu'à présent de- nombreu ses matières ou mélanges de matières pour la fabrication des dentiers, notamment de la partie de ces derniers supportant les dents artificielles, mais toutes ces matières ont pré senté divers inconvénients. L'or et en géné ral les métaux et les alliages ne donnent pas satisfaction, parce que leur moulage nécessite une température élevée, le moulage final ne peut donc pas être exécuté facilement; les métaux utilisables sont en outre très chers.
De plus, l'utilisation de l'or présente parfois l'inconvénient de donner un goût métallique aux aliments, d'avoir un poids spécifique élevé et une trop grande conductibilité ther- inique. Les dentiers métalliques sont en ou tre, difficiles à réparer ou à modifier et la partie du dentier correspondant à la gencive, doit être recouverte avec des matières imi tant cette dernière, telles que du caoutchouc par exemple.
Une des matières la plus généralement utilisée pour la fabrication des dentiers est le caoutchouc durci, mais ce dernier laisse à désirer étant donné qu'il est impossible de l'assortir à la couleur des gencives humaines par suite de son manque de translucidité; de plus, les réparations et les modifications ne peuvent pas être effectuées sans retravailler une certaine étendue de la partie originale du dentier. Le caoutchouc absorbe l'eau et n'est pas une matière hygiénique. Un dentier en caoutchouc doit être confectionné avec deux produits différents, un pour le support et l'autre pour la couche extérieure de recouvre ment; la couleur rose de cette couche est ob tenue au moyen de vermillon, qui est un com- posé du mercure.
Sous l'action des acides se trouvant dans la bouche, le vermillon se dé compose et le mercure attaque les tissus de la bouche. Le manque de conductibilité ther mique produit aussi l'irritation des tissus de la bouche.
On a également utilisé des résines phé- nolaldéhydes, mais il est difficile de traiter ces résines uniformément et une longue durée de traitement est nécessaire; leur teinte n'est pas inaltérable, elle se modifie spécialement lorsqu'on pratique un deuxième traitement lors d'une réparation; leur résistance à la casse est relativement faible. Les résines phénolaldéhydes doivent être traitées pendant longtemps dans l'alcool ou la glycérine sous pression.
Les matières telles que la bakélite, ne sont pas plastiques à chaud, dans leur forme finale, et doivent, par conséquent, être livrées pour la fabrication des dentiers à l'état partiellement traité; cette matière par tiellement traitée continue à se modifier au repos avant son utilisation et par suite, elle ne peut pas être conservée pendant suffisam ment longtemps. La matière constituant le dentier continue à se modifier dans la bou che, ce qui produit un changement de couleur et la rend plus cassante. De telles matières sont difficiles à travailler et à mouler et leur fabrication nécessite une technique très spé ciale. Des dentiers faits avec ces matières ne peuvent pas être réparés ou modifiés.
Divers composés de pyroxyline ont aussi été proposés, tels que le celluloïd, mais ils ne sont pas hygiéniques, se déforment et lais sent à désirer en ce qui concerne le goût et l'odeur. Le celluloïd est attaqué par l'alcool, le vinaigre, etc. et il absorbe l'eau. Il est difficile à mouler convenablement sans utili ser une température élevée produisant sa dé- composition, il se décolore au moulage et il se décolore également par absorption d'hu midité.
Le dentier selon la présente invention est caractérisé en ce que le support des dents est formé, au moins en majeure partie, à l'aide d'un produit dur de polymérisation du styrol. Ce dentier peut être réparé ou modifié facilement, sans en détériorer la partie origi nale; il est hygiénique, aseptique, insensible à la chaleur, au froid, à l'humidité et à la sécheresse; il est inerte vis-à-vis des alcalis et des acides se trouvant dans la bouche hu maine; il n'est pas fragile.
En outre comme le produit de polyméri sation utilisé peut être fabriqué dans une, forme transparente comme de l'eau, toute teinte désirée peut être donnée .à ce produit par adjonction de colorants, de telle sorte qu'il est possible d'imiter très exactement la couleur naturelle des gencives humaines.
On sait, depuis longtemps, que le styrol (C'H' . CH : CHZ), peut être polymérisé en un polymère résineux, mais ce polymère est en général relativement cassant, est plus ou moins coloré et a une faible valeur pratique. Toutefois, on a découvert récemment que, par certains procédés de polymérisation, on peut obtenir un polymère de styrol pur qui est transparent, de couleur analogue à celle de l'eau, et est relativement résistant et dur.
