Procédé de commande de l'activâtion d'un actionneur électromécanique.
L'invention concerne un procédé défini selon le préambule de la revendication 1. L'invention concerne encore une installation, un émetteur d'ordres et un récepteur d'ordres permettant la mise en œuvre d'un tel procédé.
Des actionneurs tels que des moteurs asynchrones monophasés, ou encore des moteurs à courant continu avec redresseurs ou convertisseurs AC/DC, à deux sens de rotation sont couramment utilisés pour des applications de confort et/ou de sécurité des bâtiments, telles que l'entraînement de stores, de volets de ventilation ou de fermetures.
Comme représenté en figure 1, deux actionneurs Al et A2, de type asynchrone ou « moteur à induction », branchés en parallèle, sont munis de deux fils de phase PI et P2 et d'un fil neutre LN. Dans chaque actionneur, un condensateur Cl, C2 de déphasage est branché entre Pi et P2, tandis que les deux enroulements EDI, EG1 et ED2 et EG2 des actionneurs sont branchés respectivement entre PI et LN et entre P2 et LN.
On obtient un mouvement dans un premier sens en alimentant les actionneurs entre Pi et LN et dans le deuxième sens en les alimentant entre P2 et LN. Des contacts de fin de course FCBl, FCH1, FCB2 et FCH2
internes aux actionneurs permettent de couper l'alimentation de l'une ou l'autre phase quand le moteur atteint une position de fin de course.
Pour l'électricien effectuant une telle installation, il est nécessaire de réaliser un câblage avec trois conducteurs entre le point de commande et les actionneurs . Ce câblage comporte des restrictions sévères qui ne sont pas habituelles dans le domaine de l'électricité du bâtiment. Il nécessite : - d'utiliser des interrupteurs ou des poussoirs à exclusion mécanique (1' actionnement d'un interrupteur interdisant l' actionnement des autres interrupteurs) , - de ne pas brancher d'interrupteurs en parallèle, - de ne pas brancher d' actionneurs en parallèle.
Les deux premières de ces restrictions sont liées au risque de court-circuit franc du condensateur par le ou les interrupteurs au moment de la fermeture, celui- ci pouvant se produire à un moment où la tension aux bornes du condensateur Cl ou C2 est maximum.
Le non-respect de la troisième restriction ne présente pas de risque de détérioration, mais donne naissance à un comportement surprenant des actionneurs alimentés en parallèle. En supposant que les deux fils PI sont branchés sur un contact relié à la phase, alors que les deux fils P2 sont branchés sur un contact non alimenté, lorsque le premier des actionneurs arrive en fin de course, son fil PI cesse d'être relié à la phase, du fait de l'ouverture du contact de fin de
course FCH1, et le moteur est alimenté cette fois par le fil P2, relié à la phase par le condensateur du deuxième moteur. Le moteur qui aurait dû s'arrêter repart alors en sens inverse !
Pour remédier à ces inconvénients et permettre en outre un mode de commande générale, le brevet EP 0 895 211 propose un système de commande par fil pilote. Le fil pilote est raccordé à la phase sur les alternances positives pour un ordre de montée, sur les alternances négatives pour un ordre de descente et sur les deux alternances pour un ordre d'arrêt. Cette solution présente l'inconvénient de nécessiter un fil pilote en plus des fils d'alimentation des actionneurs . Pour envoyer des ordres sur les deux fils du secteur, la technique de communication sur le secteur par courants porteurs est de loin la plus utilisée. Elle nécessite à l'émission et à la réception, un appareillage électronique de modulation - démodulation et de détection de signal qui fait que ce type de solution présente un coût aussi élevé qu'une solution de communication par ondes radio-électriques.
La demande de brevet EP 0 038 877 décrit une installation permettant d'envoyer des informations sur une ligne électrique alimentant un actionneur. Les informations sont constituées par des signaux envoyés pendant la coupure de la ligne.
L'abrégé de la demande JP 60 183826 décrit un dispositif de commande d'un équipement, comprenant un
émetteur d' ordres présentant des interrupteurs en parallèle entre eux et en série avec des diodes.
Il existe de nombreux procédés consistant à interrompre l'alimentation de la charge le plus souvent pendant une très courte durée, et le plus souvent au voisinage du zéro de la sinusoïde secteur.
