<Desc/Clms Page number 1>
Perfectionnements apportés à la photographie en relief.
La présente invention est relative à la production de photographies donnant l'apparence du relief. Les photographies aux- quelles se rapporte l'invention sont du type dans lequel l'image finale est composée d'un grand nombre de bandes verticales étroites, vues à travers un écran cannelé verticalement pour former des éléments lenticulaires cylindriques dans le plan focal desquels sont placées les bandes-image, de façon que les deux yeux de l'observateur voient des parties différentes de chaque bande.
L'invention réalise un procédé simplifié d'établissement de telles photographies, écartant beaucoup des difficultés et des restrictions inhérentes aux procédés et aux appareils actuellement utilisés 1 pour la même application.
<Desc/Clms Page number 2>
Conformément à l'invention, les photographies du genre indiqué sont obtenues à partir d'une pluralité de clichés négatifs @ du type habituel, obtenus en photographiant le sujet depuis un nombre correspondant de points de vue échelonnés horizontalement.
Chacun de ces négatifs est tiré sur un positif commun, par projec- tion à travers un écran du genre ci-dessus mentionné. Durant l'exposition, le positif et l'écran sont mis en rotation autour d'un axe parallèle aux cannelures de l'écran, de sorte que la ligne-image produite derrière chaque élément lenticulaire de l'écran par un négatif donné balaye l'émulsion positive, et qu'on impressionne ainsi une étroite bande de cette émulsion. Les bandes d'émulsion impressionnées au moyen des différents négatifs sont juxtaposées et occupent ensemble toute la largeur de la bande d'émulsion qui est située derrière chaque élément lenticulaire.
Jusqu'à présent, on avait généralement supposé que, pour obtenir une photographie en relief du genre indiqué, d'une qualité satisfaisante, il était nécessaire de prendre les photo- graphies originales du sujet soit à partir d'un point de vue changeant continuellement, soit tout au moins à partir d'un grand nombre de points de vue séparés, 24 négatifs séparés étant utilisés, dans un certain procédé commercial. La Déposante a trouvé, cependant, qu'en utilisant son procédé il était possible d'obtenir des photographies en relief de qualité satisfaisante, àpartir d'un nombre de négatifs notablement plus réduit.
Le nombre de négatifs effectivement employés constitue en quelque sorte un compromis, un nombre trop faible conduisant à un affaiblissement marqué de la qualité du produit final, et un nombre trop grand exigeant un appareillage ou une méthode excessivement compliqués pour produire les négatifs, ainsi qu'une méthode de tirage excessivement longue et compliquée. En général, la Déposante préfère utiliser de six à huit négatifs, mais on peut aller jusqu'à douze sans perdre trop de simplicité, ou réduire ce nombre jusqu'à quatre (en particulier
<Desc/Clms Page number 3>
dans la photographie animée) sans trop perdre en qualité.
Le procédé suivant lequel l'invention est mise en pratique apparaîtra clairement de la description qui va suivre, portant sur un cas particulier dans lequel six négatifs sont employés et dans lequel on utilise un type d'écran déjà existant. On comprendra toutefois que l'invention n'est pas limitée aux détails particuliers de cet exemple. La description est accompagnée des dessins annexés, tracés très schématiquement, et sans consi- dération d'échelle.
En général, les six négatifs peuvent être simultanément impressionnés dans une chambre photographique analogue aux appareils stéréoscopiques normaux, mais comportant six objectifs au lieu de deux. Toutefois, lorsqu'on photographie des sujets plus éloignés, la séparation entre les centres des objectifs juxtaposés peut avantageusement être rendue plus grande que la distance normale, égale à 65 mm environ, alors que pour photogra- phier des objets rapprochés, cette distance peut être prévue plus faible que la normale. Ainsi, pour la photographie de paysages, les objectifs peuvent être écartés de 100 mm environ, et pour les portraits l'entre-axe des objectifs pourra être ramené à 40 mm environ.
Dans le cas de la photographie aérienne, il pourra être nécessaire d'adopter des intervalles beaucoup plus grands, pouvant atteindre plusieurs centaines de mètres, entre les différents points de vue depuis lesquels sont prises les photographies suc- cessives. Dans ce cas, l'appareil photographique utilisé ne compor- tera qu'un objectif unique, cet appareil étant braqué de telle façon, lorsque l'avion se déplace depuis un point de vue jusqu'au suivant, que la même portion de terrain soit toujours photographiée sur chacun des six négatifs.
Inversement, pour la production de photographies en relief de petits objets fortement agrandis (comme par exemple des insectes, des mouvements d'horlogerie, etc...) la séparation entre les différents points
<Desc/Clms Page number 4>
de vue pourra être sensiblement réduite, de façon à n'être égale que seulement à 3 mm par exemple. Dans ce cas également, les négatifs pourront être impressionnés successivement dans le même appareil, qui sera déplacé par rapport au sujet entre les exposi- tions successives. Une technique analogue peut être également adoptée pour la radiographie en relief, ainsi que dans les autres cas où il sera soit inutile, soit indésirable de procéder à l'enregistrement simultané de tous les négatifs.
Une fraction de l'écran utilisé pour le tirage du positif, à partir des six négatifs, obtenus d'une façon ou d'une autre, est représentée dans la figure 1 du dessin annexé. Dans le cas particulier décrit ici, cet écran consiste en une plaque 3 à faces parallèles, en verre ou en une autre matière transparente appro- priée, sur la face avant de laquelle est fixée une feuille 4 en acétate de cellulose dont la face libre est cannelée pour former les éléments lenticulaires cylindriques verticaux. Ces éléments lenticulaires ont une largeur de 0,4 mm et une longueur focale de 2,1 mm. Le positif 5 est appliqué contre la face postérieure de la plaque 3, dont l'épaisseur est telle que l'émulsion photo- sensible portée par la face avant du positif 5 se trouve dans le plan focal des éléments lenticulaires, dont l'ouverture est approximativement de 16 .