Cette matière peut être facilement moulée à chaud et sous pression; elle peut être mélan gée avec des matières de charge et colorantes appropriées et, étant donné sa couleur analo gue à celle de l'eau, il est possible d'assortir exactement différentes charges de matière co lorée, en utilisant les mêmes quantités de co lorant désiré.
On a trouvé que cette matière convient parfaitement bien pour la fabrication des dentiers complets ou partiels. Dans la con fection de tels dentiers, les opérations néces saires sont simples et, d'une façon générale, analogues à celles utilisées jusqu'ici dans le même but.
Par exemple, on prend une empreinte de la façon habituelle et on monte ensuite des dents en porcelaine sur un support en cire, dans laquelle sont enfoncées les racines des dents. Le dentier avec support en cire est placé dans un moule en plâtre de Paris en deux parties, la ligne de séparation entre les deux parties étant telle que les corps des dents se trouvent dans une des parties et que les racines -des dents ainsi que le support en cire, se trouvent dans l'autre partie. La ligne de séparation entre les parties peut être con servée pendant le moulage en utilisant du savon ou une autre matière appropriée. Les parties du moule en plâtre de Paris sont dou blées de métal, pour supporter la pression pendant le moulage du styrol.
On fait alors fondre la cire, on ouvre les deux parties du moule et on remplit la cavité occupée en pre mier .lieu par la cire, avec du styrol polymé risé, en poudre, ou bien on garnit cette partie avec des flans en styrol polymérisé, la quan tité de styrol employée étant non seulement suffisante pour remplir complètement la ca vité, mais en excès pour déborder légèrement du moule. Les deux parties du moule sont alors à nouveau assemblées et le dentier est moulé sous une pression convenable de 181 à 364 kg par exemple et à une température de 150 à 171 . Le moule est alors refroidi lentement, puis ensuite refroidi complètement dans l'eau froide. Lorsqu'il est froid, le plâ tre est enlevé; le dentier est poli et fini comme un dentier en caoutchouc durci.
Bien que le styrol puisse être utilisé sans adjonction de pigment ou d'autres matières colorantes, il est préférable de le mélanger avec ces matières, car on apporte ainsi une nouvelle amélioration au dentier. Si l'on uti lise le styrol seul, il faut avoir soin d'empê cher les rayures (bigarrures) autour des dents. Cet inconvénient peut être -dû à la présence de restes de solvant provenant de la prépara tion du styrol et aussi à la différence de di latation thermique du styrol polymérisé et des dents en porcelaine.
On a trouvé que lorsqu'on ajoute une petite quantité ne dé passant pas 15 % de matière siliceuse, telle que "l'asbestine" ou "l'agalite", au styrol polymérisé, l'inconvénient ci-dessus peut être entièrement supprimé, que le solvant utilisé pour la préparation du styrol, comme on le verra ci-dessous, peut être enlevé plus com plètement; en même temps, la translucidité de la matière n'est pas affectée et son poids spécifique n'est pas augmenté d'une façon im portante. L'"asbestine" est un silicate de magnésium hydraté.
Au lieu "d'abestine". on peut utiliser une terre diatomique, dont le produit commercial connu sous le nom de "célite" est un exemple. Cette terre est com posée en grande partie de silice. On peut aussi utiliser à la place de l'"asbestine" du talc ordinaire. Il est également préférable d'ajouter une petite quantité de pigment. blanc en vue de s'opposer à tout effet de dur cissement de l'asbestine" ou "célite" et aussi dans le but d'obtenir la teinte rose désirée en combinaison avec le pigment rouge.
Comme pigment blanc, on ,peut utiliser le lithopone, l'oxyde de titane, le sulfure de zinc, l'oxyde de zinc ou tout autre pigment possédant les caractéristiques désirées. Pour la teinte rouge, il est préférable d'utiliser du séléniure de cadmium qui est un pigment rouge, et en faisant varier les proportions relatives de ce pigment et du pigment blanc, on peut obtenir toutes teintes désirables. Le pigment blanc peut être utilisé en quantités d'environ 0,5 à 2 %.
Les gencives humaines et les muqueuses de la bouche n'ont pas une teinte uniforme, mais elles ont des couleurs différentes; si l'on désire obtenir cet effet, on peut préparer deux composés dont les matières constitutives et les proportions peuvent être les mêmes sauf en ce qui concerne la couleur rouge. Dans l'un des composés, on peut utiliser suf fisamment de couleur pour produire une teinte foncée, tandis que dans l'autre, la quantité de couleur est suffisamment faible pour produire une teinte rose clair. On mé lange alors, avant le moulage, les deux com posés sous forme de poudre, en proportions voulues pour obtenir la teinte désirée.