Dans le brevet US 4,348,582, la ligne est mise en court-circuit comme représenté à la figure 2 de ce brevet quand on veut transmettre un bit 1, ce qui n'est bien entendu possible que pendant un très court intervalle de temps, au voisinage du zéro. Ce procédé permet d' envoyer des informations correspondant à des ordres d'activation et d'arrêt d'appareils électriques .
Dans le brevet US 5,264,823, le circuit est ouvert pendant un très court intervalle de temps comparé à une période, au voisinage du zéro, à la fois sur le front montant et descendant pour transmettre un bit 1 et n'est pas ouvert pour transmettre un bit 0. Ce procédé permet également d' envoyer des informations correspondant à des ordres d'activation et d'arrêt d'appareils électriques. Un procédé d'interruption brève est aussi utilisé dans le brevet US 7,471,232.
Dans brevet US 4,408,185 la ligne est également mise en court-circuit pendant un court instant au voisinage de zéro pour transmettre des informations à des récepteurs .
Le brevet US 4,719,446 décrit la commande d'un éclairage et d'un ventilateur à partir d'un point de commande permettant l'ouverture partielle de la ligne d'alimentation au voisinage du zéro de la sinusoïde.
Dans le brevet DE 24 28 173, un mode de réalisation utilise l'interruption de la ligne d'alimentation alternative sur une demi-alternance au moins . Plusieurs demi-alternances de la tension secteur sont également coupées dans le cas de la demande WO 99/50971.
On connaît du brevet FR 2 518 335 un procédé de télétransmission caractérisé en ce qu'on choisit, comme mode d'interrogation de la ligne, de couper deux périodes consécutives du courant alternatif de ladite ligne.
La demande de brevet FR 2 798 499 décrit également un moyen d' adressage et de commande de plusieurs appareils à partir d'une information communiquée par plusieurs interruptions consécutives de la tension du secteur.
Aussi simples soient-ils dans leur principe, les dispositifs de l'art antérieur restent trop complexes pour présenter un intérêt en comparaison d' autres techniques, telles que les communications par rayons infra-rouges ou par ondes radioélectriques. En effet, bien qu'elles soient plus coûteuses ces dernières présentent l'intérêt de permettre la suppression du
câblage des points de commande et deviennent, par conséquent, globalement meilleur marché.
D'autre part, pour des applications telles que la manœuvre de portes ou de volets, les systèmes les plus simples de l'art antérieur ne garantissent pas une sécurité suffisante contre le risque de manœuvre intempestive, suite à des parasites sur la ligne du secteur.
Enfin, dans le cas d' actionneurs comprenant un moteur à courant continu et un convertisseur AC/DC autorisant leur alimentation directe sur le secteur, il n'existe pas de moyens simples de commande individuelle et/ou de commande générale permettant de contrôler le sens de rotation.
Le but de l'invention est de fournir un procédé de commande améliorant ceux de l'art antérieur et palliant les problèmes de ceux-ci. En particulier, l'invention se propose de fournir un procédé de commande simple, bon marché, sûr, autorisant deux sens de rotation, nécessitant un faible temps de réaction à une commande d'arrêt et ne nécessitant pas de câblage autre que le câblage d' alimentation en énergie électrique des actionneurs. L'invention a encore pour but de réaliser une installation, un émetteur d'ordres et un récepteur d'ordres permettant la mise en œuvre d'un tel procédé.
Le procédé selon l'invention est caractérisé par la partie caractérisante de la revendication 1.
Les revendications dépendantes 2 à 5 définissent des modes d'exécution de ce procédé.
Les revendications 6 et 7 définissent des modes d'exécution de l'émetteur d'ordres selon l'invention.
Les revendications 8 à 11 définissent des modes d'exécution du récepteur d'ordres selon l'invention.
Les revendications 12 à 14 définissent l'installation selon l'invention.
Le dessin annexé représente, à titre d'exemples, plusieurs modes de réalisation de l'installation permettant la mise en œuvre du procédé selon 1' invention.
La figure 1 est un schéma de branchement de deux actionneurs, avec moteur à induction et condensateur permanent, commandés par un interrupteur commun.
La figure 2 est un oscillogramme de la tension d'alimentation d'un récepteur d'ordres lorsqu'un émetteur d' ordres a été intercalé sur le secteur de manière à interrompre la tension pendant une demi- période.