Pour le tirage, le positif et l'écran appliqué sur celui-ci est orienté suivant un angle de 8 par rapport au premier de la série des six négatifs, et l'image de ce négatif est projetée sur le positif. Les éléments lenticulaires de l'écran divisent l'image en un nombre correspondant de bandes, dont chacune est concentrée sur le positif, de manière à former dans celui-ci une ligne-image, comme indiqué par les rayons représentés en traits pleins sur la figure 1.
Durant l'exposition, le positif et l'écran sont mis en rotation, dans le sens suivant lequel l'angle formé entre le 'positif et le négatif diminue, autour d'un axe parallèle aux
<Desc/Clms Page number 5>
cannelures de l'écran, suivant un angle égal à 1/6ème de l'angle d'ouverture des éléments lenticulaires, c'est-à-dire approximati- vement de 2 40', de sorte que les lignes-image sont déplacées sur le positif jusqu'à prendre les positions indiquées par les rayons représentés en traits interrompus, sur la figure 1. On comprendra que, durant cette première opération de tirage,1/6ème seulement de la largeur de la bande d'émulsion qui se trouve derrière chaque élément lenticulaire se trouvera exposé par le négatif correspondant.
Le premier négatif est ensuite remplacé par le second, et l'opération de tirage est répétée pendant que le positif et l'écran sont à nouveau tournés d'un angle de 2 40', ce qui permet d'impressionner au moyen du second négatif une seconde bande d'émulsion derrière chaque élément lenticulaire.
L'opération est répétée avec les quatre autres négatifs, si bien que finalement la totalité de la surface de la bande d'émulsion qui se trouve derrière chaque élément lenticulaire de l'écran est exposée suivant six bandes juxtaposées qui correspondent respectivement aux six négatifs.
Le dispositif utilisé pour la mise en oeuvre du procédé de tirage que l'on vient de décrire est schématiquement représen- té dans la figure 2 du dessin annexé. Le positif 5 et l'écran 3-4 appliqué sur celui-ci est supporté par une table tournante 6, qui peut être entraînée par l'intermédiaire d'un renvoi d'engrenages approprié et d'un embrayage 7, au moyen d'un moteur électrique 8.
L'embrayage est commandé par un solénoïde 9, dont l'excitation provoque la libération de l'embrayage. Le projecteur 10 comprend, de la manière habituelle, une lampe électrique 11 et un objectif 12.
Un obturateur 13 est commandé par un autre solenoïde 14, dont l'excitation provoque la fermeture de l'obturateur. La bande 15 qui porte les six négatifs est introduite dans le projecteur de manière à permettre la projection de l'un de ces négatifs, et l'in- terrupteur 18 qui commande les circuits d'alimentation des solénoïdes
<Desc/Clms Page number 6>
est fermé de manière à libérer l'embrayage 7, et à fermer l'obturateur 13. Les interrupteurs 16 et 17 qui commandent les circuits d'alimentation de la lampe et du moteur sont fermés.
Pour effectuer une exposition, l'interrupteur 18 est ouvert, si bien que l'obturateur 13 s'ouvre, et que la table tournante 6 est accouplée au moteur 8. Lorsque le positif avec son écran a tourné de l'angle voulu, l'interrupteur 18 est à nouveau fermé, grâce à quoi l'obturateur 13 se ferme, en même temps que la table 6 cesse de tourner. La fermeture de l'interrupteur 18 en vue de faire cesser l'exposition peut convenablement être effec- tuée automatiquement, grâce à des moyens actionnés par la rota- tion de la table elle-même. La bande négative 15 est alors déplacée pour amener le négatif suivant en position de projection, et l'exposition de ce négatif est effectuée de laéême manière.
En vue de faciliter la coïncidence exacte, sur le positif , des images projetées à partir des différents négatifs, il est judicieux de munir le projecteur d'une lentille ou dispositif analogue, verticalement mobile entre certaines limites. Lorsque cet- te lentille se trouve à sa position basse ou position normale, l'appareil se trouve réglé de façon que l'image du premier négatif tombe dans la position à laquelle se trouve le positif. La len- tille frontale est alors soulevée jusqu'à sa position haute, de sorte que l'image est reportée sur un écran situé dans le même plan que le positif, puis l'on marque sur cet écran la position d'un ou plusieurs points particuliers de l'image. La lentille antérieure du projecteur est alors reconduite à sa position basse, et l'on procède à la projection du premier négatif.
Lorsque le second négatif est en position approximativement correcte, la lentille frontale du projecteur est soulevée, et l'appareil de projection est réglé de façon que les images des points de réfé- rence choisis coïncident avec les marques faites sur l'écran.
La lentille est ensuite reconduite à sa position basse, et le étirage est effectué. Chacun des négatifs suivants est, bien entendu,
<Desc/Clms Page number 7>
réglé de cette manière, avant de procéder à la projection.
Le positif impressionné de la manière ci-dessus indiquée est traité de la façon habituelle, et appliqué contre la face postérieure d'un écran analogue à celui au travers duquel le tirage a été effectué. L'un des yeux de l'observateur voit, à travers chaque élément lenticulaire du réseau, une ligne-image qui a été impressionnée à partir d'un négatif, alors que son autre oeil voit une ligne-image qui a été impressionnée à partir d'un Vautre négatif, grâce à quoi l'effet stéréoscopique est obtenu.