Comme on le comprend, en faisant varier la quantité de couleur dans les deux composés, on peut obtenir de nombreuses variantes d'aspect.
Voici, à titre d'exemple, des formules de composition pouvant être utilisées pour la mise en pratique de l'invention:
EMI0004.0001
I. <SEP> 100 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> de <SEP> styrol <SEP> polymérisé <SEP> dur <SEP> ou <SEP> alphamétasty rol <SEP> dur,
<tb> 8 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> d'asbestine,
<tb> 1.,2 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> de <SEP> lithopone,
<tb> 0,084 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> de <SEP> rouge <SEP> de <SEP> cadmium <SEP> (séléniure <SEP> de <SEP> cadmium).
<tb> II.
<SEP> 100 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> d'alphamétastyrol <SEP> polymérisé <SEP> dur,
<tb> 8 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> d'asbestine,
<tb> 1,2 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> de <SEP> lithopone, <SEP> 0,021 <SEP> parties <SEP> en <SEP> poids <SEP> de <SEP> rouge <SEP> de <SEP> cadmium. Le procédé préféré de préparation de ces compositions, consiste à utiliser du styrol polymérisé- sous forme de solution dans un solvant organique, tel que le benzol " éthylé, puis, après avoir ajouté les ingrédients de mélange désirés, à éliminer le solvant et en suite à pulvériser la matière.
La concentra tion de cette solution en styrol polymérisé peut être d'environ 30 à<B>60%</B> et on a trouvé qu'une concentration d'environ 45 % convenait parfaitement. La poudre peut être moulée en feuilles et les feuilles découpées en flans de dimensions désirées, ou bien des flans peu vent être directement moulés à partir de la poudre. Pour mouler les feuilles ou plaques, on peut utiliser des températures comprises entre 120 et<B>160</B> et des pressions de 55 à 75 kg. Lors du moulage des dentiers, la pres sion ne doit pas être trop élevée pour dété riorer les moules.
Si l'on désire obtenir une matière colorée uniforme, la formule I peut être utilisée en faisant varier à volonté la quantité de pig ment rouge. Si l'on désire un composé de différentes couleurs; une proportion de deux parties de la composition selon la formule I pour une partie de celle selon la formule II convient parfaitement, dans des conditions normales; ces proportions peuvent évidern- ment varier à volonté. Une apparence mar brée peut également être accentuée en ren dant l'une des poudres constitutives (de pré férence celle qui est la moins colorée) plutôt opaque que translucide.
Du fait que le styrol polymérisé est une matière plastique à chaud, aucun traitement ou vulcanisation n'est nécessaire dans le pro cédé de moulage; ce dernier peut donc être réalisé simplement, facilement et dans un temps minimum. Le dentier obtenu avec du styrol reproduit avec une grande fidélité les contours du moule. Il a un poids spécifique moindre que les dentiers connus à l'heure actuelle; il est aseptique, absolument non- absorbant; inattaquable par les acides ou les alcalis de la bouche ainsi que par tous pro duits chimiques se trouvant dans la bouche, tels que les produits utilisés dans les pâtes dentifrices, les désinfectants, etc.
I1 est ino dore, insipide, indéformable, et possède une conductibilité thermique adhéquate. Etant donnée la transparence du styrol polymérisé, pur, la couleur naturelle plus ou moins trans lucide des gencives humaines ou des autres parties de la bouche, peut être facilement imitée; la couleur ne passe pas et n'est pas affectée par la chaleur à laquelle on doit sou mettre le dentier lors de réparations.
Dans le cas du rétrécissement des gencives ou lors de réparations, le dentier peut être modifié par simple remoulage et étant donné que la matière n'est pas affectée par la chaleur né cessaire à ce remoulage, la matière ajoutée peut être assortie à la partie primitive du dentier sans qu'aucune trace n'apparaisse lorsque la réparation est terminée.
La ma tière est non seulement inattaquée par aucune des conditions auxquelles elle est soumise lorsqu'on l'utilise dans la bouche, mais la matière première peut être conservée indéfini ment, avant de s'en servir pour confectionner des dentiers, sans avoir à craindre que ses propriétés soient détruites ou modifiées. Cettw matière n'est pas inflammable comme le cel luloïd. Par suite de la facilité de moulage et de travail de ce dentier, la technique est plus simple et plus- facile que celle nécessaire à la confection de tout autre dentier. Comme la matière durcit immédiatement en refroidis sant, le temps de moulage,du dentier est très court et l'équipement servant au moulage est considérablement réduit.