La figure 3 est un schéma d'une installation permettant la mise en œuvre du procédé selon l'invention et destiné à commander deux équipements.
La figure 4 est un schéma d'un récepteur d'ordres selon l'invention.
La figure 5 est un ordinogramme de la tension à la sortie d'un émetteur d'ordres émettant une trame correspondant à un ordre d'activation.
La figure 6 est un schéma explicatif du principe de détection d'ordres selon un second mode de réalisation du dispositif selon l'invention.
La figure 7 est un schéma d'un récepteur d'ordres alimentant un actionneur de type moteur à induction.
La figure 8 représente deux oscillogrammes issus d'un émetteur d'ordres et constituant deux ordres d'activation d'un actionneur.
La figure 9 est un schéma d'un émetteur d'ordres selon l'invention.
La figure 10 est un schéma de branchement d'une installation permettant la mise en œuvre du procédé selon l'invention.
La figure 11 décrit un deuxième mode de réalisation d'un émetteur d'ordres.
La figure 12 est un schéma d'un récepteur d'ordres alimentant un actionneur de type moteur à courant continu.
Le dispositif 1, représenté à la figure 3, comprend principalement un émetteur d'ordres général 10, deux émetteurs d'ordres locaux 20, 30 et deux récepteurs d'ordres 26, 36 commandant chacun un équipement 28, 38 via un actionneur 27, 37. Chaque récepteur d'ordres local 26, 36 et l' actionneur 27, 37 qu'il commande sont regroupés en une même unité physique 25, 35.
On suppose que les émetteurs d'ordres ne peuvent pas émettre d'ordres simultanés.
Chaque émetteur d'ordres 10, 20, 30 est branché sur la ligne d'alimentation et contient au moins un interrupteur permettant d' ouvrir un des conducteurs de la ligne d'alimentation selon une séquence déterminée, synchronisée sur le secteur.
Préférentiellement, l'émetteur d'ordres contient un deuxième interrupteur permettant de court-circuiter les deux conducteurs aval de la ligne d'alimentation lorsque le premier interrupteur, situé en amont du deuxième, a été ouvert. Ceci permet d'assurer une tension nulle en aval.
Par la suite, les appellations ligne « ouverte » ou ligne « fermée » se réfèrent à l'état de l'interrupteur amont.
Le premier ensemble 25 est branché sur la ligne d'alimentation L20 sortant de l'émetteur d'ordre 20. Ce récepteur d'ordres pilote l'équipement 28 en commandant l'alimentation de l' actionneur 27.
Il en est de même pour l'ensemble 35, contenant le récepteur d'ordres 36 et l' actionneur 37. C'est la nature de la tension sur la ligne d'alimentation L30 qui permet de commander la manœuvre de l'équipement 38.
Une installation telle que représentée à la figure 3 permet à l'émetteur d'ordres 10 de commander simultanément les deux équipements 28 et 38, tandis que les émetteurs d'ordres 20 et 30 commandent respectivement les seuls équipements 28 et 38.
Selon un premier mode de réalisation des récepteurs d'ordres, la tension instantanée est exploitée pour déterminer la séquence d'ouvertures et de fermetures de la ligne et en déduire un ordre.
Un tel récepteur d'ordres est représenté schématiquement à la figure 4.
Le récepteur d' ordres comprend un microcontrôleur 52 dont une entrée est reliée à la sortie d'un circuit 51 de redressement et de mise en forme, de la tension d'alimentation présente sur le conducteur d'alimentation L20. Cette tension peut, par exemple, être celle de la ligne L10, de la ligne L20 ou de la ligne L30 de la figure 3. Le circuit 51 permet de réaliser de préférence un redressement double alternance et comprend au moins un diviseur résistif, de manière à appliquer une tension réduite sur une entrée 53 du microcontrôleur 52.
La tension appliquée sur l'entrée 53 est donc nulle au moins deux fois par période. Ces instants sont utilisés pour synchroniser le démarrage des mesures de temps avec la tension secteur. Le montage permet donc d'identifier la présence éventuelle d'une tension du secteur nulle pendant une demi-période.
En pratique, la mesure est échantillonnée dans le temps, un filtrage numérique lui est appliqué et la valeur de sortie est comparée non pas à zéro mais à une tension seuil.
Si l'entrée 53 est de type analogique, elle permet la mesure de la tension lorsque celle-ci n'est pas nulle. On peut ainsi idéalement vérifier que la tension échantillonnée suit bien un profil sinusoïdal pendant au moins une demi-période. De façon dégradée, mais en respectant le principe de l'invention, on peut choisir un échantillonnage plus ou moins fin selon la capacité de calcul du microcontrôleur.
Si le microcontrôleur ne présente que des entrées logiques, on utilise deux de ces entrées 53 et 54 et on modifie le circuit 52 de manière à ce qu'il comporte cette fois deux sorties. La sortie reliée à l'entrée 53 n'est dans un état logique « 0 » que lorsque la tension de la ligne est proche de zéro, tandis que la sortie reliée à l'entrée 54 n'est dans un état logique « 1 » que lorsque la tension de ligne est supérieure à une valeur significative, par exemple 30 Volts. Un tel circuit de mise en forme de la tension secteur est parfaitement connu de l'homme de
métier. Dans ces conditions, certes moins précises que dans le cas analogique, il est encore donc possible d'identifier des séquences d'ouvertures et de fermetures de la ligne et de mesurer leurs durées respectives.
Dans tous les cas, un ordre de commande ou une portion d'ordre de commande, ne sera considéré comme valide par le programme du microcontrôleur que si la séquence d'ouvertures et de fermetures de la ligne a été correctement identifiée. Des sorties 55 et 57 du microcontrôleur permettent la commande des relais 56 et 58 qui eux-mêmes permettent la connexion des lignes Pi ou P2 de l' actionneur sur la ligne d'alimentation L20.
L'utilisation d'un microcontrôleur permet la reconnaissance d'ordres complexes, par exemple sous forme de mots de quatre bits, comme représenté à la figure 5. On note sur cette figure que les durées d'ouverture de la ligne sont égales à une période et que les durées de fermeture de ligne sont égales à deux périodes. Un élément binaire significatif (« 1 ») comprend ces deux phases successives. Dans cet exemple, il est encore prévu d'identifier de manière séparée un bit de démarrage de trame : il comprend une ouverture de la ligne pendant une période suivie d'une fermeture de la ligne pendant trois périodes. Grâce à cette trame comprenant un bit de départ et quatre bit de données, il est possible de coder seize ordres différents .
Cependant, un ordre d'arrêt n'a pas à figurer en tant que tel dans une trame de commande et n'a pas à être reconnu en tant que tel par un récepteur d'ordres.
En effet, l'émetteur d'ordres est conçu, de la même manière qu'un interrupteur électrique ordinaire. Il doit permettre de couper la tension d' alimentation quand le poussoir d'arrêt est activé. C'est la disparition de la tension du secteur et non la réception d'une trame spécifique qui entraîne l'arrêt de l'alimentation de l' actionneur . Ainsi, il est possible d'obtenir une réaction rapide de l' actionneur même si les trames de commande utilisées comprennent un nombre élevé de périodes de la tension du réseau.
Cependant, on peut aussi vouloir provoquer l'arrêt du moteur sans pour autant ouvrir la ligne pendant une longue durée. Dans l'exemple de la figure 5, où l'ordre de commande comprend quatre bits de données, il a par exemple été choisi de considérer que toute ouverture de la ligne pendant une période de la tension d'alimentation doit être interprétée comme un ordre d'arrêt du moteur. Dans ce mode de réalisation, l'apparition de la première coupure (pour coder le bit de démarrage de trame) provoque l'arrêt du moteur, avant que ne soient reçus les autres bits constituant l'ordre de commande.
Lorsque les équipements doivent pouvoir être commandés par plusieurs émetteurs d'ordres, comme dans l'exemple de la figure 3, il est souhaitable que les ordres d' arrêt ne soient pas maintenus par un des émetteurs
d'ordres. En effet, un tel ordre émis par l'émetteur d'ordres 20 conduit à couper purement et simplement la tension d'alimentation de la ligne L20, rendant impossible toute commande de l'équipement 28 à partir de l'émetteur d'ordres 10.
De manière préférée, un ordre d'arrêt n'est donc émis que de manière transitoire et correspond à l'interruption totale de la tension pendant plusieurs demi-périodes consécutives (par exemple 1 à 5 demi- périodes) .
Bien souvent, les relais et/ou les circuits de commande des actionneurs sont branchés sur un circuit d'alimentation commun. Du fait de la consommation importante de ces divers éléments, il est préférable que la reconnaissance d'une trame d'activation ait lieu pendant que ces éléments ne sont pas alimentés. En effet, la présence de coupures dans la trame obligerait alors à surdimensionner l'alimentation afin qu'elle puisse fournir un courant de maintien suffisant à ces relais et/ou circuits de commande pendant les coupures.
Le récepteur d'ordres est donc conçu pour interpréter comme un ordre d' arrêt toute ouverture de la ligne dépassant un nombre de demi-périodes donné.
Plus simplement qu'à la figure 5, on peut vouloir reconnaître un seul ordre d'activation (« 1 ») détecté par une séquence comprenant une ouverture de la ligne
pendant une période et une fermeture de la ligne pendant au moins deux périodes.
Dans ce cas, le système de commande fonctionne selon un cycle à quatre temps : - Sens 1,
Arrêt,
Sens 2,
Arrêt .
Plutôt qu'un véritable cycle à quatre temps, le récepteur d' ordres fonctionne selon un cycle à deux temps :
Arrêt,
Actionnement.
C'est en fait l' actionneur qui garde en mémoire le dernier sens suivant lequel il a été activé et qui est activé la fois suivante dans le sens opposé.
Selon un deuxième mode de réalisation du récepteur d'ordre, c'est la tension moyenne de la ligne d'alimentation qui est utilisée pour identifier les séquences d'ouvertures et de fermetures de la ligne.
La figure 6 schématise ce principe. On effectue une moyenne mobile du signal sur une durée fixe égale à une période. Cette période pendant laquelle on effectue la moyenne est représentée par une fenêtre hachurée. Lorsque la fenêtre du moyenneur est dans la position temporelle Tl, on mesure une tension moyenne non nulle (rigoureusement égale à VI = Umax/π si la
durée TA était égale à la demi-période T/2), alors qu'on mesure une tension moyenne nulle lorsque le moyenneur est dans une position temporelle T2. L'instant t = T2 est décalé d'une demi-période par rapport à l'instant t = Tl.
Avec un microcontrôleur disposant d'une entrée analogique, ce principe peut être appliqué de manière rigoureuse selon cette forme de réalisation. Le montage de la figure 4 convient donc à cette deuxième forme de réalisation, pourvu que le circuit de mise en forme ne contienne pas de redresseur.
On peut aussi utiliser un montage avec redresseur. Dans ce cas, et toujours en prenant l'exemple d'une tension nulle pendant une demi période T/2, la tension moyenne représentative de la situation Tl vaudra, à un facteur près, Umax/π, tandis que la tension moyenne représentative de la situation T2 vaudra le double.
D'une manière générale, le principe repose sur la détection de variations temporelles de la tension moyenne .
En pratique électronique, il est cependant d'usage courant d'utiliser de simples circuits RC pour obtenir un signal représentatif de la valeur moyenne, mais avec une fenêtre temporelle privilégiant le passé proche au détriment du passé lointain. De tels circuits peuvent bien sûr être utilisés pour réaliser des émetteurs d' ordres permettant de mettre en œuvre le procédé selon l'invention.
La figure 7 propose un exemple de réalisation d'un récepteur d'ordres selon ce principe, permettant d'alimenter l' actionneur quand il comporte un moteur à induction monophasé à condensateur permanent.
Deux lignes L20 et LN, issues d'un émetteur d'ordres non représenté, alimentent ce récepteur d'ordres à partir du réseau alternatif.
Comme déjà mentionné, l'émetteur d'ordre comprend un interrupteur commandé permettant l'ouverture de la ligne L20, pendant une (ou plusieurs) demi-période positive ou pendant une (ou plusieurs) demi-période négative. Cette ouverture de ligne pouvant être réalisée à l'aide de diodes et/ou de triacs.
On remarque, dans le récepteur d'ordres, la présence d'un condensateur C et deux relais dont les bobines
RX1 et RX2 sont branchées en série avec deux diodes Dl et D2 de polarités opposées, formant deux branches mises en parallèle sur le condensateur C. La bobine
RX1 active le contact inverseur rxl quand elle est alimentée et la bobine RX2 active le contact inverseur rx2 quand elle est alimentée. Les contacts sont représentés à la figure 7 en position de repos. Des résistances Ri, R2 et R3, au travers desquelles le condensateur C se charge et se décharge, présentent une très forte valeur.
On analyse le fonctionnement en se plaçant dans le cas où l'émetteur de d'ordres émet un des signaux de la
figure 8, par exemple le signal de l' oscillogramme de gauche, correspondant à l'envoi d'un ordre de montée.
Dans la plage temporelle représentée par Fl, la tension alternative du secteur est d' abord appliquée en totalité, c'est-à-dire sans interruption : elle est donc nulle en valeur moyenne.
Pendant une alternance positive de la tension, le condensateur C commence à se charger à travers R3. La constante de temps RC du circuit de charge fait intervenir une résistance équivalente calculable à partir du théorème de Thévenin. On suppose ici que les composants ont été choisis de manière à présenter une constante de temps au moins équivalente à la durée de la demi-période. Par conséquent, au bout d'une demi- période, le condensateur C n'est donc encore que partiellement chargé et la tension aux bornes de la bobine RXl est inférieure au seuil de collage du relais rxl. Lors de l'alternance négative de la tension d'alimentation, la situation est inversée : la tension aux bornes de la bobine RXl s'annule tandis que la tension aux bornes de la bobine RX2 prend, dans l'autre sens, la valeur qu'avait pris précédemment la tension aux bornes de RXl.
Tant que la tension d'alimentation est maintenue sans interruption telle que dans la phase Fl de la figure 8, la tension moyenne aux bornes du condensateur C est donc nulle et la tension atteinte aux bornes de chaque relais est insuffisante pour en provoquer le collage.
Lorsqu'on ouvre la ligne de manière répétée sur les alternances négatives comme représenté dans la phase F2, la tension moyenne devient positive. La dynamique du montage devient déséquilibrée, au profit de la bobine RXl. Dans l'exemple, on suppose qu'il suffit de deux périodes durant lesquelles la ligne est ouverte sur une demi-période pour que soit atteinte la tension de seuil aux bornes de la bobine RXl. Il y a alors activâtion du contact inverseur rxl, ce qui provoque l'alimentation de l' actionneur 27. La déconnexion de la branche formée par la résistance R2 et la diode D4 provoque l'alimentation de la bobine RXl depuis le conducteur L20 par un chemin parallèle à la résistance R3 passant par le condensateur CM de l' actionneur 27, la diode D3 et la résistance Ri.
Ainsi, du fait de la diode D3, le déséquilibre conduisant à l'apparition d'une tension positive aux bornes du condensateur C se trouve confirmé. Par conséquent, si l'émetteur d'ordres cesse les coupures sur la ligne, comme représenté dans la phase F3, l'ordre envoyé reste maintenu par cette autoalimentation.
De même, mais pour l'envoi d'un ordre de descente, lorsqu'on ouvre la ligne de manière répétée sur les alternances positives comme représenté dans la phase F5, on atteint une tension seuil aux bornes de la bobine RX2. Il y a alors activation du contact inverseur rx2, ce qui provoque l'alimentation de 1' actionneur 27. La déconnexion de la branche formée par la résistance RI et la diode D3 provoque
l'alimentation de la bobine RX2 depuis le conducteur L20 par un chemin parallèle à la résistance R3 passant par le condensateur CM, la diode D4 et la résistance R2. Ainsi, du fait de la diode D4, le déséquilibre conduisant à l'apparition d'une tension négative aux bornes du condensateur C se trouve confirmé. Par conséquent, si l'émetteur d'ordres cesse les coupures sur la ligne, comme représenté dans la phase F6, l'ordre envoyé reste maintenu par l'auto-alimentation.
En cas d'ouverture de la ligne, l' actionneur s'arrête presque instantanément du fait de l'absence de tension. Il importe cependant que cette coupure soit bien interprétée comme un ordre d'arrêt, et que l'ordre en cours soit effacé dans le récepteur 26, pour éviter que le moteur ne redémarre dès la fin de la coupure. C'est bien le cas avec le montage proposé. En effet, si l'ouverture est prolongée et que le relais rxl était enclenché du fait d'une tension positive aux bornes du condensateur C, le condensateur C se décharge à travers de la bobine RXl et de la diode D4. Au bout de quelques demi-périodes, la tension aux bornes du condensateur C devient inférieure au seuil de maintien, ce qui provoque la désactivation du relais rxl et le retour rapide à l'état initial.
Le récepteur d'ordres peut être amélioré en plaçant en série avec les bobines RXl et RX2 des éléments à seuil de tension, comme par exemple des diacs ou encore des montages à transistors équivalents à des thyristors à faible tension d'amorçage. Ces éléments à seuil de
tension sont connus de l'homme du métier. Ils permettent d'obtenir un basculement très franc du relais d'un état de repos à un état actif.
Les relais peuvent être remplacés par des éléments commandés tels que des opto-triacs ou des transistors MOS.
On peut aussi utiliser un montage comprenant un condensateur associé à chaque relais.
Un bloc optionnel VS de surveillance de la tension du secteur est représenté en traits pointillés à la figure 7. Ce bloc comprend trois entrées, deux d'entre elles sont raccordées aux deux bornes du condensateur C et la troisième à la phase ou de manière plus générale à un point donnant entre ce point et le neutre une tension proportionnelle à la tension du secteur. Le bloc de surveillance est tel qu'il devient conducteur entre les deux bornes reliées au condensateur C si la tension secteur reste nulle pendant une durée supérieure à une demi-période, par exemple pendant deux demi-périodes. Il est ainsi possible de réduire à un minimum la durée d'un ordre d'arrêt de l' actionneur . La réalisation de ce bloc fonctionnel VS ne nécessite que des composants courants de temporisation.
L'émetteur d'ordres est de préférence réactif c'est à dire qu'il est susceptible de détecter la valeur du courant le traversant : un tel dispositif permet en effet de cesser automatiquement la répétition des
séquences temporelles d' activation dès que cette activation a été prise en compte. Un émetteur d'ordres comportant ces améliorations est représenté à la figure 9. Cet émetteur est destiné à donner des ordres à un récepteur selon la figure 7. Ses conducteurs L10 et LN sont reliés au secteur et ses conducteurs L20 et LN sont reliés au récepteur d'ordres.
Dans une version simplifiée, le montage ne comprend que la combinaison série-parallèle des diodes D5 et D6 et des deux interrupteurs UP et DN normalement fermés au repos. Dans la position de repos représentée à la figure 9, la ligne de phase est donc ininterrompue entre les conducteurs L10 et L20.
Un appui sur l'interrupteur poussoir UP ne laisse plus passer que les alternances positives : le signal sortant de l'émetteur d'ordres est alors semblable à celui représenté dans la phase F2 de la figure 8. Un appui sur l'interrupteur poussoir DN correspond au contraire à la phase F5 de la même figure.
Une touche mécanique, non représentée, permet d' appuyer simultanément sur les interrupteurs UP et DN. Il s'agit en fait d'un bouton d'arrêt provoquant l'ouverture totale de la ligne. On peut, de même, pour assurer cette fonction ajouter un troisième interrupteur en série avec les deux interrupteurs UP et DN en aval ou en amont du montage précédent .
L'émetteur d'ordres peut encore présenter deux capteurs de courant CS1 et CS2 agissant sur deux
contacts à fermeture rx5 et rx6, par le biais d'un circuit de commande non représenté, comportant par exemple des bobines de relais bistable ou des équivalents connus de l'homme du métier.
Ces contacts rx5 et rxδ (qui peuvent aussi être remplacés par des composants électroniques tels que des triacs) permettent en particulier de ne pas prolonger inutilement une séquence de répétition de la trame d'activation.
Par exemple, le contact rx5 se ferme dès que le courant mesuré par le capteur de courant CS1 dépasse un seuil indiquant que le moteur est alimenté.
Inversement, le contact rx5 s'ouvre dès que le courant mesuré par le capteur CS2 dépasse le seuil IS, ce qui est le cas en cas d'appui simultané sur les deux poussoirs alors que contact rx5 est fermé.
Selon cette forme de réalisation, le contact rx6 se ferme dès que le courant mesuré par le capteur CS2 dépasse le seuil IS et s'ouvre dès que le courant mesuré par le capteur CS1 dépasse le seuil IS.
On peut aussi prévoir que les contacts rx5 et rx6 s'ouvrent en cas de détection d'une très faible résistance entre les conducteurs L10 et L20 indiquant que les deux interrupteurs UP et DN sont dans leur position de repos.
Bien entendu, il est aussi possible d'obtenir un fonctionnement plus simple, avec un montage moins coûteux, dans lequel les contacts rx5 et rxβ sont commandés par des temporisations.
La figure 11 représente un deuxième mode de réalisation d'un émetteur d'ordres. Cette fois, des interrupteurs UP' et DN' , ayant la même fonction que les interrupteurs UP et DN décrit précédemment, comprennent respectivement un contact KU, un thyristor TH2 et une résistance R6, et un contact KN, un thyristor TH1 et une résistance R5.
Quand le contact KN est ouvert, et qu'il existe une charge entre le fil L20 et le fil de neutre LN, le thyristor TH1 conduit sur les alternances positives de la phase LlO, du fait d'une liaison entre anode et gâchette du thyristor par la résistance R5. La conduction est donc assurée sur les alternances positives par le thyristor THl et une diode D8. Elle est de même assurée par le thyristor TH2 et une diode D7 sur les alternances négatives si le contact KU est ouvert .
Lors d'un appui sur le contact KU, le thyristor TH2 se bloque : il n'y a plus conduction que sur les alternances positives. Inversement, la conduction a lieu sur les seules alternances négatives lors d'un appui sur le contact KN.
Comme dans le cas de l'émetteur d'ordres de la figure 9, un ordre d'arrêt correspond à une action simultanée
sur les deux boutons poussoirs. On peut également prévoir une mise en court-circuit de la ligne aval dans cette situation.
La figure 12 décrit une forme de réalisation de l'invention dans le cas où l' actionneur contient un moteur à courant continu M et un convertisseur AC/DC, cet actionneur étant prévu pour être directement alimenté en alternatif monophasé. Ici, le convertisseur se réduit à un pont redresseur constitué par des diodes DA, DB, DC et DD.
Par rapport à la figure 7, les éléments présentant la même fonctionnalité ont leur indice multiplié par 10. Les résistances R31 et R32 remplissent le même rôle que la résistance R3. Au repos, le moteur M est court- circuité par la configuration des contacts rxlO et rx20. Dans le cas où la tension appliquée entre L20 et
LN présenterait une composante continue positive
(correspondant par exemple à un appui sur le contact
UP ou sur le contact KU de l'émetteur d'ordres), le condensateur C se charge jusqu'à atteindre le seuil du relais RX10. Le contact rxlO bascule alors en position d'alimentation du moteur. L'état du relais RX10 est maintenu par le courant circulant dans la résistance RIO et la diode D30. Une fois encore, il est utile d'ajouter au relais RX10 un élément supplémentaire à seuil de tension pour faciliter un collage franc du relais. Cet élément à seuil de tension peut être placé en série avec le relais, ou encore en parallèle avec le condensateur s'il agit à son tour sur un transistor commandant la conduction du
relais et s'il présente un seuil supérieur à celui du relais. Selon les cas, le seuil de tension à prendre en considération est le seuil de collage du relais, ou le seuil de l'élément complémentaire, ou encore la somme de ces valeurs.
Au cas où la ligne L20 n'est plus alimentée pendant une durée suffisante, le condensateur C se décharge dans le relais RX10 et dans la diode D10. Avantageusement, on utilise également un bloc de surveillance de la tension présente entre L20 et LN pour court-circuiter le condensateur C (ou pour court-circuiter séparément le relais RX10 et/ou le relais RX20) quand cette tension disparaît. On évite ainsi tout risque d'auto-alimentation d'un relais lorsque le moteur fonctionne en générateur sous l'effet d'entraînement de la charge.
De même que précisé précédemment, l'utilisation d'un microcontrôleur dans le récepteur d' ordres représenté à la figure 12 permet la reconnaissance d'ordres complexes, par exemple sous forme de mots de quatre bits, comme représenté à la figure 5.
On note que dans toutes ses formes de réalisation le procédé selon l'invention est particulièrement intéressant si, comme représenté schématiquement à la figure 10, un émetteur d'ordres général 10 est mis en place au niveau du tableau de distribution électrique d'où part la ligne d'alimentation commune à tous les actionneurs 25, 35. Comme dans une installation classique, le conducteur neutre est directement relié
aux actionneurs 25, 35 comprenant chacun un récepteur d'ordres 26, 36 tandis que le conducteur de phase est « interrompu » par des émetteurs d'ordres locaux 20, 30. Une telle installation est particulièrement simple à réaliser. L'émetteur d'ordres général 10 peut lui- même être commandé par un émetteur d' ondes radioélectriques ou de rayons infra-rouges.